Déjeuner ce midi avec Michel Bouvier et Marie-Christine Esclassan, infatigables universitaires en Finances Publiques. Pour échanger sur le Colloque international organisé par le Ministère de l’Economie et des Finances du Maroc et la Fondation Internationale de Finances publiques (FONDAFIP) avec le soutien que Groupement Européen de Recherches en Finances Publiques de la et de Revue Française de Finances Publiques (RFFP) à Rabat les 12, 13 et 14 septembre prochain, sur le thème « Réforme des finances publiques : Réforme de l’Etat au Maroc et en France. Michel et Marie-Christine sont les piliers de l’université en matière de finances publiques et ils sont la référence pour de nombreux responsables politiques de toutes sensibilités. Leur 4ème Université de Printemps « La bonne gouvernance des finances publiques dans le Monde » a été un immense succès.
En sortant du déjeuner, dans la rue, presque à la dérobée, j’ai recueilli quelques avis de Michel Bouvier sur la préparation budgétaire pour 2009. Comme il ne souhaitait visiblement pas se livrer à l’exercice (surprise de surcroît) et il n’y a consenti exclusivement que par amitié, je ne l’ai pas torturé au delà de ses sages conseils. Bonnes vacances les Bouvier !
c’est fou
il ne croit pas à l’équilibre budgétaire en 2012
c’est pas comme ça qu’on va y arriver
Et pourtant c’est Michel Bouvier !
Réviser le sytème fiscal semble en effet aujourd’hui une priorité, notamment au niveau local.
Michel Bouvier a aussi plusiers fois appelé de ces voeux la création d’un dispositif de pilotage qu’il considère aujourd’hui comme une nécessité. Cet organe paritaire Etat – collectivité aurait alors notamment pour fonction de réguler par la concertation les évolutions des ressources publiques. L’avantage d’un tel système en matière de fiscalité locale serait qu’en conservant les compétences respectives de l’Etat et des collectivités, une véritable régulation dans l’évolution impôts locaux serait possible. Ceci ne contribuerait pas alors à diminuer l’autonomie fiscale des collectivités mais au contraire à la renforcer en raison d’une meilleure prise en compte, par la concertation, des garanties liées à leur libre administration dont la constitution est aujourd’hui le support.
C’est une piste à étudier.
Il y a urgence à mettre des garde fous à la fiscalité locale ; les maires sont certes responsables devant les électeurs mais une fois tous les 6 ans. Si un PDG pète les plomb, il peut être révoquer ds l’instant …En clair, le contrôle des électeurs est inexistant
Un peu plus de transparence est souhaitable. La décentralisation est-elle toujours bien utilisée?pourquoi pas devoir justifier davantage certaines dépenses afin de limiter certains pouvoirs sans limite ?
De toutes façons,revoir la fiscalité dans son ensemble(directe, indirecte ,nationale, locale etc..) devrait être une priorité pour la rendre plus juste, et surtout beaucoup moins compliquée , continuer par ex. à décourager les classes supérieures et moyennes sans pour autant satisfaire les plus défavorisés n’est certainement pas la meilleure solution. Il faut encourager et souhaiter que certaines réformes en cours ou à venir aillent dans ce sens.
Face à certains élus élus responsables de mauvaise gestion et de surendettement de leur ville, des sanctions devraient pouvoir être prises, mais la plupart du temps personne n’ose franchement contredire les majorités en place (gauche ou droite) ? c’est encore un peu le système de la "chasse gardée", il y a propablement encore beaucoup de progrès à faire au niveau des mentalités.