Comment un salarié, « trader » opérant seul, a-t-il pu frauder sur des montants colossaux, conduisant la Société Générale à perdre 5 milliards d’euros sur les marchés financiers, soit l’équivalent d’une année de résultat ? Comment personne n’a-t-il pu rien voir pendant des mois ? La Société Générale explique que les opérations à risques (« les positions ») étaient masquées par des transactions fictives. Quant on connait le dispositif de contrôle interne exigé par les autorités de tutelle, cette sortie apparaît fumeuse, à moins d’une défaillance majeure et de très grande ampleur de l’organisation de la surveillance. Pourtant la Société Générale n’aurait « débarqué » que 4 ou 5 personnes, dans la ligne hiérarchique. Analysons donc cette affaire pour en observer les incohérences !
Le Code Monétaire et Financier impose aux banques d’organiser un dispositif de contrôle interne. Cette obligation est ensuite précisée par la règlementation définie par les autorités de tutelle, notamment dans le célèbre (du moins pour les banquiers) CRBF 97-02. Ce contrôle interne s’organise autour de 3 piliers qui sont : le contrôle permanent, qui relève de la hiérarchie des opérateurs ; la mesure et la surveillance des « risques » qui exige de la banque d’être en mesure de tout chiffrer et de calculer les résultats de ses opérations, à tout instant ; et enfin, le contrôle périodique qui est le « contrôle des contrôles ». Ce dernier rôle est imparti à une unité souvent appelée « Inspection Générale ». Des principes prudentiels doivent également être respectés, pour identifier immédiatement tout « dérapage ». Ainsi, ceux qui contrôlent ne sont pas ceux qui exécutent les tâches à contrôler.
Appliquons ces règles à l’activité d’un trader (un « négociateur » intervenant dans les transactions de produits financiers). Dans le cas de la Société Générale, il semble que l’opérateur impliqué avait pour fonction d’acheter des « futures » pour des couvertures, c’est à dire d’effectuer des achats ou des ventes de produits quelques peu complexesi consistant à prendre aujourd’hui un engagement sur une échéance à venir. Il faudra qu’un jour, je rédige un billet sur ce thème, abscons pour un grand nombre (et il y a de quoi). Prenons simplement un exemple : je possède des actions A ; j’envisage de les vendre dans 6 mois. Le risque est qu’elles perdent de la valeur. Aussi, je peux me garantir un prix en les vendant dès aujourd’hui sur un marché à terme pour une échéance en juillet. C’est une opération de couverture, c’est à dire que le risque de perte de valeur du portefeuille est couvert par une opération financière visant à le contrecarrer. Toutefois, dans l’opération qui est faite ainsi, le prix pour juillet est désormais fixé. Je me prive donc de pouvoir bénéficier d’une éventuelle envolée à venir des cours de l’action A. Qu’à cela ne tienne : je vais acheter (moyennant le paiement d’une « prime ») une « option de vente » qui me donne la possibilité de vendre mes actions à un prix convenu, possibilité que je peux ne pas exercer. Ainsi, si le prix de l’action baisse, j’exerce mon option au prix fixé à l’avance ; si le prix monte au delà, je renonce à exercer mon option, perd ma prime mais gagne le supplément de valeur de mon portefeuille.
Représentons nous maintenant un trader dans une « salle des marchés ». L’application des règles du contrôle interne veut qu’il existe un montant maximal qu’il puisse passer pour une même transaction ; de même, il doit exister des « systèmes de limites », c’est à dire notamment des montants maxima par contrepartie (celui avec qui on passe contrat), par nature d’instrument, par zone géographique etc. Dès que le trader a effectué l’opération, un service, en principe proche mais qui ne dépend pas de lui, le « middle office », est informé de façon automatique et vérifie le respect des règles, puis donne son aval. Pour que la transaction soit validée, la contrepartie transmet une demande de confirmation qui reprend les caractéristiques de la transaction (nature, montant, durée, taux …) au « back office », unité totalement indépendante des précédents. Ce dernier vérifie leur exactitude, contrôle à nouveau le respect des règles (limites) et s’agissant d’opérations de couverture, vérifie l’adéquation de la transaction avec l’actif couvert et, au besoin, s’assure qu’elle s’inscrit dans les choix stratégiques arrêtés par les responsables ; ce n’est qu’une fois reconnue la conformité que la confirmation est envoyée ; enfin, ce même back office – ou parfois un « contrôleur des risques » – va calculer, quotidiennement selon la réglementation, le résultat des « positions » prises, c’est à dire va déterminer quelles sont les opérations perdantes et les opérations gagnantes. Par ailleurs, les opérations sur futures s’effectuant le plus souvent sur des marchés organisés (c’est à dire répondant à des règles précises s’appliquant à tous les intervenants, par opposition au « gré à gré » où seules les parties conviennent de la façon dont se règleront les transactions), les positions perdantes donnent lieu à des « appels de marge », c’est à dire que, pour être certain qu’un opérateur puisse honorer ses engagements, on lui demande d’avancer les fonds correspondant à sa perte probable. Ces appels de marge sont au moins connus de la comptabilité.
Imaginons un trader qui se livre à des transactions douteuses. Il faudrait que le middle-office ne constate rien d’anormal. Soit, admettons : la Société Générale précise que les positions prises été « annulées » par des positions fictives. Dans ce cas, il est peut être possible « d’enfumer » le middle-office qui n’a pas forcement tous les outils pour démêler le vrai du faux. En revanche, le back-office ne prend en compte que les demandes de confirmation des contreparties ; dès lors, on ne voit pas comment il peut intégrer des opérations fictives ; d’autant que celles ci doivent ressortir lors du rapprochement avec les opérations enregistrées par le middle-office ; enfin, le calcul des résultats des positions aurait du faire ressortir les pertes, lesquelles devaient conduire à des appels de marge considérables … N’oublions pas que les positions prises par le trader incriminé auraient pu atteindre 50 milliards d’€ – moitié plus que les fonds propres de la banque -. Et tout cela, sans qu’aucune des unités intervenant dans le processus ne nourrisse le moindre doute ?
Alors ? Soit le trader incriminé a disposé d’un vaste réseau de complicité à tous les postes du contrôle, soit ce dernier s’est montré totalement défaillant, et ce sur une grande échelle ! Ce sont notamment des « accidents » (à 5 milliards, quand même) qui se produisent quand les fonctions commerciales l’emportent trop largement sur les fonctions de contrôle. Difficile de trancher ici, faute d’informations … Chose tout autant étrange, c’est la vitesse – pour ne pas dire la précipitation – avec laquelle les responsables de la Société Générale se sont défaits des positions « anormales ». Avec quelques dizaines de milliards de transactions, pensaient ils que le marché allait tout absorber sans perturbation ?
Accessoirement, le geste du PDG qui renonce à 6 mois de salaire frise le ridicule ! S’il veut vraiment tirer les conséquences de cette « fraude », il doit simplement se souvenir que règlementairement, en qualité de patron de la banque, il est aussi patron de son contrôle interne.
Crédit Lyonnais nationalisé , Société Générale privée à 100% voilà qui devrait rendre modestes nos brillants inspecteurs des finances sortis tout droit de la " botte " de l’ENA . Nobody ‘ s perfect….
A Yffic31 : il se trouve que les 2 défaillances – du moins ce que je peux en comprendre en l’état actuel des informations disponibles concernant la Générale -, c’est une ample défaillance du dispositif interne : Le Crédit Lyonnais a laissé s’accumuler une multiplicité de créances de mauvaise – voire de trés mauvaise qualité – sans qu’aucun voyant rouge s’allume ; concernant la SG, il y a également un certain nombre d’anomalies qui laissent penser à une défaillance majeur du contrôle interne : identifiants informatiques qui auraient été utilisés à l’insu de leurs propriétaires (et ce pendant un an !!!!!!!!!!!!!!!!!), absence de vérification de délégations (ou contrôle inapproprié), appels de marge qui n’ont étonné personne …
Ce qui est le plus lamentable avec cet exemple est le faible risque que prenne ces mêmes banquiers avec les entrepreneurs. On est au coeur de la défaillance française vis à vis des PME. Les charges trop lourdes minent la compétitivité , les PME ne gagnent pas assez d’argent pour attirer les investisseurs et les banquiers ne prêtent qu’à ceux qui n’en ont pas vraiment besoin, prétexant l’eccès de risque.
Ainsi, ne faisant pas correctement leur métier de financement l’économie réelle, ces mêmes banquiers font leur marge d’une part en prélevant une multitude de petites sommes à peine justifié sur les comptes des particuliers et d’autre part en misant des sommes considérables sur des produits de moins en moins maîtrisable et de plus en plus éloigné de l’économie réelle.
Les banques sortent ainsi d’un monde linéaire maîtrisable dans un monde chaotique où tout est possible, y compris pour la deuxième banque française de faire faillite en une demi journée.
Bouton Démission !
nous devrions être sans pitié avec les patrons…
qui portent tort a l’ensemble de leurs confrères
et que vont penser les petits clients:
artisans et commerçant a qui la banque
donne sans cesse des leçons de "prudence"…
sur un ton souvent "sentencieux" !
la publicité "du doigt" levé…
nous semblait de mauvaise augure…
maintenant nous savons pourquoi !
Pouvons-nous encore faire aveuglément confiance à notre système bancaire ? nous sommes quasiment contraints de "placer" ou plutôt de confier notre argent à une banque ; peut-on réellement le faire en toute quiétude ? ou devons-nous revenir à nos bas (ou mi-bas!) de laine ?
Il serait peut-être bon de revoir un peu ce système "tout puissant" qui vous déroule le tapis rouge lorsque vous avez de l’argent et qui vous "assassine" lorsque vous avez quelques difficultés. En fait une seule chose intéresse les banquiers "votre argent" .
A Nicole R;
A ma connaissance, dans l’affaire de la Générale, aucun déposant n’a été spolié ! De surcroît, en imaginant le pire, c’est à dire un dépôt de bilan de la banque, il existe un système de "garantie des déposants " pour indemniser ceux qui auraient subi des pertes ;. En outre, la règlementation bancaire est suffisamment drastique pour rendre très exceptionnelle le dépôt de bilan de banque.
Si vous souhaitez en revenir au "bas de laine" ou autre variante, la marmite dans la salle à manger (ce qui est d’un plus grand volume), vous prenez le risque d’un cambriolage ou de perte ou d’un oubli malencontreux (je me souviens d’un héritier qui a retrouvé chez un aieul récemment décédé une fortune … en vieux billets totalement démonétisés), d’une alteration (dans un incendie) ou simplement à la valeur réduite par l’inflation …
Pour ma part, à tout prendre, je choisis le système bancaire.
Merci de ce billet qui pose les choses, voir aussi la Tribune d’un prof à Dauphine dans le Figaro de ce matin, intitulée "Société générale : l’écoeurement". Et la presse (sauf quelques articles), en tout cas la télévision, et le monde politique (sauf vous, peut-être d’autres ?) relaient le brouet d’explications qui est servi par la direction de la SG.
Oui, la démission du PDG aurait dû être acceptée par le Conseil d’administration, mais c’est un travers du "capitalisme à la française" de voir ainsi les CA totalement impuissants devant leurs présidents (on peut trouver de nombreux exemples dans le CAC40), les administrateurs qui représentent leur boutique alors qu’en droit des sociétés, ils sont censés représenter l’intérêt de l’ensemble des actionnaires.
Réponse à Nicole R
Ce qui est marrant, c’est que même quand la SG admet elle même et explique comment elle a perdu 5 milliards, on ne veut meme pas la croire tellement c’est deja compliqué pour la moyenne des gens.
Alors qu’en meme temps, tous les jours sous nos yeux (mais on se garde bien de nous l’expliquer puisque c’est pas la banque qui perd du fric dans ce cas là) :
– des commerciaux sales promettent toujours plus de rendement sur des produits indexés sur l’activité industrielle à leurs actionnaires pour qu ils n’aillent pas investir dans des produits de concurrents
– et que derrière des entreprises font tout un tas de saloperies pour obtenir ce rendement sous peine de plonger a la bourse
-alors qu il serait tellement plus sain que les entreprises fassent des prets à taux fixe pour se financer
-mais que les banques ne leur prêtent rien car sinon aucune entreprise n’accepterait de se risquer en bourse
pour faire des beaux sous jacents pour lesdits produits d investissement que vendent les banques (qui ne risquent donc plus leur propre argent et n’ont plus qu’à toucher des comms a la place d’interets sur emprunt)
Resultat: Les actionnaires (qui sont en fait des agglomérats d’épargnants préférant ça au LivretA, nous tous quoi) obligent indirectement en faisant du chantage au profit plus haut, des patrons à polluer, détruire, virer des gens, gaver le public de merdes, retenir des brevets de medicaments pouvant sauver des vies, nous noyer de publicité, faire du biz avec des dictatures,ect..
Et pendant qu’on épargne pour investir sur le marché, que cet argent retourne aux actionnaires au lieu d’être versé aux salariés de l’économie qui le consommerait, on se retrouve avec une croissance d 1%
Mais allez expliquer ça au Jt de Pernault..
Que quelqu’un usurpe les identifiants d’une application partagee par pas mal de monde n’est pas surprenant, si les mots de passe ne changent pas ou sont une iteration previsible (motdepasse1, puis motdepasse2, etc) Ce qui est surprenant c’est que le departement risque ne protege pas lui meme ses mots de passes.
Ensuite, si le trader en question a effectivement produit des faux quand les systemes d’alertes se declenchaient, pour les eteindre, c’est grave mais on ne peut pas faire des certificats proteges comme des billets de banques a chaque transaction.
Enfin, vouloir faire tomber les tetes au plus haut niveau me parait facile. Bouton ne peut pas etre derriere chaque employe, et les responsabilites locales surtout sont a rechercher.
Ci joint le lien d’un article sur ces responsabilites.
news.finance-hq.org/2008/…
A Sempi : je referai un point lorsque j’en saurai plus long … Je pense qu’en effet la sécurité des accès informatique et des habilitations appelle quelques observations
On pourra toujours trouver une raison x ou y pour cet incident. Tout le monde parait surpris qu’un seul individu ait pu provoquer un tel désastre.
Cela est en fait très logique. En utilisant des produits dérivées à plusieurs niveau, avec des effets leviers chaque étape, on sort complètement d’un environnement linéaire.
On entre dans le domaine des mathématiques du chaos.
Et là, tout est possible, rien n’est prévisible ni prédictible. C’est le royaume du fameux "effet papillon" où, même dans une situation connue, un très faible écart dans les conditions initiales peut amener à des situations extrêmes et imprévisibles au bout de quelques itérations.
Il n’y a dons rien de très surprenant, en fait, qu’un seul individu fasse 5 Mds de pertes.
Le vrai problème, c’est que les dirigeants de banques, petit à petit, impressionné par des grosses têtes matheuses et par la très grosse pression financière exercé par le marché ne se soient laissés entraîner dans des "terra incognita" où rien n’est plus maîtrisable.
On joue vraiment à l’apprenti sorcier et il serait temps d’arrêter ce délire. Théoriquement, rien n’interdit des pertes 10, 100 ou 1000 fois supérieure. Et là, c’est tout le système bancaire qui peut s’effondrer.
J’ai l’impression que les procédures lourdes de contrôle interne oublient le facteur humain qui est souvent la première cause de risque.
Qu’un trader ne prenne pas de congés, qu’il travaille tous les soirs tard devrait alerter au moins sa hiérarchie de proximité !
cher Monsieur Galiani
vous vous souvenez de mon opinion sur les banques…et notamment en France, club tres select et tres ferme…
cette affaire la valide.
je voudrais ajouter: je ne suis pas d’accord avec NS qui n’a pas a se meler de cette affaire qui ressort du cadre prive. le conseil d’administration soit savoir ce qu’il a a faire.
la question posee est bien celle justement de patron de l’INFI dans le figaro de ce jour.
rappelons nous l’affaire Kleinwort Benson …et tant d’autres.
Il serait important que la mentalite ecclesiale des banques et compagnies d’assurance en France notamment change enfin et que les normes internationales de controle s’appliquent aussi dans ce pays.
cela etant tant que l’on n’aura pas extirpe le gene de la speculation qui est la carecteristique majeure de l’esprit bancaire (speculer avec l’argent des autres…) rien ne sera resolu, le genie humain trouvant toujours une solution. La vieille affaire de la fleche et du bouclier! et le chaos qui va avec et ou nous sommes peut etre entres de manierer decisive une nouvelle fois
@ A.B.Galliani
Mon propos sur le bas de laine est bien évidemment teinté d’humour un peu sombre , mais une grande vigilence reste malgré tout indispensable , possibilités d’effets de leviers , piratages etc..
Ne pas oublier que l’informatique est un outil remarquable mais aussi redoutable et rarement confidentiel.
Ne pas oublier aussi la pression des dirigeants sur les exécutants , du rendement, toujours plus de rendement …..ceci peut expliquer cela et faire prendre des risques non maitrisés qui peuvent provoquer des résultats tout aussi incontrôlés !
le CRBF 97.02 bale II n’empêchera pas de nouveaux dysfonctionnements voire faillites bancaires
Incontestablement sur le papier, la réforme bale 2 procède d’ un arsenal très séduisant de procédures et contrôle de second niveau.
on vérifie (la direction des risques en interne, la "CB" commission bancaire en externe)
le risque de contrepartie au sens large
les risques opérationnels
les risques réglementaires et de conformité.
Simplement les activités dites de portefeuille et marché sont des tissus de techniques mathématiques très sophistiquées et peu intelligibles pour le commun des mortels (je fais partie de ces pauvres âmes).
Aujourd’hui le contrôleur doit avoir un niveau théorique aussi bon sinon meilleur pour éviter les chausse trappe du genre.
Or ces jeunes gens et jeunes femmes se paient très cher alors qu’ en cette période de dow sizing où le facteur travail est uniquement perçu comme un coût.
Le marché des options ne me semble pas le plus risqué
c’est plutôt bien contrôlé et relativement simple Evidemment si l’on prend des positions ouvertes…Genre vente d’option d’achat(perte illimitée et bénéfice plafonné au premium)
Par contre parfois des états majors financiers ici et là ont des objectifs saturation de Var (value at risk) pour doper les résultats , mais aussi recourent à des CDO., hedge funds dont les gérants communiquent des compositions par lignes..).c’est le règne des fonds de fonds de fonds…etc et là plus de traçabilité.
Pourquoi cette tendance ?parce que les métiers classiques de la banque ne paient plus et pourquoi ne paient ils plus ?parce que les groupes bancaires se livrent à une bataille stérile de part de marché pour tuer l’autre.
Aujourd ‘hui le fond du problème est là .
Sans réglementation internationale nul ne sera possible Or, les anglo-saxons exècrent une intervention supra nationale.
Il convient d’être bien conseillé quand on veut vulgariser les techniques utilisés sur les marchés financiers.
quelques précisions:
1)les opérations de simulation sont indispensables pour préparer des coups en bourse. Les systèmes permettent d’avoir des portfeuilles brouillons : on peut donc facilement se tromper:)
2)les fausses couvertures n’étaient pas des options mais des forward sur indice (c-à-d même produit que des futures mais contractés en gré à gré) sans flux de cash! avec des départs différés donc facilement annulable sans impacts
3)les opérations fictives n’étaient pas déversées au back-office car bloquées en amont (mais pas pour le controle quotidien qui est proche du front)
4) les opérations devaient être supprimées en fonction des dates de rapprochement de stock.
Dans un environnement de stress avec une charges de travail énorme et avec la toute puissance de la logique du profit qui stoppe tout controle,
C EST SIMPLE COMME BONJOUR…
A Crafty,
Lors de la rédaction de ce billet, les supports d’investissement utilisés n’étaient pas clairement connus. En effet, c’etait des "forwards". Ceci dit, toute nouvelle information suscite de nouvelles questions. Ainsi, le back-office aurait du constater les prises de position – puisqu’il n’avait pas connaissance des pseudo-couverture.
Une quetsion, n’étant pas du métier :
La Société Générale a perdu 5 Md. Cela signifie-t-il que d’autres traders quelque part dans le monde ont gagné ces 5 Md ?
Si oui, sait-on qui sont les heureux gagnants ?
A Hervé :
Oui … Le jeu est à somme nulle. Quant à dire qui, je ne peux que vous affirmer que ce sont les "contreparties ", sans plus de précisions ne les connaissant pas
je ne comprends pas cette histoire de jeu à somme nulle…quand la bourse baisse, le spertes s’additionnent et ne se compensent pas…
A FaceB,
Nous sommes ici sur les marchés à terme. On peut ici réaliser des opérations ("prendre des positions") qui se dénoueront par des prises de positions contraires. Le mouvement du marché ne préjuge en rien des gains ou pertes. Ainsi, j’anticipe une baisse cet été : je vais aujourd’hui 30 janvier acheter un contrat, échéance fin juillet. D’ici à fin juillet, je vais vendre en compensation ce meme contrat. Et j’empocherai la différence – ou je la paierai -. Si le marché baisse, je gagne …. Ces contrats sont très usités pour des opérations de couvertures …
@AB Galiani
Il serait pas inutile d’expliquer plus en détail ces mécanismes. Et de mettre en évidence, par exemple, que la spéculation, d’une manière générale, permet de couvrir des risques que les entreprises industrielles n’ont pas vocation à assumer et que cette spéculation n’est pas cette source de tous les mots si souvent décrié en France.
L’ignorance des français vis à vis de ces mécanismes mènent irrémédiablement au "tous pourris" confortable.
Et d’expliquer qui si il y a des excès, l’essentiel d’activité financière est bénéfique à chacun d’entre nous.
D’après ce que j’entends, toutes les grandes banques de par le monde ont une activité de trading. Sauf accident, cette activité leur permet de faire des bénéfices. (Sinon, on peut penser qu’elles l’arrêteraient). Ce qui est certain, c’est que cette activité est bénéficiaire si on considère l’ensemble des banques.
Pouvez –vous expliquer comment un jeu à somme nulle peut générer globalement de gros bénéfices ?
Y –a-t-il des acteurs sur ces marchés financiers, autres que les banques, qui soient structurellement perdants ? et si oui lesquels ?
A BS
Vous avez raison, la nécessité d’une information sur ce sujet est nécessaire ; ce ne sont d’ailleurs pas les propos d’une ancienne candidate à la présidence de la république, où la stupidité le dispute aux contre- vérités démagogiques qui vont être de nature à réhausser la compréhension de tout un chacun sur ces mécanismes.
A Hervé (et BS aussi) Je vais me risquer à un exercice de haute voltige : expliquer un produit dérivé par « post » sur blog …. Tout d’abord une précision : à la différence d’un casino où ceux qui perdent sont moins riches et ceux qui gagnent plus riches, je peux faire une opération correcte même si je perds …. Devinant votre perplexité, prenons le cas d’une opération de gré à gré (c’est à dire, sans passer par un marché organisé, directement avec la contrepartie). Considérons que je suis le responsable de la gestion financière d’une entreprise. Cette dernière s’est endettée à taux variable pour financer ses investissements. Mon inquiétude, c’est la hausse des taux, puisque mes emprunts vont me coûter plus chers. Je vais alors acheter un « cap », c’est à dire un produit qui me garantit le « remboursement » dès lors que le taux de référence dépasse un seuil convenu. Par exemple, mes prêts sont indexés sur l’euribor 3 mois (c’est à dire un taux court terme) ; je ne veux pas payer plus de 6 %. Je vais acheter à ma banque un « cap » à 6 %. Si l’euribor 3 mois est inférieur à 6 %, il ne se passe rien ; si il est supérieur à 6 %, je perçois la différence entre le taux et 6 %. La prime que je vais payer va dépendre de la probabilité que je reçoive des fonds. Ainsi, acheter ce cap lorsque les taux sont à 3 % et baissent coutera moins chers que lorsqu’ils sont à 5% et montent. Il se peut que mon cap ne me rapporte rien. J’aurais donc perdu ma prime. Aurai je fait une mauvaise affaire pour autant ? Non, puisque j’aurai en fait pris une assurance. La banque aura touché la prime et perçue une commission. D’une façon plus rapide, imaginons que Monsieur A soit vendeur dans 6 mois d’un produit et que Monsieur B soit acheteur du même produit dans 6 mois. Ils peuvent convenir – par l’intermédiaire d’un marché à terme – d’une transaction dans 6 mois au prix de 100. Et dans 6 mois, le produit vaut 90. Pour eviter de multiples complication, A vend au comptant et touche 90 ; B achète au comptant 90. Puis chacun dénoue sa position sur la marché à terme en compensation : B verse 10 à A Monsieur A va gagner 10 et Monsieur B va perdre 10 sur le marché à terme. Pourtant l’un aura reçu ce qu’il avait espéré 6 mois plus tôt et l’autre aura payé ce qu’il était pret à mettre 6 mois plus tôt, c’est à dire 100
A A.B. G,
Merci pour cette explication très claire.
Si je vous ai bien compris cette activité de trading peut se comprendre comme une activité d’assurance. Il serait donc impropre d’invoquer la spéculation. C’est peut-être le montant des sommes brassées qui provoque une suspicion naturelle.
Je reviens à votre exemple de taux variable. Si les taux montent, on ne peut pas savoir a priori jusqu’à combien. Donc on ne peut pas évaluer le risque maximum pris par le trader. Alors pourquoi la SG a pu parler d’un engagement de 50 Md ?
A Hervé
Ces instruments sont effectivement des moyens d’assurance. Mais rien n’interdit de les effectuer sans sous-jacent. Ce sous-jacent, c’est ce que je veux garantir.
Sur les produits à terme, on peut intervenir sans sous jacent. Si je pense que le produit A va monter, j’achète à terme pour une échéance à venir ; je n’ai pas besoin de disposer des fonds puisque tout ce règle à échéance ; ainsi je peux intervenir sur des sommes colossales si personne n’y prend garde ; ce faisant, je prend des risques énormes.
Aussi, pour réduire les défaillances, les marchés organisés 1) demandent un dépot de garantie 2) procèdent à des appels de marge, c’est à dire demandent d’avancer la perte probable.
Quand on dit que les positions representaient 50 milliards, cela signifie qu’il y avait pour ce montant d’engagé, non de déboursé !
Un dispositif de contrôle interne efficace dans une banque va définir des montants maxima qu’un trader peut investir, les conditions dans lesquelles il peut investir et des contrôles indépendants pour s’assurer du respects des règles, toutes choses qui ont été défaillants à la SG
@A.B. G,
Si je vous comprends bien, une opération sans sous-jacent ne vise pas à couvrir un risque exposé par un acteur de l’économie réelle. J’entends par là, une entreprise identifiée.
Est-il alors impropre de qualifier ces opération de spéculation ? Si ce n’est pas de la spéculation, quelle en est l’utilité économique globale ?
Question annexe : Avez-vous une idée de la répartition entre ces 2 types d’opération (avec ou sans sous-jacent) ?
A Hervé,
En effet, certaines opérations qui visent à prendre une position sont purement du jeu. Il faut espérer qu’elles sont limitées (je n’ai pas de chiffres là dessus et je doute même qu’il puisse en exister), car pleines de risques. Elles contribuent toutefois à la liquidité (au meilleur fonctionnement) des marchés.
Concernant le trader incriminé, il a fait de la spéculation, mais ce n’était pas ce qui lui était demandé. Il était en principe arbitragiste, c’est à dire qu’il devait acheter pour revendre aussitôt, à une échéance différente. De cette façon, il contribuait à moduler les variations de cours entre 2 échéances.
Cependant, et vous me pardonnerez l’expression, il a "pété les plombs", en passant des opérations dans un sens en faisant croire qu’il était couvert (= il y avait des opérations dans l’autre sens). Le tout aggravé par l’effet de levier des marchés à terme : avec une petite mise de fonds, on peut s’engager sur des capitaux considérables.
Ceux qui dénoncent les banquent qui spéculent se trompent donc de procès (mais est ce toujours innocent ?). Le procès à faire est celui des insuffisances massives du contrôle interne qui n’a pas identifié la fraude (j’emploie le mot "fraude" à dessein, car il y a bien eu intention dolosive, c’est à dire de tromper).
Au delà de toutes ces considérations techniques passionnantes j’ai comme un début de franche indigestion de chiffres avec ces sommes astronomiques perdues par une banque française :
Les 4,9 milliards du trader auxquels il convient d’ajouter 2 milliards perdus ( d’euros toujours ) liés aux crédits à risque américains…
La note s’élève donc au total en 2007 pour la Société Générale à 6,9 milliards de perte sèche !
Mais, paraît-il, cela ne met absolument pas en péril la survie de cette banque française.
Et aujourd’hui on nous annonce que l’état français va pouvoir débloquer… 1,6 MILLIARD
D’ EUROS sur…5 ANS, dont 300 MILLIONS ENGAGES EN 2008 !… pour un grand et ambitieux plan ALZHEIMER.
Une maladie qui touche actuellement 600 000 personnes de + de 75 ans en France
et dont 200 000 nouveaux cas se profilent à l’horizon de chaque année à venir.
Je sais, comparaison n’est pas raison.
Mais tout de même vous, ça ne vous dérange pas un peu de penser que l’état français ne peut consacrer " que moins de 2 milliards " sur 5 ans, à une grande cause nationale, quand en 1 année une banque française peut en perdre allègrement + du triple ?
Moi ces chiffres me donnent la nausée.
A Jean-Louis Soularue
Et vous pourriez ajouter : "sachant que les dépenses publiques representent plus de la moitié du PIB et que les prélèvements obligatoires sont parmi les plus élevés du monde".
Pierre Cahuc, professeur d’économie à Polytechnique présente une thèse selon laquelle le modèle français est un modèle corporatiste, ce qui conduit à des dépenses sociales fortes mais pas forcément tournées vers l’efficacité. A cet égard, si vous avez lu nombre de mes billets, j’ai souvent dénoncé le dispositif de retraite français en général et les règimes spéciaux en particulier, qui coutent trés cher … Sans compter les dysfonctionnements du publics … Bref ! L’interet général passe par une meilleure efficacité des dépenses publiques
@ Jean-Louis SOULARUE votre billet me semble le plus sensé
et la réponse de AB Galiani un peu "rapide"
tout cela rejoint le problème de la "dette nationale" dont l’effet
"B O M B E A R E T A R D E M E N T"
est similaire a celui des "positions" de jérôme KERVIEL
mais avec un effet beaucoup plus retardé mais bien plus risqué à terme !
en fait nos "décideurs politiques" permettant l’aggravation de la "dette nationale"
S O N T T O U S des jérôme KERVIEL en puissance
et nous sommes des controôleurs "complaisants" comme ceux de SOCIETE GENERALE
On a aussi une fâcheuse tendance à considérer ces sommes comme appartenant à la collectivité. Il serait peut être bon de rappeler que cet argent appartient aux actionnaires de la Société Générale. Nous ne vivons pas dans une communauté où les bénéfices des sociétés sont une réserve où l’Etat peut puiser à discrétion. (Il en prélève déjà 30% !). Même si cette perte affecte l’économie en général.
Un petit rappel :
Art. 17. –
La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité.
A JL Soularue, ma et BS :
Les bénéfices d’une banque sont la première source d’augmentation des capitaux propres d’icelle, qui forment la condition nécéssaires et préalables au développement de son activité. On peut imaginer les conséquences de telles pertes pour la SG.
D’une façon plus globale, le chomage en France vient de l’insuffisance d’offre, du à l’insuffisance de rentabilité des entreprises.
Le fait d’acheter des "surprimes "à bas prix pour les revendre le double est-elle une des causes de la perte de capital?Il y aurait là une mine d’or pour les banques mais aussi des risques quand le gouvernement américain baisse les taux de la FED.Une spéculation qui a mal tourné ?Ce que je dis là prouverait si c’est juste,que ce domaine n’est pas si virtuel que çà.
A m.a, AB Galliani et BS :
Ma réaction était à prendre en compte sous un angle, exclusivement humain ( humaniste ).
Sur ce sujet j’essayais simplement de faire parler le cœur plus fort que la raison.
Soyez donc tout à fait rassurée BS je n’ai jamais imaginé remettre en cause le droit à la propriété. Mes propos ne se situaient absolument pas sur ce terrain.
Idem AB Galliani, pour ce qui concerne l’indispensable nécessité pour une banque ( comme pour toute entreprise privée ) de dégager des bénéfices.
Enfin je vous rejoins m.a pour considérer malheureusement, que je suis , au regard de la dette nationale, l’un des nombreux membre du " Club des contrôleurs complaisants ".
@ Jean-Louis SOULARUE et AB Galliani
le bon cote de l’affaire SG/Kerviel est qu’elle peut servir de secousse annonciatrice
pour ouvrir les yeux au " Club des contrôleurs complaisants " …
l’augmentation de notre dette nationale a un ritme de 200 million d’euros par…J O U R…
est, me semble t-il, plus …G R A V E… que le risque passé de la SG sur les marchés…
@ Jean-Louis,
Désolé, mais cela ne me parait pas sain de mélanger les genres. La SG à subit un "accident industriel" du apparemment à une malveillance.
La couverture sociale est financée par nos cotisations et nos impôts
L’argent publique n’est pas l’argent privé et comparer les deux amène à des confusions dommageables.
Les choses sont suffisamment complexe comme cela !
Et l’intrusion permanente de l’émotion dans des affaires très complexe ne fait qu’empirer les choses.
Après, on se retrouve avec des français qui ont peur de tout et le moral à zéro.
@ BS
d’accord avec vous dans le principe mais:
1) la banque est règlementée par l’état français qui se moque du droit européen,
2) le pouvoir public (NS) se mèle de la "solution" de la crise SG en s’opposant a un "étranger",
le 2) va spolier les actionnaires de la SG, que vous voulez défendre (?),
en diminuant la concurrence sur la valorisation des actions SG que ce soit:……………………
-pour l’augmentation de capital en cours, ou…….
-pour la vente pure et simple de la SG… ce qui finira par arriver inéluctablement (voir LCL)
@ B.S. Bien évidemment il ne faut pas tout mélanger, MAIS fiscalement cela fait quand même un manque à gagner pour l’Etat, et là nous sommes concernés ; par contre, sur le plan de l’émotion, il faut bien évidemment éviter de sombrer dans la parano, sachant malgré tout que les "affaires" peuvent laisser quelques traces de méfiance vis à vis des banques en général ce qui peut être dommageable.
Je pense que l’accident Kerviel remet en selle l’idée de la taxe Tobin.
Taxer un tout petit peu chaque transaction permettrait peut-être d’assainir les marchés financiers en rendant moins ou pas rentables une partie des opérations purement spéculatives.
Est-ce une pensée naïve ? qu’en pensent les spécialistes ?
A Hervé,
La taxe Tobin avait pour vocation de ralentir les mouvements financiers à court terme qui agitait le marché des changes. Des courants de pensée ultra conservateurs l’ont repris avec l’idée de freiner le commerce international.
Une taxe sur les mouvements "financiers" ? Je reste dubitatif. D’abord, parce que je ne suis pas certain du tout que les banques fassent de la spéculation – du moins en gros volume -. Ainsi, si le trader de la Generale s’est trouvé en "spec", c’est en contravention avec les règles de son métier. A l’origine, il était arbitragiste.
D’autre part, les opérations de couverture en seront rendu plus chères (eh oui, la taxe est un élément du coût) et au final, ce pourrait mettre un peu plus d’agitation.
Enfin, ne risque-t-on pas de voir les opérations financières se déplacer dans les pays où on ne les chasse pas ???
@ AB Gallani
je vous recommande d’aller sur:
–http://www.rue89.com/2008/02/02/...
Un manque à gagner n’est pas un dû. Nous sommes certes concernés mais nous n’avons toujours aucun droit sur cet argent.
Le réel problème qui impacte la collectivité est le risque de déstabilisation du système bancaire. Là, l’Etat doit intervenir ou tout du moins s’assurer de son bon fonctionnement.
Sur un autre plan, c’est bien français de s’imaginer que l’on peut tout résoudre en mettant des taxes et en faisant intervenir l’Etat partout.
Vu l’état de notre économie et la décrépitude de nombre de nos institutions, on peut être sur que l’on va convaincre tout nos partenaires de la justesse de notre modèle économique !
La seule solution, c’est d’apprendre à vivre dans un monde où tout s’accélère, où les repères ne sont plus linéaires, où le "bon sens" ne sert plus à comprendre.
Le monde va une complexité croissante depuis son origine. Nous sommes en train d’en vivre une des ses grandes étapes.
A BS
Je baisse " les armes " et je quitte ce débat dans lequel je n’aurai sans doute jamais dû m’immiscer avec des propos qui ne seraient pas " sains " selon vous.
Je vous réponds juste sur 3 points, avant de partir :
– Je suis bien d’accord avec vous, "l’argent publique n’est pas l’argent privé "…et comme je l’ai déjà dit en préambule, comparaison n’est pas raison, mais qui alimente l’argent publique ? C’est bien l’argent privé, le vôtre, le mien, celui des entreprises privées, celui des banques.
Donc où voyez-vous des "confusions dommageables "dans mes propos ?
– Quand à cette " intrusion permanente de l’émotion " qui ne " fait qu’empirer les choses ", qui sommes-nous : des robots, des machines, des pions ou des êtres humains ?
Nous sommes encore nombreux à penser que l’humain doit demeurer au cœur de tout débat et cela, quel qu’en soit le thème et même s’il s’agit de parler d’un sujet sacro-saint qui serait réservé à des experts patentés, comme celui de " l’argent ".
– Quelle est enfin cette nouvelle philosophie, ce nouveau dogme, selon lesquels le "bon sens ne servirait plus à comprendre " ?
Heureusement, dans ce monde où, commes vous le dites, tout s’accélère où ( certains ) repères ne sont plus linéaires, nous sommes encore nombreux à considérer que les meilleures solutions sont encore souvent celles qui font appel au plus simple et au plus élémentaire " bon sens ".
@ Jean-Louis
L’intérêt d’un débat c’est de confronter des idées parfois opposées. Je n’ai nullement l’intention de vous faire fuir ! Mes propos essayent aussi d’être un peu plus large qu’une simple réponse à vos billets.
Je n’ai pas trouvé sain votre comparaison car cela mélange deux notions qui n’ont rien à voir. Pour moi, cela revient à déplorer la perte d’un navire ou d’un avion et de comparer le coût de cette perte avec une cause humanitaire. Il s’agit avant tout d’un accident.
Sur la raison et l’émotion: quel est le propre de l’homme, quel est sa différence essentielle par rapport au reste du règne animal. La raison ou l’émotion ? Vous avouerez que c’est paradoxal d’associer l’humain à ce qui est émotionnel et instinctif et de "deshumain" la raison qui est justement le propre de l’homme !
Quant à notre "bon sens" il est effectivement complètement dépassé par le niveau de nos connaissances qui sortent maintenant complètement du cadre de nos 5 sens. Quel est le niveau du bons sens quand on parle d’Univers à 11 ou 12 dimensions ou de temps négatif ? C’est justement en s’imaginant que notre "bon sens" est encore fiable que nous nous trompons le plus.
C’est même pour moi la principale difficulté de notre époque, une sorte de "mur de la complexité" où nous ne pouvons plus compter sur notre sens commun.
A Jean-Louis
Diable ! Pourquoi tant de défaitisme ? Vous avez une opinion, des contradicteurs en ont une autre … Mais il me semble que vous avez mis le doigt sur un sujet des plus interessants, le lien entre la richesse publique et la richesse privée. D’ailleurs, j’y fais allusion dans la conclusion de mon billet mis en ligne ce jour.
A AB Galliani
Non non il ne s’agit pas, soyez-en bien assuré, de défaitisme de ma part mais d’une part je pense que je n’ai plus grand chose à dire sur le sujet pour " défendre " mon point de vue et enrichir le débat, face à des arguments qui ne se situent absolument pas sur le même terrain, que d’autre part je constate que BS et moi ne donnons absolument pas le même sens aux mots ( ex : le " bon sens " qui pour moi n’a stictement rien à voir avec " nos 5 sens "… ).
Donc le dialogue avec lui n’a plus de " sens ".
Mais son opinion mérite le respect, je n’ai jamais pensé le contraire.
Enfin pour tout vous dire je manque de temps pour aller + loin et je me contenterai de suivre vos échanges et vos commentaires qui m’intéressent.
Bien cordialement.