C’est le titre d’un papier du Monde de ce soir. Je ne sais s’il est totalement conforme à la réalité. C’est ainsi que le journaliste l’a senti apparemment. Vous pourrez lire ce portrait dressé relativement à la relation de franchise qui s’est établie avec Nicolas Sarkozy, Président de la République. Une simplement précision, par rapport à l’article : je n’ai jamais envisagé d’écrire à chaque sénateur. J’ai envoyé mon « adresse » au Président, cela suffit bien. Quant aux Sénateurs, ils savent parfaitement ce qu’il leur reste à faire pour marquer leur autorité et leur volonté de sortir du rôle de godillot dans lequel certains chercheraient à les enfermer. Un vote libre et totalement indépendant sur la réforme des institutions me semble s’imposer. Pour ma part, si rien ne change relativement aux garanties qui doivent être offertes aux Français sur la tenue de leurs comptes publics, je voterai contre !
On en reparle demain, sans doute.
Roger Karoutchi m’a appelé pour me manifester son mécontentement à la lecture de cet article que je n’avais d’ailleurs pas encore lu. Puis, sans doute comme pour marquer un sens élevé du dialogue, il m’a raccroché au nez. Comprenne qui pourra.

Alain Lambert, fidèle meurtri et déçu du sarkozysme
LE MONDE | 02.07.08 | 14h29 • Mis à jour le 02.07.08 | 14h29

Alain Lambert, ancien ministre du budget sous la présidence de Jacques Chirac, fut parmi les premiers à soutenir Nicolas Sarkozy dans sa quête de l’Elysée. Aujourd’hui, il ne cache pas sa déception. « Je ne comprends plus rien à l’action de l’homme que j’ai connu, aimé, soutenu, recommandé et dont je souffrirais profondément qu’il échouât », écrit le sénateur (UMP) de l’Orne dans une adresse au président de la République publiée, samedi 28 juin, sur son blog.

Quelques jours plus tôt, il avait refusé de voter au Sénat le projet de réforme constitutionnelle sur les institutions. « Ce qui a blessé ma conscience, c’est qu’il ait refusé d’introduire dans la Constitution les quelques mots nécessaires pour s’engager à respecter l’équilibre des finances publiques », explique-t-il, jugeant que l’amendement qui a été introduit à la demande du Nouveau Centre est « sympathique mais pas exigeant ». « La suffisance du ministre chargé des relations avec le Parlement (Roger Karoutchi) dans les réponses aux amendements des sénateurs de sa majorité a fini par me convaincre que l’arrogance ministérielle illustrait pour longtemps le mépris du gouvernement pour le Parlement », écrit M. Lambert dans le courrier envoyé à ses collègues de l’UMP pour expliquer sa position.

« D’ABORD SE PROSTERNER »

L’ancien ministre dénonce la « cour » qui entoure M. Sarkozy et fait barrage aux réflexions critiques qui pourraient l’aider à arrêter ses choix. « Il est loin le temps où je pouvais vous parler des choses simples de la vie de la France et des Français, regrette-t-il, dans son adresse au chef de l’Etat. Désormais, il faut, pour ceux qui en acceptent l’humiliation, se prosterner d’abord devant une cour infranchissable. »

« Qu’il réfléchisse bien. Si des fidèles de mon genre lui disent de faire attention, il devrait écouter, nous confie M. Lambert. C’est parce que je lui conserve ma fidélité que je continuerai à lui dire ce que je pense être bien et non ce qu’il a envie d’entendre. Je n’ai rien à prouver en ce qui concerne mon indépendance. »

Patrick Roger

Article paru dans l’édition du 03.07.08.