L’ouvrage, intitulé : « Trois leçons sur l’Etat-providence », peut sembler traiter d’un sujet largement soulevé ces dernières années mais ses réflexions demeurent intéressantes car l’Etat n’a pas encore résolu le problème que le professeur danois résume en une expression : « Peu de bébés, des vies longues ».
Vous pouvez dès à présent lire la présentation de l’éditeur : « Pour beaucoup aujourd’hui, les dépenses de l’État-providence (retraites, assurance-maladie…) sont un coût qu’il s’agit sinon de réduire, en tout cas de contenir. Et si elles devenaient un investissement ? Un investissement dans l’avenir, non seulement pour protéger les individus contre les aléas de la vie, mais pour les aider à rester maîtres de leur destin tout en répondant aux défis économiques de demain ?
C’est à cette révolution sociale et politique que nous invite le grand sociologue Gosta Esping-Andersen. »
Faites nous part de vos impressions si vous l’avez lu !
Il y a un mécanisme bien connue en psychologie. Quand quelqu’un est trop gentil, (fausse gentillesse), au lieu de suciter la reconnaissance comme il l’espère, il ne fait que créer des profiteurs méprisant autour de lui.
Ainsi, quand l’état (je devrais dire le secteur public !) est trop généreux, au lieu de suciter la reconnaissance des citoyens ainsi aidés, il ne fait que générer mécaniquement des citoyens profiteurs.
C’est pour cela qu’il est impératif, dans les relations humaines, que les échanges soient équilibrés, au moins à la mesure des possibilité de chacun. Un geste de solidarité doit être accompagné par un effort, même symbolique, de celui qui le reçoit.
Tant que l’Etat providence n’aura pas intégré ce fait, il sera toujours en déséquilibre.
@ BS : pour abonder dans votre sens je cite un exemple qui nous a été donné par notre guide autochtone quand j’ai visité , il y a quelques années , le D.O.M. ou il y a le plus de Rmistes ,à savoir l’Ile de la Réunion : la Collectivité Territoriale avait estimé qu’en retour ces bénéficiaires du RMI pouvaient apporter quelques services à la collectivité . Réaction de Matignon : pas question d’employer ces allocataires .Interdiction ferme….Réaction de juriste sans doute ?
BS avez vous lu le livre pour en parler?
ou c’est juste un moyen de nous faire part de vos idées?
Ce que souhaite la grande, la très grande majorité des bénéficiaires du RMI c’est avoir du TRAVAIL.
Un emploi, avec un salaire leur permettant de se loger et de vivre dans la dignité.
L’Etat dit " Etat providence " est un état qui laisse sur le bas-côté un nombre sans cesse croissant de citoyens à qui, pour se donner bonne conscience, on fait l’aumône.
Quand l’état sera en mesure de garantir un logement et un emploi pour tous, alors les nantis pourront gloser sur celles et ceux qui refuseront de se lever le matin pour aller au boulot.
Extrait du résume fourni par l’éditeur: "…éviter de nouvelles inégalités entre retraités, tels sont les nouveaux défis pour l’Etat providence, si l’on veut qu’il soit en outre capable de financer les retraites ou les dépenses de santé à l’avenir. Il s’agit en somme de préparer plutôt que de réparer, de prévenir, de soutenir, d’armer tous les individus et non pas de laisser fonctionner le marché, puis d’indemniser les perdants."
"ne pas laisser faire le marché": si même vous, Monsieur le Sénateur, vous nous conseillez des lectures anti-libérales, c’est la fin des haricots… Je me permets de vous proposer les reflexions d’un economiste:
Caccomo (blog) le 2008-05-26
…
La question de la retraite est avant tout un problème économique qui relève de l’arbitrage individuel et de la logique économique. Il appartient au gouvernement de rendre possible et rationnel les conditions de cet arbitrage à l’intérieur de nos frontières. En dehors de ce cadre, le gouvernement n’est pas plus en mesure de garantir des retraites que de distribuer du pouvoir d’achat.
…
Chaque individu fait donc face à un arbitrage. S’il opte pour un plus grand niveau de consommation durant sa vie active, alors c’est au détriment de sa capacité d’épargne ce qui ne lui permettra pas de se constituer un patrimoine qui serait de nature à lui assurer une retraite confortable pour ses vieux jours. Il réalise ainsi un arbitrage en faveur du présent et au détriment du futur.
…
Mais je vous parle là d’une insupportable liberté dont bien peu de personnes sont prêtes à assurer le fardeau. Car les individus qui ne supportent pas l’idée d’arbitrer, de choisir et qui veulent tout et son contraire, s’en remettent à l’Etat, attendant de lui un tour de passe-passe, comme s’il disposait d’une baguette magique lui permettant de supprimer la contrainte économique.
C’est proprement suicidaire de s’en remettre totalement à un système monopolistique fondé sur la répartition en croyant que cela nous exonère de tels arbitrages d’autant plus que les acteurs qui participent au fonctionnement de ce système sont hostiles à son adaptation et ne sont aucunement incités à avoir des comportements efficaces et responsables.
@ FaceB
J’ai apris cela lors d’un stage d’analyse comportemental. Sur la fausse gentillesse, je l’ai appris a mes depends.
Et je n’ais pas (encore) lu le livre.
Dans toutes ces tetes résignées face à la fin de vie,il y a un message à faire passer:se redresser,voire la vie autrement,lutter.La santé s’en trouverait transformée.Il n’est pas possible de dire à tout instant,j’ai mal à la tete ,il me faut un médecin…La culture du bonheur et de la joie doit aider à ce nécessaire revirement.Il y a un héritage à faire passer,une culture à transmettre…C’est ainsi qu’on peut tous avancer encore,c’est une évidence:au travail!
Extrait du résume fourni par l’éditeur: "…éviter de nouvelles inégalités entre retraités, tels sont les nouveaux défis pour l’Etat providence, si l’on veut qu’il soit en outre capable de financer les retraites ou les dépenses de santé à l’avenir. Il s’agit en somme de préparer plutôt que de réparer, de prévenir, de soutenir, d’armer tous les individus et non pas de laisser fonctionner le marché, puis d’indemniser les perdants."
"ne pas laisser faire le marché" ..(!@@!!) : si vous nous conseillez des lectures anti-libérales, c’est la fin des haricots…
" La question de la retraite est avant tout un problème économique qui relève de l’arbitrage individuel et de la logique économique. Il appartient au gouvernement de rendre possible et rationnel les conditions de cet arbitrage à l’intérieur de nos frontières. En dehors de ce cadre, le gouvernement n’est pas plus en mesure de garantir des retraites que de distribuer du pouvoir d’achat.
…
Chaque individu fait donc face à un arbitrage. S’il opte pour un plus grand niveau de consommation durant sa vie active, alors c’est au détriment de sa capacité d’épargne ce qui ne lui permettra pas de se constituer un patrimoine qui serait de nature à lui assurer une retraite confortable pour ses vieux jours. Il réalise ainsi un arbitrage en faveur du présent et au détriment du futur.
…
Mais je vous parle là d’une insupportable liberté dont bien peu de personnes sont prêtes à assurer le fardeau. Car les individus qui ne supportent pas l’idée d’arbitrer, de choisir et qui veulent tout et son contraire, s’en remettent à l’Etat, attendant de lui un tour de passe-passe, comme s’il disposait d’une baguette magique lui permettant de supprimer la contrainte économique.
C’est proprement suicidaire de s’en remettre totalement à un système monopolistique fondé sur la répartition en croyant que cela nous exonère de tels arbitrages d’autant plus que les acteurs qui participent au fonctionnement de ce système sont hostiles à son adaptation et ne sont aucunement incités à avoir des comportements efficaces et responsables." Caccomo. le 2008-05-26
La dignité de l’être humain passe par le travail. Toute personne bénéficiant d’aides ou d’allocations de substitution devrait , en échange, pouvoir apporter sa contribution afin de lui permettre de rester dans le circuit et de lui éviter de sombrer dans l’exclusion.
Les ETATS qui ont prétendu faire le bonheur de leurs peuples en fournissant logement et travail et que j’ai visités ( Vietnam , Cuba , Ex-URSS ) ne plairaient certainement pas aux Français : casernes avec cuisines et toilettes collectives , limitation des naissances , privation de liberté , salaires dérisoires , pénibilité des conditions de travail , …etc , remarque étant faite que les Cubains , par exemple , qui manquent de tout , sont apparemment plus heureux que nos compatriotes Antillais En fait ,personne n’a encore trouvé la formule idéale et meme en 1968 époque ou il n’y avait pratiquement pas de chomage nos jeunes n’étaient pas heureux , parait il
( La France s’ennuie écrivait BEUVE-MERY ) . C’est peut etre pour cette recherche du bonheur que la France forme de nos jours autant de psys que le reste de l’Europe….
La France s’ennuie ? le refuge aurait pu être le travail, mais existe t’il ? en veut-on ? tout est peut-être tout simplement trop flou, il y a la crainte et l’angoisse du futur et paradoxallement une certaine paralysie de l’énergie provoquée par des aides en tous genres qui en finale n’apportent pas de satisfaction personnelle car vous rentrez dans un système peu valorisant dont il est parfois bien difficile de quitter car il devient normal . La formule idéale n’existe pas, mais il suffirait peut-être que la valeur du travail soit davantage reconnue et encouragée pour redonner un peu plus de motivation.
La France serait-elle atteinte d’une maladie due au manque de confiance et de reconnaissance ? peut-être d’ailleurs due, en partie , à cet "Etat Providence" à plusieurs facettes ; pour résumer la situation on pourrait même dire que parfois il est difficile de se trouver une place dans l’organigramme ! entre ceux qui attendent tout de l’Etat , ceux qui essaient sans succès , ceux qui réussissent mais que l’on sanctionnent lorsqu’ils ont le malheur de "gagner de l’argent", c’est presque interdit en France, et bien sûr il y a aussi une autre catégorie quasi intouchable ,celle qui récolte tous les fruits sans avoir planté l’arbre. Malgré ce tableau légèrement pessimiste il est indispensable malgré tout de continuer à espérer …
@ SOULARUE, êtes-vous bien certain que tous le R.mistes souhaitent véritablement se remettre au travail ? ils risquent de perdre leurs menus avantages ; nous marchons bien évidemment sur la tête, c’est pourquoi il est urgent de réellement encourager la voie du travail ; le montant des aides étant beaucoup trop proche du montant des revenus d’un petit salaire.
Peut être sommes-nous allé un peut trop loin dans l’égalitarisme matriarcal. Entre le ccoconing et le bien être intéreur (le ying comme dise les chinois) et la combativité et le monde extérieur (le yang), nous avons trop mis l’accent sur le ying.
L’harmonie des valeurs n’est plus respectée et notre civilisation se déséquilibre.
@ Annie :
Si vous me relisez, j’ai écrit " la très grande majorité " et non pas " tous ".
Certes nous connaissons sans doute, vous comme moi, des R.mistes qui pour rien au monde ne souhaitent travailler.
Mais il n’est bon de généraliser ni dans un sens, ni dans l’autre.
Et pour ma part je connais en grand nombre des R.mistes qui refusent la précarité et réclament un travail à plein temps en CDI et non à temps partiel en CDD.
Des femmes et des hommes, jeunes ou moins jeunes qui ont honte de vivre en exclus du système et au crochet de la société.
Enfin je considère que ce n’est pas, comme vous l’écrivez, " le montant des aides qui est trop proche du montant des revenus d’un petit salaire "…
Mais les petits salaires qui sont beaucoup trop bas. C’est bien différent.
Encourager la voie du travail passe obligatoirement par une valorisation du travail, donc avec des salaires permettant à tous ceux qui travaillent de vivre dignement et de se loger.
Tout simplement pour être considérés comme des citoyens à part entière.
C’est tout simplement notre système qui est conçu ainsi, la reconnaissance du travail est une valeur en voie de disparition … espérons quand même qu’il y aura une prise de conscience de nos politiques (gauche-droite) qui permettra de redresser cette situation peu valorisante pour notre pays.
@ J.L. Soularue, peut-être me suis-je mal expliquée, ce que j’ai simplement voulu dire c’est que certains et nous en connaissons tous ne souhaitent pas dans l’état actuel des choses reprendre un travail qui leur ferait perdre de l’argent . Nous sommes entrés dans un système qui n’encourage pas véritablement les petits salaires à reprendre un travail , l’idéal étant bien évidemment que le retour au travail soit encouragé par un salaire supérieur aux aides, mais hélas ….
Pour éviter d’enfiler des perles et lieux communs sur l’Etat-Providence, les courageux pourront lire deux excellents ouvrages de référence: Histoire de l’Etat-Providence, de François Ewald, et La crise de l’Etat-Providence, de Pierre Rosanvallon. Tous deux en édition Points Seuil.
Cela évitera peut-être les stériles querelles sur le Rmiste-voleur et sur le socialisme à la viet-namienne, dont la France n’est pas vraiment menacée…
Bonnes lectures!
@ Monsieur le Professeur Perronnet :
Il est sympathique de nous conseiller de saines et instructives lectures.
Vous auriez pu par contre nous épargner vos appréciations dédaigneuses et un brin méprisantes sur la qualité de nos échanges.
le communisme est une menace perpétuelle mon cher Jérôme ! je suis cependant d’accord avec toi pour ne pas souliger en rouge toujousr les mêmes ! Après tout, parfois les gens ne font qu’appliquer la loi !
@ Jérome Perronnet, quelque peu surprenant , voire méprisant, votre commentaire, pour nous prouver votre courage il aurait été préférable que vous fassiez un résumé succinct de ces deux livres, cela aurait eu pour effet de relancer le débat à la hauteur de vos connaissances !
@ Jerome PERRONNET : "ce blog est un jardin collectif ou chacun apporte…" eu égard à votre réaction à mon humble avis excessive dans sa forme et sur le fond je vous suggère de relire l’excellent billet de notre dynamique consoeur ANNABELLE à la date du 14 mai ( cf audience du blog ) Keep cool….