Nous n’avons cessé d’évoquer cette question majeure sur ce blog. Au point d’être soupçonnables d’être devenus maniaco-intercommunaux. C’est donc un plaisir de lire dans Le Monde de ce soir l’analyse intitulée « Communes, « agglos » et Grand Paris », de Jean-Louis Andréani. Certes, dans notre bonne province la question de Paris ne nous préoccupe guère. En revanche, nous constatons, comme l’auteur de l’article, combien de scrutin en scrutin une distorsion manifeste apparaît entre l’objet des municipales, focalisées sur la tête de liste, et la réalité de la gestion des villes. Celle-ci se jouant ailleurs désormais. Aujourd’hui 54,5 millions de Français habitent une commune membre d’une communauté à fiscalité propre. Ne serait-il pas temps de passer à l’élection au suffrage universel des conseillers communautaires, selon le système dit PLM évoqué par Bruno Rémond dont j’approuve le point de vue. Comme toujours, vos commentaires feront vivre utilement le débat.
Ce débat est accessoire.
Il y a autant de systèmes d’électioins municipales que de nations, et jamais n’apparaissent pour autant de différences significatives de performances.
L’urgence n’est pas aux réformes institutionnelles : la classe politique devrait cesser de tout voir au travers du prisme de son utilité et faire ce pour quoi elle est élue : se concentrer sur l’intérêt public, le service public, la productivité publique, les services inutiles, la gestion financière, la gestion des hommes plutôt que de se concentrer sans cesse sur ces belles excuses pour remettre à demain ce qui pourrait être fait le jour même que sont les élections et les réformes institutionnelles
oui , d’accord avec vous " l’agent " sauf que les élus qui se concentrent comme vous dites sur ce pourquoi ils ont été choisis prennent souvent de belles déculottées…..Par exemple quand on est député il vaut mieux se faire voir sur sa circonscription ( et à la TV les mardis et mercredis…) que de participer aux séances ou aux commissions de l’A.N. Ce sont des observateurs bien placés qui le disent…..Ce qui me fait dire que les électeurs ont les élus qu’ils méritent…..
Je ne sais pas en ce qui vous concerne, yffic31, mais je n’ai jamais voté pour quelqu’un me donnant l’impression de se soucier de sa réélection avant même d’être élu.
@ l’Agent : nous avons d’autres critères de choix , bien entendu mais je ne résiste pas à la tentation de vous faire lire ( n° du POINT du 14 février déjà cité sur ce blog ) les propos prètés à G.FRECHE , Président de Région Languedoc-Roussillon : " ….si j’ai été élu 6 fois maire de Montpellier c’est parce qu’au lendemain de chaque élection j’entre en campagne pour la suivante……ce n’est pas avec des discussions sur le budget et la TIPP que vous influencez l’électeur,qui n’y comprend rien et qui s’en moque comme de l’an 40 ! " Caricatural ?
Ce qui me semble dangeureux, c’est qu’en l’absence de garde fous aujourd’hui, les maires adoptent des fiscalités délirantes. C’est notamment le cas des communes de gauche où le contribuable est taillable et corvéable à merci : il y a toujours de bonnes raisons de prendre, ne serait ce que pour embaucher à vie des armées de fonctionnaires (que le contribuable continue de payer à la retraite puisque la CNRACL n’équilibre son budget que grace à des cotisations alourdies) sans jamais se poser de questions sur la mesure de l’optimum …
L’intercommunalité ne risque-t-elle pas alors de poursuivre la saignée à blanc du pays ?
Ho que non ! On peut trouver bien des défauts à Georges Frèche, mais on ne pourra guère lui reprocher son manque de pédagogie ou de transparence : même s’il s’agit de cette forme de transparence qui consiste plus à s’adresser aux électeurs qu’aux médias.
Reste un point : les questions institutionnelles ont le goût et l’odeur des rideaux de fumée lancés à l’électeur pour masquer les questions qui ne devraient jamais cesser d’être absentes dans les discours des élus : le projet d’élu pour commencer, et puis, bien entendu, leur financement.
Très drôles vos échanges, messieurs "Yffic" et "l’Agent"…mais ne peut-on pas commencer par instaurer pour tous les EPCI, un systême d’élection au suffrage universel direct ?
Ensuite, c’est avec plaisir que je m’engage à m’associer à vos discussions…Promis !
(Tom) Il semble que ce système de scrutin soit prévu de longue date, depuis la création des première EPCI. C’est évidemment celui qui prendra en compte le développement des territoires… Mais il faut ménager encore un peu la susceptibilité des élus des petites communes qui, il y a dix ans, avaient peur de se faire dévorer par les villes centre. Elles sont, pour certaines d’entre elles, entrées dans l’intercommunalité à condition de conserver leur indépendance !
Heureusement, les élus évoluent et les exemples d’Alençon ou de Flers a convaincu les plus sceptiques.
On approche du moment où ce type d’élection sera instauré, ce sera pour la prochaine fois. Il faut encore composer…
Tom Dessavoy: Pourquoi pas ? Y-a-t-il débat sur le sujet ? Sans doute pas. Y-a-t-il opposition ? Oui, bien sûr : il y aura toujours opposition de la part de ceux à qui le système profite. Est-ce une opposition rédhibitoire ? Non. Conclusion ? Soit le governement passe aux actes, soit on passe à autre chose. Fin du débat.
What else ?
Je viens de participer à la réunion pré-élections de ma commune au cours de laquelle j’ai souligné le fonctionnement peu démocratique de la communauté de communes à laquelle nous sommes rattachés : surréalistes le comportement et les contradictions des citoyens : par exemple on se félicite de l’apport péréqué de la taxe professionnelle mais on ne veut surtout pas de logements sociaux ! ni d’autres projets imposés de l’extérieur ! J’ai dénoncé l’absence de bilan tant du coté communal que du coté SICOVAL et l’indigence du site internet. Bien entendu personne n’a été en mesure de dire quelles ont été les économies d’échelles , tarte à la crème des technocrates et de ceux qui ont intérèt à le faire croire…. pour ne pas recommencer les erreurs de MAASTRICHT il faudrait prévoir les solutions de divorce avant d’imposer des règles trop contraignantes à tous. M. MARCELLIN feu Ministre de l’Intérieur avait voulu forcer les communes à se regrouper : on sait ce qu’il en est advenu. Les maires de petites communes ne sont pas que susceptibles mais comme cela a été écrit sur ce blog mais ils ne veulent pas etre les derniers à découvrir qu’ils sont cocus…sous la risée des nouveaux maitres.Il faudra beaucoup de pédagogie et d’habileté pour que tout cela fonctionne au mieux des intérèts du plus grand nombre.
bien sur que les EPCI doivent relever du suffrage direct; mais auparavant il y a de l’ordre à faire sur les compétences entre les niveaux communes, EPCI, pays et département voire région voire des échelons à supprimer : le mille feuilles est illisible, avec des doublons et des trous noirs voire incohérent : pourquoi un EPCI a t’il la compétence habitat et pas celle du logement par exemple …qui va gérer les risques liés aux agglomérations qui débordent maintenant sur les arrière-pays dits ruraux à plus de 20 ou 30 km avec tous les problèmes d’aménagements, d’équipements et de déplacements liés à la crise du logement et au prix exhorbitant du foncier ?
Attali propose de supprimer le niveau département je crois mais c’est un bastion intouchable avec un découpage par canton qui ne tient plus la route depuis l’exode rural mais qui constitue une carrière pour des conseillers généraux durables peu enclins au changement et mâles peu enclins au partage et à la solidarité.
@ QUIZAS : oui et le rapport LAMBERT devrait contribuer à mettre de l’ordre dans tout cela ! 6 ans c’est vite passé et au cours de ce mandat toutes les collectivités ( et notamment les plus importantes ) devraient etre en mesure de publier sur leur site les délibérations adoptées ce qui ne devrait pas les exempter de les commenter par des publications périodiques diffusées à tous les citoyens. Pour voter en 2014 commençons par connaitre l’action des responsables choisis dans les jours à venir par les nouveaux conseils municipaux.