Les chiffres de la dette publique au 31 décembre 2007 sont désormais connus : avec plus de 1200 milliards d’euros, il n’y a pas de quoi pavoiser ! Est ce vraiment une surprise ? Il n’est que de relire mon billet du 30 décembre dans lequel j’expliquais les causes : malthusianisme et corporatisme. A ces maux structurels, s’en ajoute désormais un nouveau : depuis 2004, les finances locales se dégradent et corrélativement l’endettement des Collectivités locales augmente sur un rythme jamais rencontré auparavant. Il reste que l’accroissement de la dette et le déficit sont les facettes d’un même fait : la dépense publique est de moins en moins au service de l’intérêt général, aussi le recours à la dette n’est là que pour en éviter tant bien que mal les conséquences sociales douloureuses. De fait, on relève de plus en plus fortement aujourd’hui que la « mauvaise dépense publique chasse la bonne ». La France, qui a un niveau de prélèvement obligatoire et de dépenses publiques parmi les plus élevés du monde est ainsi incapable de lutter contre la pauvreté.
Le Premier Ministre de l’époque, Monsieur de Villepin, s’en était félicité à la fin de l’année 2006. La croissance de la dette publique semblait endiguée. Hélas ! Il ne s’agissait pas d’un mouvement de fond mais d’un simple habillage : L’Etat avait utilisé d’une part des excédents de trésorerie en fin d’année pour rembourser des emprunts au 31 décembre et d’autre part avait affecté le produit des privatisations au financement des déficits, à l’instar de ces vieilles duchesses qui vendent les bijoux de famille pour garder l’illusion de leur splendeur passée. Soyons francs ! On a quelque peu réitéré ces opérations cache-misère, notamment avec 3 milliards issus de vente de titres EDF. Au final, le déficit public – c’est à dire pêle-mêle Etat, Sécurité Sociale, Collectivités locales – représente 2,7 % du PIB, plutôt dans la moyenne des déficits annuels de ces dernières années (ce qui n’est pas à considérer pour autant comme une bonne nouvelle) et donc, par voie de conséquence, la croissance de la dette a repris en 2007, pour dépasser les 1200 milliards d’euros (1209 exactement), soit 60 milliards de plus en un an, pour atteindre 64 % du PIB.
L’Etat avec 41 milliards de déficit (930 milliards de dette, 1027 en incluant les « organismes divers ») est aussi dans la tendance de ces dernières années. Certes, ce déficit s’est accru en 2007 par rapport à 2006, mais sans rien d’exceptionnel (ce qui n’est pas plus rassurant pour autant). En revanche, la situation des Collectivités locales se dégrade fortement : elles étaient excédentaires jusqu’en 2003. A compter de 2004, elles deviennent déficitaires et ce, de plus en plus : -0,1 % du PIB en 2004 ; – 0,2 % en 2006 ; – 0,4 % en 2007 … Sans encore atteindre des niveaux alarmants en part de PIB (7,2 % ; on a connu davantage), la dette locale croit de 7 à 8 milliards chaque année. Du jamais vu, qui pourrait annoncer des lendemains qui vont déchanter, d’autant qu’en l’absence de réforme de fonds, les finances locales vont dans les 7 ans qui viennent prendre de plein fouet le financement des retraites des fonctionnaires territoriaux embauchés ces dernières décennies. Bref, comme l’habitude en est prise, ce sont les contribuables – ou la dette, mais pour combien de temps – qui vont régler le déficit des retraites publiques locales caractérisées par de faibles cotisations et de fortes prestations. Par ailleurs, la fonction publique territoriale est aujourd’hui le principal moteur de la croissance du nombre de fonctionnaires en France. Les transferts de compétences n’expliquent pas tout, d’autant qu’on ne retrouve pas du coté de l’Etat la diminution d’emplois publics a due concurrence. Au final, le nombre total de fonctionnaires s’accroît globalement de 1,4 % par an, celui des fonctionnaires territoriaux de 2,5 %.
Les raisons structurelles de la dette et du déficit sont toujours les mêmes. Elles s’appellent « corporatisme » et son corollaire le « malthusianisme » : monopoles publics, restrictions de toute nature à la concurrence, systèmes de retraites totalement déphasés avec les réalités démographiques et profondément inégalitaires, manque de flexibilité interne dans le secteur public qui conduit à pérenniser des structures inefficaces ou devenues inutiles, voire périmètre public défini en fonction de critères idéologiques, non en fonction de l’efficacité et de l’intérêt général … La dette est le moyen de différer le recours à une fiscalité, qui ne pourra être que généralisée, destructrice d’emplois et de niveau de vie, quand par ailleurs dans le même temps existent des contraintes fortes sur le temps de travail. Etrange paradoxe d’un pays où les dépenses publiques s’accroissent et où le temps de travail qui devrait contribuer à les financer se réduit. Au final, réduire le déficit, c’est s’attaquer à la dépense inefficace !
Car on voit de plus en plus la dépense publique perdre en efficacité : la France préfère payer des retraites ou maintenir des structures publiques archaïques plutôt que d’investir dans ses universités ou dans ses entreprises – malheureusement à la profitabilité trop faible – ou encore dans sa protection sociale. Y-a-t-il pourtant photo entre les systèmes de retraite de la SNCF ou d’EDF et le Revenu de Solidarité Active de Martin Hirsch ?
A.B. Galiani.
belle note merci
La dette publique est au delà de 1230 milliards, ajoutez les dettes des organismes d’HLM et SEM envers la CDC (dont l’Etat est garant à travers son établissement public CGLLS) les dettes et garanties données par le 1%, les dettes, les engagements des agences, les engagements pris sur divers régimes de retraite, etc. il serait plus juste de dire 1350 à 1400 milliards
Les taux ont monté d’1.5 point en deux ans : 20 milliards en années moyenne de cout supplémentaire, 10 cette année.
Est-ce le corporatisme, ou l’irresponsabilité ou le manque de courage ?
Vous souvenez vous comme les gens avaient honte d’être français en 1954 ?
L’AMF a déclaré que ce n’était pas vrai !
Certains économistes disent que ce n’est pas un problème.
D’autres parlent de gestion comptable = vivent les déficits
La gauche parle de casse du service public, de désengagement de l’Etat, de soutien aux plus riches, de rigueur pour les pauvres.
En attendant le Président a commencé à reculer devant les réformes et les objectifs de 2012 ne seront pas atteints .
la révolution française a laïcisé le religieux ce qui a permis aux gens du verbe d’avoir accés au pouvoir et cela durablement ou répétitivement. Or il y aussi un principe de Peter pour les gens du verbe quand ils deviennent par la politique gens d’action et c’est toujours catastrophique. La gauche française est une gauche ecclésiale, donc verbeuse et toujours prête à théoriser.
Le drame est que comme l’Eglise jadis, la gauche a pris le contrôle de l’Education…devenue une vaste logorrhée. Il suffit de voir ce qui se passe actuellement avec les lycéens et les syndicats.
La France est bien de ce point de vue là la Fille Aînée de l’Eglise et partant elle suit le sort de la matrice!
Je rappelle que dans un manifeste publié en Janvier 2000 j’en avais appelé à des "Etats Généraux des Citoyens…".. On ne peut plus rapiècer. Il faut se remettre à l’endroit et aller de l’avant. Des états Généraux auraient pu être le lieu d’une catharsis indispensable pour se purger d’un passé qui nous plombe. Une sorte de thérapie collective!
Evidemment cet article est excemllent mais insuffisant à mon avis et d eloin.
la révolution française a laïcisé le religieux ce qui a permis aux gens du verbe d’avoir accés au pouvoir et cela durablement ou répétitivement. Or il y aussi un principe de Peter pour les gens du verbe quand ils deviennent par la politique gens d’action et c’est toujours catastrophique. La gauche française est une gauche ecclésiale, donc verbeuse et toujours prête à théoriser.
Le drame est que comme l’Eglise jadis, la gauche a pris le contrôle de l’Education…devenue une vaste logorrhée. Il suffit de voir ce qui se passe actuellement avec les lycéens et les syndicats.
La France est bien de ce point de vue là la Fille Aînée de l’Eglise et partant elle suit le sort de la matrice!
Je rappelle que dans un manifeste publié en Janvier 2000 j’en avais appelé à des "Etats Généraux des Citoyens…".. On ne peut plus rapiècer. Il faut se remettre à l’endroit et aller de l’avant. Des états Généraux auraient pu être le lieu d’une catharsis indispensable pour se purger d’un passé qui nous plombe. Une sorte de thérapie collective!
Evidemment cet article est excemllent mais insuffisant à mon avis et d eloin.
Pour mémoire, le déficit des collectivités locales atteignait 6.7 milliards d’euro en 91 et 6.3 milliards en 92 (chiffres disponibles sur le site de l’INSEE).
Pour comparer avec la situation actuelle, il faut au minimum convertir en euro courant, ce qui donne respectivement 8.7 et 8 milliard. Il est donc un peu rapide de dire que le déficit actuel est du jamais vu.
Il serait probablement plus juste de comparer les déficits en part de PIB. A ce moment, le déficit de 91 dépasse de 50% le déficit actuel.
Par ailleurs, il ne faut pas non plus oublier que le périmètre des collectivités locales à changé : d’importants transferts de compétences entre l’Etat et les collectivités locales ont eu lieu depuis. Il serait donc peut-être opportun de comparer les déficits aux dépenses afin de tenir compte de cela. En 1991, le déficit représentait 6,7% des dépenses (100,7 milliards). Il représente moins de 4% en 2007 (les dépenses 2006 sont de 199,3 milliards).
Pour comparaison, 12% des dépenses de l’État ont étées financées par le déficit en 2006…
Certains économistes disent que la dette n’est pas un problème. Il est vrai que tant que l’Etat trouve des préteurs, le financement est assuré. Que cela génère des interets ne fait qu’un peu plus de déficit et donc dun peu plus de dettes . Mais si une telle situation était pérenne, on pourrait supprimer les impôts, cela ferait du pouvoir d’achat … Le "hic", c’est quand les préteurs commencent à avoir des doutes sur la capacité de remboursement. Et là, ça fait mal : ils exigent une "prime de risque" qui accroît le déficit donc le doute et au final, l’Etat ne trouve plus de préteurs …
Un déficit n’est pas forcément une mauvaise chose. Cela relance une machine qui s’essouffle. 35 ans de déficits permanents et généralisés cela devient grave cependant. De plus, pour qu’une relance fonctionne, il faut des capacités de production inemployées. Or ces capacités de production n’existent pas : la France préfère payer des retraites plutôt que des investissements. Et l’observation montre qu’en matière de court termisme, la gauche française n’est pas la dernière …
A Jerome,
Votre remarque est exacte. Il faudrait dans mon exposé préciser que les déficits, en part de PIB, sont les plus importants depuis 13 ans.
Ce que je relève, c’est la dégradation continue et amplifiée pour la 4eme année consécutive. C’est vrai aussi qu’il a eu des transferts, mais ceux ci n’expliquent pas tout, car ils ne remontent pas à 2004.
Le rythme des embauches de fonctionnaires territoriaux reste fort, de plus la fiscalité locale risque d’exploser sous le poids des retraites. En effet, les charges "employeurs" pour les retraites sont de 10 points supérieures aux charges "employeurs" du privé, alors que la population des fonctionnaires territoriaux est encore jeune. La hausse des départs dans les années à venir va peser fortement.
Depuis 30 ans, l’Etat dépense plus que ce qu’il reçoit : né à partir de 1980, nous n’avons jamais connu un budget en équilibre.
Chaque année, le déficit budgétaire alourdit la dette publique :
Aujourd’hui l’Etat compte plus de 1 200 milliards d’euros de dette !
Et ce n’est pas fini! Le poids de cette dette va très vite devenir insurmontable. Le montant de notre déficit budgétaire d’ores et déjà est égal au montant des intérêts de la dette.
Nous empruntons pour payer les intérêts de la dette, et la dette augmente : c’est un effet "boule de neige" !
Nous sommes la génération déficits, celle qui n’a jamais connu un budget de l’Etat en équilibre, et sur les épaules de qui repose le remboursement de ces emprunts.
L’augmentation permanente de notre dette publique compromet chaque jour un peu plus notre avenir, en sacrifiant les investissements dans la recherche, l’éducation et la modernisation de notre pays.
Arrêtons de creuser aveuglément le déficit !
Rejoignez notre collectif « Par-dessus la dette » !
http://www.CommeDesTaupes.com
A AB Galiani,
Quelle honte pour un père dispendieux et imprévoyant de léguer des dettes à ses enfants ! Je partage votre inquiétude quant l’incapacité durable de l’Etat à tout simplement équilibrer ses dépenses par des recettes.
Par contre, votre dernier paragraphe me laisse perplexe. Vous laissez entendre que l’entreprise EDF constitue à cause de son système de retraites une charge pour l’Etat, vous êtes mal informé.
Voici un extrait du rapport financier de cette société (document accessible à tous publics) :
Impôts et taxes : 3,2 Mds (principalement de la taxe professionnelle au profit des communes)
Impôt sur les sociétés : 1,1 Mds
Dividendes versés par EDF à l’Etat (actionnaire à 85%) : environ 1,7 Mds
Soit un total de 6 Mds d’euros apportés par EDF à l’Etat et aux collectivités publiques en 2006, alors que sur la même période l’Etat n’a en rien contribué à son financement (caisse de retraites ou autre poste de dépenses).
Un peu triste et irresponsable cette situation ; mais malgré tout ce sont encore parfois les mêmes "élites" qui continuent à donner des conseils et peut-être même à être entendus!….. et pourtant combien de sages savent mettre en avant les dysfonctionnements, car comme le souligne A.B. Galiani , nous sommes le pays qui a pratiquement le plus fort taux de prélèvements obligatoires du Monde et malgré cela la pauvreté s’installe de plus en plus ….. à qui la faute ?
De plus, un pays qui "chasse" et se prive de ses riches et ses richesses ne peut pas prétendre vouloir réellement se remettre debout. Jusqu’où irons-nous dans notre endettement, qu’allons-nous laisser en héritage ? il serait temps de réfléchir sérieusement et ne plus se laisser entrainer dans des idéologies dépassées.
Chère Julie,
Bien vue, votre remarque.
Mais croyez bien que la contribution de la collectivité sait être subtile et quasi-invisible dans les chiffres. Je vous invite à lire le billet que je rédigeais sur ce sujet le 5 juin dernier.
Par ailleurs, notez bien que plus la charge de retraite s’accroît, plus il faut prendre à ceux qui produisent les richesses et donc cela se fait au détriment du pouvoir d’achat
A AB Galiani,
J’ai lu avec votre article du 5/06/07 mais reste sceptique quant à ces assertions. En effet, le marché de l’électricité est désormais ouvert et donc, si un Etat subventionnait d’une manière ou d’une autre un de ses producteurs nationaux, les concurrents ne manqueraient pas de porter l’affaire auprès des autorités européennes chargées de faire respecter les règles de concurrence.
Par ailleurs, compte tenu de son endettement, j’imagine mal l’Etat français subventionnant une entreprise largement bénéficiaire. Il a assez à faire avec les autres.
Pour moi les faits sont plus simples, les cotisations de retraites des salariés d’EDF sont financées in fine par ses clients comme dans toute entreprise. Et comme vous l’expliquez, EDF profite pour l’instant du pari nucléaire engagé fin 70 qui lui offre des coûts de production très favorables.
A Julie,
Ah bon ? le marché de l’électricité est ouvert ? Théoriquement, oui ! Dans la réalité, EDF conserve le monopole de fait de l’électricité nucléaire. Fait elle des bénéfices ? C’est qu’il y a une astuce ! Les règles comptables obligent une entreprise à constituer une réserve (ce qu’on appelle une "provision") pour les engagements pris même si le paiement est à venir : 80 milliards à provisionner , bien supérieursaux fonds propres de l’entreprise… Le concept peut être abscons. Cela signifie que pour honorer ses charges de retraite, EDF allait devoir augmenter massivement ses prix dans les années à venir. Et c’est fort finement qu’on les a transférées sur le consommateur, sur le contribuable et sur le secteur privé. EDF peut afficher des résultats bénéficiaires … en faisant payer les autres !
Quand vous dites que ce sont les clients qui paient les charges, ce n’est pas tout à fait exact : c’est la productivité du salarié. Ainsi, dans une économie concurrentielle, une hausse des charges se traduit par une diminution du salaire versé au salarié, de sorte que le coût total du travail (incluant les charges dites "patronales") reflète la productivité du travail. Seul exception : le secteur public, dont le mode de financement – monopole ou impôt – permet de s’affranchir de la contrainte de la productivité.
pour AB GALIANI
les gouvernements passent la dette progresse et la France va perdre rapidement son AAA.
voila vite dit le résumé de la France
on donne 10 millards pour les "riches" (la gauche les 35 H), la TEPA en contre partie on baisse la garde sur le Défense
dégoûté….
La crise actuelle a finallement du bon. Elle fait imploser le modèle actuelle de de financement des dépenses courantes (principalement les salaires des fonctionnaires recruté en masse par clientélisme) par l’emprunt.
Cette fois, les profs auront bon manipuler les lycéens pour défendre leurs intérêts corportistes, rien n’y fera. Il n’y a plus de marge de manoeuvre.
Et il faudra bien aussi rogner sur la dépense sociale qui finance plus les fonctionnaires chargés de gérer la redistribution vers les plus démunis que ceux-ci.
Devant ces réalités, certes peu agréables, espéront que les français sortiront de leur illusion de société de loisir assistée.
AB GALIANI,
Je crois que vous avez été désinformé l’an dernier quand il a été décidé d’aligner les régimes spéciaux sur celui des fonctionnaires. Pour que l’opinion publique appuie cette réforme et éviter les troubles de 1995 (chute du gouvernement Juppé), certains on fait courir le bruit que ces régimes étaient financés par la collectivité. C’était vrai en partie pour la SNCF mais faux pour celui d’EDF.
Si vous consultez les comptes d’EDF 2006, vous verrez qu’il y bien des provisions « non courantes » pour 43 Mds (28 pour le nucléaire et 12 pour le personnel). Le rapport des CAC en explique les modes de calcul. Vous verrez aussi que les frais de personnel (salaires et cotisations) ne pèsent que pour 16% du chiffre d’affaires et que donc le poste « cotisations de retraites » n’est pas déterminant.
Par ailleurs, je partage votre raisonnement « en général » : un monopole public, lorsqu’il se trouve brutalement confronté à la concurrence connaît des difficultés, ses charges étant plus élevées que celles de ses concurrents. Grâce à ses 50 centrales nucléaires «standardisées», à l’ouverture à l’échelle européenne du marché de l’électricité et à l’envolée récente du prix des combustibles fossiles, EDF fait exception et dégage des bénéfices. Sans qu’il ne soit besoin de chercher des astuces comptables. L’évolution du cours de son action en témoigne.
A Julie,
Dans mon billet du 5 juin dernier, je montre que les couts de gestion d’EDF sont beaucoup plus élevés que la filiale anglaise d’EDF. Simplement, parce qu’EDF en situation de monopole a facturé l’électricité nucléaire beaucoup plus chère que s’il avait eu des concurrents ayant eu la possibilité de disposer du même mode de production. Ce monopole a permis à EDF de faire payer la collectivité. Le transfert des charges vers la collectivité lui a permis de n’avoir plus à provisionner puisque ce n’est plus EDF qui va payer, ce qu’à terme il n’aurait pas pu faire …
a julie et ab galiani je ne pense pas que les couts de demantelement des centrales nucleaires de EDF soient correctement provisionnes dans les comptes de EDF… ces couts seront gigantesque si ces demantelement sont fait dans le respect de l’environnement…
il ne semble pas non plus que les couts de retraitement des combustibles a la Hague soient integralement supportes par EDF mais largement subventionnes par nos impots
pour ces raisons le cout REEL du KWH nucleaire produit par EDF est indirectement subventionne par le contribuable francais qui paye pour la Hague et paiera pour financer le demantelement des centrales nucleaires "standard"
A M.A. et AB Galiani,
Vous posez en fait 2 questions : les provisions constituées sont-elles suffisantes, et qui va payer si elles ne le sont pas : les clients d’EDF ou le contribuable ?
Les provisions pour démantèlement sont calculées sur la base de 15% du prix de construction des centrales selon l’expérience acquise en la matière. Mais comme vous, je crains que ce ne soit pas suffisant.
Par contre, ces démantèlements seront très longs, le programme de construction s’étant déroulé sur 25 ans, le démantèlement prendra au moins 30 ans. Et pendant ces 30 ans, EDF pourra ajuster ses provisions sur la base du coût réel sans mettre en péril sa santé financière. Si bien qu’au bout du compte, c’est bien le client qui aura payé le démantèlement.
La dette ! Voilà un sujet qui ne risque pas de s’épuiser.
C’est bien d’entretenir la flamme pour que ça ne tombe pas dans l’oubli cher A.B. Galiani, même si pour certains ça peut relever de la méthode Coué, mais dans dix ans et plus on en parlera encore dans les mêmes termes.
Comme la principale raison de la constitution de la dette ne risque pas de s’éteindre, celle-ci ne risque pas de disparaître.
Ceux qui disposent des manettes pour endiguer le fléau, sont aussi ceux qui vivent dessus et souvent très bien. Je présume qu’ils n’ont pas envie de se tirer une balle dans le pied en se levant chaque matin.
Dans cet esprit on peut toujours proposer à Bercy un simple deal, soit de réduire les effectifs par deux, soit de réduire les salaires par deux, pour démarrer le processus de réduction de la dette. Je serais curieux de connaître leur position.
Chacun défend la petite citadelle, qu’il a conquis au détriment des autres, et s’y accroche contre vents et marées.
A titre d’exemple, on a, paraît-il, le meilleur système de santé au monde ! Enfin, surtout de l’avis de ceux qui vivent dessus et ils sont nombreux.
En réalité, on a surtout le plus coûteux. Il serait peut-être un des meilleurs s’il coûtait la moitie de son coût actuel, mais compte tenu de ce coût, on doit avoir un des plus mauvais.
Le fait que nos voisins avec un coût moindre, aient cinq fois plus d’IRM que nous, devrait nous amener à revoir nos certitudes.
Que les collectivités locales, copient et dépassent le maître qu’est l’état, dans la gabegie des dépense de personnel, avec l’autonomie de décision que procure la décentralisation n’est pas très étonnant.
Avec la dette, pour ne pas donner l’impression que les taux des prélèvements publics augmentent, alors qu’ils sont déjà à un niveau inacceptable, on a inventé le prélèvement différé.
La dette n’est qu’un prélèvement différé qui a l’immense avantage de ne pas plomber les taux actuels, puisqu’ils seront payés plus tard.
Pour faire un parallèle avec la médecine, les prélèvements publics sont à la société ce que la gangrène est au corps humain. En médecine il faut couper le membre attaqué pour sauver le reste.
Pour la société, il faudrait que le système s’effondre pour qu’il puisse espérer redémarrer.
Pour ce faire la solution viendra peut-être de la mondialisation comme régulateur.
Un des mérites indirects de la mondialisation (certains diront un effet pervers), c’est de mettre les états en concurrence, dans leur niveau de consommation de la richesse produite.
Le résultat de cette mise en concurrence, est que les pays qui se sont dotés d’état incapable d’être efficace au plan économique, n’ont pas d’avenir.
La libre circulation des biens et des personnes comme mode de régulation des états ?
A Gerfo : Il est vrai que ce qu’on appelle la « concurrence fiscale » peut n’être rien d’autre que la mesure et la conséquence de l’efficience de choix publics. Ainsi, un pays qui choisit de financer des retraites à hauteur de 30 ou 40 ou 50 % du revenu disponible – forcément au détriment d’autre chose – sera au bout de quelques années moins attractifs en termes de pouvoir d’achat et d’investissements y compris publics qu’un autre qui aura choisi d’adapter son système de retraite aux réalités démographiques du XXIeme siècle.
@ Gerfo,
C’est par la pédagogie que l’on arrivera à faire prendre conscience à nos concitoyens du poids de la dette et de la nécessité d’accepter les contraintes qu’imposent cette réduction.
Et si, par exemple, le fisc précisait sur tous les avis d’imposition, la part de l’impôt qui est consacrée au paiement des intérêts de la dette? Je sais, c’est dérisoire, mais pourquoi ne pourrions-nous pas y arriver quand tant d’autres pays y sont parvenus ?
La dette publique est un véritable cancer ; il est évident que nous n’en sommes qu’au stade des colmatages ; méfions-nous peut-être de nous faire un peu trop distancer et évitons de faire des "cocoricos" en disant que nous faisons tout mieux que les autres sans en donner le coût ; gardons les pieds sur terre et essayons d’avoir une vision un peu plus cohérente.
Il est également certain que nous essayons de tout résoudre par l’imposition (directe et indirecte), n’est-ce pas un jeu dangeureux qui risque à terme de fragiliser et d’affaiblir encore davantage notre économie (pouvoir d’achat ….) ce qui aura pour conséquence l’inverse de ce que nous recherchons et ne facilitera en aucun cas la réduction de cette fameuse dette.
Hervé, bien sûr c’est par la pédagogie que nous arrivons à faire prendre conscience, mais seulement à conditions que les explications soient claires, réelles, sans "arrangements" ni complaisance ; combien de statistiques ne correspondent pas à la réalité par ex.?
Il est impératif de réduire cette dette faramineuse , il y a des recettes qui fonctionnent chez nos voisins ! pourquoi ne pas s’en inspirer véritablement en mettant notre orgueil de donneurs de leçons un peu de côté , ou alors que l’on nous explique clairement que nous avons encore et toujours les pieds et mains liés par je ne sais quels tabous du passé qui continuent à prévaloir sur le bon sens et la logique .
Même s’il n’existe pas de remède miracle, il est incontestable que nous n’avons pas été suffisamment visionnaires et qu’il est maintenant un peu tard pour essayer de démarrer surtout sans véritablement passer à la vitesse supérieure.
Ouvrez les yeux : Il n’y a aucune chance que la France ait le courage de supprimer sa dette publique à horizon de nos vies, le temps que cela prend pour les économies ascendantes (Canada, Nouvelle Zélande, Espagne, Suisse etc.) est énorme.
Et eux ils le veulent.
La France en est toujours à creuser sa tombe et non à la combler.
Ceci va encore s’accélérer : le patrimoine public vendable est largement écorné, il ne reste que le fond de réserve des retraites, la CDC et ses filiales, vendre ses HLM etc. peu de chose, même pas une année de déficit d’Etat.
Il n’y a que très peu d’exemples historiques d’hommes politiques courageux (Louis IX, Thiers, Pointcaré, De Gaulle avec Pinay et Rueff) et aucun n’a tenu la distance pour annuler totalement la dette.
Il n’y en a aucun aujourd’hui.
"Un pays qui a choisi de vivre en permanence à crédit est un pays fragile. Le rétablissement des finances publiques n’est pas une variable d’ajustement de la politique économique, mais la clé de la rupture économique. La réduction de notre déficit est donc l’une de nos priorités." dit Fillon
Il ne conclu pas "le remboursement de notre dette est ma priorité" pas du tout.
La seule solution est donc de quitter le pays sans tarder car la dette persistante signifie l’accroissement sans fin des prélèvements obligatoires qui sont déjà devenus confiscatoires.
C’est ce que font les gens partout, les anglais qui ne peuvent plus espérer se loger chez eux dans un avenir prévisible, les allemands qui ne veulent pas payer la surficalité due à l’est, les retraités français qui s’installent en masse au Maroc.
Tout ces gens qui partent c’est leur pays qui perd son savoir, son être et ses financeurs sous forme de contribuables et de prêteurs.
Il faut vraiment être aveugle pour ne pas tout faire pour que la sphère publique n’ai jamais un centime de dette en temps de paix.
L’ambiance va continuer à se dégrader à mesure que la pression des autres pays qui avec qui nous partageons l’euro mettrons la pression. On sucrera, l’armée, les équipements, la recherche, la santé etc.
Il vaut mieux ne pas être là pour voir ça.
La pédagogie a malheureusement ses limites. Cela fait 30 ans que l’on en fait et la majorité des françiais n’ont toujours pas compris (et ne veulent pas comprendre) dans quel monde nous étions.
Le l’idéologie jacobino-marxisante latente, implanté très tôt par un système éducatif totalement politisé et corporatif, a durablement altéré nos capacités de jugement. Devant les faits cruels, la réaction est soit le dénis, sois le replis sur soi.
L’opposition, sciant la branche sur laquelle elle est assise, préfère critiquer tout azimut le moindre couac afin de capitaliser les mécontentements et de s’accaparer ainsi les postes électifs locaux. Aux moins, ils sont à l’abris du besoin pour eux même,
NS, devant tant de résistance aux changements par des corporations dont l’égoisme tend au suicide collectif, n’arrive pas à garder sa cohérence. Les français, "shooté" au parternalisme, s’imaginait un "De Gaule" rétablissant la situation en quelque mois comme en 58.
De Gaule avait résolu une crise politique, ce qui est relativement simple. La France doit affronter une crise bien plus profondre de son système de pensée, de son identité, totalement inadapté au contrainte du monde moderne. Pour résoudre ce dilemme, les hommes politiques ne sont que de peu d’utilité. C’est au français de changer, profondément et vite. Pus on attend, plus la situation se détériore, plus les conditions économiques d’accompagnement des réformes seront dificile voire nulle.
Nous n’échaperont plus maintenant à tailler dans le vif, des avantages sociaux (payé à crédit) au re-dimensionnent drastique de la fonction publique à un niveau beaucoup plus raisonnable.
Nous avons trop attendu pour que cela se fasse en douceur, contrairement à ce que pensait NS, qui a d’ailleurs sous estimé nos difficultés, comme tous les hommes politiques d’ailleurs. La crise économique mondiale n’est qu’un révélateu sur ce plan.
Et pour cela, nous ne pouvons que nous blâmer nous même, pour notre aveuglement et notre stupidité collective.
Comment imaginer que nous pouvions continuer éternellement à nous payer des avanages sociaux avec un état qui emprunte 50 milliard d’€ par an, 20% de son budget.
Et pendant le même temps, les français son champion du monde des vacances !
Nous vivons probablement une des pires crises de notre histoire.
Combien de fois entendons-nous, si j’étais plus jeune je quitterais la France…. et aussi , dès la fin de mes études , je quitte la France et cela est encore plus grave …. et aussi ceux qui l’ont déjà quittée .
Qu’attendons-nous pour réagir et surtout pour redonner l’envie de continuer à se battre pour une réelle reprise en mains de notre beau pays et non pas l’impression de se battre contre des moulins à vent. Il est facile de dire que nous sommes une terre d’accueil …. ; mais plus difficile à comprendre lorsque l’on fait fuire ses financeurs en les incitant à partir, c’est une réalité désespérante et bien sombre. A qui profite réellement cet entêtement à ne pas vouloir voir la réalité en face ?
La France serait-elle devenue ingérable économiquement ?
Tous ces commentaires font apparaitre un mal-être ; la France est-elle en sommeil ou en dépression ? ce qui est certain c’est que la plupart ne reconnaissent plus leur France.
Même s’il est inconstestable que le monde est en mouvement il est difficile d’accepter notre manque "d’agressivité" et de continuer à être dans les derniers du peloton de l’Europe en mouvement ; la constitution de l’Europe était indispensable, mais par contre il est normal de se demander pourquoi il existe autant de différences économiques et fiscales; et dans ce petit jeu, la France n’apparait pas souvent en position de leader , la pression étant ce qu’elle est, il parait évident que ce n’est probablement pas demain que nous verrons la fin du tunnel.
Ce n’est pas en continuant à appauvrir la France qu’elle pourra se relever, donc parler de réduire la dette semble un peu utopique.
Il parait indispensable de réagir rapidement, efficacement et courageusement avec une réelle volonté de remettre les pendules à l’heure afin de parvenir à nous repositionner honorablement dans le contexte actuel européen et mondial .
A A.B. Galiani,
Il y a quelques temps, Chirac avait trouvé un très bon slogan pour l’un de ses discours : « La maison brûle, et on regarde ailleurs ».
En fait, il s’était trompé de fiche en préparant son discours. Il l’avait placé en parlant d’environnement, alors que la formule aurait dû être destinée à un discours sur nos finances.
Cinq millions de fonctionnaires, donc autant de retraités, puisqu’il y a encore peu, leur passage en retraite durait autant que leur activité.
Si l’on en ajoute autant sinon plus qui ne sont pas fonctionnaires, mais qui sont payés par les contribuables ou les assurés sociaux, on a correctement posé le problème.
Et dans le même temps, la population de ceux qui sont censés produire les richesses pour faire vivre tout ça diminue.
A la mise en place des 35h, les socialos expliquaient que c’était justifié par l’augmentation de la productivité des entreprises (à condition de trouver des entreprises qui veuillent bien être vampirisées pour alimenter tout ça, mais il semble que ce soit de moins en moins le cas).
@ Hervé,
La pédagogie c’est très bien quand il s’agit d’expliquer et faire adhérer à des concepts nouveaux.
Dans le cas présent, ça ne sert à rien.
Ca équivaut à prêcher dans le désert : il n’y personne pour écouter.
Vous l’avez très bien dit vous-même : le fait de dire quelle part de l’impôt est consacrée au paiement des intérêts de la dette sur la feuille d’impôt est dérisoire, et pour une raison très simple.
Je vrais employer un langage un peu vert, mais qui correspond à la réalité.
En fait, ceux qui sont payés avec l’argent des contribuables, ils n’en ont rien à foutre que ce soit avec la dette qu’ils soient payés, ce qui leur importe, c’est de toucher leur salaire, point.
Toute autre considération, n’est que de la littérature.
Un obstacle majeur est la Gauche. il n’est que d’écouter les très réacs discours de François Hollande, qui entre les interets à court terme de sa clientèle fonctionnaire et la lutte contre la pauvreté, a tranché : touche pas à mes privilèges. Et les Français n’ont qu’à se ruiner pour les payer
@ Gerfo,
Je pense aux jeunes qui manifestent pour avoir plus de profs. Je crois qu’ils sont sincères. Par contre on ne leur explique pas assez clairement qu’encore plus de profs, c’est plus d’emprunts qu’ils auront à financer très longtemps.
J’ai écouté un débat (la 5 dimanche soir) sur l’école et ce n’est que dans les dernières secondes que le ministre a lancé trop faiblement cet argument qui me semble pourtant essentiel.
Certains discours de la gauche rétrograde (française) car elle fait un peu exception dans le paysage européen , ne sont pas très responsables et surtout destinés à une clientèle "privilégiée"
ou "assistée", mais le retour du bâton risque d’être brutal, car lorsque l’on aura bien présuré et découragé les autres et ils sont nombreux, que restera t’il ? on ne plume pas un oiseau sans plumes !
Ne pas avoir le courage de reconnaitre qu’une certaine partie de français ne vit essentiellement que grâce à la participation de l’autre partie( malmenée) ne pourra pas durer éternellement.
C’est pas la peine de mettre le manque de courage sur la gauche,
l’endettement de la France a commencé à se creuser sous Giscard, Mitterand a rapidement fait marche arrière quand une mission de l’OCDE est venue lui expliquer qu’il fallait tailler dans le budget de la défense
mais le grand plongeon c’est Chirac.
Et Sarkozy s’en fout complètement (d’ailleurs il le dit, il veut tenir les engagements européens, c’est tout, il ne veut pas désendetter la pays) , il a été un ministre des finances sans intérêt pour la gestion des comptes publics, et il a clairement montré qu’il n’a rien à faire d’une bonne gestion en mettant à Bercy Lagarde, qui pour le coup est simplement incompétente
a JP : La politique de François Mitterand de 81 à 83, très inspirée par les recettes utilisées au cours du demi-siècle précédent, avec une pointe de malthusianisme, a conduit à l’accélération du chomage pour aboutir à une situation de cessation de paiement en 83. Chirac a largement fait les frais de la politique Jospin (35 heures, embauches fortes dans le secteur publique, absence de réforme du système de retraite).
à AB Galiani: il n’y eu aucune cessation de paiement en 83, une pause dans les réformes de la gauche seulement…
quant aux années jospin elles ont permis de diminuer l’endettement, en suppriment des impôts (la vignette!) et en créant du progrés social (35h, CMU, etc…)
comme à chaque fois, merci la gauche!
Il est incontestable que nos finances se sont effondrées à cause de la politique de la Gauche (Mitterand, Jospin, Aubry et Cie) mais il ne faut pas oublier que M. Chirac n’a rien fait pour rectifier les erreurs , il s’est tout simplement contenter de continuer …. au lieu de redresser.
Ne pas s’étonner qu’aujourd’hui l’addition est salée et qu’une certaine incompréhension s’est installée de part et d’autre et on peut même parfois se demander si nous pourrons réellement parvenir à redresser la barre , lorsque qu’un bateau coule il est bien difficile de le faire remonter en surface sans des moyens importants appropriés ; ce qui semble être un peu le cas aujourd’hui et ce toujours à cause d’une certaine pression de ceux qui ont contribué à cette situation.
Et on oublie un peu rapidement que la dissolution de 97 a été faites pour trouver une légitimité populaire aux réformes. On a commodement rangé cela dans la mémoire collective dans la rubrique échec personnel de Chirac. En fait, il s’agit bien plus d’un dénis de réalité de la part de la majorité des français. Tirant les leçons, et après 5 ans de cohabitation, Chirac a rennoncé à toute idée de réformes lourdes (et encore, les français ont trouvé le moyen d’en rajouter un couche avec le référendum sur l’Europe).
On voit maintenant ce qu’il advient d’un Président mettant effectivement en place les réformes. (les critiques sur la forme de sa gouvernance ne sont finalement qu’un prétexte, les français n’osant plus maintenant crititiquer ouvertement le fond des réformes).
Le monde ne s’est pas conformé à l’idée que s’en faisait les français, dirigé dans ce sens par des intellectuels de gauche arrogants.
Le réveil est brutal, la gueule de bois d’ampleur.
Admettre la réalité c’est aussi admettre l’ineptie totale des idéologies dominantes en France depuis 40 ans.
Et de se retrouver confonté brutalement à sa propre stupidité.
Mon cher Face B, encore une fois nous nous retrouvons (LOL).
Il est totalement inexact de dire que l’endettement public s’est réduit du temps de Lionel Jospin. Cet endettement a même cru très fortement. Ce qui s’est produit, c’est que le ratio Dette/PIB a reculé légerement en raison de la forte croissance, avec une "bombe à retardement" : l’effet conjugué d’embauches de fonctionnaires sans contrepartie en terme de stimulation économique et les 35 heures. Quand aux retraites … Nous dirigeons vers 20 % du PIB à un horizon prévisible de "dépenses sans contrepartie", quasiment le tiers du revenu disponible des ménages … Ajoutez les autres prestations, l’essentiel du revenu des ménages pourraient bientôt ne venir que de la redistribution. Croyez vous que ce sera sans effet sur l’investissement, le niveau de vie, le pouvoir d’achat, la pauvreté ????
Quand en 83, il se trouve que j’étais étudiant en sciences eco à l’époque et que cela a été un sujet d’étude "grandeur nature" : les réserves de devises de la France ont été ramenées à zéro (il a fallu rationner en devises les Français qui partaient à l’étranger , en instaurant un livret de change). La France a obtenu un important pret en devise avec caution des collègues européens … sous réserve de changer de politique.
Ces querelles doivent-être dépassées. Chaque camp à sa part de responsabilité dans l’endettement, il est stérile de chercher à mesurer la part de chacun.
Par contre, il serait rassurant pour les citoyens que les 2 camps s’entendent sur l’appréciation du problème et que les 2 se mettent d’accord au moins sur une cible à atteindre.
Quitte ensuite à discuter sur le comment.
En 1983 AB Galiani était étudiant en Sciences éco alors qu’à cette époque je gérais au mieux mon budget en passant mes vacances familiales en Espagne ou , après des années de location , j’avais fait l’acquisition d’un appartement .L’occasion s’en présentant j’ai voulu lui adjoindre un emplacement de voiture au sous-sol de l’immeuble ce qui impliquait l’autorisation de la Banque de France pour le transfert de la contre valeur en pesetas….REFUS de la BdF . Je me souviens parfaitement des carnets de change de J.DELORS , Ministre des Finances du Gouvernement MAUROY ce qui me rappelait les tickets de rationnement des sinistres annéees de l’Occupation de la France. Avait on le droit de parler d’un " Plan de rigueur " ? Peut on dire que la France s’est redressée ?
Il y a un véritable problème qu’il est urgent de solutionner ; on constate que beaucoup de valeurs ne sont plus à l’ordre du jour entr’autres le travail, quel dommage, on préfère parler de redistribution, d’aides diverses et variées etc … Ce n’est probablement pas avec cette philosophie ou idéologie que nous parviendons à remettre notre pays sur les rails et à pouvoir rembourser un jour notre dette, qui ,elle, est bien réelle ; ceci ne remettant bien évidemment pas en cause le fait qu’il est indispensable de conserver une politique sociale digne mais peut-être mieux maitrisée et surtout mieux ciblée.
à AB galiani et yffic: je vous suis sur la gravité de la crise de 1983, mais le terme "cessation de paiements" m’a paru abusif…cela étant une partie de la perte de nos réserves de change avait été amputée par des transferts plus ou moins légaux vers la Suisse…
pour le reste, je maintiens que la mandature jospin faut assez sage sur le plan de l’endettement, et aussi que la qualité de la politique économique menée a pemis une croissance supérieure à celle de nos voisins…
je sais que, comme le président, vous avez tendance à trouver dans les 35h, la source de tous les maux, mais je crois que vous avez tort: ce fut un progrès social, comme les 40h, les congés payés, permis, comme toujours, par la croissance de la productivité économique…
laure a raison d’insister sur la valeur travail.
le travailleur, c’est une valeur de gauche, la droite en parle peu:
cela ne l’intéresse que s’il génère du profit….
Cher Face B, voilà le cliché sur le travailleur. Coluche disait en son temps "le capitalisme est l’exploitation de l’homme par l’homme et le socialisme c’est l’inverse". S’il vous plait de croire que les 35 heures sont une avancée sociale, libre à vous, mais ne fermez pas non plus les yeux sur l’inefficacité de cette mesure en termes d’emploi et sur les conséquences en termes d’exclusion. En outre, le caractère systèmatique de cette mesure a lourdement pénalisé ceux qui préferaient du pouvoir d’achat à du temps libre. Par ailleurs, j’aimerais qu’on m’explique comment on pourra concilier un niveau de prélevement qui ne soit pas destructeur du tissus social, des retraites qui quoi qu’on fasse couteront cher et un moindre temps de travail. Il me semble excessif de parler de progrés social dans un pays dont les dépenses publiques sont parmi les plus élevées au monde et qui pourtant génére un tel de niveau de pauvreté. Peut y-at-il des choix qui sont inefficients voire inéquitables ???
S’il vous plait de croire que la politique Jospin a eu de bons résultats, libre à vous. La croissance est repartie dès 96 (les prévisionnistes l’avaient annoncée dejà à cette époque), tirées par les exportations puis par le retard pris au début des années 90 par l’investissement et la demande. En termes de réduction du chomage, la performance de la France a été inférieure à la moyenne. Le chomage ne s’est réduit que de sa composante conjoncturelle, non de sa composante structurelle. Et la dette a augmenté fortement, mais de façon dissimulée.
hervé, il est impensable de penser que nos grands hommes politiques de gauche et droite puissent se mettre d’accord , la contradiction permanente est devenue une arme de combat politique, de manifestations etc.. au lieu effectivement de discuter ; il semble évident que les priorités de la gauche soit le clientélisme et de mettre les gens dans la rues … essayer de résoudre les problèmes par la violence verbale ou active n’est pas très responsable, le pays ne va pas bien, il serait quand même préférable non pas de dire "oui" à tout , bien au contraire, mais au moins d’analyser et de discuter ; tout cela crée un climat malsain ; et pourtant tous nous rappellent souvent que la communication est indispensable …. il serait bon de montrer l’exemple.
a ab galiani… félicitation votre contribution est en tête du hit parade des commentaires…
je suis d’accord avec "hervé" l
les querelles doivent être dépassées…
pourrait-on désigner
un gouvernement "de solidarité nationale"
pour combattre l’ INVASION de la dette ?
Qui pourrait bien nous organiser un «deal» entre la Droite et la Gauche au bénéfice de tous les Français ?
La Droite accepterait de revenir sur les quelques dispositions de la Loi TEPA (Paquet fiscal) qui profitent uniquement aux catégories aisées et très aisées. Ce qui permettrait d’augmenter un peu les recettes.
En contre-partie, la Gauche approuverait le principe d’une maîtrise des dépenses des collèges et des lycées et appellerait au calme les élèves. Ce qui permettrait de réduire un peu les dépenses ou au moins de ne pas les augmenter.
a julie… votre réponse concernant EDF me semble très "complaisante";;; a l’avenir les comptes d’EDF vont se détériorer sous l’influence de l’augmentation du prix du minerai d’uranium… les "rebellions" touareg au Niger vont s’intensifier et devenir une source de difficulté diplomatique pour la France… en effet le minerai d’uranium devient aussi stratégique que le pétrole et attise les convoitises… la France perdant pied en Afrique nous ne pourrons plus obtenir les même prix de faveur en cours … je ne crois pas un instant que EDF pourra répercuter a ses clients le coût des démentèlements même étalés dans le temps et le contribuable qui a déjà contribué a construire les centrales nucléaires contribuera a les démanteler… vous n’avez aussi pas répondu a mes question concernant la Hague ou la encore: -le gigantisme et -le mépris des risques éventuels conduira a termes a de couteuses réparations (ou pire en cas d’accident) dont les coûts pèseront sur nos finances publiques et sur la DETTE publique ?
@ab galiani: suite à votre dernier post, je viens de regarder sur les tableaux de l’OCDE, je suis au regret de vous confirmer que sur les années 96/97 à 2001/2002 (les années Jospin, vous choisissez celles que vous voulez), la baisse du chômage en France (-3%) a été à peu près le double de celle des autres pays de l’OCDE, même de l’Europe dans l’OCDE, nettement supérieur à celle de l’Allemagne, même à celle de la GB…
je ne sais pas si la croissance était repartie dès 96, que c’était prèvu,
manifestement juppé et chirac n’étaient pas au courant pour avoir dissous l’assemblée début 97…, et la croissance française fut en tout cas supérieure aux autres…
je n’irai pas plus loin dans les comparaisons
@laure V – Vous semblez exprimer ici une espèce de pessimisme désenchanté, politisé à droite,
amis je suis d’accord au moins sur un point avec vous
"il serait bon de montrer l’exemple"…
A Face B :
Voilà ce que j’écrivais dans un billet d’avril 2006 :
"Bien que présentant la plus faible durée du travail en Europe la France a connu une moindre réduction du chômage que ses partenaires européens sur la période 1996-2002. Avec la même évolution que l’Espagne, la Suède ou l’Irlande, le taux de chômage français eut été inférieur à 7 % en 2002 alors qu’il se situait entre 8,5 % et 9 %.
Par ailleurs, une étude de l’INSEE montre qu’il n’y a pas eu plus de créations d’emploi en France entre 1997 et 2001 qu’entre 1994 et 1997 : l’amélioration de l’emploi est donc bien venue de la croissance économique retrouvée "
Vous choisissez vos exemples. Il est exact qu’à l’époque, l’Allemagne qui continuait de digerer sa réunification a fait moins bien que la France qui n’a pas cette excuse. Prendre la GB est très spécieux puisque les Anglais étaient en quasi plein emploi et que la marge de réduction était forcemment faible. Je maintiens mon assertion !