La dette publique au 1er trimestre 2008 a fait un bond, passant de 1209 milliards au 31 décembre 07 à 1251 milliards d’euros au 31 mars 08. Pour l’essentiel, cette dette, c’est celle de l’Etat. En effet les « administrations centrales » selon la terminologie de l’INSEE, ce sont 1061 milliards d’endettement fin mars contre 1027 fin décembre ! Une volonté d’endiguer cette dérive se dessine ; il est grand temps, même s’il vaut mieux tard que jamais. Il est aussi grand temps de remettre quelques pendules à l’heure. Je vous propose donc en 2 billets de visiter – et de démonter – quelques idées fausses sur la dette de l’Etat !
Première idée fausse : La dette a diminué à la fin des années 90.
Pour s’en assurer regardons les chiffres. Entre le 31 décembre 1996 et le 31 décembre 2001, la dette de l’Etat est passée de 585 à 733 milliards d’euros, soit une augmentation de plus de 25 % … Et ce, malgré la croissance économique des années 96-01 qui générant des recettes fiscales supplémentaires, a réduit le déficit. L’augmentation annuelle de la dette s’est ainsi située à cette époque aux alentours de 4 % l’an. C’est moins que les années précédentes où on est a plus de 10 % l’an ; c’est moins aussi que les années 2002 et 2003 (plus de 8 %) mais c’est plus que les années 2004 et suivantes (moins de 3 % en moyenne). La période du gouvernement Jospin n’a traduit aucune rupture de tendance : au mieux un fléchissement imputable à la reprise de l’activité économique, initialement tirée par l’extérieur. Ce fléchissement demeure tout relatif d’ailleurs car la politique conjoncturelle veut qu’un Etat s’endette en période de récession pour soutenir l’activité et que, par conséquent, il se désendette pendant les périodes de croissance pour se dégager de la marge de manoeuvre. Or, malheureusement, cette marge n’a pas été dégagée : la dette de l’Etat, rappelons le, a augmenté plus vite sur la période 1998-2001 que sur la période 2004 – 2007 en pourcentage (respectivement + 10 % sur les 3 ans et + 9,5 %). Autant dire que notre pays a laissé passer une chance de lancer les réformes de structure dans des conditions correctes pour tous les acteurs concernés. Il n’y a donc pas eu de rupture dans le rythme des « bombes à retardement » engrangées, dont les premiers effets se sont manifestés en même temps que le retournement du cycle économique, lequel a pénalisé les recettes fiscales : absence de réformes des retraites, « 35 heures », qu’il a fallu accompagner de mesures financières – à crédit – pour éviter le désastre social, mais aussi embauches de fonctionnaires. Ce nombre de fonctionnaires (tous statuts confondus) a augmenté de 17 % entre 1994 et 2005 – soit un rythme quasiment 2 fois supérieur à celui de la population active – avec une légère accélération durant les années Jospin. Or embaucher un fonctionnaire surnuméraire est un coût quasi-irréversible pour la collectivité : non seulement, il est à charge jusqu’à la fin de sa carrière mais aussi en raison des modalités de financement des régimes spéciaux (payés pour l’essentiel par le contribuable), il reste à charge de la collectivité jusqu’à la fin de sa vie. A cet égard, soulignons que dans les années à venir les dépenses publiques locales vont être tirées vers le haut sous l’effet des départs massifs à la retraite de fonctionnaires territoriaux. Et comme il n’y a pas eu de réformes suffisantes, ce sont des promesses de hausse d’impôt ou de nouvelles dettes. Avec dans tous les cas, la garantie d’une paupérisation de la collectivité ! Ce n’est pas par hasard si la France se glisse tout doucement parmi les pays les moins riches de la Communauté Européenne.
Deuxième idée fausse : la dette de l’Etat correspond au financement des investissements publics.
L’Etat emprunte chaque année aux alentours de 110 milliards à moyen et long terme. Ses investissements représentent environ 10 milliards. Soit 10 fois moins. « Quod erat demonstrandum » (« ce qu’il fallait démontrer) eût dit jadis un de mes professeurs de mathématiques. L’Etat rembourse ses échéances de prêt par de nouveaux prêts ; il finance du fonctionnement par de l’emprunt La conséquence, c’est que les générations à venir n’en tireront aucun bénéfice. Simplement une réduction de leur pouvoir d’achat. Ils se consoleront peut être en pensant qu’au moins leurs parents en auront bien profité. Piètre consolation.
Dans les années 80, lorsque je me suis occupé de ces questions, l’évolution intra-annuelle de la dette de l’Etat était marquée par des phénomènes saisonniers, avec un fort gonflement en début d’exercice et un relatif dégonflement à la fin de l’année. Cela tenait, pour mémoire, à des flux de trésorerie entre l’Etat et les collectivités locales, les recettes fiscales de ces dernières étant perçues en fin d’exercice et l’Etat en faisant l’avance durant les premiers mois de l’exercice.
Si l’on ne tient pas compte de ce facteur important, il est contestable de comparer la date à la fin d’un exercice à celle à la fin du trimestre ou du semestre suivant. Sauf à vouloir fausser la démonstration en faisant apparaître des évolutions beaucoup plus fortes que la réalité.
J’engage donc A.B. Galiani à vérifier d’abord ces phénomènes de balancier infra-annuels et, le cas échéant, à adapter sa présentation et ses conclusions.
Très bonne observation de Defaisance. Ces phénomènes saisonniers existent toujours. Ceci dit, mesurant la tendance sur du long terme, ils sont atténués … En dehors du chiffrage cité dans l’introduction, je compare toujours dans mes démonstrations la dette au 31 décembre , où il peut y avoir un autre biais, modeste toutefois en regard des encours : c’est le phénomène d’habillage (« windows dressing ») qui tend à améliorer la présentation. Cela pass par enxemple par l’utilisation de la trésorerie de l’Etat pour rembourser des dettes juste avant l’arrèté puis on emprunte à nouveau après. Encore une fois, la tendance sur le fond n’est pas modifiée.
On est d’accord.
Il ne paraît pas inutile de faire un peu d’histoire. Revenant à l’époque où l’on ne disait plus "quod erat demonstrandum" mais simplement C.Q.F.D., je distinguerai trois phases :
– avant 81, VGE voulait inscrire dans la Constitution que le budget devait être voté en équilibre. Il n’y est pas parvenu et ce serait intéressant d’expliquer pourquoi. Mais, à la fin de sa présidence, la dette de l’Etat était quand même très faible, malgré les chocs pétroliers ;
– de 81 à 84, la mise en application du programme commun a fini par buter sur le caractère non extensible des recours de l’Etat au marché financier ;
– ensuite, la mise en place du marché des valeurs du Trésor a permis, la disposition des fonds paraissant sans limite, de faire exploser la dette publique, sans prise en compte suffisante de l’intérêt des générations futures.
Durant tout ce processus, l’Etat (les parlementaires + les hauts fonctionnaires de Bercy) n’a pas su ou plutôt pas voulu mettre en place des garde-fous suffisants au recours à l’emprunt. C’était si commode pour les uns de distribuer ou d’intervenir et pour les autres de flatter…
Si Jacques Attali (que je cite ici parce que son expression, parue dans "Le Monde" daté de ce jour, m’a frappé) a raison en nous prédisant un "tsunami économique" très proche, il serait urgent de mettre en place les moyens d’arrêter cette dérive monstrueuse.
Mais l’urgence sera-t-elle décrétée tant qu’il sera encore temps ? Il y a toujours de bons apôtres pour affirmer que demain, on rasera gratis. Si le prince n’entend plus que ces courtisans, on se prépare des lendemains très dangereux, et pas seulement pour nos enfants…
C’est en cela que le combat d’Alain Lambert est essentiel.
pourquoi n’avoir pas publie mon commentaire reflechi de juillet sur les 35h
et revcenir sur ce sujet par un autre biais…
je reprendrai bien volontiers cependant cet echange sur la dette publique
sur laquelle, il y a, pour reprendre votre titre beaucoup "d’idees fausses"
la preñiere precaution methodologique, sous entendue dans votre commentaire, est de toujours coñparer passif et actif…le solde etant la variable a piloter….
A Face B,
Bon sang vous êtes intervenu plus rapidement que je le pensais … Mais sachez bien que cela reste un plaisir que de vous accueillir ainsi que vos remarques. A cet égard, je suis étonné que vous fassiez allusion à un commentaire non publié . Je puis vous assurer qu’il n’y a jamais eu de commentaires recalés, de quiconque .
Quant à comparer "actif et passif", c’est une idée fausse qui sera abordée dans mon 2eme billet sur le sujet. Vous verrez que je ne crois guère en la pertinence d’une telle comparaison.
A Défaisance
Peu de choses à ajouter à votre commentaire. Je voudrais simplement faire valoir qu’un déficit budgétaire n’est pas forcément une mauvaise chose face à une récession de nature "keynésienne" c’est à dire par insuffisance de demande, avec des capacités de production inutilisées. De plus ce déficit doit avoir des "causes réversibles" : un déficit comme la France par embauche massive de fonctionnaires est sans doute la pire chose qui soit !
Je précise d’ailleurs partager totalement votre appréciation de l’engagement d’Alain Lambert !
Tout à fait d’accord avec votre dernière réponse.
Cependant, et quitte à paraître un tantinet impertinent (mais on me le pardonnera avec mes cheveux blancs), je me suis souvent demandé s’il ne valait pas mieux payer des fonctionnaires à ne rien faire du tout plutôt qu’à les laisser faire bourgeonner les réglementations à la "en-veux-tu-?- en-voilà-!".
Cela pose le problème de la réalité du contrôle des politiques sur les "mammamouchis", un autre vrai sujet, je crois (et là aussi, je parle d’expérience).
Car ne tournons-nous pas en fait autour des mêmes problèmes ?
Cette brillante démonstration serait encore plus percutante si vous utilisiez des graphiques commentés.
Les lecteurs de blogs lisent souvent en diagonale et cherchent l’info choc donc de préférence courte.
Soyez visuel : votre message en sera plus convaincant pour les non spécialistes.
Merci pour ces infos
Alain Lambert utilise la video ou l’audio : il est up-to-date.
On attend la version 3D de son blog 🙂
A Défaisance : votre remarque sur les « mammamouchis » renvoie à l’analyse de l’américain John Kenneth Galbraith sur la technostructure. Dans le milieu des années 60, il a démonté le fonctionnement de la « grande entreprise » pour montrer que « ceux qui savent » dans l’entreprise sont souvent capable d’influencer « ceux qui décident ». Appliquant cette approche à l’Etat, le système des corps en France tend à renforcer le transfert du pouvoir du citoyen vers le technicien fonctionnaire, d’autant que les hauts fonctionnaires peuvent aussi être des élus et des membres du Gouvernement. Un haut fonctionnaire étranger me confiait un jour, à Strasbourg, son étonnement de voir les cadres les plus élevés de la fonction publique française aussi émimement impliqués dans le législatif et l’exécutif, au détriment du principe de séparation des pouvoirs. Quant à payer certains à ne rien faire, plutot qu’à faire des bétises, il me semble que cela avait aussi été évoqué par de Closet en son temps …
A JP Moratin : absolument d’accord avec vous ! Napoleon disait qu’un bref schema vaut mieux qu’un long discours. Malheureusement je ne crois pas qu’il soit possible d’utiliser les graphiques. Alors, le rédacteur angoissé que je suis s’interroge : suis je un piètre bidouilleur informatique ou me heurte je à une technologie de mauvaise composition ? Peut être aussi pouvez vous m’éclairer sur la « bonne » taille des billets ?
Je ne sais pas quel est l’outil logiciel de base utilisé par M Lambert pour éditer son blog, mais il arrive à insérer des vidéo ou des audios.
Il doit être possible d’insérer des images graphiques.
Vous avez aussi la possibilité de mettre un lien vers un document PDF, mais il faudra transformer vos textes et graphiques dans ce format. Etc….
Je ne comprends pas. Pourquoi les générations futures vont-elles hériter des dettes des générations actuelles mais pas de leurs créances ? Plus généralement, pourquoi ne parlez-vous pas de ces créances ? Lorsque l’Etat emprunte 110 milliards, il y a bien quelqu’un qui lui prête 110 milliards, non ?
Pourriez vous m’indiquer d’où vous tenez le chiffre de dix milliards pour l’investissement de l’État ?
Le projet de loi de finances pour 2008 prévoit 13 milliards de dépenses d’investissement, dont 10 milliards en matière de dépenses militaires. Mais il me semble que c’est une vision purement comptable de l’investissement. En particulier, les dépenses d’investissement en matière d’enseignement scolaire sont inférieures à 60 millions (moins d’un millième du budget de l’éducation nationale) et concernent uniquement le soutien de la politique de l’éducation nationale. A titre de comparaison, 860 millions sont investis dans l’administration pénitentiaire. Pourtant, j’ai tendance à considérer l’éducation comme un investissement qui contribuera à la richesse future de notre pays, plutôt que comme une pure charge.
Je serais curieux de savoir à combien vous évaluez l’investissement de l’Etat en matière d’éducation d’une part, et de recherche d’autre part.
Ils sont parfait vos billets et au moins on a de la lecture, ce qui est rare dès qu’il s’agit de thème sérieux comme l’économie.
J’en profite pour vous en remercier!
Je remercie également les commentateurs qui font vivre les billets économiques de l’A.B. Galiani!
Un petit lien intéressant:
"Dialogues sur le commerce des blés" de Ferdinand Galiani
books.google.fr/books?id=…
A Olivia : merci pour vos félicitations. Je tiens simplement à préciser que le « dialogue sur le commerce des blés » a été écrit par l’authentique abbé Ferdinando Galiani, dont le nom a inspiré mon pseudo.
A Jérome : cette fois, c’est moi qui ai du mal à vous comprendre. En effet, lorsque l’Etat emprunte 110 milliards, il y a des préteurs : particuliers, banques, assurances et surtout pour presque les 2/3, préteurs étrangers. Ce sont à ces préteurs que par définition l’Etat – dont les contribuables – devront rembourser (ce qui est une dette pour l’Etat est une créance pour eux). Cet argent ne sert pas à construire l’avenir : en face de cette dette, il n’y a rien. Au passage, le chiffre de 10 milliards est donné par les comptes des secteurs institutionnels (j’ai « fusionné » Etat et ODAC), disponibles sur le site de l’INSEE (comptes des secteurs institutionnels ; l’investissement s’appele FBCF : formation brute de capital fixe). Maintenant, votre approche sur l’éducation et la recherche se défend : ce sont des dépenses faites aujourd’hui pour un bénéfice futur, caractéristique d’un investissement. Cependant, il y a 2 bémols : le premier, c’est que ce sont des dépenses récurrentes ; revenant de façon permanente, elles doivent donc être prises en charge par des recettes permanentes. Le 2eme, c’est que la recherche a un caractére aléatoire : on trouve … ou on ne trouve pas. Partant du principe que le pret finançant un investissement se rembourse par les revenus générés par cet investissement ou par les impôts des générations bénéficiant de cet investissement, il ne serait pas d’une saine gestion de financer la recherche par de la dette.
Juste une précision. Les « comptables nationaux » ,e considerent pas les investissements militaires comme de l’investissement (sinon l’ex URSS eut été champion du monde toute catégorie » mais comme du fonctionnement, à la fois pour des raisons de récurrence et parce que l’usage de l’investissement est « extra – économique ».
idée fausse préalable sur la dette AB et autres commentateurs : l’Etat n’a pas a avoir dettes en économie de paix, sauf à la justifier exactement par des investissements à rendement connu que le marché est incapable de faire, ce qui ne doit se justifier qu’au niveau des collectivités locales à titre exceptionnel
L’Etat n’a pas à faire la fourmi en hiver et la cigale en été, il a à faire la régulation, la police, la justice au plus bas cout possible comme tout le monde.
Le financement de l’Etat c’est l’impôt, la dette c’est l’impôt différé à cout inconnu.
Le principe c’est : pas de dette d’Etat, comme la Suisse dont on ne peut pas dire qu’elle pue la misère ni le manque de cohésion sociale.
C’est facile de parler comme vous quand on a un bon siècle d’inflation derrière soi qui s’est substituée à l’impot pour voler les pauvres gens, mais imaginez un siècle qui vient en déflation permanente.
Rembourser plus cher qu’on a emprunté…
C’est ce qui va arriver.
Ce qui me consterne est que vous ne parlez pas du cout de la dette – la charge de la dette, c’est ça qui compte – ni de sa taille rapportée aux actifs de l’Etat (ni des dettes cachées sous forme d’engagements non provisionnés)
Or ce cout est aujourd’hui un cout réel positif sur longue période, et ce sera de pire en pire pour l’Etat car il ne peut plus dévaluer sa monnaie.
C’est fini le franc – assignat papier toilette.
Maintenant c’est l’euro deutsche mark, on peut plus tricher.
Je ne comprends pas non plus Alain Lambert, mettre en équilibre le budget sera impossible par vents contraires, nous sortons de la plus longue baisse de taux de l’histoire, maintenant les taux vont monter.
en tous cas, ralentir la dépense en fonctionnaire sera la plus pénible
ils commencent par les solutions les plus dures
En revanche il faut donc couper drastiquement dans toutes les dépenses
récurrentes insensibles et non maitrisables, en premier lieu diminuer rapidement l’encours de dette donc sa charge d’intérêt croissante.
C’est pourtant simple : il faut céder rapidement 300 à 500 milliards d’actifs ou de droits
Personne ne fait les chiffrages, pourquoi ?
C’est beaucoup moins difficile qu’on le pense : 80 à 150 milliards de réseaux (réseaux électrique, ferré, canaux etc on a vendu les autoroutes personne n’a rien dit), 100 à 150 milliards de logements sociaux (pourquoi sont ils publics ? on se le demande, ça ne changera rien aux loyers), 50 à 100 milliards d’entreprises (entreprises concurrentielles, CDC, prestataires publics concurrentiels, hôpitaux), ensuite concéder contre redevances des services non régaliens en premier lieu les services sociaux, tous les services de retraite pas exemple enfin purger toute la centaine de risques non plafonnés non provisionnés
ça me semble d’une évidence totale
et politiquement réalisable
mais l’absence de bilan de l’Etat et surtout l’absence de capacité de gestion financière du monde administratif est un terrible frein, vous faites rire avec vos comptes nationaux, c’est pas des comptes on ne sait ni ce qu’on a, ni ce qu’on doit
ensuite je trouve Attali très daté, il a travaillé avant la hausse des taux et n’a pas de compétence financière
le président lui même n’a pas compris l’importance du sujet
comme Louis XVI
si le pays ne baisse pas très vite sa dette, donc ses prélèvements obligatoires – c’est la même chose – présents et futurs, il est bien clair qu’il s’enfoncera de plus en plus vite, à l’Italienne, incapable de réagir au défit énergétique et concurrentiel du monde actuel
L’investissement « pouvant » donner lieu à emprunt, c’est (à mon avis) l’investissement qui augmente le patrimoine net de la France.
La dépense par exemple qui consiste à construire une école dans un quartier neuf alors qu’une autre se trouve désaffectée dans la Creuse, n’est qu’un remplacement. Le patrimoine global, dans cette opération, est juste maintenu à niveau, il n’augmente pas. Un actif neuf remplace un actif obsolète.
C’est pourquoi, le volume d’investissement est très réduit. Le gros des dépenses de l’Etat pouvant être classé en fonctionnement ou en renouvellement.
A JP : en dépit d’éléments très interessants dans votre argumentaire, vous me pardonnerez de ne pas partager – du moins totalement – votre vision quelque peu radicale. Que l’Etat ait des dettes ne me choque pas ; il y a par exemple des épargnants et des agents économiques qui ne pouvant prendre de risques souhaitent investir dans des titres surs ; faire financer un investissement même à la rentabilité inconnue par ceux qui en bénéficieront plus tard ne me choque pas davantage … C’est l’exces qui est génant, ainsi que le motif de l’endettement : la France malthusienne et corporatiste fait aujourd’hui financer son train de vie par le « reste du monde ». Vous évoquez la régulation : la politique conjoncturelle en fait partie. Même si aujourd’hui un relachement de la BCE en termes de taux auraient sur le long terme des effets désastreux, avec quasiment pas d’effets positifs à court terme (voir mon billet de juillet.
Le diagnostique semble maintenant bien établi.
On peut maintenant se poser la question du pourquoi de telles dérives et surtout comment en sortir.
Car à mon sens, le problème n’est pas juste technique. Il est essentiellement idéologique. Il a une origine: le Colbertisme.
Depuis 4 siècles, notre pays a produit une nouvelle aristocratie: le technocrate, appuyé par une doctrine: le centralisme technocratique.
Celui-ci a confisqué aux français une de leur liberté les plus fondamentales: celle d’entreprendre.
La gauche française en est le dernier avatar mais a aussi ses fervents partisans à droite.
Même encore aujourd’hui, certains technocrates de bonne facture s’évertuent à torpiller tout projet entrepreneurial ( je l’ai vécu de près et le vie encore !), au détriment de l’intérêt des français mais conforme à leur main mise sur le système. Le décalage entre le discourt du gouvernement et les agissements de cette technostructure est proprement surréaliste parfois.
Prisonnière de son inefficacité structurelle, cette caste est en train d’entraîner la France par le fond.
De simple mesure de redressement ne suffiront pas. Il nous faut une révolution de velours. Notre Président en a le courage politique mais peut être pas l’entourage, tant cette technostructure est omniprésente.
Il n’est pas surprenant que cela soit des personnalités "provinciales" comme M Lambert qui commence à sonner le tocsin. Ce sont les rares forces qui ont résisté non sans subir un mépris hautain de ces mêmes technocrates.
Il faut maintenant en convaincre les français et agir.
Et exercer les pressions les plus fortes sur le gouvernement.
Et là, on compte fortement sur Alain Lambert.
Pour réduire la dette publique, il faudrait déjà commencer par le train de vie des collectivités locales…Et ensuite toutes ces dépenses injustifiées à tous les niveaux…Consulter le numéro de juillet de la revue Capital: très instructif!
Fausse dette ou dette effective ? quelle différence puisque cela reste une dette ! le plus important est donc de se demander comment la rembourser ! 1 + 1 = 2 ! commencer par réduire le train de vie de l’Etat , de certaines collectivités , revoir certaines attibutions de subventions inefficaces, contrôler un peu mieux le volet social , redonner un peu plus de pouvoir d’achat etc …pourrait certainement contribuer davantage à la relance et de ce fait il n’est pas interdit de penser à un début de désendettement ? mais apparemment les choses ne sont pas aussi simples ?
pour AB
La régulation n’est plus du domaine de l’Etat membre, nous sommes tous dans un vaste espace économique ou les régulateurs locaux n’ont pas de place pour une initiative déconnectée.
Les vieilles lunes keynésiennes sont d’un autre temps
Le seul régulateur possible est un régulateur de zone, et encore je ne vois pas ce qu’il peut faire quand le prix mondial de l’énergie multiplie par 6, d’ailleur en France il ne fait rien les déclarations de la semaine dernière étaient affligeantes Georges Pompidou à du se retourner dans sa tombe, personne ne vise l’indépendance énergétique, il n’y a que l’intérêt d’EDF et GDF qui compte.
Je n’ai pas une position radicale mais archi traditionnelle, c’est ainsi que l’Etat s’est géré au XIX sc. époque de forte croissance, pas de dettes hors des temps de guerre.
et alors l’argument qu’il faut des bons émetteurs pour le confort des prêteurs tombe bien mal en ce moment, la dette française décote de 20 bp, la France n’est plus un bon émetteur.
Un français prudent prête à l’Allemagne.
L’endettement pour l’Etat, agent économique sans comptabilité, sans planification, à horizon de gestion annuel, est la façon la plus irresponsable de financer des dépenses et non des investissements, notion qui lui est comptablement et génétiquement étrangère.
En revanche les Etats sans dettes ou a dette faible se développent plus vite que la France.
Et c’est bien là l’objectif
@JP,
Pendant 25 ans la France s’est bien shootée à la dette. La sevrer d’un seul coup et s’est le coma économique garanti.
Il faut y aller doucement quand même !
Quelle est la sensibilité du solde budgétaire public aux variations de taux d’intérêt à long terme?
On pense qu’il n’existe qu’une sensibilité directe : un point de taux environ 7 milliards actuellement. Mais c’est faux, il existe un incidence indirecte par le prélèvement engendré sur l’économie par le cout des financements à long terme, et l’IS taxe un résultat qui est déterminé par ce cout. D’autre part les activités spécifiquement consommatrices de financement longs (logement, immobilier, infrastructures) grosses productrices de valeur ajoutée amplifient la variation avec des leviers souvent énormes, facteur 1 : les taux double la production baisse de 50%.
J’estime qu’actuellement 1 point de variation de taux long coute au moins 25 milliards/an au budget à PIB constant. C’est ainsi que la grande baisse de taux qui s’est terminé il y a deux ans a procuré une souplesse budgétaire qui va maintenant se transformer en contrainte croissante. On a pris un peu plus d’un point de taux longs et ça va continuer avec l’inflation. C’est pourquoi je dis que la priorité absolue est le désendettement
C’est complètement aveugle, mais vraiment grave, de faire toutes les prévisions budgétaires à taux figé. C’est Lagarde. C’est naturellement encore plus grave que nul comptable public ne se pose la question de savoir quelle est la valeur des actifs publics à un niveau de taux donné, l’immobilier va baisser, si l’Etat en possède 450 milliards, il peut facilement en perdre 100.
Il faut se donner comme objectif de revenir à un Etat avec très peu d’actifs, confortable en trésorerie, prêteur et non emprunteur. Autrement dit un Etat insensible aux mouvements de la valeur qu’engendre le cout du temps.
C’est pas son rôle de faire prendre ce risque aux contribuables
Pour compléter jp.
L’état doit maintenant se cantonner aux rôles régaliens et de régulation.
Se désengager de toute activité productrice. (SNCF, EDF, et toute participation industrielle etc …) et vendre un maximum d’actif.
Mettre en place des fondations à but non lucratif pour gérer les hopitaux comme en Suède, avec une gestion de type privé.
Régionaliser l’éducation nationale.
Autonomie complète des Universités.
Supprimer les redondances État/collectivité territoriales, systématiquement au profit de ces dernières.
Fusionner Région et département.
Mettre fin au statut particuliers des fonctionnaires pour rejoindre le régime commun (CDI, CDD).
Obliger les fonctionnaires a démissionner quand ils occupent des fonctions électives.
Et tout ce qui contribuera à mettre fin au centralisme technocratique !
En contrepartie, aider au maximum toutes initiatives individuelles créatrices de valeur (bourse étudiant, caution prêt entreprise, micro-crédit, projet de formation professionnelle etc …
Mettre fin aux niches fiscales.
@ Hervé
C’est trop tard pour faire dans la dentelle. Il aurait fallut faire tout cela en douceur fin 90.
Et de toute façon, la partie la plus dure du voyage est le premier pas !
Les universités privées marchent très bien aussi
on en serait pas en fin de classement et un prix Nobel tous les 10 ans s’il y avait eu concurrence
ce que je ne comprends pas, BS et Hervé, c’est pourquoi personne ne voit que le désendettement est la priorité parmi toutes ces mesures urgentes
et que c’est un objectif facile à atteindre
en revanche, tout à fait d’accord c’est trop tard pour faire dans la dentelle
et en plus chance pour le pouvoir : il n’y a aucune opposition politique
il n’y a plus de gauche
à BS :
Tu veux mettre fin au statut des fonctionnaires (je ne partage pas cette idée car, contrairement à ce que tu pense certainement, une administration n’est pas une entreprise, la finalité n’est pas la même entre l’intérêt privé et l’intérêt général) et en même temps légiférer sur leur indépendance face aux politiques ; cela m’amène à te demander deux choses :
1 Mettre fin, ou réformer, faurait savoir … ?
2 Ne t’es-tu jamais demandé pourquoi le statut de fonctionnaire existe ; ne t’es-il jamais venu à l’esprit que ce statut est (institutionnellement) le garant d’une indépendance (déjà toute relative je te l’accorde) ?
Réformer ce statut vers davantage d’indépendance, oui (et ce doit être l’idée qui prime sur les autres).
Réformer ce statut vers davantage de rémunération au mérite, …, oui biensûr mais quand ce mérite est précisemment évalué/déterminé par l’autorité territoriale, que devient l’indépendance que nous appelons tout deux de nos voeux ?
Aussi, je pense qu’Hervé à raison ; qu’il faut veiller à ne pas se précipiter, avant de réformer, il faudrait d’abord que nous tombions (à minima) d’accord sur les choses à faire ; or, une bonne partie de ta "cheklist" de démago/réactionnaire/fanatique de droite me fait très peur (car elle peut avoir du succès dans les couches "populaires") et pourrait être une vrai catastrophe.
à JP,
l’Etat, c’est toi, c’est moi ; c’est les contribuables… Les décideurs prennent les risques mais on les a mandatés pour cela… C’est donc notre rôle à tous que de prendre des risques, mais collectivement et solidairement.
Concernant les niches fiscales, n’oublie pas que c’est la TVA qui offre le plus gros du budget et pour ne pas s’y soumettre, c’est pas facile …
Anecdote : … Seules des boites comme Micro$oft peuvent se le permettrent (comme elle se permet beaucoup d’autre chose d’ailleurs).
J’ouvre une parenthèse pour féliciter Alain LAMBERT pour son choix d’un logiciel libre pour son blog, ce qui fait de lui un des rares hommes de droite à avoir cette intelligence (qui habituellement se fourvoient tous dans ce qui se fait de pire dans le genre à savoir TYPEPAD) et la referme aussitôt.
Cela dit, je suis d’accord avec vous, la priorité dot être le désendettement …
… mais plutôt en dépensant mieux que moins (donc moins in fine).
Merci de m’avoir précisé à quoi correspondent les 10 milliards d’investissement de l’Etat que vous mentionniez. Mais pourquoi la formation brute de capital fixe (FBCF) vous parait-elle être la valeur pertinente ? Ne faudrait-il pas soustraire la consommation de capital fixe (CCF, "dépréciation subie par le capital fixe au cours de la période considérée par suite d’usure normale et d’obsolescence prévisible"). Par exemple, sur ces 10 milliards, il y a 0,7 milliards correspondant à du matériel informatique qui est renouvelé tous les 3 ans semble-t-il (patrimoine de 2,2 milliards, CCF de 0,8 milliards). Le problème est que l’on se retrouve alors avec une formation nette de capital fixe de -0,2 milliards en 2007 pour l’Etat et les ODAC, si je lis bien les comptes de variations de patrimoine de l’Etat et des ODAC sur le site de l’INSEE…
D’un autre côté, je ne vois pas pourquoi se restreindre à la FBCF de l’Etat : les revenus de l’Etat ne proviennent pas uniquement de ses actifs, loin de là, mais de l’ensemble des acteurs économiques de la France. Ne faudrait-il donc pas également prendre en compte les investissements financés indirectement par l’Etat (comme lorsqu’il reverse une partie de ses recettes aux collectivités locales), ainsi que les dépenses de l’Etat incitant les autres acteurs de l’économie à investir ? Par exemple, d’après Mme Lagarde, la loi de modernisation de l’économie va coûter 425 millions. Mais elle ajoute : "en année pleine, à partir de 2009, nous avons chiffré le supplément de croissance résultant de la LME à 0,3% du PIB […]". Comme 0,3% du PIB correspond à plus de 5 milliards, cela paraît un investissement extrêmement rentable mais qui n’est pas comptabilisé.
En fait, cela ne me paraît pas avoir beaucoup d’importance que la dette de l’Etat corresponde ou non au financement des investissements publics. La dette est juste l’un des instruments dont dispose l’Etat pour se financer. On a plus intérêt à optimiser l’utilisation de ces différents instruments (ce qui n’est pas forcément le cas actuellement…) qu’à mettre en vis-à-vis une source particulière de recettes avec des dépenses particulières.
A Cilou et à Jerome,
Plein de bonnes remarques ce jour.
A Cilou : vos observations sur le statut des fonctionnaires sont fort pertinentes. Cependant, le défaut de ce statut c’est qu’il est tellement protecteur qu’il freine considérablement les adaptations. Notre organisation administratives date e Napoleon ! La Suède a choisi de supprimer ce statut pour un statut de droit privé …
A Jerome : la FBCF, c’est l’investissement ; une partie est destinée à remplacer l’amortissement comme vous le faites très justement remarquer. Concernant l’investissement des collectivités locales, elles empruntent aussi pour leur financement… Ca fait au final beaucoup d’emprunt. Enfin, concernant votre derniere observation pour un "financement global par la dette", je suis assez d’accord quand la dette totale reste modeste et surtout qu’elle correspond à un choix des décideurs politiques. Or aujourd’hui, la dette est considérable, elle est subie car les recettes ne peuvent guère être accrues sans casse et que par ailleurs chaque Gouvernement qui tente des réformes se casse les dents sur les interets corporatistes. .
Une très bonne remarque que vous formulez, c’est celle de l’efficacité de la dépense publique – ce qui rejoint d’ailleurs la remarque de Cilou (« dépenser mieux »). A cet égard, vous observerez que je m’interroge sur l’interet d’accroître le nombre de fonctionnaires à un rythme 2 fois supérieur à celui de la population active, d’autant que des taches aujourd’hui effectuées par le public pourrait l’être dans de meilleures conditions par le privé. Il reste aussi qu’un de mes chevaux de bataille est la maitrise des dépenses de retraite en passe de devenir le premier budget public et qui n’apporte rien à la collectivité.
@ cilou
Contrairement à ce que vous imaginez, mes remarques étaient fortement inspiré de la Suède (pays rempli de fanatiques de droite, comme c’est bien connu).
Lucides, ils ont sérieusement réfléchi à la sauvegarde de leur modèle de société et pris des mesures radicales pour le sauvegarder (et notamment en modifiant le statut des fonctionnaires)
Avant de jeter des anathèmes et de ressortir des phrases toutes faites de l’habituel prêt à penser idéologique dénué de toute signification, prenez donc la peine de vous informer des différentes expériences des pays autour du nous qui ont, eux, réussi à s’adapter à la nouvelle donne mondiale.
à Cilou
j’ai jamais voté pour quelqu’un qui endette l’Etat
mais aucun politique n’a un programme de désendettemnt
j’ai même voté contre Chirac car je savais qu’il allais ruiner le pays par une absence totale de maitrise de l’endettement
et quand Sarko a été à Bercy il a montré qu’il se moquait du niveau de la dette comme de sa première chemise
et je reconnais que Jospin n’avait rien à lui envier
je n’ai pas parlé de niches fiscale, je n’aime pas ce mot, je n’aime pas cette idée, je n’aime pas cette pratique qui permet à ceux qui ont des moyens et des bons conseils d’éviter l’impôt, c’est une connerie
il faut un impôt égal et pas démotivant. ce en quoi nous sommes d’accord, la TVA c’est mieux que les charges sociales.
sur le statut des fonctionnaires, cela n’a rien à voir avec le nombre de fonctionnaires, question abordée par AB.
La dette est collective, pourquoi ne pas envisager de faire contribuer tout le monde, sans exception, du plus modeste au plus riche , proportionnellement à ses revenus, ce serait une façon de faire bien comprendre à tous que le problème est réel et que chacun doit se sentir responsable et comprendre que des efforts doivent être collectifs et non pas continuer à marginaliser telle ou telle catégorie .
Pourquoi ne pas rendre l’impôt égal et plus juste pour tous ? oublier toutes ses niches fiscales qui ne profitent qu’aux plus avertis ou plus malins ! ce qui permettrait d’ailleurs certainement d’envisager un baisse générale des impôts tout en récuparant les mêmes recettes.
à BS,
C’est bien de ressortir le vieil truc de la "pensée unique", mais actuellement, une autre pensée (tout aussi unique dans le sens où elle se veut être la seule valable, ce qui me fait dire qu’il y a encore un clivage gauche/droite et que celui-ci a encore un sens) est à l’oeuvre aujourd’hui … et ne me dit pas que la France va mieux ou va aller mieux.
Sur MON pret-à-penser idéologique, j’assume ; je part de mes idéaux (sur une société meilleure) et j’essaie de voir comment on peut y parvenir ou s’en approcher. Je met donc l’idéologie au dessus de la politique, ele-même au-dessus de la stratégie, elle même au dessus de la méthode.
A mon sens, "Mettre fin au statut particuliers des fonctionnaires pour rejoindre le régime commun (CDI, CDD)" ne peut dépendre que des deux derniers niveaux ; est-ce ton cas ?
Sur les pays alentours, ce n’est pas parce que la suède (pas fanatique de droite) fait quelque chose (même avec succès) que cela peut-être bon également pour nous. Je me permet un écart populo à la Sarko (car la méhode semble avoir son succès 🙂 ) : C’est comme les antibiotiques, c’est pas automatique !
On peut prendre les idées à l’étranger comme l’étranger prend modèle sur nous (pas toujours avec le même succès et parfois mieux), en discuter comme nous le faisons mais en aucun cas partir de postulat comme tu l’a fait.
Cela dit, et je me répète, s’adapter à la nouvelle donne mondiale (on peut le faire de diiférentes manières), réformer le statut des fonctionnaires, … : OUI ; mais de manière réfléchie et pas dans la précipittation.
à JP,
Je n’aime pas les niches fiscales mais on ne les a pas créés, ce sont des failles qui existent et qu’il faut combler car, comme toi, je trouve cela particulièrement dégoûtant.
Mais tu vois, sur la TVA, je ne suis vraiment pas d’accord ; elle n’est pas démotivante car "indolore" (mais vas dire cela aux restaurateurs) mais elle n’en est pas moins une des plus injustes : à l’achat d’une baguette de pain, le SMICard paie autant de taxe (fusse-t-elle à 5,5) que quelqu’un payant l’ISF.
Sur le statut des fonctionnaires, je vous (toi et AB) rappelle que la discussion est partie du problème de la dette et que le changement du statut des fonctionnaires pouvait représenter une solution (ce dont je doute), alors si, cela a à voir avec le nombre de fonctionnaires et leurs affectations.
Alors pour qui faudrait-il voter (s’il faut encore voter pour s’adapter à la nouvelle donne mondiale), sinon pour quelqu’un qui n’a pas encore gouverné ?
à AB,
"statut c’est qu’il est tellement protecteur qu’il freine considérablement les adaptations. "–> c’est une erreur, il faut le réformer, notamment car il freine les adaptations mais pas parce qu’il est protecteur. Ces raccourcis sont dangeureux, je le répète.
Sur le fait qu’il date de Napoléon (tout comme beaucoup de chose comme le Code Civil qu’on ne va pas totalement refondre sur le simple fait qu’il est trop vieux), il faut d’abord prouver son obsolescence.
La suède l’a fait, c’est son choix ; est-ce que tout les autres pays d’Europe l’ont fait… D’ailleurs que nous donne l’Europe comme direction à prendre sur cette question ?
"des tâches aujourd’hui effectuées par le public pourrait l’être dans de meilleures conditions par le privé." Si c’est bien DES tâches et pas LES tâches alors on peut tombé d’accord même si cela reste à prouver (avant de confier un service public à une entreprise, il devrait être obligatoire que l’entreprise s’engage contractuellement à être plus efficace ; une vieille doctrine issue des marchés publics car oui, il s’agirait encore d’argent public ; et la vielle doctrine dit au mieux disant).
" Il reste aussi qu’un de mes chevaux de bataille est la maitrise des dépenses de retraite en passe de devenir le premier budget public et qui n’apporte rien à la collectivité." –> Si je suis d’accord avec toi sur le fait qu’il faut maitriser les dépenses de retraite (comme les autres d’ailleurs), je ne peux pas entendre (lire) que cela n’apporte rien à la collectivité !
@ Cilou
Je n’ai pas dégainé le premier sur les anathèmes droite/gauche. Ces clivages ne font de toute façon pas partie de mon système de pensée.
Sur l’idéologie:
La pensée et les découvertes scientifiques modernes montrent que l’on ne peux prédire l’avenir à moyen et long terme d’un système complexe (théories du chaos, théorie de la complexité), un peu à l’instar de la météorologie et des tremblements de terre.
La conséquence immédiate est que toute idéologie politique est totalement dénuée de sens et ne correspond à aucune réalité qui de toute façon nous échappe en tant que telle, comme l’histoire l’a largement démontré.
Ainsi, le clivage droite/gauche n’existe que dans la tête des gens qui y crois.
Par contre, vous pouvez constater l’évolution d’un système en interagissant et en déduire ses limites (notion d’attracteur étrange) et la façon dont il réagit à différent événements. On acquiert ainsi une expérience et une connaissance des réactions du système.
En prenant exemple d’un système sociétal proche du notre et en s’inspirant des mesures qui y ont réussi, on se donne une bonne chance de réussite rapide, en évitant les essais et erreurs successifs, ce qui fait gagner beaucoup de temps. Ensuite, par itérations fines, on arrive à une solution efficace, dont il faut régler le délicat équilibre en permanence.
Enfin, je trouve passablement étrange que vous puissiez affirmer que ce qui marche sur un système proche du notre ne marche pas chez nous. Cela défie toute logique.
Ce serait-ce un postulat ?
Ou peut-être ai-je dérangé quelques intérêts particuliers ?
Vous écrivez : "Les générations à venir ne tireront aucun bénéfice [du financement de l’Etat par la dette]. Simplement une réduction de leur pouvoir d’achat.". Je vous fait remarqué que les générations à venir vont hériter non seulement des dettes de l’Etat, mais aussi des créances correspondantes. (Et comme elles se compensent, il n’y a pas de réduction du pouvoir d’achat futur.) Vous me répondez que les préteurs sont à 2/3 étrangers. (On peut d’ailleurs ajouter qu’ils n’étaient qu’à 20% étrangers il y a dix ans.) Vous écrivez également à JP que "la France malthusienne et corporatiste fait aujourd’hui financer son train de vie par le ‘reste du monde’". Si je comprends bien, vous pensez donc que cette réduction du pouvoir d’achat est due au fait non pas simplement que l’Etat s’endette, mais que la France s’endette vis-à-vis du reste du monde.
Afin d’essayer de vérifier cette hypothèse, je suis allé consulter l’évolution de la position extérieure de la France sur le site de la banque de France (http://www.banque-france.fr/fr/s... La banque de France donne la définition suivante : "La position extérieure de la France a pour objectif de retracer, à la date d’arrêté, l’ensemble des créances et des engagements des résidents vis-à-vis des non-résidents."
La position extérieure de la France en valeur de marché est positive et est passée de 54,9 milliards en 1995 à 254,4 milliards d’euros en 2007. Mesurée en valeur comptable, il n’y a pas de tendance nette et elle oscille entre 0 et -200 milliards d’euros (-57,0 milliards en 2007). Je n’observe pas de déséquilibre croissant.
Effectivement, les non-résidents possèdent 1144 milliards d’euros d’obligations (et assimilés) françaises en 2007 contre seulement 218 milliards en 2008, mais les Français possèdent 1338 milliards d’obligations étrangères en 2007 (contre 86 milliards en 2007).
A mon avis, la forte augmentation de la part de la dette des administrations françaises détenue par des non-résidents ne s’interprète pas comme un endettement croissant de la France mais plutôt comme une diversification croissante des investissements. En particulier, avec la disparition du risque de change entre les différents pays de la zone euro, les investisseurs ont nettement moins de raison de se restreindre aux obligations d’un pays européen donné.
Par A.B. Galiani, le dimanche 10 août 2008 à 08:03
A Jérome : cette fois, c’est moi qui ai du mal à vous comprendre. En effet, lorsque l’Etat emprunte 110 milliards, il y a des préteurs : particuliers, banques, assurances et surtout pour presque les 2/3, préteurs étrangers.
Ouh, j’espère que ces prêts ne viennent pas de Caracas.
Après avoir prêtré 5,3 milliards (taux 13,6%) de dollars à l’Argentine, Chavez vient encore de leur prêter 1 milliard de dollars (taux 15,6/l’an), c’est la panique…………………
Taux d’inflation argentin : officiel 8% officieux entre 25 et 30%
Taux d’inflation venezuelien : OFFICIEL 49,9%
taux d’inflation français : officiel 4,6% OFFICIEUX ??????????????
Qui sont les prêteurs étrangers ???????????????
@ BS,
Nous avons une vue des choses différente, il y a donc un clivage ; après, on l’appelle gauche/droite, républicain/conservateur, …
Aussi, pour une pensée ou une découverte moderne, la théorie du chaos, tu repasseras …
De toute façon, la théorie du chaos ne concerne pas l’économie (qui est certes un système complexe et assez peu maitrisé il est vrai, il n’y a qu’à lire quelques posts de ce billet 🙂 ) car celle-ci concerne les systèmes "extérieurs" à l’homme et où il n’a pas de prise (tremblement de terre, météo, …) or l’économie est domaine (presque) à 100 % dépendant de l’action humaine.
Ta conséquence immédiate est donc non-fondée ; d’ailleurs l’histoire a aussi démontré que l’homme face a su se mobiliser face à l’adversité.
A te lire, je me demande en quoi tu crois.
Ton approche est empirique, je pense comme toi que c’est la seule approche possible de l’économie aujourd’hui car ce domaine n’a rien de scientifique mais je n’ai pas de certitude sur ce point et j’aimerai bien avoir l’avis d’économistes confirmés en la matière.
Sur le modèle sociétal proche du nôtre, tout est là, sur le niveau de "proximité". Cela ne défie donc pas toute logique. Sinon, sur l’inspiration, nous sommes d’accord bien entendu.
C’est donc encore moins un postulat et je crois lire après une réflexion qui devient nauséabonde :
Tu ne sais pas si je suis fonctionnaire mais parce que je défens le statut, à tes yeux je dois forcément en être un, Et parce que j’en serais un, je ne penserais plus à l’intérêt général mais uniquement au mien
en défendant ce statut. Là, après m’avoir fait peur (qui se confirme), tu me fait carrément vomir.
Alors je vais te dire, je suis fonctionnaire (fonction publique territoriale), ma femme est infirmière (FP hospitalière) et mes parents étaient instit et prof (Education Nationele : Etat) et cela fait que je peux en parler ; mais je suis aussi consommateur, père de deux enfants, électeur, trésorier d’association, militant, ,.. ce qui me donne (à moi comme aux autres fonctionnaires) le goût, la volonté de l’intérêt général à priori, tout comme à toi d’ailleurs.
Pour finir, c’est souvent avec un sens de l’intérêt général que l’on se porte vers la fonction publique. Et c’est parfois sous la pression de discours comme le tiens que l’on cherche à la quitter (c’est mon cas, je porte actuellement un projet d’entreprise mais mon statut ne m’aide pas) et par intérêt personnel abandonnant ainsi l’intérêt général (qui ne sera pas défendu par des entreprises privées).
Alors une dernière fois, oui je souhaite réformer le statut des fonctionnaires mais je préfèrerait (pour l’intérêt général) que cela soit fait par des gens comme moi plutôt que comme toi.
A Cilou
Je te trouve bien sévère : la théorie du chaos s’applique fort bien à l’économie qui porte sur des populations.
Concernant les fonctionnaires, tu observeras que je mets régulièrement en cause le fonctionnement de la fonction publique ou des syndicats. En revanche, je ne mets jamais en cause les fonctionnaires eux mêmes. Cette appelation couvre en effet de situations différentes pour en tirer des principes incontestables et par ailleurs, j’ai souvent apprécié la volonté de "bien faire" des fonctionnaires que j’ai pu approcher.
Ceci dit, je me garde d’assimiler "public" et "interet général". Une telle assimilation oublie déjà q’un groupe social quelqu’il soit vise toujours à défendre son interet – d’où la nécessité de mécanismes de régulation, et de séparation des pouvoirs. D’autre part, cette assimilation est profondément totalitaire ; c’est d’ailleurs là dessus que jouent les syndicats "nous défendons la fonction publique donc nous défendons l’interet général donc s’opposer à nous, c’est s’opposer à l’interet général donc … ". Malheureusement, l’interet général, ça ne s’affirme pas, ça se démontre !
@ Cilou
Un des premiers éléments de la théorie de la compléxité est qu’elle est universelle et s’applique à tous les systèmes complexes, les systèmes humain en particuliers bien évidement. D’ailleurs, si cela ne s’appliquait pas aux humains, nous ne serions pas complexe et donc pas humain. Sortir l’humain de la nature n’a aucun sens. Nous en sommes le produit.
Avant de remettre en cause des théories scientifiques, il vaudrait peut être un peu mieux s’informer ou alors apporter la démonstration de son inexactitude (et là, vous pourriez prétendre au Nobel).
Pour mon compte personnel, je n’utilise aucune croyance dans mon système de pensée. J’utilise la connaissance.
Mon père était fonctionnaire et je n’ai donc aucun problème pour en parler.
Sur le côté nauséabond:
Freud disait qu’il n’y a pas de négation dans l’inconscient.
Vous êtres typiquement dans une situation de dénis. Votre "passion" pour l’idéologie, que vous placez au dessus de tout est parfaitement homothétique avec vos intérêts personnels que par conséquent vous placez au dessus de tout.
Vous vous protégez inconsciemment de ce dilemme en vous accrochant à l’idée que vous êtes un saint et que vous ne faites que défendre l’intérêt général à l’aide d’une "passion" idéologique bien commode. Alors, à chaque fois que l’on approche du "pot au rose", vous vous sentez mal, d’où la nausée !
Globalement, il n’y aucun mal à défendre ses intérêts personnel. Mais il y a en chaque homme une conscience de l’intérêt général qui lui permet d’arbitrer entre ses désirs et les besoins globaux de la société.
En camouflant à vous même ces éléments, vous vivez en déséquilibre, ce qui vous met mal à l’aise.
Mais votre inconscient vous pousse à insister (vu la longueur de vos posts) afin d’obtenir la réponse que je vous fais, qui je l’espère, vous sera libérateur.
(C’était ce que je suspectais dans la dernière phrase de mon post précédent et que vous m’avez confirmé amplement ensuite).
Bonne chance pour vos projets d’entreprise. C’est pas toujours facile mais c’est passionnant aussi.
à AB
les prêteurs étranger sont surtout … des français
dont les actifs sont hors de France, particuliers ou entreprises de groupes français, y compris les banques
ou des gestionnaires français agissant sur des comptes ouverts hors de France
de même pour la détention d’actions par des étrangers,
en effet, il faut connaitre la France parler un minimum de français pour y investir son épargne sinon un prêteur lambda choisi selon le niveau de liquidité, la dette française a un bon niveau de liquidité mais moins que l’Allemande.
ce sont aussi les gros fonds de retraite ou d’Etat des pays qui fonctionnent sur des systèmes de capitalisation quand ils ont des gestionnaires ou des conseils français d’ou l’importance pour un pays d’avoir de grosses banques d’investissement et sociétés de gestion
Il faut être conscient que Luxembourg – place francophone – est n° 2 mondial pour la gestion d’actifs, Genève est francophone également elle est toujours recherchée par les gestionnaires
Les places montantes asiatiques ne sont pas pas hélas
A Cilou
la notion de niche fiscale est passablement compliquée
selon qui l’utilise
un exemple :
on dit : il faut soumettre l’intéressement et la participation aux charges sociales. Or ce ne sont ni des revenus individuels ni la rémunération du travail. ça n’est pas une niche, le seul impôt justifiable est la CSG-CRDS qui est une taxe universelle
C’est autre chose, ça n’est pas une niche
En revanche le de Robien n’est pas qualifié de niche : c’est un chenil complet, un cadeau de l’Etat au bâtiment qui n’a aucune justification – on construirait autant s’il n’existait pas et il tord le marché, on ferait mieux d’employer la même subvention en baisse d’impôts sur le bâtiment ou en fabrication d’espaces constructible, par exemple décider de doter le pays de deux agglos de taille européenne, deux agglos entre 4 et 5 millions d’habitants. C’est un besoin criant, on a zéro écoville, c’est fou le retard…
La démonstration de l’effet perturbant des subventions fiscale est les DOM où on subventionne tout et où des milliers de français vivent dans des bidons ville.
Il faut toujours se méfier de Bercy, c’est pourquoi je dis que je n’aime pas le mot de niche fiscale qui est déjà une manipulation ce ne sont pas des niches et souvent pas fiscales
à tous :
si nous sommes tous d’accord pour déclarer la question du remboursement de la dette comme la priorité 1
Pourquoi ne pas demander la création d’une "commission sénatoriale permanente de remboursement de la dette publique" à durée déterminée (jusqu’à extinction des dettes publiques) dont le travail serait de
1 – chiffrer les dettes et chiffrer les risques publics non provisionnés – prêt à taux zéro, engagement des régimes de retraite etc),
2 – chiffrer intégralement les actifs et droit valorisables et les possibilités de cession, enfin
3 – calculer l’incidence sur la dette publique que toute disposition, tout projet, tout amendement, ou proposition de loi ou de règlement, qui passerait au peigne fin les décrets et arrêtés, et la sphére publique au sens le plus large
On parle de dette publique au sens européen
Puisque le premier ministre n’a pas créer un ministère du désendettement, pourquoi ne pas demander ce dispositif minimaliste au sénateur Lambert par exemple ?
à AB
après m’être davantage documenté sur la théorie de la complexité (fr.wikipedia.org/wiki/Th%… et la théorie du chao (fr.wikipedia.org/wiki/Th%… je persiste à penser que l’économie et encore moins la politique peuvent rentrer dans le champ de ces théories.
D’accord sur le reste, surtout la régulation et la séparation des pouvoirs mais que proposes-tu ?
Aussi, je souhaite que l’on me démontre qu’une entreprise peut mieux rendre un service (l’intérêt général) que le public. Par contre, si on me parle de contrat d’objectifs avec des fondations (à but non-luvratif), je pense qu’on a plus de chance d’avoir le meilleur produit/service au meilleur prix.
Précision : (je ne suis pas syndiqué mais) il me semble que c’est le rôle des syndicats que de défendre les intérêts des salariés ; par contre, tout à fait d’accord avec toi sur la mauvaise-foi qu’ils utilisent comme un outil/arme ; mais les forces en présence, il faut le reconnaître, utilisent toutes la mauvaise foi.
Donc sauf à remettre en cause l’existence même des syndicats dans les "partenaires" sociaux… (relire ses classiques comme Germinal).
Il faudrait remettre de l’ordre dans ce" partenariat" qui n’en est pas un car aujourd’hui c’est un rapport de force conflictuel permanent (avec des mauvais coups de parts et d’autres) là où la bonne intelligence devrait régner.
Aussi, il pourrait être opportun de créer un billet sur la réforme du statut de fonctionnaire pour pouvoir développer ce thème ailleurs qu’ici (hors sujet).
à BS
Pour mon compte personnel, je n’utilise aucune croyance dans mon système de pensée. J’utilise la connaissance.
>>Pour ce que, comme tout le monde (sauf peut-être les prix nobel), vous connaissez, je comprend mieux que votre pensée n’aille pas bien loin (cf. le mythe de la grotte).
Mon père était fonctionnaire et je n’ai donc aucun problème pour en parler.
>>Soit, parlons-en ; avec lui aussi.
Sur le côté nauséabond:
Freud disait qu’il n’y a pas de négation dans l’inconscient.
Vous êtres typiquement dans une situation de dénis. Votre "passion" pour l’idéologie, que vous placez au dessus de tout est parfaitement homothétique avec vos intérêts personnels que par conséquent vous placez au dessus de tout.
Vous vous protégez inconsciemment de ce dilemme en vous accrochant à l’idée que vous êtes un saint et que vous ne faites que défendre l’intérêt général à l’aide d’une "passion" idéologique bien commode. Alors, à chaque fois que l’on approche du "pot au rose", vous vous sentez mal, d’où la nausée !
>>Merci pour l’analyse. Vous devriez sincèrement vous recycler (pour l’intérêt général) !
Globalement, il n’y aucun mal à défendre ses intérêts personnel. Mais il y a en chaque homme une conscience de l’intérêt général qui lui permet d’arbitrer entre ses désirs et les besoins globaux de la société.
>>C’est beau (et un tantinet naïf dans le monde d’aujourd’hui).
En camouflant à vous même ces éléments, vous vivez en déséquilibre, ce qui vous met mal à l’aise.
>>Merci encore pour la précieuse aide psychique.
Mais votre inconscient vous pousse à insister (vu la longueur de vos posts) afin d’obtenir la réponse que je vous fais, qui je l’espère, vous sera libérateur.
>>C’est un peu le principe de ce moyen de communication. Une dernière fois merci pour votre bonté d’âme.
(C’était ce que je suspectais dans la dernière phrase de mon post précédent et que vous m’avez confirmé amplement ensuite).
>>C’est le mot : SUSPECTER (c’est lui qui est nauséabond)
Bonne chance pour vos projets d’entreprise. C’est pas toujours facile mais c’est passionnant aussi.
>>Vu la sincérité du propos, vous n’étiez pas obligé et puis, c’est tellement convenu.
à JP,
J’avoue ne pas avoir tout compris mais cette question avait été levée par BS que ça intéressera davantage.
Il y aurait à revoir aussi sur une réforme de l’impôt pour qu’il soit plus juste et plus efficace.
Quelles sont les pistes qui te paraissent intéressantes ?
Cela mériterait peut-être même un billet juste sur ce thème ?
A Cilou,
Il faudra déjà s’entendre sur la notion d’interet général, laquelle peut varier considérablement selon les points de vue. Il y a ensuite que l’Etat peut être maitre d’oeuvre sans etre producteur. Ce fonctionnement respecte le principe de séparation des pouvoirs, permet la régulation et facilite le recours à des compétences et des savoirs faire externe. Le tout en abaissant le cout de production : j’ai déjà évoqué la surfacturation d’EDF, ca vaut pour la SNCF et d’une façon générale, pour la production quasi marchande du secteur public – qui s’explique par l’absence de contrôle de gestion et par l’absence d’un exécutif suffisament fort qui puisse imposer des modes de fonctionnement aux salariés concernés. La Suède a mis en place le système des agences, qui n’est pas loin de celui des fondations. Ce qui est important, c’est d’être capable de s’adapter rapidement à un environnement en pleine évolution ; à cet égard je te rappelle que notre système administratif date de Napoléon 1er/ Bel exemple de survivance, mais il n’y a pas lieu d’en être fier.
il faut rester dans le sujet de la dette lancé par AB et ses (les siennes) fausses idées sur le dette
les marges de réformes sont très étroites pour un Etat sans moyens, désendetter c’est donner à l’Etat des moyens
c’est la priorité
ensuite on pourra travailler la réforme de l’impôt dont le thème doit être de baisser de 50% les prélèvements pour mettre le pays au niveau moyen de la compétitivité mondiale
il faut faire vite car les actifs et droits cessibles qui servent à rembourser la dette publique perdent de la valeur et vont en perdre de plus en plus
tout celà par ce que nous sommes dans une conjoncture de hausse de taux
qui peut durer des années avec la résurgence de comportement inflationnistes
Est-ce qu’Alain Lambert est prêt à demander à ses amis le création d’une commission sénatoriale permanente du désendettement ?
Est-ce qu’un texte de loi peut missionner le cour des comptes sur ce sujet (Seguin est particulièrement choquant quant il parle de la dette comme d’un être doté d’une vie propre, il ne se sent absolument pas concerné par le désendettement, c’est très choquant, il faut lui donner des ordres clairs)
Est-ce qu’un texte de loi organique peut imposer que les conséquences en terme d’endettement public de toutes les lois, décrets, règlements et décisions des agences soient systématiquement chiffrées à court moyen et long terme ?
En attendant que le premier ministre crée un ministère du désendettement à compétence transversale ?
Bonjour Monsieur Lambert.
Merci pour ce travail "pédagogique".
Voilà ce que je sais sur la question :
Selon des chiffres publiés en ce moment, la dette publique de la France a passé de 1 209,5 milliards d’euros à fin 2007 à 1 250,6 milliards à fin mars, soit une augmentation de 41,1 milliards, ce qui donne un taux de 3,40% par trimestre (exactement 3,398%).
De telles données, évoluant généralement géométriquement et non arithmétiquement, permettent une extrapolation à fin 2008 qui fournit une dette de 1 382,47 milliards, soit un accroissement de 14,30%. (Arithmétiquement nous arriverions à 3,40 x 4, soit 13,6.)
On peut donc prévoir sans trop grand risque de se tromper, qu’à partir du premier juillet, l’Union européenne est actuellement présidée pour 6 mois (dont deux grévés car absence des parlementaires européens et des membres de la commission) par le pays qui connaît le plus fort endettement, donc le plus mal géré.
PARIS, 27 juin — La dette publique de la France a augmenté de 41,1 milliards d’euros au premier trimestre 2008 par rapport au trimestre précédent et s’établissait à 1 250,6 milliards d’euros au 31 mars, a annoncé vendredi l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques).
L’Insee a indiqué que la dette se situe approximativement à 65,3% du produit intérieur brut (PIB), soit une augmentation de 1, 4 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent.
Le programme de stabilité européen stipule la limite autorisée d’endettement public à 60% du PIB pour un Etat-membre de l’Union européenne. Selon l’Insee, fin 2007, la dette publique française représentait 1 209,5 milliards d’euros, soit 63,9% de la richesse nationale.
Il est vrai que la « Dette publique de la France », en % du PIB affiche une insolente santé :
57,2% en 2000 – 56,8% en 2001 – 58,6% en 2002- 63% en 2003 –
Source : http://www.assemblee-nationale.f...
Je vous remercie, Monsieur Lambert, de faire ce travail pédagogique, sur les "idées fausses" véhiculées tant par certains de vos amis, que par des parlementaires dits de "gauche".
C’est instructif, et très intéressant, pour trouver des solutions.
En revanche, et je trouve cela extrêmement dommageable, c’est que les préconisations du rapport Pébereau (et les x rapports antérieurs) sont assez mal mises en oeuvre.
J’apprécie beaucoup qu’on ait permis aux Français de lire ce rapport. Et que, on a pu le constater lors des élections, les Français sont attentifs à cette question (tous les partis ont dû calculer combien couterait le programme du candidat à l’élection)
Mais n’est il pas important de faire de même, envers les élus? (Ceux qui ne sont pas "sensibilisés", comme vous, sur le sujet)
En effet, le rapport Pébereau fait un constat impeccable de la défaillance du contrôle démocratique : le Parlement élu pour contrôler la dépense publique ne la contrôle pas. Au contraire, il pousse discrètement à certaines dépenses supplémentaires…
Je veux bien qu’en partie, le problème soit résolu par les nouveaux outils (et non pouvoirs) accordés au Parlement, par la révision constitutionnelle récente…Mais (et vous l’avez souligné) les parlementaires semblent un peu "irraisonnables" sur la question. Et ce ne sont pas les Ministres qui iraient vers plus d’austérité. En l’absence d’une "règle d’or" j’ai bien peur que le Parlement continue d’ignorer les appels insistants (pourtant) de la Cour des Comptes, des économistes, des professeurs d’économie, etc. Qui font tous le même constat :
L’Etat (et non la France) gaspille l’argent des Français. Et pire ! Le Gouvernement ne "gouverne" pas…Puisqu’il ne ‘prévoit pas", "n’anticipe pas" le futur. En témoigne le dernier tour de passe passe de Monsieur Fillon : moins de cotisations famille pour plaire à l’électorat des séniors. La famille battue par les retraités ! A quand la guerre des générations?
Bref…C’est le retour à la case 1789. Le pays a besoin de représentants capables de dire NON quand la dépense n’est pas NECESSAIRE. Et pour l’heure, le Parlement ne fait pas son job : CONTROLER LA NECESSITE DE LA DEPENSE PUBLIQUE.
A cette défaillance du contrôle démocratique s’ajoute la défaillance du contrôle bruxellois. Les recommandations de Bruxelles sont inopérantes, non seulement sur la France mais sur les autres pays européens : Madame Merkel écarte déjà le contrôle de Bruxelles sur le budget allemand. A cet égard, je dois dire que j’ai été extraordinairement surprise lorsque nos partenaires nous ont imposé la présidence de Monsieur Juan Manuel Barroso à la tête de l’Union européenne ! Et quand Monsieur Sarkozy – qui nous faisait récemment une déclaration sur la RESPONSABILITE quand on est à la tête d’un organisme important (speech à l’attention du Président de la Soc Gen) – déclare "soutenir" la candidature de Monsieur Barroso, lequel est à la tête (c’est flagrant !) d’un bilan incontestablement postif !
Je venais de lire dans la presse que le Portugal, dont cette personnalité avait assumé la présidence du Conseil pendant quatre ou cinq ans, avait connu deux récessions et que Monsieur Barroso avait laissé le trésor public portugais avec un déficit public égal à près de 7% du PIB, c’est-à-dire une situation de quasi-banqueroute (la faillite ne s’applique pas aux Etats : merci d’en informer Monsieur Fillon…Ce qui ne veut pas dire qu’il faut ignorer les difficultés financières)… qui, d’ailleurs pose bien des problèmes à ses successeurs. Comment se fait-il qu’on ait choisi comme vigile de la rigueur de la dépense en Europe quelqu’un qui avait failli aussi gravement dans les limites des frontières portugaises ? Et mit à la tête de la BCE, Monsieur Trichet…Lequel est connu pour ses fantastiques succès financiers? Ce sont d’autres considérations qui ont joué, nous le savons bien. Néanmoins, nous constatons la défaillance du contrôle bruxellois.
Sans contrôle du Parlement (dont le rôle premier est bien le CONTROLE comme en témoigne l’appel des Etats Généraux en 1789 ; les Français attendaient une amélioration (par un controle mieux fait, et la pérennité de l’Institution) des finances publiques), sans celui de la Commission, comment peut on s’étonner des déficits récurrents de notre France?
Où est la RESPONSABILITE POLITIQUE là dedans?
Beaucoup d’élus semblent l’oublier mais GOUVERNER C’EST PREVOIR.
C’est à dire que l’Etat a deux durées pertinentes pour son action :
– D’abord l’urgence (ou l’imprévu) : la canicule, le SAMU, les pompiers, le drame d’Haumont, les policiers… la nécessité de se porter au secours du citoyen en danger.
Attention : URGENCE OU IMPREVU ne signifie pas : DES QU’UN MINISTRE, pour des raisons personnelles, A UNE IDEE : HOP DEVANT LE PARLEMENT! HOP UN CREDIT SUPPLEMENTAIRE.
L’urgence, l’imprévu, c’est globalement ce qu’une entreprise appelle les "charges exceptionnelles" ce qu’elle traduit dans son bilan sous l’appelation "provision pour risque et charges exceptionnels"
– Puis le très long terme : construire des centrales nucléaires de nouvelle génération pour préparer la sécurité énergétique en 2025 ou en 2030, assumer des dépenses de recherche fondamentale, peut-être insuffisantes aujourd’hui, développer l’enseignement supérieur, maintenir une politique nataliste digne de ce nom, dont on a
vu qu’elle avait été efficace dans notre pays, garder une armée efficace et suffisamment forte pour rayonner internationalement, etc.
Cela me parait incroyable que beaucoup d’élus (dont vous ne faites pas partie) considèrent le pays comme une espèce de poule aux oeufs d’or. On dépense…Et on verra après.
Ou alors, on fait le contraire. On ponctionne là où ce n’est pas nécessaire, et on remplit là où il y a trop de monde.
Deux ex : le Président appelle tout le monde à la modération. Très bien.
Le lendemain, le Président nomme un conseiller communication. Peu de temps après, un autre. Et un autre. Et un autre. Pour ne pas faire pâle figure, Matignon fait encore pire : trois d’un coup !
La Présidence renchérit avec un "espion du Web". Matignon demande une TV gouvernementale !
Toutes ces personnes – au salaire important – sont elles des "dépenses nécessaires"?
En revanche, sans problème, on met à la porte des soldats ! On fait pression sur nos armées. Et dans le même temps, on fait des discours sur le renforcement militaire, et l’augmentation du budget militaire…Quand on diminue le nôtre. Quelle crédibilité !
J’ai l’impression que les leçons que l’Histoire nous donnent sont vite oubliées.
Ce n’est pourtant pas la première fois qu’on dit "je ne ferais plus cela".
Attend on un miracle pour agir? A quand une règle d’or…Avec possibilité pour les citoyens de demander des comptes aux élus violant cette règle?
A quand un Président de la commission et de la BCE intègres? Efficaces? Dont le poste est lié à une action par la preuve…Et non le fait de "zut où peut on le caser celui là?"
à Odile :
– la progression de la dette n’est pas logarithmique, elle peut être pire
– … et le PIB – dénominateur – baisse donc la division va encore éloigner la France davantage du critère dette/pib de Maastricht, traité que nous avons signé pour faire l’euro, excellente monnaie qui nous protège et nous enrichi tous.
– le rapport Pébereau est un chapitre de la langue de bois écrit par un banquier clanique dont la métier est de vivre de la dette, il ne prévoit rien et ne préconise rien d’utile, c’est une action de communication de Breton.
– la case 1789 était différente, l’Etat avait la possibilité de fabriquer de la monnaie de singe, les assignats qui ont ruiné des milliers de gens, surtout les pauvres, maintenant c’est fini, la monnaie c’est Frankfurt, on est donc largement pire qu’en 1789, sauf si la France revient au franc.
– pas du tout d’accord sur José Manuel Durão Barroso, il a hérité en 92 d’une gestion calamiteuse de la gauche portugaise de l’époque (assez comparable à gestion de la droite française actuelle, population subventionnée, nombre de fonctionnaires supérieur au nombre d’habitant, absence radicale de prévision, langue de bois démago, mépris et ignorance complets pour les entreprises et les entrepreneurs… copains coquins élus locaux etc.). Il a redressé la pays avec un incroyable courage, notamment en nommant aux finances une femme incroyablement efficace, un vrai modèle d’obstination anti dette : Manuela Ferreira Leite, qui devrait être un modèle pour les français.
Le Portugal a été exemplaire.
– En revanche Manuel Barroso n’est pas un financier, c’est un juriste diplomate qui fait bien sont travail et est à la bonne place. Pour la partie financière c’est pas du tout lui. Pour deux raisons : Comme Lagarde à Bercy, elle n’y connait rien, ne comprend rien, ça n’est pas sont métier. 2 – ça n’est pas sa fonction. Il n’a pas vraiment beaucoup d’autre choix que la diplomatie pour contraindre la France à respecter les engagements pris dans les traités.
L’engagement dette/pib résulte de l’appartenance de la France à l’euro. Pour Barroso la sanction n’est pas une solution. Si la Commission décide d’entreprendre une procédure pour sortir la France de l’euro (ce qu’il faut faire puisque le déficit français est un cancer aux effets négatifs pour toute la zone euro, qui détruit les efforts vertueux des autres, en ce sens Chirac et Sarko sont bel et bien les fossoyeurs du grand œuvre gaulliste et Mitterandiste : l’Europe ) il va affaiblir l’Union, ce qui n’est pas son rôle : lui c’est le guerrier de l’Europe.
– c’est le rôle de la BCE qui a la responsabilité de l’euro. Et elle fait bien son métier : faire mal à la France. La BCE monte les taux d’intérêts, c’est la médecine radicale pour soigner les endettés : les étrangler. Et celà marche très bien. Mais il faut du temps surtout si les étranglés ne comprennent pas ce qui leur arrive. Donc ne crachez pas Odile sur l’Europe et JM DB, c’est trop facile, et trop faux, c’est ridicule.
Elle est là l’Europe, et heureusement c’est la seule chance de la France, elle fait son travail, elle le fait bien, Barroso parle à Trichet, Barroso lit le français, c’est un excellent choix pour nous tous, il est intègre, il travaille, son budget est en excédent, il comprend bien ce qui se passe, il est exemplaire, il faut l’aider. Ne tirez pas sur nos amis.
– dit autrement : la sanction de l’euro contre un membre défaillant (strangulation par les taux) n’est pas un message immédiatement lisible par un non financier. Sarko, héritier de Chirac, n’a aucune idée de ce qu’est un bilan, encore moins celui d’un Etat, la preuve il met Lagarde, qui n’a aucune idée non plus (Alain Lambert m’avais beaucoup choqué quand il avait publié une note "bonne chance à mon amie Lagarde…" elle n’a aucune chance, elle plaide : son discours est toujours le même "ça ira mieux demain". C’est pas avec ça qu’on se désendette, au contraire elle amplifie la non crédibilité française)
– La médecine des taux a déjà fonctionné sous Mauroy-Mitterand. La Commission a envoyé une équipe rue de Rovoli à l’époque pour expliquer comment s’y prendre : supprimer les aides à la SNCF, supprimer un porte avion, etc. Mitterand à très vite compris qu’il n’était plus le maitre chez lui et il avait une ambition pour la France. Il y a eu le virage idéologique, la gauche réconciliée avec les entreprises, la chasse au déficit pour motif de bonne gestion sociale etc.
– enfin Odile, pour rétablir une analyse lucide, je crois que l’Etat est plus mal placé qu’en 1789 pour une seconde raison : la liberté de circulation. En 1789, l’Etat a pu spolier tous les possédants, l’église etc. aujourd’hui on peut fuir. Les entreprises et les gens peuvent partir. Et crois moi ils le font je le vois tous le jours. Même si l’intox gouvernementale dit le contraire.
Ceci est la seconde contrainte, elle obligera la pays à revenir au modèle Raymond Poincaré, seul modèle possible (c’était un avocat qui avait décidé de réduire la dette… et l’a fait. Il ne faut désespérer de personne, il faut aider Alain Lambert, moderne Poincaré, Marini etc.).
Donc ne perd pas ton énergie avec un homme qui nous veut du bien, Jose Manuel Barroso. Bien au contraire, heureusement qu’il est là.
à AB,
Tout à fait d’accord,
CQFD
à Odile,
très bonne intervention, ça change des interventions "café du commerce" où, par une simple énumération, BS conçoit lui-même une sélection de l’équipe de France différente de celle du sélectionneur officiel (devant un verre posé sur un zinc) qui assurera forcément la victoire…
La dette de la France a débuté en 1973 lorsque les statuts de la Banque de France ont été modifiés ! Son ampleur a commencé à se ressentir dans les années 80, ce qui trompe le jugement des citoyens sur son origine et sa cause.
Auparavant, la création monétaire se faisait par l’État, c’est-à-dire qu’il créait la monnaie en fonction des besoins par rapport à l’économie réelle. Bien entendu le principe n’était pas illimité pour éviter l’inflation et l’État détruisait la monaie qui était en trop, aussi ce procédé était l’équivalent de crédit mais sans intérêt. Mais depuis 1973(voté)/74(mise en application au 1er janvier), la création monnétaire se fait par la voie de crédits, l’État est contraint d’emprunter auprès des banques privées. Les conséquences sont donc lourdes, car pour ses investissements, même à des taux très bas, l’État ne peut pas supporter les taux du marché pour financer les infrastructures et les aménagements indispensables (les écoles, les hôpitaux, les routes, etc.), aussi les investissements de l’État sont à rentabilité lente (exemple : les écoles, investir dans un élève, les bénéfices débuteront bien des années plus tard lorsqu’il aura fini ses études et débutera dans la vie active).
Voilà la vérité, faites de véritables recherches par vous-mêmes pour comprendre comment la dette de l’État a débuté, et vous verrez que la création monnétaire est responsable !
A Monsieur Lambert : propositions pour une FP renouvellée
Pour passer de l’organisation taylorienne, à une véritable organisation, respectant les principes du service publique, mais sans les gaspillages :
1) Réformer en profondeur les relations entre les fonctionnaires de « base » et les « hauts » fonctionnaires
A l’heure actuelle, la FP d’Etat, mais cela doit être aussi vraie pour celle territoriale et hospitalière, vit au temps du taylorisme. Petit rappel : pour Taylor, il y a ceux qui prennent les décisions, et donc s’occupent de « penser » le produit, et puis il y a ceux qui réalisent le produit. Bref, le couple dirigeants – exécutants. Dans une usine, au 20ème siècle, le système fonctionnait, car il s’agissait de faire du travail à la chaîne, les dirigeants concevant les procédures de la « chaîne », les employés, ou exécutants, ayant eux la charge de travailler comme des machines, en suivant les principes de l’Organisation Scientifique du Travail. Mais au 21ème siècle, cette « méthode » ne fonctionne plus. Pourquoi ? D’abord en raison de l’accroissement de la qualification des travailleurs. Les « employés » de Taylor étaient des ouvriers sous qualifiés. Ensuite, parce que les demandes sont de plus en plus complexes, les cas à traiter, de plus en plus personnalisés, alors que le travail à la chaîne, lui, se base sur la méthode de « masse », et non de « série ». Enfin, parce que les habitants ont de nouvelles valeurs, aspirent à de plus en plus de reconnaissance, de valorisation personnelle, ce que ne permet aucunement le système de Taylor, basé exclusivement sur la notion de collectivité (les salariés font le même geste au même moment : pas de performances individuelles), de main d’œuvre « machine » (les OS de Taylor ne devaient pas « réfléchir »), et qu’il est bien évident que à son époque, la valorisation était écartée (les dirigeants seuls concevaient, innovaient. Les exécutants, n’ayant, eux, que la fonction d’exécuter)
Dans la FP, on fait la méthode Taylor : les Ministres « décident » (font des compromis, si possible avec les syndicats) avec leurs conseillers, les fonctionnaires de « base » exécutent. Il existe donc une frontière à ne pas franchir, et qui, comme chez Taylor, on ne peut pas franchir. L’Administration est sommée d’accomplir des tâches. Les fonctionnaires, qui voudraient être utiles à leur pays (oui, c’est une des motivations principales à l’entrée de la FP, quoi qu’on en dise) sont sommés de se taire.
Ainsi, par ex, les « réunions » qui devraient faire l’objet d’échanges fructueux entre « fonctionnaires de base » et conseillers du Ministre, se transforme en une mascarade, où le « fonctionnaire de base » se voit dans l’obligation de garder silence, sauf si on lui pose directement une question, et si le besoin de réagir à tel ou tel propos devient irrépréhensible, le « fonctionnaire de base » est invité à…Glisser sa proposition dans l’oreille de son directeur ou cadre, qui, s’il la juge pertinente, la dira à voix haute ! Comment faire pour briser les initiatives et les individualités ? La FP vient de trouver la méthode !
Il n’y a rien d’étonnant après, si les « fonctionnaires de base » se considèrent bien loin des « hauts » fonctionnaires, et se comparent à des fourmis qui doivent tenir leur fonction dans la chaîne. Quand on fait tout pour « cliver » l’équipe, il est normal que les « fonctionnaires de base » voient dans ce système deux étages : les « hauts » fonctionnaires…Et eux ! D’un coté, le cercle restreint du pouvoir, de l’autre la masse grouillante des exécutants.
Si cette « frontière » n’existait pas, comment expliquer qu’un « simple » fonctionnaire, ne puisse pas faire part à son supérieur hiérarchique ou plus « haut » (un conseiller de cabinet par ex) de certaines de ses idées, ou lui poser quelques questions « opérationnelles » pour faciliter la réforme voulue, d’ailleurs, par le Ministre ?
Propositions :
–Mettre fin aux cabinets ministériels, et les remplacer par des « agences » comme en Nouvelle Zélande, avec en quelque sorte des cadres chargés de coordonner l’action, et pour cela réunissant leur personnel, pour leur donner les directives du Ministre (qui lui-même doit coordonner les cadres)
–Laisser la possibilité à tous de s’exprimer (demande pour cela, au moins pour la première réunion, une intervention du Ministre, pour qu’il fasse parler les « fonctionnaires de base » et les assurent que leur parole leur est rendue)
–Donner aux « fonctionnaires de base » la possibilité d’exprimer leur opinion : faire régulièrement des « concours » ou des « défis » (donnant droit à non pas une prime au mérite, n’allons pas scandaliser les syndicats, mais à une récompense individuelle ou de l’équipe, sous forme d’argent ou d’objets plus personnalisés, voire de « traitement » préférentiel : la personne ou l’équipe accompagne le Ministre a tel ou tel endroit du globe, etc.) entre Ministère, ou entre cadres d’un même Ministère, pour inciter les « fonctionnaires de base » à faire preuve de créativité, pour trouver des solutions concrètes à certains problèmes du Ministère (attention, le Ministre devra faire réaliser par les cadres une synthèse des propositions, et au moins en appliquer quelques unes : les propositions sont exprimées par le biais d’une « boite à idée », auprès de chaque cadre) Mieux encore : le « fonctionnaire de base », initiateur de l’idée, est chargée de la promouvoir auprès de ses collègues, le cadre n’étant au final là, que pour l’aider à coordonner l’action)
–Fixer des rendez vous entre cadres et « fonctionnaires de base », suite aux « défis » pour discuter de la mise en place de telle « réforme » proposée par le « fonctionnaire de base »
–Faire venir le Ministre, pour qu’il puisse constater de lui-même l’avancée des « réformes », et qu’il en profite pour féliciter son équipe ministérielle (qui ne doit pas se limiter aux « cabinets » dont j’ai déjà dit qu’ils devraient franchement être remplacés par des « agences » donnant un peu plus d’autonomie (et non d’indépendance) aux cadres.
–Tenir compte de l’avis des « fonctionnaires de base » dans le choix des cadres. Les choisir en fonction de leurs compétences, et de leur…Diplomatie.
–Assurer les chaînons de la chaîne : le Ministre doit protéger ses cadres (s’ils font du bon boulot), lui-même devant obtenir le soutien du Président (qui parce qu’indéboulonnable est le seul à pouvoir s’opposer à certains chantages syndicales) Toute l’organisation doit se sentir en confiance.
2) Donner à la France des personnes voulant la servir
Les personnes dans les cabinets ministériels se comportent comme une nouvelle aristocratie, mais cependant, il faut remarquer que bien souvent elles ne comptent pas leurs heures. Journées à rallonge, week-ends sacrifiés, disponibilités à toute heure du jour et de la nuit si les circonstances (et le Ministre) l’exigent, voilà bien souvent leur lot quotidien. Le prix est donc fort pour faire partie du sérail. En fait, ces personnes sont dans un monde bien plus clivé, encore, que la séparation nette entre « fonctionnaires de base » et « hauts fonctionnaires ». On y trouve une multitude niveaux, de rangs, d’inclus, d’exclus, de favoris, et de parias. Bref, pour faire simple, les Ministres sont les nouveaux « Princes de Sang », le Président ayant lui le rôle du roi, et évidemment autour d’eux, on trouve des courtisans, des bons conseillers, des mauvais, ceux qui sont là à cause de leur nom, ceux dont a besoin parce que leur père peut faire telle ou telle action, etc.
Bien entendu, ces personnes, comme les n
obles de l’Ancien Régime savent qu’ils ne sont ici que temporairement. Perdre la faveur « royale » ou « princière », peut coûter cher, et quand c’est le Peuple qui décide de changer l’ordre des choses, c’est encore plus dur. Autant dire qu’outre le fait de s’attirer les bonnes grâces du Président, et de son Ministre, il faut aussi aider le premier a gagné les élections, et à obtenir une majorité, conditions sine qua non pour « perdurer ». On comprend mieux pourquoi, en dépit de leurs compétences, parfois remarquables pour certains, les intérêts du pays passent après toutes ces petites considérations d’ordre personnel.
Rassurons nous cependant pour ces personnes. Comme du temps de l’Ancien Régime, les disgrâces n’excluent pas les pensions, et les « pauvres » membres du cabinet trouvent facilement, à loisir, quelques beaux placards dorés, le temps que l’orage passe.
Comme évidemment, les intérêts du pays, on vient de le voir, ne sont pas prioritaires, toutes ces compétences, toute cette énergie déployée, ne s’emploient pas à servir la France, mais à suivre des « phénomènes de mode », la dernière marotte. Peu importe par conséquent la « stratégie » ou la « priorité » du moment. Peu importe qu’elle soit enterrée, ou oubliée, six mois plus tard. Peu importe qu’elle soit contraire à d’autres règles en vigueur, ou simplement aux exigences et soucis légitimes des citoyens. Peu importe que la « stratégie » aille en contradiction du bon sens. L’essentiel n’est pas d’obtenir un quelconque résultat, mais d’inscrire son nom au Panthéon (médiatique, s’entend) Donner l’exposition la plus large possible, ou en filtrer, au contraire, les retombées sur l’opinion, voilà le but recherché. Agir pendant que l’émotion est là, tel est l’objectif.
Cependant, comment s’étonner de cette « lunaison » troublante du « sérail » politique ? En un sens, c’est logique. Et presque heureux. Le personnel administratif incarne et assure la stabilité de la gestion de l’Etat. Le « sérail », son instabilité politique chronique. De ce fait, l’Administration est aussi lente à réagir que le « sérail » est prompt à changer de cap. Et d’une certaine manière, l’Administration – du fait de sa méfiance, de sa défiance, et du « mur » entre elle et les « gouvernants » – volontairement (en bloquant) ou non (par manque de temps, d’argent, de moyens humains), protège les Français des aléas et des tocades de ces prédateurs versatiles.
Propositions :
–Nommer des Ministres ayant un rapport avec le Ministère dont ils devront s’occuper (pas de valse de Ministres, ou de Ministre des Affaires Etrangères ayant un CV de médecin)
–Choisir parmi ses conseillers des chefs d’entreprise, des chercheurs, des universitaires, des ouvriers, des médecins, etc. Des personnes, aussi, de la société civile. Bref, pas de politiques, susceptibles de créer une Cour autour du Ministre (ou du Président) mais des personnes qualifiées pour « conseiller » pendant un temps déterminé (donc avec des contrats précis, clair, bâti sur cinq ans, histoire que même si le Ministre change, l’équipe, elle, reste)
–Interdire aux Ministres de prendre des « engagements » (à bon compte !) sur le dos des Français. Imposer, lors du vote du budget, la non possibilité de prendre des engagements (sauf dans des cas particuliers, et rares : catastrophe naturelle, risque d’attentats pesant sur la France, guerre, catastrophe humaine, etc.), auprès de « cibles » électorales, hors de cette période du vote du budget. En cas « d’infraction », le Ministre doit payer de sa poche, les engagements qu’il a pris en son nom propre, et qu’il n’avait pas à prendre au nom de la France. Il apprendra ainsi à être un peu responsable.
–Donner les moyens (humains et financiers, de temps) nécessaires à l’Administration, pour mettre en œuvre les politiques des Ministres.
–Imposer aux Ministres, une concertation, par le biais des cadres, des « fonctionnaires de base » sur la ou les réformes internes (c’est-à-dire au sein du Ministère) à venir. (Et pas seulement avec les syndicats)
–Faire venir le Ministre dans son Ministère : comment les fonctionnaires pourraient ils soutenir une personne qu’ils ne voient, ni ne croisent jamais ? (Les membres des cabinets faisant filtre)
–Imposer aux Ministres de déjeuner à la cantine des fonctionnaires de temps en temps (au moins une fois par mois), les cadres en permanence. (Sauf si les Ministres ont besoin d’eux, mais attention, cela ne doit pas être un moyen de se soustraire à leur devoir d’exemplarité)
–Faire passer les Ministres devant la Cour des Comptes (avec un pouvoir de sanction) pour qu’ils expliquent leur démarche, leurs objectifs, leur plan d’action, et les résultats qu’ils en attendent
–Faire lire, lorsque la Cour publie son rapport, aux fonctionnaires du Ministère, la partie les concernant, et leur demander de chercher des solutions, pour améliorer les choses. (Demander le même travail aux syndicats : protester c’est bien, agir c’est mieux)
–Faire venir dans les Ministères les membres de la Cour des Comptes (indéboulonnables, et c’est très bien, mais attention de les « sélectionner » en fonction de leurs compétences, et si possible, de manière à représenter la diversité de la France, et sans « attache » politique) pour qu’ils puissent voir par eux-mêmes le travail des « fonctionnaires de base » et des « hauts fonctionnaires »
–Faire jouer l’ascension sociale, en permettant aux « fonctionnaires de base » de « monter » par le biais d’une formation spéciale, ou un concours pour accéder à l’échelon supérieur (cadre…Et pourquoi par la suite, Ministre ! Qui, mieux qu’un grand connaisseur du Ministère, à tous les étages, peut réformer le système, dont il a eu à souffrir ? Et qui peut mieux recueillir l’assentiment des « fonctionnaires de base » qu’une personne qui a été avec eux ?)
3) S’attaquer aux gaspillages
Le premier souci d’un Ministre, il faut le savoir, c’est avant toute chose de marquer son entrée, d’apposer son sceau, que son ministère soit inscrit dans l’histoire, ou à tout le moins, dans les journaux. C’est pourquoi, la première mesure généralement prise par le nouvel entrant est de changer l’intitulé exact du ministère. A quoi cela sert il ? A rien, sinon à changer de nom, mais bon, çà fait un peu parler les médias, et çà, le Ministre aime.
Cela pourrait sembler anecdotique si cela n’avait pas des conséquences financières fort importantes sur le ministère. En effet, qui dit changement de nom du Ministère, dit dépenses supplémentaires. Il faut changer les cartes de visites, les tee-shirts, les plaques d’imprimerie, le papier à entête, revoir le site Internet, les formulaires divers et variés, les enveloppes, les estrades sur lesquels le Ministre fait sa conférence de presse. Les fonctionnaires, en France, représentent 5 millions, environ, de la population. Imaginez simplement qu’on doive changer d’un seul coup le nom du Ministère de l’Intérieur, en Ministère de la Sécurité Générale du Territoire. Comptez le nombre de policiers et d’agents du Ministère. Les dépenses sont forcément importantes ! Que devient dès lors le matériel obsolète ? Et bien il est jeté ! Tout cet argent qui avait été donné pour financer une première fournée, a fini en fumée, par caprice du Ministre !
Au-delà du gaspillage éhonté de l’argent public, pour ce genre de chose, et ce n’est qu’un exemple, il faut rajouter le cafouillage, que cela entraîne. Car si le gaspillage agace, la pagaille épuise, fatigue. Avec des Ministres qui le plus souvent « durent » moins de deux ans, et ce désir de « neuf » de chaque nouveau Ministre, il est évident q
ue à l’intérieur du Ministère, ou de ses établissements décentralisés, on ne s’y retrouve plus. Il y a ceux qui ont un train de retard, ceux qui mélangent vaillamment les intitulés, ceux qui éprouvent encore de louables scrupules à balancer l’ancienne paperasserie, et qui selon les envois piochent d’un nom à l’autre. Et puis il y a ceux qui font de la Résistance, et qui ne se préoccupe même plus de leur travail, assurés qu’ils sont que le Ministre actuel va valser, et que de ce fait, il ne sert strictement à rien de dépenser son énergie, puisque de toute manière, tout sera bientôt à refaire. Ceux là utilisent la même paperasserie depuis vingt ans, et s’en accommode très bien. Les « brigades » du Ministre (ses « conseillers » ou les cadres) interviennent alors (trop tard), pour jouer aux petits chefs (ils viennent de trouver un moment pour s’occuper de la France), et les syndicats se chargent de les faire retourner sagement auprès du Ministre. Et s’ils insistent…Et bien…Le Ministre saute, ce n’est pas plus difficile que çà !
Propositions :
–Optimiser les agendas des Ministres, en ne les faisant pas repasser systématiquement par la Capitale (sinon, l’argent dépensé sort de sa propre paye)
–Faire circuler les Ministres en train (100% gratuit) et les députés et sénateurs aussi (100% gratuit) : les « élus » et les « nommés » doivent apprendre ce que c’est que les transports en commun ! Je rappelle pour ceux qui l’ignorerait, ou qui penseraient, au sein de la classe politique, être trop « important » pour se déplacer avec le « menu peuple », qu’un certain Jean Monnet, auquel ils doivent beaucoup, prenait lui le métro parisien, et un autre, Schuman, prenait la SNCF ! Et ils ont fait bien plus pour la France que plusieurs Ministres de pacotille !
–Le Ministre veut être vu ? On va le mettre sous les feux des projecteurs. Hop ! Devant la Cour des Comptes, pour parler de ses objectifs, de son plan d’action, et des résultats qu’il en attend. Les médias invités à cette « exposition » qui ne pourra que satisfaire les Ministres.
4) Des « fonctionnaires de base » motivés par leur travail, et choisissant de servir comme ils le désirent majoritairement, la France
L’erreur que j’ai pu faire, et qu’on cherche aujourd’hui à nous imposer pour des raisons électoralistes, dans certains partis, c’est de s’abriter derrière les clichés. Comme tout le monde, je pensais que si la fonction publique ne fonctionnait pas bien, ou du moins au ralenti, si les fonctionnaires de base semblaient en faire le minimum, c’était autant par tempérament que par nécessité. Le fonctionnaire, pour moi, c’était celui qui cherche à s’abriter derrière un emploi stable, une retraite confortable, et bien sur, quelques petits privilèges.
La vérité est tout autre. Bien souvent, les fonctionnaires arrivent dans la FP d’Etat avec en tête l’objectif de soulever un peu le couvercle, de secouer le cocotier. Mais plus le temps passe, et plus on se surprend à vouloir jeter l’éponge, jusqu’au jour où cela arrive.
En effet, la volonté, seule, ne suffit pas. Pour un « fonctionnaire de base », agir sur le « sommet » c’est comme demander aux hommes du Moyen Age, de monter l’Everest. Pour un « haut fonctionnaire » c’est courir le risque de voir son patient travail voler en éclat, dès lors qu’arrive les élections, ou qu’une nouvelle majorité fait surface.
Les freins sont très nombreux :
-le premier d’entre eux est évidemment la division excessive des tâches et des responsabilités. Voilà en général ce qui se passe : votre supérieur hiérarchique vient vous voir, et vous demande de faire une tâche très précise. Bien entendu, cette dernière doit être faite en cohérence avec la vision globale du Ministre…Sauf que le problème, c’est, qu’il n’y a soit pas de vision d’ensemble, soit, lorsqu’il y en a une, non seulement la personne chargée de la tâche précise n’en a pas connaissance, mais ne sait pas non plus qui « porte » le projet ! Pourquoi ? Parce que les exécutants ne doivent évidemment pas se concerter, « réfléchir » ? Il semble bien que ce soit la « logique » que suivent les membres des cabinets. Sinon, pourquoi un tel silence sur le projet ? Sinon, pourquoi cette absence de travail en équipe, de travail d’union ?
-le deuxième, c’est que le Ministère c’est le Royaume du « consensus » mou, je devrais dire de la lâcheté facile. Si une seule voix s’élève contre un projet (même soutenu à 99,9%, aussi bien les « fonctionnaires de base » que les citoyens) le projet est…Repoussé, freiné, enterré ! Dans le cas (rare) ou la « réforme » aboutie, le résultat a été tant corrigé, amendé, que…Au final, il n’y a pas de vrais changements. Je précise. A cette étape du projet, les syndicats n’ont pas encore été consultés ! Ce « travail » de démolition de projets est l’œuvre seule des membres du cabinet !
-le troisième problème, outre le fait que les syndicats règnent en maître dans les Ministères (et cela pour une seule raison : ils sont les seuls à faire baisser l’arrogance des cabinets ministériels, à l’égard des « fonctionnaires de base ») c’est que les objectifs se perdent en route, tant la procédure de « ratification » du projet, est longue ! Je ne parle même pas du fait que le projet n’est évidemment pas budgétisé : l’argent coule à flot, vous ne le saviez pas ? L’argent est donc par conséquent jeté par les fenêtres, et encore pas la bonne fenêtre ni au bon moment, ce qui permettrait à un Ministère, plus chanceux, de ramasser la mise.
En effet, l’argent « alloué » à un projet peut du jour au lendemain se « perdre » ou alors aller sur un autre projet, et celui-ci ne se faisant pas, revenir. Au final, s’il reste de l’argent, pas question bien entendu, de le restituer ! Puisque le Ministère a réclamé cet argent pour un projet (et tant pis si celui-ci n’était pas mis en route) il faut le dépenser…Sous peine de voir l’enveloppe globale réduite d’autant l’année suivante. En clair, il faut dépenser pour dépenser, si on ne voulait plus rien avoir à dépenser.
Par conséquent, comment motiver ses troupes quand la substance même des tâches qu’on leur donne, est sans cesse remise en cause ? Comment leur donner des objectifs concrets quand ceux là même qui les ont défini (et amendé, et changé, et amendé à nouveau) s’en soucient moins que du battage médiatique qu’ils vont pouvoir organiser autour ? A défaut de carottes, comment jouer du bâton, quand tout le monde sait pertinemment qu’il ne sera jamais viré, licencié, quelque soit son effort, sa « productivité », ou sa volonté de bien faire son travail ?
Les fonctionnaires ont donc le moral aussi bas que leurs homologues du privé, mais pour d’autres raisons. Un des versants de l’attitude quasi complice des fonctionnaires dans l’argumentation que l’Administration ne serait pas en cause, seul le Ministre, passe par une sorte de maquillage de l’inactivité ou du surplace. En dehors des périodes de rush, très intenses, les « fonctionnaires de base » surtout en période électorale (où il est interdit de faire quoi que se soit de sérieux, élections obligent !) rivalisent donc de stratégies pour trouver une contenance, ou pour se faire réaliser des congés multiples. De toute façon, présents ou non, personne ne s’en inquiète. Alors…Pourquoi chercher à faire ce que le Ministre redoute ? Secouer le cocotier.
Les « fonctionnaires de base » (mais aussi certains des cadres) en sont donc réduits à « passer le temps » : il y a ceux qui passe leur temps à faire le tour du Ministère, qui organise des colloques, des réunions d’information, des meetings, ou qui se retrouvent devant la machine à café. Il y a ceux qui re
ste dans leur bureau et refont inlassablement l’ouvrage qu’ils ont réalisé la veille, et une fois cette tâche finie rangent inlassablement leur bureau, puis regardent par la suite leur montre, jusqu’à la sonnerie, pour enfin sortir de cet atmosphère étouffant. Et quand çà n’avance pas assez vite, ils vont photocopier. Quoi ? Personne ne le sait vraiment, peut être pas même eux, mais çà occupe.
Il y a ceux aussi qui n’ont même plus le courage d’arpenter les couloirs ou de se pencher sur des dossiers. Ceux là passent leur temps en pause, ou à réaménager leur bureau. Certains d’entre eux ont tellement peu de choses à faire qu’ils se trouvent des talents de réparateur de machine à café, de changeur de filtre. Et puis, faute d’activité, ils commencent à dormir ou à rêver, en écoutant de la musique. Qui les dérangera ? Personne
Enfin, il y a ceux qui ont complètement plongé, qui en désespoir de cause se prennent à se plaindre de tout et de rien, à être de mauvaise humeur en permanence, et qui vaille qui vaille essayent de retrouver le sourire mais qui au moindre pépin fondent en larmes. C’est évidemment ceux qu’on retrouve en permanence en dépression.
Notons cependant que, contrairement au privé, l’activité qui consiste à utiliser le matériel de l’endroit ou on travaille pour mener à bien ses projets personnels, est assez rare dans la FP (du moins d’Etat) D’une certaine manière, on peut dire que les « fonctionnaires de base », bien que déprimés, gardent une certaine éthique, préférant sombrer dans l’inactivité ou le surplace, mais sans utiliser les moyens de l’Etat pour s’occuper de leurs propres intérêts.
Propositions :
–Faire une Réforme de l’Etat, mais la faire jusqu’au bout, et non pas par petits bouts. Associer fortement les « fonctionnaires de base » à celle-ci….Ainsi que les administrés…Et les syndicats (comment pourraient ils ne pas bloquer des « réformes » qui n’en sont pas ? Adhérer à des propositions qui changent selon que le vent est favorable ou non au Ministre ?)
–Donner le sentiment aux « fonctionnaires de base » d’être utiles, en les incitant à donner leur proposition pour moderniser le Ministère, sans pour autant rendre un service de moindre qualité : bref les inciter à chercher comment dépenser mieux, pour un service performant.
–Faire venir le Ministre, pour les encourager (c’est à çà que çà sert un Ministre, à prendre des baffes, et à rassembler sur des projets des acteurs venant de divers horizons), les valoriser (par la mise en place des « défis », des « concours », etc. Tiens ! Pourquoi ne pas donner la possibilité à la Cour des Comptes de valoriser un « bon » Ministère ? (Et hop ! Un coup de pub pour le Ministre, sans avoir à sortir la grosse batterie) Il existe un diplôme très prisé : le meilleur ouvrier de France. Pourquoi n’y aurait il pas le même genre de diplôme accordé, chaque année, au Ministère le plus économe, le plus innovant, le plus performant en terme de RH, le plus travailleur, et en contrepartie, le bonnet d’âne ? La IIIème République avait instauré le système des bons et des mauvais points : pourquoi ne pas la restaurer pour les Ministères ?
–cesser de sur noter les fonctionnaires les plus médiocres, et de sous noter ceux qui exercent correctement leur emploi ! Quelle crédibilité pensez vous que cela donne, un Ministère dépensier, mais dont tous les fonctionnaires ont des notes situées entre 19 et 19,5 ?
–Définir le travail des « fonctionnaires de base » en fonction de leur métier (secrétaire, cadre, informaticien) et non pas, comme aujourd’hui, en catégorie (A, B, C : ressemble à un système de caste) Bref, définir pour chacun d’eux, au moment de la signature du contrat de travail (mentionné plus haut) les éléments permettant de répondre aux questions suivantes : qu’est ce que je fais, en quoi suis-je utile à l’administration (quel est mon rôle) ? Et à la société ? (Qu’est ce que ma contribution apporte)
–Définir les missions : « les fonctionnaires de base » (et les cadres) sont à la dérive ! Ils sombrent dans l’alcool et les antidépresseurs (pourquoi ne partent ils pas de la FP ? Ils ne peuvent tout simplement pas ! Obligations envers l’Etat et peur du chômage obligent !) La cause de tout cela : le vide…L’absence quasi totale d’information. La plupart d’entre eux travaillent à l’aveuglette, sans savoir pourquoi, dans quel but, et ils ne savent même pas qui a pris la décision ! Comment s’étonner dans ces conditions de l’absentéisme ? Il y a la pointeuse, bien sûr, mais il est simple de passer outre, suffit de marquer « déplacement pour mission » et on est tranquille ! Mais n’est ce pas le seul moyen de sortir d’une dépression, de la déprime, que de voir du pays ? Comment s’étonner, pareillement, de l’envie redoutable de partir le plus vite possible à la retraite ? Quand on vit l’enfer, a-t-on envie d’y rester ? Non, mais on y reste, parce qu’on ne sait pas ce qu’il y a dehors. Et si on est très fragile, un jour on meurt d’épuisement. Epuisé d’avoir attendu une promotion, une gratification. Epuisé d’avoir chercher l’énergie de passer son temps à ne rien faire.
–Revoir le système de remboursement des frais : suscite de nombreuses fraudes, en raison de son caractère déclaratif et de l’impossibilité de contrôler (quand on s’en donne la peine) l’agent ou le fonctionnaire. En soit, le fait de tirer les ficelles d’un système, pour voir ce qu’il va en couler est humain. Ce qui l’est moins, c’est quand la pratique devient courante, et que 5 millions de personnes s’y adonne, glanant ici et là quelques euros ou centimes d’euros, et multiplient ainsi les notes de frais, qui par conséquent s’accroissent. Or des petites sommes, plus des petites sommes, cela fait au final des très fortes dépenses !
–Revoir également les « gratifications souterraines » : ex la « prime d’installation », octroyée à tout fonctionnaire en région parisienne, lors de son affectation dans la région, qui pourrait être juste, si l’Etat demandait expressément un déménagement, mais qui l’est moins quand on y rajoute l’IRC. Et on pourrait parler de ces petites « gratifications » encore longtemps, sachant qu’il y en a encore comme çà plus d’un millier ! L’éthique dont je parlais tout à l’heure, disparaîtrait elle dès qu’on parle d’argent ? Certains pourraient en effet se demander pourquoi l’argent public devrait être reversé aux fonctionnaires, hauts ou de base. La raison invoquée, très souvent, sur ce « système D », est que les fonctionnaires jugent qu’il vaut mieux, au fond, que l’argent public serve à augmenter leur écot, plutôt que de le voir gaspiller dans les projets princiers des Ministres, ou dans des réformes constamment avortées.
–Revoir aussi les petits « avantages » non officiels : les fonctionnaires originaires d’outre mer, et qui travaillent en métropole, se voient, en effet, tous les trois ans, accorder un joli voyage à partir du moment où ils ont gardé des attaches familiales en outre mer, pour eux, et leur famille, ainsi que 65 jours de congés payés…Au frais de la princesse, bien entendu ! Comment peut on tolérer ce genre de chose ? N’est ce pas inciter les autres fonctionnaires à prendre ombrages de ces pratiques, et a finalement se lancer dans l’opération « je vais faire mieux que toi », au risque de laisser la princesse sans bagage ?
–Mettre fin à la « perruque » institutionnalisée. J’explique. Un fonctionnaire se voit vivement encouragé par le Ministre (ou du moins un de ses nombreux porte parole ministériel) à former ses collègues dans un domaine, et se voit rémunérer pour ce fait. Là encore, aucun contrôle. Résultat ? Le fonctionnaire est rémunéré (assez bien) pour apprendre à son collègue à trouver, par ex
, la corbeille sur Windows (je n’exagère pas ! C’est véridique !) L’avantage, bien sur, pour le fonctionnaire, c’est que cela lui permet de passer le temps. Pour le Ministre, cela permet de ne « pas faire de vague », objectif premier, bien entendu de tout ministère, en France.
5) Obliger les Ministres (et les élus) à donner l’exemple
Avec tous les passe-droits existants, dans les « cercles » des cabinets ministériels, il est évident que les « fonctionnaires de base » ne peuvent que mépriser leur « employeur », leur hiérarchie (notamment le Ministre), et laisser les syndicats en faire de temps en temps de la chair à pâté, et partir en grève (il faut bien s’occuper) pour prendre une revanche envers les membres des cabinets, dont j’ai déjà mentionné l’arrogance…Et la « dangerosité » (du fait de leurs « projets » complètement à coté de la plaque)
Propositions :
–Supprimer le « pompon » : l’appartement obtenu à des prix défiants toute concurrence (on parle de Sarkozy, mais les autres Ministres n’ont pas à se plaindre, de ce coté là) En effet, le Ministre obtient un très bel et très grand appartement, pour un prix dérisoire : deux fois inférieurs à ceux du marché privé (vous avez dit vente à perte ?) L’appartement est bien entendu en général dans les « beaux quartiers » (n’allons pas frotter nos beaux Ministres à la « populace » !) refait à neuf. Je ne parle pas du fait que les appartements en question ne sont en fait jamais rendu à l’Etat, puisque le locataire, peut, une fois devenu propriétaire d’un autre appartement), sous louer le premier…A son profit !
–Les nombreuses invitations et sollicitations en tout genre ? Pour le Ministre et ses braves conseillers, et à défaut, on trouvera bien dans la famille quelqu’un qui sera intéressé !
–Proximité avec les plus belles boutiques de déco et de design de la Capitale. Bizarrement, on constate une absence répétée de conseillers, en période de braderie des plus beaux produits de ces magasins réputés. Et qui paye ? La princesse bien entendu !
–L’usage du « statut » a des fins personnels : comment faire peur à un voisin sinon en lui braquant sous le nez le ticket « Ministère de l’Intérieur », celui de la Culture pour les soirées ciné, sans parler des « cadeaux obligés » que l’on se doit de faire au Ministre, lorsqu’il se déplace, en entreprise ou chez le petit artisan. A quand la fin de ces abus de pouvoir ?
–En finir avec le cumul des mandats pour les députés ET les sénateurs. (Comment expliquer qu’un sénateur, en étant aussi maire, puisse, de ce fait, se faire réélire par lui-même !) Par contre, surtout bien conserver la règle selon laquelle l’Assemblée Nationale a toujours le dernier mot.
–Interdire les « cadeaux » personnels aux élus, et Ministres, d’une valeur supérieur à 100 euros. (Et prévoir une sanction en cas d’infraction à la règle : une absence de salaire pour six mois ?)
–Jouer la transparence : patrimoine, revenus, tout cela doit être mis à disposition du citoyen
–Rendre des comptes : chaque trimestre, les députés et sénateurs seront chargés, devant les médias, de présenter synthétiquement leurs travaux.
Pour favoriser l’arrivée du nouveau fonctionnaire :
1) La suppression du CPE (nommé gentiment CDD) à trois ans pour les contractuels et les « stages » de 6 mois, au début de sa carrière dans la FP.
A l’heure actuelle, les contractuels rebondissent de CDD en CDD, d’année en année (il y a eu une réforme depuis, mais il reste néanmoins de nombreux abus. Et oui, c’est çà ! Quand l’offre du travail est moindre que la demande, la demande doit s’incliner.)
Cette situation concerne des légions de fonctionnaires ! Alors, oui, certes, j’entends. Les syndicats protègent les contractuels, en s’opposant à toute sanction, quelle qu’elle soit, ce qui pérennise l’emploi, le stabilise.
Il n’en demeure pas moins que le quotidien des contractuels en est fortement aggravé : en effet, quand il est gravé dans la société que travailler dans la FP, c’est avoir l’emploi à vie, comment expliquer au banquier, au moment d’obtenir un crédit immobilier, ou à une agence immobilière, s’il s’agit de louer un appartement, que vous êtes en CDD depuis 20 ans ?
Proposition :
–Appliquer la loi (en principe, elle est censée s’appliquer à tous, pas à 75% de la population), en faisant respecter des règles, qui dans le privé, existent. Conserver une période d’essai. (Suivre en cela la législation existante)
–Négocier avec les syndicats pour mettre en œuvre de vrais CDD, de deux ans maximum, avec la « souplesse » correspondante dans le privé, pour donner des marges à l’Etat, s’il souhaite rompre son contrat avec un des contractuels, au lieu de lui proposer l’emploi vie, mais de manière précaire.
–Transformer en CDI, les CDD des contractuels, à l’issue des deux ans. Ou alors, imposer une reconduite (non automatique) du contrat tous les dix ans, ceci pour permettre au fonctionnaire d’avoir la possibilité de s’en aller, s’il le désire, ce qu’il ne peut faire pour l’heure)
–Mettre en place une retraite par points (à l’heure actuelle, les différents régimes de retraite empêchent les déplacements du privé vers le public, et inversement)
–Instaurer des rendez vous annuels avec les syndicats, pour voir comment çà évolue, et faire réaliser par ces derniers des enquêtes de satisfaction, auprès des fonctionnaires et des contractuels
2) Modifier le contrat de travail pour les contractuels (et on pourrait même dire pour les fonctionnaires en général)
A l’heure actuelle, le contrat de travail des contractuels est très efficace : une page recto, même pas de verso. Pas d’annexes, aucune note explicative, aucun commentaire. Dans le privé, un contrat de travail comprend plusieurs feuillets, où on trouve les obligations et droits des deux parties qui signent le contrat. Des choses aussi basiques que : les horaires, le salaire, le lieu de travail, les congés alloués, le système de récupération du temps de travail.
Dans l’administration, nul n’est censé ignorer le Code du Travail et les innombrables règles qui organisent la vie de la collectivité. En clair, le contrat hyper « simple » de la FP, est en fait un listing de références, qui sous une apparente simplicité cache une opacité des plus crasses. C’est un peu comme si on donnait à un Français la notice d’un DVD en turc.
Autant dire que ceux qui signent ce genre de contrats, avec des préjugés et des idées fort présomptueuses sur le métier de fonctionnaires, s’engagent en aveugle !
Propositions :
–Limiter à deux entretiens, le choix d’un contractuel. (De temps en temps, on doit passer par quatre entretiens, qui se ressemblent d’ailleurs beaucoup, seuls les personnages changent, les questions non, à quoi cela sert il ?)
–Mettre en place le même genre de contrat de travail que dans le privé, donnant les obligations et droits des deux parties : Etat et fonctionnaire.
–Mettre en place des rendez vous trimestriels avec le fonctionnaire. (Même d’un quart d’heure, juste histoire de faire le point)
3) Mettre en place une procédure d’intégration
A l’heure actuelle, un fonctionnaire arrive dans son Ministère de manière quasi transparente ! (Cela arrive aussi dans le privé, mais en général, c’est moins courant) Attention : il ne s’agit pas de recruter des vahinés pour l’accueil, mais je pense qu’on peut tout de même faire mieux que l’indifférence générale !
Par ailleurs, il se sent obligatoirement un peu perdu. En effet, on lui demande de connaître, et cel
a dès le premier jour, les règlements, codes plus ou moins officiels, usages et autres rites de la « maison ».
Enfin, il ne reçoit sa carte de cantine, délivrée par la Mission des Affaires Générales, que bien après son arrivée, ce qui ne peut que mettre, entre lui et ses « collègues », une barrière. En effet, cette carte donne droit un tarif préférentiel, et donc exclu, ipso facto, ceux qui en sont dépourvus.
Propositions :
–Mise en place d’une charte d’intégration : message de bienvenue, rappel de la hiérarchie au Ministère (qui est responsable de quoi), rappel des obligations et droits inscrits sur le contrat de travail, rappel de l’intitulé du poste à pourvoir et des fonctions attendues, rappel pour s’inscrire au RIALTO, qui régit la présence des agents au Ministère (mais encore faut il le savoir !), sélection d’une dizaine de « codes » d’usage pour savoir de quoi on parle en réunion, etc. (cette charte doit être lue par l’ensemble des nouveaux fonctionnaires, pour leur permettre de « s’acclimater »)
–Mise à disposition d’un « guide » (membre d’un syndicat, fonctionnaire mit en disponibilité, etc.) pour faire découvrir le Ministère (et ses principaux acteurs : Ministre, supérieur hiérarchique direct, etc.) aux nouveaux venus (par conséquent, il est nécessaire de rassembler les nouveaux recrutés, pour trouver des jours où ces « visites » seront possibles, sinon c’est aux cadres de s’y coller)
–Mise sur ordinateur, de l’ensemble des codes (ATA, ADEME, etc.), avec leur signification (utile si on veut comprendre un rapport qui en est truffé !)
–Réorganisation de l’espace : pourquoi les directions sont elles à ce point séparés ? Ne faudrait il pas mettre tous les fonctionnaires de la communication dans des lieux de proximité, histoire d’éviter de perdre un temps mirifique à aller poser telle ou telle question à un collègue, ou pour consulter un dossier !
–Envoi de la carte de cantine, au fonctionnaire à son domicile, avant l’arrivée dans le Ministère, pour éviter les phénomènes d’exclusion. Ou dès son arrivée, le fonctionnaire se rend à un guichet précis, pour récupérer tous les documents et matériels qui lui sont nécessaires. Ou, le cadre prépare une enveloppe pour les nouveaux recrutés, auxquels il remet leur carte, et autre matériel, à leur arrivée.
4) Donner aux contractuels la possibilité de toucher un salaire dès le premier mois
A l’heure actuelle, les contractuels ne touchent jamais de salaire à l’issue du premier mois, pour la raison que la procédure d’enregistrement de leurs dossiers (le traitement du RIB) est assez longue. En clair, le contractuel touche deux salaires, en année 2, mais rien en année 1 : comment fait il pour survivre, sans argent, pendant un mois ? Une procédure a été mise en place, pour demander une avance sur salaire, mais celle-ci demande évidemment le temps d’enregistrement, or, bien évidemment, rien n’a été sur le fait qu’on ne touche pas de salaire en année 1, quand on est contractuel, ni qu’on a cette possibilité de demander une avance !
Propositions :
–Soit avertir, lors de la signature du contrat de travail (dûment modifié) du fait que le premier salaire n’est pas versé en année 1, et informer le nouveau fonctionnaire de la possibilité de faire une demande d’avance de salaire, dès son arrivée.
–Soit payer, effectivement, dès l’année 1, le salaire.
Si on commençait par procéder à ces "petits" changements…La France s’en porterait mieux.