On la croyait vaincue. Il n’en est rien : l’inflation revient et, à nouveau, les prix s’envolent. Ainsi, nous étions dans la zone euro à 3,6 % d’augmentation sur un an en mars dernier. Le léger recul à 3,3 % (sur un an) en avril n’apporte qu’une piètre satisfaction. Que se passe-t-il ? La Banque Centrale Européenne mène-t-elle une politique qui s’avèrerait inefficace ? Mais s’agit il bien d’inflation ? Pas si sur … Cette hausse des prix est d’abord le signe extérieur d’une redistribution des richesses d’ampleur mondiale.
Toutes les hausses de prix ne sont pas de l’inflation ! En effet, l’inflation est un phénomène durable, auto-entretenu et imputable à une création monétaire excessive : quand les ménages disposent d’une masse de liquidité qui croit plus vite que la quantité de biens et services disponibles qu’ils peuvent acquérir, l’ajustement se fait par la hausse des prix. Le rôle premier de la Banque Centrale Européenne est de maintenir l’inflation dans les alentours de 2%. Or, cette valeur est désormais allègrement dépassée. Faut il alors remettre en cause l’action de la Banque Centrale ? Non, car ces hausses de prix viennent du renchérissement des matières premières. Il n’y a pas de phénomène auto-entrenu et donc durable, simplement un mécanisme qui cessera lorsque ces produits auront atteint un prix d’équilibre entre offre et demande. La vie sera alors devenue plus chère. Loin d’être inefficace, la BCE veille à ce que ce mouvement ne dégénère pas en inflation véritable, par multiplication du signe monétaire donnant l’illusion d’une richesse factice. Il lui faut également prévenir les « anticipations inflationistes ».
La cause ? Certes, il y a le cartel du pétrole qui joue avec les robinets. Mais, la responsabilité fondamentale en revient à la mondialisation, pour des raisons qui sont radicalement différentes des explications catastrophiques habituellement données par les ultra conservateurs : la mondialisation a permis à d’importantes populations de sortir de la pauvreté. Je rejoins en cela l’approche de Jacques Marseille qui constate qu’en Chine et en Inde, ce sont 500 millions de personnes formant les classes moyennes qui sont en train d’accéder à un niveau de vie supérieur. Et c’est vrai dans d’autres pays du « tiers monde » aux populations de moindre taille. Cela crée des tensions de toutes natures et de nombreux déséquilibres – mais marcher n’est il pas faire appel à une succession de déséquilibres pour avancer ? Et ce nombre ne cesse d’augmenter. Bref ! La demande de matières premières croit très rapidement, beaucoup plus rapidement que l’offre. Ce n’est donc sûrement pas fini. Et l’ajustement se fait par les prix.
Il faut bien comprendre que les prix sont des éléments d’information auxquels réagissent les agents économiques et notamment les entreprises. Une hausse de prix, dans ces conditions, signifie à la fois un manque de production et une opportunité de gain. Y répondre, c’est en bénéficier tout en modulant l’envolée des cours ; c’est ce qui s’appelle la « régulation ». Ce mécanisme peut néanmoins être de grande ampleur et toucher des domaines a priori pas concernés. Ainsi des productions agricoles sont mobilisées pour être reconverties, en bio-carburant par exemple. C’est de cette façon que la hausse des prix se transmet à d’autres produits. Au final, l’envolée des prix du pétrole est atténuée par un renchérissement des denrées agricoles. Derrière, d’importants mécanismes d’adaptation se mettent en oeuvre, comme par exemple, l’élaboration de nouvelles semences adaptées, l’exploitation de nouvelles sources d’énergie … Cela demande toutefois du temps.
Pour les pays développés, les cours en hausse signifient un transfert de richesses vers les producteurs de matières premières. Dit d’une autre manière, une partie plus importante des richesses produites à l’intérieur du pays se trouve ainsi utilisée pour seulement acquérir la même quantité d’importation. La hausse des cours des matières premières tire donc le pouvoir d’achat vers le bas. Dans le cas de la France, un second phénomène vient se greffer : la faiblesse de la concurrence joue un rôle de « facilitateur » des hausses de prix. Les lois Royer et Galland censées protéger le petit commerce (au demeurant incapable de s’organiser pour réduire ses coûts) a profité largement aux grandes surfaces, EDF a largement surfacturé son kilowatt nucléaire …
La solution passe par les gains de productivité dont l’expérience établit qu’ils sont stimulés par la concurrence. L’alternative se ramène à 2 choix : soit la poursuite de l’actuelle logique malthusienne pénalisant le travail et l’investissement, dont les conséquences sociales douloureuses sont actuellement quelques peu différées par un recours à l’endettement public ; soit on favorise les investissements privés et publics ainsi que l’augmentation de la productivité globale par actif. Autrement dit, c’est peut être la fin des « 35 heures » pour maintenir le pouvoir d’achat, a fortiori l’accroître, quand les prélèvements pour l’extérieur augmentent.
A.B. Galiani
Pour ma part je reste dubitatif quand à l’impact inflationniste d’un manque de concurrence en France. Cet effet a-t-il été mesuré par des gens sérieux ?
Ne s’agit-il pas d’une explication facile destinée à nous faire croire que les «politiques » peuvent faire quelque chose contre une hausse inéluctable des prix ? Un manque de concurrence peut expliquer un niveau de prix supérieur à celui d’un pays comparable, pas une hausse de prix permanente.
L’inflation provient de la hausse du prix des matières premières, y compris celui du terrain à bâtir.
A Hervé : Vous êtes sympa pour de multiples économistes, d’Attali à Cahuc en passant par le Conseil d’Analyse Economique et autres associoations (lol) ; j’écris d’ailleurs plus précisément que la hausse des prix est facilité par la faible concurrence. Et pour cause ! Dans une situation de concurrence, chacun se doit d’anticiper ce que va faire l’autre pour ne pas se laisser avoir … Pour ma part, j’ai l’occasion de comparer régulièrement les prix dans une ville de 120000 hab où il n’y a que 2 hypermarchés et ceux d’une autre de qq dizaines de milliers d’habitants avec 4 hypers. L’écart est sunstanciel !
Je crois que vous confondez un différentiel de prix avec l’inflation. Que les prix soient plus élevés quand il y a une faible concurrence, j’en conviens. Qu’une faible concurrence génère de l’inflation permanente, c’est une hypothèse de nature différente.
Un peu plus de concurrence baissera peut-être ponctuellement les prix, mais cela ne compensera pas une hausse tendancielle des prix des matières premières, de la main d’œuvre et de la fiscalité. Et les prix de la main d’œuvre et de la fiscalité augmentent du simple fait de l’augmentation des charges sociétales et de santé.
A Hervé : euh … Je ne pense pas dire vraiment autre chose ; simplement moins de concurrence 1) c’est un niveau de prix plus élevé 2) c’est moins de régulation ; ca veut dire simplement qu’il est plus facile pour les entreprises de s’ajuster par les prix que de rechercher des gains de productivité ; mais votre idée se défend tout à fait.
contre exemple sur la concurrence:
c’est en région parisienne qu’il y a le plus de concurrence dans les hypers
c’est aussi là que les prix sont les plus élevés…
question subsidiaire…
depuis que les 118 sont en concurrence à la place des renseignements du bon vieux 12 , le sprix ont augmenté et la qualité s’est globalment, dégradée, et, en dépit des pubs à répétition, le trafic a baissé…
seuls gagantes, les chaines télé….
Merci, Face B, de m’amener à préciser différents points. L’importance de la concurrence s’apprécie aussi face à l’importance de la demande. Or la demande est trés forte en région parisienne. Donc peut être n’y-a-t-il pas assez de concurrence ? D’ailleurs, je n’ai pas le souvenir d’avoir rencontré souvent des hypers dans Paris intra muros. Concernant le prix, il faut se méfier des prix « publics » qui ne reflètent pas le coût réel. Ainsi concernant les renseignements, il y a aujourd’hui des entreprises qui doivent assurer l’équilibre financier de ce service, alors qu’auparavant, c’était pris sur le budget de France Telecom, et cela contribuait à augmenter le cout de l’appel téléphonique. Au demeurant, le prix des communications téléphoniques a été divisé par 3 (valeur estimée) depuis l’ouverture à la concurrence …
@ab galiani…
le "12" était équilibré chez france telecom me semble t il… enn tout cas l’ensemble des renseignements y compris l’annauire était positif..
dans l’affaire des 118, j’ai vraiment l’impression qu’on a le contre exemple des thèses sur la concurrence bienfaitrice magique…d’ailleurs je crois que les mêmes ingrédients: prix, qualité volume sont apparus dans les autres pays qui ont mis en concurrence leurs renseignements télephoniques
ou diable avez vous vu que le prix des communications téléphoniques
a été divisé par trois depuis l’ouverture à la concurrence: vous êtes victime de l’effet trompeur de la publicité…
ce que savent les français, c’est que leurs facture de téléphone ont cru, qu’aujourdhui ce poste de dépenses devient un probléme signalé dans les difficultés du pouvoir d’achat…
dans le secteur des télécoms, le prix "unitaire" (de quoi?) a t il baissé?
a t il baissé plus que le trend de baisse technologique?
curieusement, même à l’ARCEP, il y a peu d’études là dessus…
l’évaluation pragmatique est moins répandue que laposture idéologique
Faisons la différence entre deux inflations : celle des biens et des service, dont l’effet le plus visible sur les prix à la consommation est constaté et blâmé.
Et celle des actifs financiers, incontrôlable et spéculative dont tout le monde s’accommode car elle donne l’illusion de la richesse : beaucoup se plaignent de l’augmentation de l’essence, peu se sont lamentés de voir le prix de leur T2 atteindre celui d’une villa de 5 pièces. Illusions entretenues par les banques qui ont crée de la monnaie en transformant ces actifs en dette, et transformé les dettes en capital.
Alors une fois passé le point critique de l’inflation des actifs (dernière en date l’immobilier), la destruction de valeur est compensée par les banques centrales qui arrosent l’établishment financier de liquidités, liquidités qui vont servir à alimenter une nouvelle bulle, la dernière en date étant celle des matières premières car je ne pense pas qu’il y ait de déséquilibre fondamental entre offre et demande.
A Face B : Je me souviens d’un temps où l’impulsion était facturée 1 F (15 ctmes d’€) et il y avait plusieurs impulsions dans une minute … Je téléphone beaucoup aujourd’hui et jamais mes factures n’atteignent ce niveau – en nominal – d’il y a plus de 12 ans où à l’époque, par nécessité, je surveillais de trés près la consommation … J’ai essayé une fois de rechiffrer ce que ca me couterait au prix d’avant 96, j’arrive à une multiplication de 3 à 5. En clair, je consommerai moins de communications.
@AB Galiani: je ne me souviens pas d’une impulsion à 1f, elle me semblait plutôt autour de 80 centimes, mais cela a peu d’importance…
ce que tous voient c’est l’accroissement des factures de chacun,
l’explosion du budget familial consacré à la téléphonie…
c’est dans les chiffres publics…
mais vous avez raison, les entreprises, qui sont bien conseillées, paient parfois moins cher leurs télécoms empêchant ainsi un transfert qui était bien pratique des gros consommateurs , entreprises ou particuliers, vers les "petits", les faibles consommateurs….
A All : je suis dubitatif sur l’impact inflationniste des interventions des Banques Centrales. Au cours de ce qu’on appelle la "crise des subprimes", les montants alloués par la BCE par exemple pour permettre les financements "en dernier recours des banques" n’ont été consentis que pour quelques jours. La monnaie créée a donc été détruite trés rapidement.
Merci pour votre exposé concis et clair comme d’habitude, cependant vous ne mentionnez pas la part de la spéculation sur la hausse des prix des matières premières qui ne résultent que d’un transfert (notamment de l’immobilier et actions boursières vers les matières premières plus porteuses). Une bulle éclate ici pour renaître ailleurs, mais sur les biens alimentaires c’est humainement plus dangereux.
Je suis d’accord avec vous sur le fait que la hausse des prix est due à une hausse des matières premières et je m’intéresse beaucoup aux conséquences politiques de ce phénomène.
Mon hypothèse est que la première cause de la hausse des prix réside dans le fait que le pétrole devient de plus en plus rare et donc coûte de plus en plus cher.
Cela va avoir des conséquences extraordinairement importantes sur nos façons de vivre, de consommer et de gagner notre vie (exemple parmi tant d’autres : enchérissement de l’immobilier en centre ville où la voiture n’est pas indispensable).
Que doit faire l’Etat pour anticiper ce séisme ? Je pense (comme vous je crois) qu’il doit au maximum laisser le marché s’auto réguler ( cela permet par exemple l’abandon par les acteurs économiques d’une activité consommatrice d’essence contre une autre plus économe).
Mais j’estime qu’il faut aussi que l’Etat joue son rôle de stratège (ex : en aidant à la recherche d’énergies de substitution ou en facilitant l’émergence d’une filière industrielle).
Dans 20 ans, les bateaux de pêche fonctionneront sans doute de nouveau avec des énergies renouvelables (solaire, éolien, …). Dans l’immédiat, l’impératif de solidarité oblige l’Etat, les collectivités locales et les organismes consulaires à aider mes pécheurs à s’adapter à la nouvelle donne.
Toute la difficulté (qui est politique) est de réussir à accompagner le changement sans chercher à le cacher artificiellement par des aides publiques.
Autre sujet plus géo politique : jusqu’à quand l’ensemble de l’humanité acceptera-elle qu’une minorité de pays producteurs s’accapare la rente pétrolière ?
A Thierry et TOM
Je ne parle pas de la spéculation. C’est juste. Disons que la "spec" est difficile à appréhender et que contrairement à ce que l’on croit elle peut avoir un effet régulateur. En effet, ceux qui achètent devront vendre ; ceux qui prennent une "position" devront la dénouer.
Concernant la rente pétrolière, je pense que le bas prix du pétrole il n’y a pas si longtemps a freiné la recherche d’énergie de substitution. Finalement, tout le monde en a profité. Aujourd’hui, si le pétrole est un cartel, ce n’est pas un monopole. La rente va disparaitre avec le développement d’autres énergies , c’est à dire avec la concurrence.
Un peu plus de concurrence, mais aussi un peu plus de liberté d’entreprendre, de travailler etc.. sans être trop "plumés" et pourquoi ne pas revoir les marges de certains intermédiaires, et aussi pourquoi pas le niveau des taxes et des charges, tout cela pourrait peut-être réduire quelque peu l’inflation ; il serait souhaitable que nous prenions conscience qu’il y a des phénomènes extérieurs difficilement contrôlables, mais qu’il existe aussi notre propre gouvernance intérieure dont nous sommes entièrement responsables.
A AB GALIANI,
Depuis que le marché a été ouvert à la concurrence en Europe, les prix de l’électricité ont augmenté. A tel point que les tarifs encore réglementés par l’Etat et imposés en France à EDF (ancien monopole) sont inférieurs à ceux du marché européen. Précisons que ces tarifs ne relèvent pas du dumping car EDF réalise de confortables bénéfices. Pour comparer et voir l’évolution des prix vous pouvez consulter le site de Powernext, la bourse européenne de l’électricité qui établit les prix de gros.
Comme quoi la mise en concurrence ne fait pas nécessairement baisser les prix. Un monopole bien piloté dans un secteur particulier, le nucléaire, où les économies d’échelle sont importantes peut se révéler plus efficient qu’une multitude d’entreprises en concurrence opérant sur un marché ouvert.
Les dogmes et les croyances, en économie, comme en toutes sciences, doivent-être mis en doute.
A Julie : Comparons ce qui est comparable … Je parle pour EDF d’électricité nucléaire. Si l’ouverture du marché coincide avec une hausse des prix, c’est parce que les « concurrents » d’EDF produisent de l’électricité « pétrolière ». Or le prix du pétrole a décuplé depuis 10 ans. Ce n’est donc pas la concurrence qui a conduit à la hausse des prix, mais le renchérissement de la denrée première. Il eut été interessant – et forcement cela se produira un jour – de voir EDF en concurrence avec d’autres producteurs nucléaires. C’est d’ailleurs ce qui a provoqué la panique des syndicats d’EDF qui ont compris qu’à terme ils allaient perdre la vache à lait. J’avoue que la notion de « monopole bien piloté » m’interpelle. Pratiquant l’économie depuis 25 ans, je cherche cette espèce rare. En tout cas, je n’y mets pas EDF, ni d’ailleurs la SNCF …
@ AB GALIANI : vos démonstrations sont toujours aussi lumineuses ( rien à voir avec votre amie EDF bien sur ….) et je ne résiste pas à la tentation de vous faire part d’une récente expérience : je crois comme vous aux vertus de la concurrence chaque fois qu’elle est réelle et non biaisée ( j’ai vécu une affaire d’entente entre entrepreneurs dans le cadre d’un marché public ,il y a quelques années certes…) et voulant changer mon Unité Centrale je suis allé dans 3 super marchés différents et théoriquement concurrents : surprise , le prix était strictement le meme concernant le modèle convoité .Manifestement le prix est fixé par le distributeur central et je l’avais déjà remarqué il y a quelque temps à propos d’un réfrigérateur. Ce n’est donc pas la multiplication des points de vente qui fera profiter le consommateur si cette procédure de fixation des prix se généralise pour tous les produits de marque. Vous allez me dire d’aller chez un autre fabricant ? Comment définissez vous cette organisation des marchés ?
A AB GALIANI,
Le marché de l’électricité est ouvert en Europe. Sur ce marché, EDF se trouve confronté aux autres producteurs d’électricité nucléaire dont certains sont privatisés depuis longtemps. Si votre raisonnement était juste, on devrait voir EDF menacé par ses concurrents privatisés et ces derniers prendre des parts de marché dans l’hexagone.
Que constate-t-on ? Le contraire, EDF qui est en passe de racheter le plus gros producteur d’énergie nucléaire privé en Grande Bretagne (British Energy), 8 centrales en exploitation.
toujours bon, comme d’hab!
A Yffic : Bonne observation. Cette forme de marché peut être un oligopole c’est à dire constituée d’un petit nombre d’entreprises, qui n’ont pas forcément interet à se montrer trop agressifs. Ce peut être un cartel, c’est à dire une entente entre entreprises ou producteur (cas du pétrole). Le cas que vous évoquez ressemble à une entente (illicite). Dans tous les cas, l’objet est de réduire la concurrence. C’est ce genre de choses que traque la Direction de la Concurrence
A Julie : Etonnant comme approche … Comment pénétrer un marché ? Soit vous investissez dans des centrales, mais c’est long et cher ; soit vous achetez une entreprise déjà existantes. A cet égard, il est plus facile à EDF d’aller acheter des entreprises anglaises qu’un Anglais débarquer en France, puisqu’il n’y a qu’EDF … EDF possède un solide avantage : de par son monopole, il dispose d’un espace qui sera de toute façon difficile à la concurrence de pénétrer !
A m.a. : Avant que vous me le fassiez remarquer, je le relève ! Un « post » sur 2, c’est moi …
A AB GALIANI,
C’est sans doute une réalité mal connue, l’ouverture du marché de l’électricité signifie que n’importe quel industriel ou distributeur d’électricité en Europe peut acheter son énergie à n’importe quel producteur européen.
Les réseaux (les lignes à haute tension) sont tous interconnectés, en particulier une liaison sous-marine existe entre la France et l’Angleterre.
En conséquence, par exemple si British Energy se trouvait plus efficient qu’EDF, il vendrait son électricité en France et prendrait des parts de marché à EDF.
Or c’est le contraire…
« le cartel du pétrole qui joue avec les robinets » : Evidemment.
Les spéculateurs de tous poils qui organisent la pénurie, pour faire monter les prix, et se faire des c……. en or au passage : C’est une certitude.
500 millions de nouvelles classes moyennes et beaucoup plus ailleurs, qui deviennent de nouveaux consommateurs qui tirent sur des ressources qui ne suivent pas : A n’en pas douter, et c’est aussi là que se pose le problème.
Hulot (celui qui avait tout compris), nous expliquait, en donneur de leçons, il y a quelques temps, que si la terre entière se mettait à consommer comme nous, il faudrait trois planètes.
En fait, soit il n’avait pas compris grand chose, soit il n’avait pas envie de voir le problème sous un angle réel, parce que c’est à l’envers que le problème se pose : Il y a déjà 6,5 milliards d’individus sur terre, c’est à dire déjà 4,5 milliards de trop.
Tout cela était prévisible depuis très longtemps. La démographie est planifiable, le développement des pays prévisibles. Au lieu de nous préparer, de faire des réserves budgétaire, de lancer les recherches afin de mieux utiliser les ressources disponibles et d’en trouver des nouvelles, nous avons préféré consommer à tout va, nous aveugler dans des délires idéologiques et dénier la réalité.
Maintenant que les conséquences tout à fait prévisibles se traduisent notament en terme d’inflation, la population pleure et râle sur son pouvoir d’achat ou s’abondonne au pessimisme apocalyptique.
La Fontaine avait en son temps parfaitement décris ce comportement dans une fable où il était question d’une cigale et d’une fourmi …
@ Julie
L’électricité ne se stockant pas, l’interconnexion des réseaux sert essentiellement à couvrir en temps réel l’offre et la demande d’électricité dont les pics de consommation sont à différentes heures suivant les pays.
Cela optimise le nombre de centrales à construire en mutualisant les moyens au niveau de l’Europe. Le prix moyen où l’éfficience d’EF n’a que peu d’influence dans ce cas.
@ BS,
Effectivement, avant l’ouverture du marché décidée par l’UE, les lignes d’interconnexion servaient essentiellement à mutualiser les moyens de production pour passer les pointes de consommation. Depuis la création d’un marché européen de l’électricité (libre circulation des biens et des services), ces lignes d’interconnexion sont devenues de véritables pépites car elles permettent aussi de vendre l’électricité aux plus offrants par delà les frontières. Les différentiels de prix entre les pays étant importants selon les saisons et les heures de la journée.
En 2007, le solde des échanges d’électricité (exportations – importations) a été positif de 57 tWh (57 Mds kWh) pour la France, le total produit étant de 544 tWh. Soit en gros un chiffre d’affaire à l’export de 2 Mds euros (en estimant le MWh vendu à 35 euros) essentiellement réalisé sans doute par EDF.
J’ai tendance à penser qu’une entreprise qui exporte autant sur un marché concurrentiel et ouvert est nécessairement compétitive.
A Julie : Aujourd’hui, le kwh nucléaire est forcément compétitif en regard du kwh pétrolier. C’est l’avantage concurrentiel fort d’EDF, d’autant que ses charges de retraite – dont le provisionnement aurait été supérieur à ses fonds propres – ont été ont été reprises pour partie par le régime spécial et pour partie par des financements spéciaux grevant les factures. EDF benéficie ainsi du programme nucléaire lancé en France il y a 35 ans. Sa stratégie de croissance externe correspond à la volonté de pénétrer des marchés, d’accroître sa production et d’abaisser ses coûts, ce qui à terme est pour elle une contrainte vitale. C’est bien un effet de la concurrence .
L’inflation est bien là . Nous sommes toujours à la recherche des coupables …. mais que faisons nous pour réduire les causes …. par ex. la marge considérable entre le prix à la production et le prix affiché pour le consommateur (marge des intermédiaires, taxes etc…)
l’échange entre julie et AB galiani, bien que largement hors sujet inflation, est intéressant:
AB galiani ne peut admettre que les monopoles publics ont leurs vertus:
que ce sont largement eux, EDF, SNCF, FranceTelecom,…ont largement contribué aux réussites de notre économie, de notre technologie, que personne aujourd’hui n’est capable d’évaluer les conséquences positives
attribuées à la concurrence "moderne", "indispensable", etc…
@ Julie
Votre argument ne peut se réaliser que si le marché français est ouvert et concurenciel. Ce qui est loin d’être le cas.
A contrario, on peut dire qu’EDF profite de marges confortables en France du fait du manque de concurrence pour attaquer les marchés à l’étranger avec des prix cassés pour le kWh et du cash pour acheter des concurrents.
Le fait que seul la France a mené une politique nucléaire importante masque pas mal de chose. La question est plutôt à qui doit profiter cet avantage: Au salarié d’EDF à travers des prestations sociales très généreuses ou aux citoyens et entreprises français par des tarifs bas en retour des investissements réalisé avec leur impôts.
Il me parait plus équitable que cela soit les français, dans leur ensemble, qui bénéficient du risque qu’ils ont pris en investissant dans le nucléaire plutôt que les seuls salariés d’EDF, au delà des avantages sociaux usuels pratiqués dans les grandes entreprise, dont le seul mérite est de s’être organisé en corporatisme, EDF étant monopolistique et l’arrêt du courant occasionnant une très forte gène.
Depuis 46 et progressivement, les avantages sociaux ont été distribués à ceux dont le pouvoir de nuisance était fort (SNCF, EDF, GDF etc …) et non à ceux dont le travail pénible le méritait.
C’est toujours comme cela que se termine les sociétés où l’Etat sort de son rôle de régulateur et produit par lui même. C’est ce qui à provoqué l’effondrement du bloc commuste en 89.
Nous payons là la défaite de juin 40, l’influence des réseaux communistes de la résistance et le compromis batard, à moitié étatique, qui en est résulté.
Un système, quel qu’il soit, doit avoir de bon "gènes" pour survivre et se développer. Pour continuer en tant que civilisation, nous devons changer nos gènes. Et cela n’est pas simple …
A AB Galiani,
Pour ma part, cela m’interroge de voir aujourd’hui le kWh nucléaire français, qui s’est développé dans un cadre monopolistique hexagonal, très compétitif alors qu’en contrepartie le kWh nucléaire anglais qui a pris naissance dans un contexte d’ouverture à la concurrence ne l’est pas.
A Julie : ou etes vous allée chercher que le kwh anglais était plus cher ; c’est inexact : les frais de personnel d’EDF rapportés à la production vendue sont en France quasiment 2,5 fois supérieur à ceux de sa filiale en Grande Bretagne soumise à la concurrence !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Comme je l’écrivais ce matin, la stratégie d’EDF s’inscrit dans une stratégie de réduction des coûts, à laquelle va contribuer la production anglaise
On pourrait penser que la premiere préoccupation de ceux qui ont un pouvoir de décisions (droite et gauche ) soit l’intérêt commun de tous les français, il semblerait parfois que l’idéologie l’emporte encore.
A AB Galiani,
L’industrie nucléaire n’est pas l’industrie de la chaussure, je veux dire par là que ce n’est pas une industrie de main d’œuvre. Dans une centrale nucléaire, les frais de personnel pèsent à mon avis pour un maximum de 10% du prix de revient total. Ce qui veut dire que si par hypothèse ils étaient de 20% plus cher en France, cela produirait un écart de 2% seulement sur le coût total.
Il est un facteur beaucoup plus déterminant à l’avantage des centrales nucléaires d’EDF, c’est leur disponibilité. Quand une centrale est bien entretenue, que sa maintenance bénéficie de l’expérience acquise par l’entretien d’un grand nombre d’unités de même type, elle peut produire à 80% du temps. Et c’est le cas en France. Je crois avoir lu que les centrales anglaises par contre ont une disponibilité de 60%. Cet écart se traduit par un prix de revient du kWh nucléaire inférieur de 25% en France (1-60/80).
A Julie : Qu’EDF dispose d’un reel savoir faire, c’est incontestable ; qu’elle bénéficie d’un effet de taille, ça l’est tout autant. mais ne sous estimez le coût du personnel, car sans les trés récentes réformes – ouverture à la concurrence – conduisant à revoir les retraites et la gestion du personnel (réduction d’effectif superfétatoire), le coût du kwh explosait ! Sans ces réformes, la dette implicite (la valeur des retraites actualisée) représentait 3 à 4 fois les fonds propres de l’établissement.
le rapport entre les frais de personnel et le chiffre d’affaires n’ont rien à voir avec la bonne gestion, l’efficacaité, la marge…
pour diminuer la part de frais de personnel, il suffit de soustraiter, quitte à payer plus cher…
c’est un ratio qu’aiment les libéraux qui pensent que l’objectif principal d’une société, de la société, est de payer le loins de monde possible, le moins cher possible….
a AB Galiani … non… seulement 13/36 soit un tiers des "posts " sont de vous… votre animation étant très factuelle et objective je la lis avec un réel plaisir…
a Julie …
-je confirme que les exportations de EDF sont massivement subventionnées par les contribuables français ce dont les clients étrangers d’EDF se réjouissent… (paiement des retraites, sous estimation des provisions de démentelement, R&D, retraitement des déchets… etc) les exigences britanniques sur les provisions de démentelement risquent bien de faire "capoter le deal"
-les exportation d’Areva sont aussi subventionnées par les crédits bonifiés pour l’export… sans compter les erreurs d’estimation des devis comme pour l’EPR en Finlande… sans compter les pénalités de retard
-paradoxalement plus nous exportons:-de KWH (EDF) ou-de centrales nucléaires (AREVA) plus le déficit public français se creuse sous le poids des nécessaires subsides étatiques pour amorcer et financer ces "affaires"
@ m.a. : vous me paraissez parfaitement au fait de nos exploits commerciaux étatiques….Moi qui suis plus agé que vous je traduis ces incapacités apparentes par notre culture notamment gaulliste axant la politique industrielle de la France vers l’indépendance de notre pays avant toute autre considération de profit à court terme. Les dépenses du " Concorde " ont eu des retombées positives au développement d’Airbus , par exemple. Pour les plus jeunes je rappelle aussi que le premier satellite de télecommunications franco-allemand " Symphonie " a été mis à poste grace à une fusée américaine mais sous condition de non exploitation à caractère commercial. Ariane a été un bon choix de meme que nos centrales nucléaires par P. MESSMER et pourtant elles n’étaient pas " rentables " à l’époque eu égard aux cours du pétrole…Il y a bien sur d’autres projets industriels qui malheureusement n’ont pas eu le succès attendu : chars Leclerc par exemple . Et puis dans bien des mentalités françaises la recherche du profit est encore un gros mot , chez les marxistes , voire un péché hérité de la religion catho. Les anglo-saxons n’ont pas ces états d’ame….
A Yffic 31 : Rien n’est totalement blanc ni totalement noir. L’interventionnisme étatique est une tradition française. N’oublions pas Colbert ou Napoléon 1er … Le programme électro-nucléaire a été imposé par l’Etat, voire par EDF. Et a permis l’émergence d’un solide savoir faire. Maintenant restons placides : Roger Fauroux, dans « Notre Etat » montre que les pays avec moins d’intervention arrivent aux mêmes performances sur le long terme. Et souvent, ils s’adaptent plus vite !
L’aide financière de l’Etat à EdF pour financer son programme nucléaire est une légende bien entretenue par les libéraux. Admettre qu’un monopole public ait pu être globalement bien géré bouscule sans doute trop leurs croyances.
Mais c’était une autre époque où de grands dirigeants n’avaient pas besoin de stocks options pour bien faire leur travail. Bien sûr tout de même que l’Etat a soutenu politiquement le programme, et c’était indispensable, en garantissant implicitement que des sites seraient mis à disposition, que les lignes à haute tension pourraient traverser nos campagnes et que le niveau des tarifs de vente des kWh permettrait de financer les emprunts
Les anglo-saxons sont bien plus visionnaires ,logiques ,rigoureux et ambitieux que nous.
Nous,nous contentons de constater, de commenter etc… mais malheureusement on oublie souvent d’avancer et lorsque l’on essaie de faire deux pas en avant , bien souvent il faut en faire un en arrière, sinon c’est la révolte … Si nous n’évoluons pas plus rapidement nous risquons d’être contraints à survivre malgré le potentiel immense que nous possédons, quel gâchis.
@ Julie
Je ne sais pas si EDF est bien ou mal géré mais vous n’êtes pas convainquante. Les arguments du type "admettre qu’un monopole public …" ou "j’ai tendance à penser …" sont purement spéculatif et sous entendent en plus que les gens qui ne sont pas d’accord avec vous sont des idiots.
Si vous voulez démontrer qu’EDF est bien géré, ce qui n’est pas en soi un tabou pour la pluspart des intervenant ici, il vous faut quantifier votre propos.
Quand à votre tirade moralisatrice sur les stocks options, je ne vois pas très bien ce que cela vient faire sur un débat sur la rentabilité réelle d’EDF et de son intérêt en tant qu’entité étatique.
Dans l’histoire humaine, la morale suit les contigences et non l’inverse.
Ainsi, pour revenir sur EDF, on peut considérer que l’énergie est un secteur stratégique qui ne doit pas être entièrment livré au marché. Avec l’inconvéneint qu’à chaque fois que l’état produit quelque chose, de manière monopolistique, la tendance naturelle est de céder aux différents corportismes internes et d’oublier la rentabilité et l’éfficacité.
Il est possible qu’EDF échappe un tant soit peu à cette tendance mais il faut le démontrer avec des chiffres !
A BS et Julie : Il me semble nécessaire d’apporter une précision. Le fait d’utiliser la « régulation concurrentielle » ne signifie pas que l’Etat se désengage de tout pour faire une confiance aveugle au marché. L’Etat ne doit pas être un producteur, ce qui répond au principe de « sépartion des pouvoirs » qui fonde la démocratie, mais il est un régulateur important et à ce titre, il se doit d’intervenir, en évitant les immanquables conflits d’interet quand il est juge et partie.
@ AB Galiani.
Bien sur d’accord avec vous, mais vous sautez une étape intellectuelle par rapport au débat.
Un léger bémol : La démocratie n’est pas une vrai raison en soit pour la séparation des pouvoirs. En fait, pour qu’un système puisse déveloper tout son potentiel de compléxité, il doit être fondée sur des principes de base simples et peu nombreux. (D’important travaux scientifiques ont été effectué au MIT entre autre sur ce sujet).
Donc, en séparant les grandes fonctions de chacun, créant des règles de base simple et claires, le système (la société) peut développer un niveau de complexité plus élevé, augmenter sa "densité de temps" et s’adapter plus efficacement jusqu’a dominer son environnement extérieur.
Les "gènes" de base des organisations doivent être revus selon ce principe. C’est le grand changement de paradigme de notre début de siècle, relèguant la dialectique marxisme/liberalisme dans les poubelles de l’histoire.
a julie …
parlons de "bonne gestion"…et de "transparence"
-en ete ou en hiver lorsque la capacité totale de nos centrales nucléaires ne peut faire face a la demande EDF doit importer des KWH au prix "fort" a nos voisins… voila la réalité !
-les informations sur le fonctionnement des centrales EDF sont "distillées" et "filtrées" au compte goutte par la communication officielle EDF… il faut la "pression" d’organisations externes pour connaitre "un brin" de vérité … cela a été flagrant dans le cas de la panne de la centrale de Blaye a l’arrêt pendant plusieurs semaines… quand la coupure de courant se prolongea EDF dut bien reconnaître qu’il y avait un problème grave !
-Tchernobyl EDF a d’abord "désinformé"… a Bruxelles nous étions en état d’alerte alors que ma famille en villégiature alpine en france apprit TROP TARD le grave danger… merci EDF…
A BS : J’avais oublié que vous êtes un spécialiste de la théorie du chaos. Merci de ces précisions
A BS, m.a, AB Galiani,
J’ai voulu réfuter l’idée communément admise qui est que la mise en concurrence génère systématiquement une baisse des prix en m’appuyant sur le cas du marché de l’électricité en France. Il est possible que ce cas soit unique et tienne à la nature même d’un produit particulier non stockable.
Pour autant, je ne crois pas que l’on puisse revenir en arrière, c’est à dire à des monopoles électriques nationaux pour 4 raisons :
1-L’ouverture du marché de l’électricité est un choix européen
2-Ce choix malgré sa grande complexité fonctionne
3-Si en France l’ouverture n’a pas prouvé son efficacité par une baise des prix, elle a été bénéfique à l’entreprise EdF, à l’Etat qui détient 85% des actions d’EdF et aux consommateurs européens pris dans leur ensemble en favorisant les échanges.
4-Le modèle qui a produit les succès d’EdF «ancienne version» reste sociologiquement daté. Est-ce un jugement moral ou un simple constat, j’ai le sentiment qu’aujourd’hui, les grands managers sont en majorité motivés par l’évolution du cours de « leur » action et que l’ère des grands commis de l’Etat d’après guerre, relativement désintéressés sur le plan financier, est révolue.
a julie… il y a concurrence et concurrence…
dans le cas d’ EDF la situation d’ex monopole ABSOLU règlementé constitue un avantage de départ difficilement surmontable … un contre exemple IBM détenait 80% du marché total de l’informatique et IBM a été ramené a moins de 10% aujourd’hui avec l’apparition de vrais concurrents et les prix, a capacité comparable, ont été divisé au moins par cent en trente ans ! Contrairement a IBM … EDF ne met pas sa R&D au profit de méthodes de baisses de coûts car cela réduirait les factures de consommation … les innovations viendront de concurrents non intéressées au CA de EDF qui réduiront drastiquement les besoins en électricité réseau par exemple les immeubles HQE réduisent leur dépendance EDF de plus de 50% et ce n’est qu’un début… les plus avancés sont capables d’avoir un bilan énergétique positif et de pouvoir vendre du courant éléctrique… dans ce cas on a juste besoin d’un réseau et pas de production
a Julie …
les réalités de notre approvisionnement en Uranium selon AFP … les Touaregs sont moins médiatisés que les Tibétains mais leur sort est tout aussi "inhumain"…
AFP – 27.05.08 – Une vingtaine de membres du collectif "Areva ne fera pas la loi au Niger" se sont rassemblés mardi devant le siège du groupe français pour protester contre les conditions d’exploitation de l’uranium nigérien, a constaté l’AFP. Certains manifestants étaient vêtus de combinaisons anti-irradiation, d’autres figuraient des journalistes baillonnés.
Un touareg représentait les populations du nord du Niger, victimes des violences entre l’armée et la rébellion et de l’exploitation minière, selon les manifestants. Le collectif dénonçait notamment la tenue vendredi à Agadez, au nord du Niger, d’une "audience publique" d’Areva sur l’étude d’impact concernant son nouveau projet minier à Imouraren.
Or, suite au déclenchement d’une rébellion armée en 2007, l’état d’exception est décrété sur la région, les ONG sont interdites et la presse muselée, fait valoir le collectif, qui n’a pu accéder ni à la réunion, ni à l’étude d’impact. "Areva profite de cette situation : qui osera dans un tel contexte venir exprimer son désaccord avec le projet du géant nucléaire qui agit en toute impunité avec la bénédiction du pouvoir central nigérien?", relève le communiqué du collectif (Attac, LCR, les Verts, Sortir du nucléaire, etc).
Les associations réclament notamment la dépollution des sites déjà exploités et une expertise indépendante. Le Niger est le troisième producteur mondial d’uranium mais aussi l’un des pays les plus pauvres du monde.