Frank Mordacq, Directeur général à la Direction Générale, Modernisation de l’Etat, Ministère du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique a rédigé une excellente tribune, parue dans la Revue Parlementaire du mois de novembre, que je vous trouverez ci-dessous.
Il y évoque le nouveau cadre de la modernisation de l’Etat qui s’inscrit dans le prolongement de la LOLF. La révision générale des politiques publiques (RGPP) a aussi vocation à orienter les administrations sur le chemin de la bonne gestion et de la performance dans le but de toujours améliorer les services rendus aux usagers.
Franck Mordacq, celui sous l’autorité duquel la procédure d’appel d’offres pour la fourniture de Chorus, l’outil qui devait moderniser la gestion financière et comptable de l’état en 2004 a échoué, nous menant à trois ans d’errance, d’approximation et d’adaptation de la comptabilité de l’état aux exigences de la LOLF.
Sinon, finalement, la livraison complète de Chorus est prévue pour quand, déjà ? 2012 ?
"La modernisation de l’Etat est un processus permanent ; elle s’est concrétisée, depuis plusieurs années, par un certain nombre de réalisations et a introduit dans l’administration de nouvelles façons de penser et d’agir. Le chantier de révision générale des politiques publiques est l’occasion sans précédent de refonder ces actions de modernisation dans un nouveau cadre et de leur donner une nouvelle impulsion. "
Quid du lien entre la modernisation de l’Etat et la réduction des déficits publics ?
Il aurait été intéressant d’en savoir plus.
La réduction des déficits est toujours une réduction de la dépense.
Prétendre dépenser mieux est tout sauf une réduction de la dépense.
Il s’agit donc d’orienter l’action de l’état dans un tout autre sens que celui de la réduction des déficits publics.
quel baratin tout ça : des nouvelles façons de penser et d’agir dans nos administrations: c’est de l’humour noir quand on sait même plus pour qui pour quoi on travaille…. cette modernisation c’est du pipeau: on va payer des audits trés chers pour dire ce qui est déjà décidé : l’Etat se désengage de tout ce qui est rentabilisable ou externalisable
On se demande parfois si tout ça n’est pas simplement un grand brassage d’idées qui cache un trop peu d’action compte tenu du retard accumulé…J’invite vos lecteurs à regarder ce qui se passe au Portugal, et de voir comment on peut mener une réforme de l’Etat et de la Fonction Publique avec des résultats probants, à condition de le voulor vraiment.
kantouta: ce n’est pas frappant en ce qui concerne le nucléaire, le militaire, le policier, les affaires générales, la gestion et conduite des véhicules, l’informatique de gestion, la micro-informatique de l’état ou même la recherche publique, y compris en sciences humaines bien qu’on puisse honnêtement demander à quoi elle sert.
Suivre le tableau des audits de modernisation est édifiant : quelques réorganisations cosmétiques ont eu lieu, mais nulle externalisation. Il ne semble d’ailleurs pas que le contrôle ou l’évaluation du bénéfice financier de l’action de réorganisation soit à l’ordre du jour.
Cela me rappelle un papier de Villeroy de Galhau pour "En temps réel", qui s’intitulait "le parti de la réforme est mort, vive la réforme ,", qui date d’il y a quelques années.
Oui, la dynamique d’adaptation-modernisation est à l’oeuvre dans de nombreuses administrations. Parfois avec, parfois sans, parfois même contre le politique, d’ailleurs. "Le politique", qui a su créer des conditions favorables, comme avec la LOLF, ou en impulsant les audits de modernisation.
Concernant la RGPP, je suis encore dubitatif : le processus reste assez opaque, pour le grand public, ou même les publics intéressés (le citoyen "éclairé", le blogueur intéressé par la réforme de l’Etat que je suis). Quelle est la vraie nature de cette révision ? A quoi peut-elle aboutir ?
Sur le principe, la RGPP me parait une initiative intéressante. Mais son opacité la rend peu lisible. Un peu dommage, si l’on souhaite restaurer l’image de l’administration et faire connaitre ses progrès. Peut-être est-ce une question de phase, de moment dans le processus ? J’aimerais en savoir plus, connaitre, goûter le degré d’ambition. Et les vagues échos que j’en ai, de consultants y participant ou de fonctionnaires engagés sur certains dossiers, sont un peu moins idylliques que les grands principes…
Ceci-dit, le boulot effectué par la DGME a sans aucun doute été indispensable, et une voie intéressante, malgré de nombreuses difficultés. L’animation de réseau et de projets est absolument nécessaire…
Sinon, a-t-on tiré le bilan des SMR (la "réforme de l’état" des années 2002-2004, initiée par Francis Mer) ?
Je ne me souviens plus comment ça s’appellait avant. Les ministres et les projets de modernisation passent, les directions générales restent.
Enfin, ça ne fera que la troisième organisation de modernisation initiée depuis le vote de la LOLF : pendant ce temps, déficit et dette ne cessent de croitre, alors que les citoyens ne perçoivent que la réduction du service public.
C’est quand même bizarre.