Quelques amis se sont étonnés de la liberté de parole que je me suis octroyée dans mon adresse au Président de la République. J’ai considéré que le passé qui nous unit m’y autorisait.
Cela étant, la critique ne suffit pas, encore faut-il faire des propositions et prendre des engagements.
Pour ma part, j’affirme que l’engagement irrévocable de retour de nos comptes publics à l’horizon 2012 peut être tenu. Il suffit au Président de la République, sous couvert, du Premier Ministre, de donner mandat, lui même irrévocable à deux dirigeants politiques, l’un de la majorité et l’autre de l’opposition, de se porter garant de cet objectif et de lui présenter, sous 2 mois, une trajectoire en recettes et en dépenses, par catégorie de comptes, décrivant de manière précise le sentier de retour à l’équilibre année par année. Chaque exécution annuelle qui viendrait à sortir de la voie tracée devant faire l’objet d’une correction immédiate tant en dépenses qu’en recettes.
Le Gouvernement devrait exprimer unanimement non seulement son accord sur cette trajectoire mais encore son soutien indéfectible.
Toute partie d’acteurs du dispositif ci-dessus décrit serait déclarée démissionnaire d’office, en cas de non respect de ses engagements.
Qu’en pensez-vous ?
"Toute partie d’acteurs du dispositif ci-dessus décrit serait déclarée démissionnaire d’office, en cas de non respect de ses engagements."
Ou c’est de l’humour ou vous rêvez.
Il n’y a plus que dans l’armée que l’on voit des généraux démissionner pour les fautes de subalternes ! (version dite officielle)
Après 14 mois de Présidence, avec un tel principe, nous revoterions pour des Présidentielles et des Législatives puisque malgré les alertes de la Cour des Comptes, de l’Eurogroupe, les rapports, etc.. c’est toute la classe politique et tous les hauts fonctionnaires qui seraient démissionnés !
Tout va pour le mieux dans ce doux pays, la Tour Eiffel est repeinte en bleu et 200 millions d’Euros vont être dépensés pour 6 mois de Présidence européenne.
Il n’y aura plus de pain en janvier 2009 puisque la farine aura servi à fabriquer des brioches cet été.
"…présenter, sous 2 mois, une trajectoire en recettes et en dépenses, par catégorie de comptes, décrivant de manière précise le sentier de retour à l’équilibre année par année."
N’est-ce pas en gros ce qu’il est actuellement prévu de demander aux RBOPs et qui en pratique est certainement déjà prêt avec la préparation par chaque ministère de perspectives budgétaires à trois ans destinées à être présentées au Parlement cet automne ?
Vos propositions sont excellentes, engager la responsabilité des uns et des autres avec obligation de réussite sinon sanction se rapproche de ce que l’on demande aux dirigeants de Sociétés et c’est probablement qu’à partir de tels engagements que nous réussirons à sortir enfin de l’ornière, en espérant toutefois que cela ne soit pas que le contribuable ( direct ou indirect) qui doive faire tous les efforts ?
Face à une présidentialisation plus accentué de la 5eme République, il faut un Parlement plus actif, surtout dans sa mission de contrôle de l’éxécutif et de l’administration ainsi que du pouvoir judiciaire. "Check and Balance" dise les américains.
Le rôle du Parlement est de plus en plus d’assurer la transparence et le respect des enegements et des lois ainsi que d’enquéter sur les disfonctionnement de l’appareil d’Etat. La commission d »enquête sur l’affaire Outreau a été un très bon exemple vis à vis du pouvoir judiciaire. Le même type de chose pourrait être fait vis à vis du pouvoir éxécutif.
On sortirait de l’affrontement stérile droite /gauche qui a masqué les vrais problèmes depuis des décénnies.
Alors, une commission d’enquête permanente mixte Assemblée/Sénat, composé de la majorité et de l’opposition, avec l’ensemble des auditions publiques et télévisées me parait une excellente chose. La pression serait énorme et les français pourrait juger par eux même des problèmes souvent ubuesque de l’administration.
Les auditions des différents magistrats de l’affaire Outreau a sidéré les français quant à la légèreté avec lequel on jetait les gens en prison et a considérablement remis en cause un système judiciare poussiéreux et replié sur lui même.
On peut gager que l’effet serait identique pour d’autre type d’administration intervenant dans la gestion des deniers de l’Etat.
Il faut par contre s’habituer à des débats musclés entre les différents intervenant, y compris au sein d’une même majorité. Les enjeux idéologiques ayant disparu, le jeux de rôle des postures politiques perd totalement son sens. Reste donc des débats de fond sur des sujets de société où la recherche de compromis nécessite la confrontation des opinions les plus diverses.
Fini la pseudo-démocratie plan-plan où chacun votait en fonction des prises de position idéologique de son camp politique. De l’air, enfin !
Quant au deux personnalités politiques de la majorité et de l’opposition, j’imagine que vous avez déjà une petite idée …
La LOLF a certainement été un modèle de réforme consensuelle entre la majorité et l’opposition !
Le 21 juin dernier vous nous faisiez part, Monsieur Lambert, de la qualité de votre collaboration avec Didier MIGAUD, le Président PS de la Commission des Finances de l’Assemblée et vous vous félicitiez des bienfaits de votre approche transpartisane commune.
Que Monsieur le Président de la République vous entende et ne cherche donc pas plus longtemps ni plus loin les deux dirigeants politiques, l’un de la majorité et l’autre de l’opposition, à qui il pourrait demander de lui présenter, sous 2 mois, une trajectoire en recettes et en dépenses, par catégorie de comptes, décrivant de manière précise le sentier de retour à l’équilibre année par année.
Il y a urgence à vous entendre et à vous faire confiance.
Je souscris totalement à votre proposition. Sans volonté, rien ne se fait dans la durée. Gardons bien vue l’hypocrisie du rituel qui fait des budgets votés à l’équilibre avec des prévisions de croissance ou de rentrées fiscales notoirement fantaisistes et dont l’exécution révèle ensuite la gabegie ambiante par ses déficits récurrents.
Reste à faire admettre cette conception par la cohorte de "responsables" politiques et de la haute-administration le plus souvent inamovibles davantage soucieux de conserver leurs prérogatives. Ceux-là même qui disent à tout nouveau ministre: " Attention, vous, vous êtes de passage pour quelques mois ou quelques années, nous on reste!". Histoire de calmer les ardeurs de changement et de montrer leur capacité de nuisance….
Puisque Nicolas SARKOZY veut des résultats, il devrait partager votre point de vue.François FILLON et Philippe SEGUIN également.
Avec ce nouveau comportement, la France serait peut-être un peu plus crédible vis à vis des partenaires européens. Car, si nous n’avions pas eu l’euro et l’Europe, combien de fois aurions-nous dû dévaluer notre monnaie depuis 2000?
Félicitations pour cette courageuse prise de position qui t’honore et honore l’idée que tu te fais de la POLITIQUE.
Le courage de dire : NON !
Quand la conscience guide notre action, on est certain d’être dans le vrai.
Je t’assure de mon total soutien tant pour cette "Adresse" que pour ta décision face à la réforme de la Constitution.
Bien à toi,
ARGOS
200 millions pour la Tour Eiffel , n’est-ce pas encore une dépense inconsidérée quand on connait l’état de nos finances, c’est bien évidemment un exemple parmi tant d’autres, on continue comme par le passé à dépenser sans réfléchir. M. LAMBERT je souhaite très sincèrement que l’on vous entende et surtout que l’on accepte avec modestie tous vos excellents conseils, mais l’inconscience et surtout le niveau de prétention de certains peuvent faire craindre le contraire.
bravo continuez dans cette voie…
compte tenu de l’assiduité des lecteurs des billets "équilibre financier" le trafic de votre blog devrait monter en flèche si vous affirmez une position forte de retour a l’équilibre du budget
PS a quand un affichage électronique lumineux géant et temps réel
du montant de la dette nationale ?
cet affichage pourrait se déplacer dans Paris sur une automobile "publicitaire"
M. Lambert,
Si vous n’étiez pas l’homme d’expérience que vous êtes, ancien ministre du budget, votre proposition prêterait à sourire. Puisse son extrémisme faire prendre conscience de la gravité de la situation.
Sur le fond, votre idée doit être précisée.
De mon point de vue, c’est au Président de fixer les orientations d’un plan de rigueur, car c’est bien de cela qu’il s’agit. Il doit dire (et non pas déléguer) là où des dépenses sont à abandonner et là où des recettes sont à compléter, car ce choix est par nature politique. Je crains qu’il ne soit pas possible de trouver un consensus droite -gauche dans ce domaine.
Mais pourquoi pas essayer ?
NDLR : Souriez, c’est excellent pour la santé ! Vous savez, je me suis rendu dans tous les pays du monde qui ont redressé des situations financières désespérées et les méthodes ont, partout, été les mêmes. Ma proposition ne retire rien au Président qui donne mandat et qui approuve préalablement son contenu. Simplement le mandat est irrévocable, ce qui donne de la visibilité et de la stabilité pour tout le monde, en premier aux administrations. AL.
"de donner mandat, lui même irrévocable"
C’est le point fondamental, et le point le plus difficile à faire accepter, puisque vous demandez aux poltiques de renoncer au mandat qui leur a été confié par les électeurs. Quelle légitimité aurait ces personalités nommées face à la volonté populaire s’exprimant par le suffrage universel.
Ce que vous réclamez fait imanquablement penser à ce que Trichet à réussi à obtenir avec l’indépendance de la Banque de France, puis de la BCE. Cette indépendance de la banque centrale a permi de juguler l’inflation, de coller le franc au mark, et de faire l’euro, choses qui paraissaient impossibles avant. Mais Trichet n’a pas de légitimité élective, ce qui lieu vaut les critiques, lorsque les décisions qu’il prend sont douloureuses. Aujourd’hui, Trichet est perçu comme étant de droite, alors qu’il a été directeur de cabinet de Bérégovoy.
Notons au passage que les conséquences de la politique de l’euro fort ne sont pas toutes positives. Avec les taux bas les capacités d’emprunt ont augmentées ce qui a fait monter le prix de l’immobilier. Et pour acheter nos enfants doivent emprunter sur 30 ans au lieu de 15.
BRAVO pour votre lettre adressée au Président !
Il a effectivement dû perdre la mémoire de son mandat de Président de Conseil Général …….et les TRANSFERTS de l’ETAT vers les COLLECTIVITES ……. !
Qu’il regarde dans sa GRANDE MAISON de l’ETAT effectivement les économies à faire pour la FRANCE et dans son train de vie personnelle aussi !
CONTINUEZ MONSIEUR à DEFENDRE avec VIGUEUR les intérêts des COLLECTIVITES .
ET BON COURAGE à la tête de cette nouvelle commission des Normes !
Patricia,
Une simple employée des Finances depuis 28 ans ,qui est chargée de suivre les RECETTES / DEPENSES TRANSFEREES de l’ETAT en particulier !
Monsieur Lambert,
Tout d’abord bravo pour vos propositions: faire en sorte que ne pas tenir les engagements entraîne des conséquences pour les hommes politiques me semble la seule façon de faire en sorte qu’ils soient effectivement respectés. Quand il a fallu se qualifier pour accéder à la monnaie unique, les gouvernements ont fait ce qu’il fallait. Bien obligés, car en cas d’échec, il y avait de réelles conséquences. Ces dernières années, les finances publiques ne se sont pas améliorées car d’une part ça ne semblait pas une priorité pour les dirigeants politiques, et d’autre part il n’y avait aucune conséquence autre que des sermons (qu’ils viennent de nos partenaires européens ou d’hommes politiques français attachés à la santé des finances publiques)…
J’aurais quand même 2 remarques:
– il faudrait que le mode de calcul du déficit soit un mode de calcul qui ne soit pas choisi par nos dirigeants politiques, sinon nous verrions ces chiffres tripatouillés de façon à ce que les objectifs soient tout de même atteints, quelque soit les événements entre temps. La définition de Maastricht convient tout à fait ici.
– Ce qui me conduit à ma 2e remarque: les engagements que vous demandez que le gouvernement prenne sont ceux qu’il prend déjà envers Bruxelles, mais qu’il n’a jamais respectés. D’une certaine façon, vous tenez ici avec la Commission et la BCE 2 institutions irrévocables et suffisamment indépendantes qui, de façon répétée, ont essayé de nous faire respecter lesdits engagements.
Tout cela pour dire que ce qui manque actuellement, c’est bien la mise en place de conséquences aux échecs. D’ailleurs, se lier les mains de cette façon montre aussi qu’on place ces objectifs au premier rang.
Je dois dire aussi que ce type de mécanisme me convainc nettement plus qu’une quelconque inscription dans la Constitution d’une obligation d’équilibre budgétaire.
S’agissant du déficit public vous suggérez des "solutions". Il est cependant peu probable que nous arrivions à l’équilibre budgétaire sans coercition. En effet si la coercition était inutile et la vertu financière atavique nous y serions déjà parvenus. Or quelle coercition est elle possible en France en 2008? Certainement pas un engagement électoral qui s’il était tenu pourrait être défait par un successeur politique peu scrupuleux et plus opportuniste, ils sont légions. Certainement pas un avis de la Cour des Comptes dont tout le monde se moque. Certainement pas un avis, une loi de la représentation nationale car si elle représente elle ne décide pas. Certainement pas une injonction bruxelloise tant nous sommes devenus maîtres en tergiversations reports pour cause de conjoncture ou bien tout simplement pour faire autre chose (cf l’excédent de la sécurité sociale affecté au FOREC…).
Finalement il ne reste qu’une seule voie l’inscription dans la Constitution. Que n’avons nous inscrit ce principe de bon sens plutôt que l’improbable principe de précaution!
En réalité cela ne se fera pas car il faudrait convaincre nombre de députés et sénateurs de la dangerosité de la dette publique. Or ils sont encore très nombreux y compris bien sur à l’UMP à se targuer de keynésianisme alors qu’ils sont tout simplement à la recherche d’un nouveau mandat avec quelques dépenses strictement inutiles mais qui sont là pour montrer qu’ils font quelque chose.
C’est pourquoi je suis beaucoup plus pessimiste que vous et je n’exclue pas que l’UM alors même que l’euro est une réussite fantastique mais récente puisse un jour exclure des membres. Nous dévaluerions fortement et repartirions dans un cycle d’appauvrissement itératif.
S’agissant des "collectivités locales" vous avez vos raisons de fustiger l’état mais le contribuable observateur que je suis affirme que les collectivités locales dépensent beaucoup trop et pourraient rendre le même service pour au minimum 30% de dépenses en moins. La recette ici aussi est basée sur la gestion et non l’administration du bien public. Gérer les services c’est les fournir au moindre coût quel que soit l’opérateur. En termes de dépenses de personnel et en immobilisation de matériel ou de bâtiments dans beaucoup de mairies c’est la gabegie. Dans la france de 2008 deux mondes cohabitent mais sont antinomiques. D’un côté les TPE PME serrent les budgets et calculent tout au moindre coût et de l’autre dans la même ville, à 100 mètres de la ZI ou de la ZA, dans le parc municipal la gestion est laxe, les dépenses extrêmement hasardeuses et les résultats très faibles. Rappelons que si les travailleurs de ces TPE PME font 35 heures plus des heures sup et que leurs cadres et dirigeants ne comptent pas les heures les collectivités locales sont au dessous des 35 heures…
Alors que faire?
C’est un sujet vital pour ce pays qui va payer 50 milliards d’euro d’intérêts de la dette en 2008; le Président s’est engagé à ne pas mentir et à faire ce qu’il avait annoncé. Voilà pour le paysage. Vous proposez le bipartisanisme. Je crains que cette solution américaine et plus récemment germanique ne puisse fonctionner en France car vous êtes trop précurseur. Il faudrait que le PS soit social démocrate ce qu’il n’est pas malgré les déclarations de F Hollande sur l’économie de marché. Or vous le voyez bien le Président a des difficultés avec tous les clans, tous les bénéficaires de privilèges qui se dressent dès que la manne publique doit être réduite. Il n’y a pas que son entourage qui est en cause, il n’y a pas que cette propension très sarkozyste à privilégier la volonté volontariste sur les calculs arithmétiques, il y a 26 années d’addiction à la dette, au déficit "pour investir" à la dépense qui sera comblée par la croissance etc. En écrivant ces lignes je revois Jacques Chirac à la télévision après sa victoire en 1994 affirmer que la croissance allait être de 4% par an! Devant cette situation d’une très grande gravité il me semble que le président n’a plus beaucoup de temps pour agir ce d’autant que la crise du surendettement américain éloigne la croissance pour au moins un an.
Alors il reste une solution dans notre Vème république au pouvoir très présidentiel. Le référendum demandé par le président pour avoir les mains libres et un mandat indiscutable. C’est un risque un très gros risque mais l’état de la France nécessite une prise de risque. La question serait:
"Vu l’état de la dette publique donnez vous mandat au président de la république pour rétablir l’équilibre budgétaire en 2012 et inscrire dans la Constitution l’obligation d’un budget de la nation en équilibre hors période de guerre ou de catastrophe naturelle d’ampleur exceptionnelle."
Qu’en pensez vous?
M. LAMBERT, si vous avez la chance et le privilège d’être enfin entendu par N.S., demandez-lui ce qu’il attend pour enfin de plus décourager une partie des français à rester en France, quand toutes nos grands fortunés auront fait leurs valises emportant avec eux non seulement leurs biens, mais aussi leur savoir, le travail , la fiscalité etc… que restera t’il ? les autres qui devront de plus en plus mettre la main au porte-feuilles pour combler ce manque à gagner ? ce n’est probablement pas la solution pour relever le pays et entrevoir la réduction de la dette publique.
Il semblerait que votre "coup de sang " ait porté quelques fruits, merci d’avoir eu le courage de crier haut et fort votre ressenti, cela remet un peu de crédit à la politique qui parfois est bien décevante. On ne peut que vous encourager à continuer dans cette voie, celle de la raison !