Les chocolats de Noël ont fait passer inaperçu le rapport sur « la modernisation de la distribution du Livret A » remis à Matignon le 17 décembre dernier et rendu public le jeudi 20 décembre. Il propose six mesures pour rénover un dispositif qu’il juge « archaïque », couteux et inadapté au besoin de logements. Certaines mesures ne sont pas neuves. Je les ai recommandées, il y a 11 ans déjà, dans un rapport sénatorial intitulé « Banques, votre santé nous intéresse » ! C’est dire s’il n’est pas totalement indispensable d’être Inspecteur des Finances, ancien Directeur Général du FMI pour avoir des idées de simple bon sens, et avoir, si longtemps après, quelques chances d’être entendu.
Qu’il s’agisse de l’extension du livret A à toutes les banques, d’une période transitoire de 5 ans, de la fixation du taux, du commissionnement différencié, tout avait été anticipé. Il est, en revanche, un point sur lequel je suis en profond désaccord avec Michel Camdessus, c’est la création d’un établissement public pour gérer les fonds d’épargne en lieu et place de la Caisse des Dépôts. Je m’y opposerai jusqu’à mes dernières forces. La CDC a précisément été crée, en 1816, lorsque l’Etat avait failli et qu’il semblait indispensable de placer l’épargne des Français sous la protection du Parlement. Les temps ont-ils vraiment changé ? Depuis 50 ans, en France, c’est l’Exécutif qui exerce les vrais pouvoirs en matière budgétaire et financière. On voit le résultat ! Soustraire l’épargne des Français à la protection du Parlement ouvrirait la voie à l’aventure finale : La faillite de la France ! Mais il paraît, selon certaines sources, que ce serait déjà fait. Alors ce pourrait être pire encore, c’est à dire la faillite des Français ! On peut compter sur moi pour livrer bataille afin d’éviter cette funeste issue. A tous prix.
et bien cette note est particulièrement choquante, vraiment je ne vous reconnais pas.
d’une part le rapport Camdessus est un tissus de dissimulation qui dit a chacun ce qui lui fait plaisir à entendre, qui dit au logement social "j’ai trouvé 2 milliards pour vous" sans dire que c’est dans la poche de l’Etat et des banques qu’il les prend (la garantie des emprunts ça vaut combien ? l’intégration dans les comptes consolidés d’Etat ça va donner quoi ?), et vous ferez quelle tête quand ces emprunts garantis vont encore exploser le ratio de la dette publique française qui va bientôt rattraper l’Italie ? (50 à 90 millards d’obligations garanties dans 10 ans…)
Faire l’éloge de la CDC montre que vous n’avez pas lu Camdessus : Cette forteresse hors monde est à ses dires – et il a complétement raison – "opaque et imprévoyante", sans rigueur comptable, elle n’a prévenu personne que les fonds d’épargne prêtent à perte, dégradent leur liquidité et ont un avenir à court terme gravement déséquilibré, la CDC a une irresponsabilité vraiment grave.
Comment pouvez vous faire l’éloge d’une telle telle institution qui agit pour son seul intérêt, qui est simultanément prêteur au logement social, acteur significatif du même logement logement social, auto consommateur de crédit à l’habitat, qui exerce des activités de banques sans se soumettre aux régles des banques et qui est controlées par des parlementaires-maires -législateurs auto consommateurs des crédits de leur banque par leur propres établissement public de logement social ????
Ce sont ces circuits tordus qui ont placé la France comme le pays ou le logement est le plus petit d’Europe, le plus cher, le premier facteur d’inégalité : voyez l’Insse aujourd’hui.
Camdessus a raison : il faut créer une banque du logement social. Cette banque nouvelle doit être totalement sortie de la CDC
elle doit être controlée par l’ensemble des intervenants du logement social, comme le crédit agricole est la banque du monde agricole controlée par lui.
Il faut simplement reprendre le modèle de la CGLLS (dont Camdessus n’a jamais entendu parler)
Pas de controle par l’allien CDC, pas de controle par les Assemblées qui sont faites d’élus – maires emprunteurs à double casquette
Mr Camdessus m’inspire les plus expresses reserves tant pour son action au FMI que apres pour sa repentance christo-sociale. Mais j’attends la replique de AL a JP interessant
Quel est exactement le but recherché : la SIMPLIFICATION ou la COMPLICATION ? pourquoi conserver ou créer des mesures plus ou moins nébuleuses ou farfelues qui ne permettent pas toujours de les encadrer et de les contrôler efficacement en toute transparence ? serions-nous encore à la botte de certains champions d’une apparente modernisation mal maitrisée ? il est évident que beaucoup de réformes restent à faire mais allons-nous toujours vers des améliorations ?
Monsieur Camdessus a une forte expérience en ce qui concerne la faillite d’un pays, il a d’ailleurs en tant que dirigeant du FMI fait amplement ses preuves. Il n’avait pas assez de mots pour louanger la pollitique économique du Président de l’Argentine d’alors Carlos Memen, lequel a mené son pays droit à la faillite.
Dans n’importe quelle autre pays ce monsieur ne serait plus considéré comme un expert, mais nous sommes en France et qu’en on est du gotha on est au dessus des contingences.
A Gerard S
Je rappelle que la faillite de l’Argentine est imputable au conséquence de la dictature qui a ruiné le pays et surtout à la politique de "currency board" – c’est à dire au lien entre la monnaie argentine et le dollars quand celui ci s’est apprécié … Ce n’est pas spécialement une politique que le FMI apprécie.
La ruine de l’argentine est bien anterieure a Videla…Elle est avant tout le fait d’une oligarchie alliee au pouvoir religieux…
Pour comprendre ces mecanismes de l’echec collectif ( que je "vois" au chili), notamment dans les pays de tradition coloniale espagnole, il est bon de lire Richesse et Pauvrete des Nations de David S Landes publie en francais chez Albin Michel en janvier 2000.
Bonne annee Mr Galiani et a tous
Tous les observateurs considèrent aujourd’hui que la recommandation de la création d’un établissement public dédié à la gestion des fonds collectés sur Livret A ( et Bleu) ne sera pas suivie d’effets.
Ce point va de toute manière être rapidement tranché, la Commission des Finances de l’Assemblée nationale a déjà programmé, dans les semaines qui viennent, l’audition de Camdessus, des dirigeants de la Poste, du DG de la CDC, du Président de la commission de surveillance de la CDC, de Christine Lagarde ainsi que des organisations syndicales du secteur.
Par contre, aucune audition prévue du côté de la Commission des Finances du Sénat semble t-il !
Pouvez-vous nous apporter des précisions à ce sujet. Compte tenu que la question du financement du logement social est une véritable préoccupation pour l’ensemble des collectivités locales, le Sénat serait fondé à jouer un rôle de premier plan sur cette question (ainsi d’ailleurs que sur celle de l’accessibilité bancaire également abordée dans le rapport Camdessus).