Je suis avec curiosité le déploiement d’énergie presque frénétique mobilisé pour alimenter la croissance, l’emploi et le pouvoir d’achat. Il m’arrive, mais je sais que ce n’est pas bien, de me demander si la méthode est à la hauteur de l’objectif. En effet, je ne doute, en aucune manière, de la volonté sincère et parfois pathétique de nos dirigeants de vouloir à tous prix réussir, et ce faisant de faire réussir la France. Mais la nature du vrai problème est-elle bien identifiée ? Impulsion hélas ne rime pas toujours avec efficacité. Il ne sert absolument à rien de vainement chercher dans les caisses de l’Etat, pour les distribuer, des euros qu’il n’a pas. Seul le tiroir des dettes est plein. Les accroitre encore ruinerait les dernières chances qui nous restent. En revanche, ce qui ne fonctionne pas en France, c’est la machine administrative à faciliter, à permettre, à encourager, à autoriser. La seule machine qui marche est celle qui interdit, qui ralentit, qui freine, qui diabolise, qui complique, qui menace. La France est devenue une vaste entreprise de transformation d’or en plomb. Ou le bon sens est une faute goût.
Je renouvèle au Président de la République mon idée simple de l’autre jour : Qu’il nomme, pour un mois, à l’essai, un « déverrouilleur » chargé d’examiner tous les projets refusés, ajournés ou renchéris au cours du précédent mois. A partir de cet échantillon, une analyse objective des motifs nous localisera toutes nos difficultés. Il apparaitra bien vite qu’un état, sans le sou, en est réduit, pour affirmer son existence, à empêcher les agents privés d’agir. Après 20 d’action publique non interrompue et à tous les échelons territoriaux, je n’ai jamais rencontré des rouages aussi grippés, une mécanique aussi en panne. Une gangrène politico-administrative généralisée menace la France. L’autorité, l’énergie du Président et la détermination du Premier Ministre ne semblent rien n’y changer. Il leur faut dès lors changer de paradigme. Rappeler que la déclaration des droits de l’Homme stipule que « Tout ce qui n’est pas explicitement défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas. » ! Cesser d’aménager des textes abscons. Les abroger purement et simplement. Prenons l’exemple des 35 heures. Finissons-en. Il suffit d’une loi en un article unique ainsi rédigé « la liberté du travail est rétablie en France, toute disposition législative et réglementaire qui viendrait contrarier ce principe est devenue caduque ». Cela nous éviterait les entrechats auxquels il va nous falloir de nouveau faire pour permettre aux gens qui le souhaitent de travailler et aux employeurs qui le peuvent de répondre à leur demande. J’ai trop longtemps cru que de nouvelles mesures techniques pourraient améliorer les choses. Il est désormais trop tard. Il faut trancher dans le vif. Et tourner la page de la France qui, sans le savoir, oppose un refus inconscient à la croissance.
Pour faire vivre l’interactivité du blog, je propose que vous nous racontiez de manière apaisée mais crue des exemples de gaspillages d’énergie, d’argent, de sabordages de beaux projets au seul motif que ce n’était pas tout à fait conforme aux saintes écritures législatives et réglementaires.
Bonjour Alain Lambert,
Je ne vais pas dire le contraire de ce que vous dites. j’ajoute que ce n’est pas le pouvoir d’achat qu’il faut relancer actuellement, mais la capacité des entreprises françaises (parce que les entreprises chinoises, pas de doute là-dessus) à répondre à toute hausse de la demande.
Plus clairement, il faut mener une politique de l’offre et stimuler innovation et réactivité sous toutes ses formes.
Pas de chances, ce n’est pas le chemin que prend Nicolas Sarkozy, et à vrai dire, à lire son programme, c’était bien évidemment prévisible.
L’objectif, aujourd’hui, c’est de générer un terreau propice à l’éclosion d’un capitalisme entrepreneurial, semblable à celui que Schumpeter évoque plus que largement.
Or, actuellement, dans la majorité, un seul homme semble être sur cette ligne, c’est C.Blanc, mais apparemment, on lui a donné un frein à ronger en lui confiant une mission sur le plateau de Saclay alors que c’est le France entière qui a besoin de réformes de fond.
Quant à l’état sans le sou…quand je pense que l’on nous a fait tout un foin de la réforme des régimes spéciaux qui rapporter 0.25 mds d’euros par an, alors que le paquet fiscal en coûtera 14 cette année, puis 17 mds/an les années suivantes, et ce pour pas un demi-kopeck de croissance en plus.
Chapeau l’artiste. Adhérez au MoDem, Monsieur le Sénateur, vous y trouverez plus facilement à y faire valoir vos vues…
Bonsoir,
L’espace d’un instant et en m’arrêtant au titre de ce billet, je m’étais surpris un peu vite à vous croire converti aux vertues de la doctrine de décroissance.
Je me permets une interpellation ; vous semblez déplorer l’excès de reglementation en France, et les pratiques trop tatillonnes de l’Administration quand il s’agit d’appliquer l’ensemble des normes en vigueur. Et l’on aurait presque l’impression à vous lire que les parlements et gouvernements n’y sont pour rien ; qu’ils sont contraints à laisser le citoyen lambda dépourvu face à l’appareil inique de l’Administration.
Or, la plupart du temps, l’administration n’agit pas de manière arbitraire, et la reglementation ne tombe pas du ciel ou du bureau du préfet. Au besoin, le premier tribunal administratif venu remettra le fonctionnaire trop audacieux en place …
J’ai donc du mal à voir à qui s’adresse votre arrangue ; à tout citoyen qui tiendrait ce discours, je lui conseillerais de s’adresser à un parlementaire. Or, vous en êtes un, et vous voire ainsi pointer de l’index l’Administration comme la "seule machine" qui serait responsable de l’atonie économique en France me laisse perplexe. Quand bien même cette assertion serait vérifiée, qui, je vous prie, devrait en être tenu pour responsable ?
J’adhère à l’énergie développée par notre président, et je suis seNsible à "son discours vrai" qui nous sort de l’immobilisme et de la langue de bois; j’avoue cependant m’interroger sur l’expression "travailler plus pour gagner plus" qui ne semble s’adresser qu’aux salariés; que fait on des milliers de travailleurs indépendants de ce pays qui depuis des années ne font que travailler davantage pour gagner moins, surtaxés et de surcroit culpabilisés alors que leurs efforts participent largemment à l’aide donnée à la collectivité; pour ma part j’ai dores et déjà effectué 35 heures quand arrive le mercredi, et je travaille 6mois de l’année pour règler mes diverses taxes et impots; j’apprend aujourd’hui par mon expert comptable qu’investir dans ma selarl augmentera ma taxe professionnelle! quand on songe au principe meme de la taxe professionnelle, à savoir un impot pour avoir le droit de travailler; le plus drole c’est que non seulement je me fais l’effet d’un cheval de traie à la peine, mais qu’en plus , il m’est interfit par la pensée politiquement correcte de me plaindre; chacun sait qu’une profession libérale appartient au monde des privilégiés, que nous avons la "chance "de faire un métier que nous avons choisi et dont l’intéret suppose que l’on s’écrase sur de ridicules problèmes matériels, quand tant de pauvres salariés sont à la merci d’un méchant patron; le problème est que les avantages matériels auquels cette catégorie professionnelle aspirait aprés avoir passé 5 à 7 ans d’études pour y accéder se sont largement envolés, tandis que les exigences envers cette meme catégorie (responsabilité professionnelle) ne cessent de s’accroitre; saans oublier la concurrence et la formation continue qui s’y attache.
J’avoue en secret etre plutot pessimiste et découragée en ce qui me concerne, je me sens pour le moins exclue et oubliée.
"volonté sincère et parfois pathétique"
En effet, c’était sincère et pathétique, jeudi soir à la télé.
Ces mesures ne vont qu’accentuer notre déficit commercial et plomber un peu plus les comptes de l’Etat (RTT de la fonction publique)
Pourquoi courir après la croissance lorsqu’on sait d’expérience l’usage le plus souvent démagogique que ferait l’état d’un supplément de recettes ?
Nicolas Sarkozy a raison de rendre aux français le fruit de leur travail, quitte à augmenter les dépenses : tout le monde sait bien que jamais l’administration n’a même essayé de rendre un budget en équilibre : réduire les recettes et accroitre la dépense publique est donc souhaitable pour éviter de ruiner les efforts des français par une gabegie étatique que nulle LOLF ne réformera jamais.
Dans un hebdo satirique paraissant le mercredi j’avais lu que le Directeur de cabinet de L.JOSPIN avait du contracter avec une société de consultance pour mettre en pratique les 35 heures dans sa propre administration ….Quelques années plus tard pour détricoter ces 35 heures il faut , parait il , lire une circulaire de …. 26 pages ! ce qui bien entendu ne peut que rebuter les meilleurs petits patrons à moins que comme d’hab. ils fassent appel à leurs experts patentés.Hier au soir j’ai entendu F.FILLON annoncer une nouvelle loi pour transformer les jours de RTT en espèces sonnantes et….Des textes , encore des textes qui alimenteront la machine administrative sans que leurs concepteurs soient confrontés à leur exécution…Pas morts les SHADOKS….
Mon exemple de gaspillage est un gaspillage d’emplois.
Il s’agit de la gestion du nombre de taxis à Paris par les pouvoirs publics.
Il y a de braves et honnêtes gens qui veulent prendre des taxis.
Il y a de braves et honnêtes gens qui veulent excercer le métier de chauffeurs de taxi.
Mais les pouvoirs publics ont décidé de geler le nombre de licences accordées, c’est-à-dire d’organiser la pénurie. Et on se retrouve avec des chômeurs et des piétons nocturnes.
a ma connaissance Paris est la capitale du monde où il est si difficile de trouver un taxi.
Tout à fait d’accord avec toi mon cher alain .Je pense que tu est le mieux placé pour faire passer ce message si seulement tu pouvais étre écouté et que cette énorme lourdeur administrative soit un jour simplifiée.
extrait de l’Agefi de ce matin :
La France n’occupe que la 82e place dans la deuxième édition du classement mondial de 178 pays sur leur attractivité fiscale (pour les
PME) réalisée par Landwell & Associés en partenariat avec la Banque mondiale et la Société financière internationale.
Un positionnement qui s’explique par sa pression fiscale globale
(157e rang avec un taux de 66,3 %), principalement sur les cotisations sociales, avec un taux de 52,1 %, niveau le plus élevé après la Belgique (57,1 %).
…Si 31 pays ont mené une réforme fiscale cette année (notamment les Pays-Bas), la France ne bouge pas.
Or son taux d’IS ressort à 34,4 %, contre 32 % pour la moyenne européenne (29,8 % en 2008).
Et si l’assiette d’imposition est plus étroite, ce taux élevé reste un
frein à l’attractivité.
La dette augmente…et les Harkis vont se charger de l’alourdir et le Président Uribe qu’est- ce qu’il va nous infliger ?Lui qui n’a pas encore reçu de réponse, qu’est-ce qu’il mijote?Où se trouve l’espace neutre pour un possible échange?
« La France est devenue une vaste entreprise de transformation d’or en plomb. » :
Effectivement.
Ce n’est pas les 35h en tant que telles, qui sont un problème.
Après tout, si une entreprise estime qu’elle est suffisamment rentable dans son secteur d’activité, vis à vis de sa concurrence, pour se contenter de 35h ou moins comme horaire de base, c’est son problème. Elle règle ça dans son dialogue social avec ses salariés.
Le problème est de les avoir imposées à tous, y compris à ceux qui ne pouvaient pas se le permettre, en tapant dans la poche du contribuable pour les financer.
C’était déjà surprenant comme méthode, mais il y a bien pire.
Les socialo-marxistes, qui ont embauché à tour de bras une pléthore de fonctionnaires, pour s’acheter un électorat captif avec l’argent des contribuables (ce qui n’a rien d’étonnant puisqu’ils vivent déjà eux même naturellement et grassement sur l’argent des contribuables), ont mis à mal notre économie, dans l’ouverture des marchés.
Comme ce n’était pas suffisant, avec l’application des 35h dans cette fonction publique pléthorique, ils signaient l’arrêt de mort de notre économie, en jetant bien des entreprises en pâture dans la mondialisation après les avoir dépouillées.
Aujourd’hui, il faut se débattre avec ça. L’héritage est lourd, et ce n’est pas quelques effet cosmétiques sur la réglementation qui vont inverser la donne.
Au point que, quel entrepreneur sérieux serait assez stupide pour s’engager à créer de la richesse nouvelle chez nous, alors que tout l’invite à le faire ailleurs ?
Même Airbus envisage d’aller fabriquer ailleurs !
@gerfo… combien de milliers d’emplois sont créés chaque jour en France?
heureusement que toyota ne savait pas ce que vous révélez quand ils on implanté leur usine à valenciennes…en 2000 en plein 35h!
il y a un mot clé qui ne figure pas dans votre billet: productivité
S O N Y reduit sa presence dans l’est de la France et dans les Landes…
combien de subventions gaspillee pour attirer cet industriel nippon
qui se retire maintenant??
le poids de la dette…
Le FMI pointe du doigt les "risques de dérapage" budgétaire français en 2008 ( journal les echos ) [ 07/12/07 – 18H39 – actualisé à 18:39:00 ]
Dans un rapport sur l’économie française, l’institution appelle le gouvernement français à réformer les retraites, l’assurance-maladie et le droit du travail
Pour le Fonds monétaire international (FMI), le gouvernement français a construit son budget 2008 sur une hypothèse de croissance trop optimiste. "L’exécution du budget 2008 devra être attentive aux risques de dérapage" qui "proviennent avant tout de perspectives de croissance inférieures à celles sur la base desquelles le budget a été élaboré et des pressions continues à la hausse des dépenses, notamment de sécurité sociale", écrit le FMI dans un rapport sur l’examen annuel de l’économie française.
Le FMI prévoit une croissance de 2% en France en 2008. Le gouvernement a de son côté retenu l’hypothèse d’une hausse du PIB de 2,25% pour son budget.
"La situation mondiale fait peser certains risques sur l’économie française", estime l’institution. Si ces risques se concrétisaient, "le déficit pourrait frôler dangereusement la limite fixée par le traité de Maastricht", insiste-t-elle.
"Le budget 2008 inclut certes plusieurs initiatives louables mais il implique également une pause inopportune dans l’effort d’assainissement des finances publiques", conséquence des dispositions du "paquet fiscal" voté cet été, estiment en outre les experts du FMI. Tout en louant la "réduction sans précédent des effectifs de la fonction publique" et d’autres "mesures positives" pour la maîtrise des dépenses, ils déplorent que les économies ainsi réalisées soit "largement neutralisées par les dispositions" du paquet fiscal, dont le coût est évalué par Bercy à 13,8 milliards d’euros en année pleine.
"Nous apprécions à sa juste valeur le message que le paquet fiscal entend transmettre" mais "d’un point de vue économique et technique", il "n’apporte à nos yeux qu’une réponse sous-optimale aux difficultés économiques structurelles du pays", jugent les économistes du FMI.
"La réduction de l’endettement et du déficit doit demeurer une priorité nationale", insiste le FMI, qui préconise notamment "la mise en oeuvre d’une nouvelle réforme des retraites en 2008" et des "réformes supplémentaires de l’assurance maladie visant à étendre les franchises et à diminuer les pressions sous-jacentes sur les dépenses".