Voilà plusieurs semaines que je m’interrogeais sur l’opportunité de demander un rendez-vous au Président de la République à propos des questions économiques et sociales. Mon ami Nicolas Baverez m’a devancé. En lisant sa tribune dans le Point de cette semaine, j’y ai trouvé exactement ce que je pensais. En mieux dit. Car je n’ai pas son talent. Le dernier paragraphe résume tout. Allez les Nicolas on y va pour la rupture ?

Voici le paragraphe en question : « La gestion des chocs économiques et sociaux de l’automne 2007 marque ainsi un premier tournant dans le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Tournant institutionnel, puisque le président a infléchi son style dans un sens moins impérial et plus collectif : il oriente et décide mais laisse le gouvernement préparer et exécuter. Tournant politique avec la conversion d’un discours de campagne fondé sur la séduction et le volontarisme à une posture d’exercice du pouvoir pleinement responsable. Tournant économique avec le primat accordé à la politique de l’offre et le coup d’arrêt à la course folle des dépenses et de la dette publiques. Tournant stratégique avec l’explicitation de la ligne du calendrier des réformes. Tournant idéologique avec l’aveu que le président et l’Etat ne peuvent pas tout, notamment pas dépenser l’argent qu’ils n’ont pas, et que le redressement du pays passe par la mobilisation des acteurs économiques et sociaux-à commencer par des syndicats cessant de se confondre avec la défense des rentes du secteur public pour retrouver leur mission première de représentation des salariés. Si la victoire du saint Nicolas des réformes sur le Père Noël d’un Etat vivant à crédit devait se confirmer, alors nul ne pourrait douter que 2007 restera comme l’année de la rupture ».