Cheminots en grève, étudiants bloquant des Universités, professions du droit manifestant contre la réforme de la carte judiciaire, marins pécheurs … Quels points communs entre ces mouvements ? Tout simplement, bien au delà de la simple expression des intérêts des professions concernées, l’objet des revendications est, à des degrés divers, d’empêcher toute remise en cause de leur fonctionnement ou la suppression d’avantages particuliers pourtant intenables pour la Collectivité. Au besoin en prenant en otage le corps social au risque même de le détruire ! Chaque groupe d’intérêt estime ses droits spécifiques inaliénables. Bref, le modèle social français se caractérise par le règne du corporatisme, face à un Etat à la fois omniprésent et incapable de défendre l’intérêt général. Malheur à ceux qui ne peuvent se rattacher à un groupe de pression. Ils sont condamnés à la pauvreté voire à l’exclusion. Je vous propose de prendre quelque hauteur pour analyser ce phénomène, à partir de 2 billets : le premier, celui ci, revient sur l’origine du phénomène corporatiste en France. Le second fera écho à la publication récente de l’ouvrage de Pierre Cahuc, professeur d’économie à l’Ecole Polytechnique, et de Yann Algan : « la société de défiance ou comment le modèle social français s’autodétruit », et rapprochera plusieurs thèses pour expliquer et comprendre ce phénomène corporatiste qui menace à la fois la protection sociale et la démocratie.
De quand peut on dater l’émergence des corporatismes ? Certes, la société d’Ancien régime (celle d’avant 1789) se caractérise par la légitimation de l’inégalité : tout individu à une place innée, il doit s’y tenir. S’insérant dans ce monde où le privilège est la règle, les corps de métier s’organisent en corporations qui sont des organisations regroupant à la fois un système de formation, de protection sociale et de défense d’intérêts catégoriels. Il n’y a donc à l’origine rien que de très respectable, étant entendu que l’expression des intérêts catégoriels ou personnels n’est pas anormal. Cependant, ces corporations savent multiplier les blocages règlementaires pour empêcher toute innovation dérangeante, ne serait ce que par l’obligation d’appartenir à la corporation pour exercer. Elles seront emportées par le Révolution Française, tant au nom de l’égalité que par l’émergence de la révolution industrielle, formidable mouvement d’innovations. L’idée corporatiste renait avec l’Etat Français et le Maréchal Pétain. Il y a très clairement la volonté de rompre avec la IIIème République, chargée de tous les maux, dont le moindre est la défaite. Accessoirement, même si « comparaison n’est pas raison », on rapprochera la « corporation paysanne » de Vichy avec le nom d’un actuel syndicat agricole ultra conservateur.
L’organisation administrative et politique adoptée à la Libération reprend cette condamnation de la IIIème République. S’il y a chez Charles de Gaulle une vision idéalisée de l’Etat et de ses agents, se manifeste également l’émergence d’un mouvement politique tératologique qui, fort des ses appuis intérieurs et extérieurs, va utiliser la réorganisation publique comme autant de jalons préparatoires à l’instauration d’un système totalitaire : dans l’attente du Grand Soir, ce qui sera basculé dans le secteur public ne sera plus à conquérir. C’est d’ailleurs la même vision idéologique qui explique les nationalisations de 1982 (théorie dite du « capitalisme monopolistique d’Etat »). Dans l’attente, la France se dote de ce qui va apparaître comme des verrous : représentativité syndicale aux élections professionnelles (quasiment) inchangée depuis 1945 ; contrôle du Syndicat du Livre CGT sur les imprimeries parisiennes ; monopoles publics, autant de formes d’organisations aptes à distribuer à leurs affidés de multiples avantages pris sur la Collectivité … Au demeurant, la glorification du « secteur public au service de l’intérêt général » est une forme de discrimination corporatiste qui justifie tout, à commencer par la mise sous tutelle des citoyens, puisqu’elle ne s’accompagne pas des restrictions sévères qui fondent la démocratie, à commencer par la séparation des pouvoirs, y compris économique.
Que constate-t-on aujourd’hui ? Le chômage français est l’un des plus importants, la pauvreté est l’une des plus fortes d’Europe. Et pourtant, la France est un pays qui se caractérise tant par l’importance de ses prélèvements obligatoires (de l’ordre de 45 %), des recettes publiques (environ la moitié du PIB) et de ses dépenses sociales. Malheureusement, ces dernières manquent d’efficacité : elles ne sont pas orientées vers la lutte contre la pauvreté ou l’édification d’un système de santé pour tous ou vers l’efficacité de l’enseignement universitaire … mais vers les retraites, notamment celles de groupes de pression qui se gardent bien de cotiser, vers le maintien de structures archaïques dans le secteur public, vers l’obtention de subventions diverses et variées ou simplement le maintien de dispositions favorables à tel ou tel.
Et c’est bien là l’inconvénient majeur du corporatisme. Chaque groupe s’organise de sorte à faire pression sur l’Etat afin que ce dernier utilise son pouvoir dans un sens qui lui est favorable. Les avantages qu’il acquiert sont d’autant plus importants qu’il a de capacité à bloquer le fonctionnement de la Collectivité. Pour que l’Etat cède, car il ne peut y avoir de corporatisme sans un Etat omniprésent ! A terme, c’est notre système de protection sociale qui est menacé, car loin d’être universelle, la redistribution va de plus en plus profiter aux mieux organisés et aux plus brutaux. Et le coût social finira par être très élevé. Dans mes billets des 7 et 12 février derniers, je montrais que la marge fiscale est faible. A ce jour, la façon à la fois de satisfaire les appétits des corporatismes et de ménager le contribuable, c’est le recours à la dette. Pour combien de temps ? A terme, c’est l’emploi qui sera sacrifié, par hausse du coût du travail, si ce sont les salaires qui sont taxés, ou par diminution de l’investissement, si on frappe les entreprises. Dans tous les cas de figure, la Collectivité s’appauvrit.
La déclaration récente d’un cheminot illustre bien cette conception corporatiste : « la durée de vie s’allonge et c’est tant mieux, mais il n’est pas question de travailler plus ». Sans conséquence financière pour le dit cheminot, cela va de soi ! Brave Etat redistributeur ! Pauvre secteur privé, dont le travail et l’investissement sont ramenés à une simple fonction contributive, devenu « taillable et corvéable » à merci.
Je remercie infiniment A.B. Galiani de poster un billet d’économiste sur l’actualité que nous subissons. Je souligne son auteur afin qu’il n’y ait pas d’ambigüité entre nous puisque j’envisage de poster un autre billet, sans doute demain, exclusivement politique sur les grèves dans les transports que je trouve inacceptables pour les usagers. Comme parlementaire, j’envisage d’ailleurs de vérifier que les jours de grèves seront bien intégralement défalqués des salaires de novembre. Il n’est pas, selon moi, imaginable que l’on puisse utiliser le fruit du travail de l’immense majorité des Français pour rémunérer ceux qui les empêchent de se rendre au travail.
Pendant ce temps là , les ouvriers des PME subissent …. et n’ont pas de pouvoir .. A eux donc de supporter le poids de ses "Grandes Gueules" .. Pourtant , les horaires decalés , le stress , .. ou donc creent ils les troubles ?
On parle des suicides chez Renault , on parle des Maladies comme les TMS ( Troubles Musculo Squeletique) , des maladies dues a l’amiante , ou aux produits chimiques comme les ethers de Glycol … mais cela n’arrive pas a la SNCF , l’Opera ou la Banque de France ..
Marre d’etre les dindons de la Farce !!
Si ce gouvernement cède , il perdra definitivement ma maigre confiance
On ne peut que soutenir et approuver l’analyse de A.B.Galiani, la France est véritablement malade du pouvoir négatif d’une poignée d’individus irresponsables et égoïstes ; toujours les mêmes.
Par contre la majorité silencieuse est parfois oubliée ; faut-il l’ouvrir "très grande" , manquer de respect , empiéter sur la liberté et le porte-monnaies des autres, chercher à appauvrir la France pour obtenir satisfaction ? espérons et souhaitons que le Gouvernement ne va pas se laisser impressionner , les réformes proposées semblent être un compromis acceptable , donc tout le monde devrait être satisfait !
La réforme de la carte judiciaire, pour perfectible qu’elle soit, sera l’aune à laquelle l’électorat mesurera la capacité de ce gouvernement d’affronter les corporations et de combattre l’influence qu’elles ont sur nos élus.
Courage, Mme Dati !
La société est l’ensemble des services que les hommes se rendent forcément ou volontairement les uns aux autres, c’est-à-dire des services publics et des services privés.
Les premiers, imposés et réglementés par la loi, qu’il n’est pas toujours aisé de changer quand il le faudrait, peuvent survivre longtemps, avec elle, à leur propre utilité, et conserver encore le nom de services publics, même quand ils ne sont plus des services du tout, même quand ils ne sont plus que de publiques vexations. Les seconds sont du domaine de la volonté, de la responsabilité individuelle. Chacun en rend et en reçoit ce qu’il veut, ce qu’il peut, après débat contradictoire. Ils ont toujours pour eux la présomption d’utilité réelle, exactement mesurée par leur valeur comparative.
C’est pourquoi ceux-là sont si souvent frappés d’immobilisme, tandis que ceux-ci obéissent à la loi du progrès.
Frédéric Bastiat
bien sur et j’ai trop souvent dit l’origine de toutre cela dans notre Histoire…
je communique ce billet d’humeur que j’ai publie sur mon propre blog ce matin:
54% des français accueilleraient les Wallons !
Ce sondage est totalement imbécile car une telle situation implique l’implosion définitive d’un pays et 1) que la Wallonie devienne un Etat indépendant 2) qu’elle demande par referendum son intégration dans la France 3) qu’un referendum en France accepte cette intégration.
Mais il traduit une sottise : car quel intérêt aurions nous à accueillir un problème énorme qui viendrait aggraver tous ceux que nous avons déjà et notamment aggraver notre socialisation à un moment où, on le voit bien, la gauche française devient elle même anti-nationale faute d’alternative pour elle car elle reste prisonnière de sa tradition catholique, simplement laïcisée.
On me dira que je suis un obsédé anticlérical . Non je ne suis pas obsédé et je suis un ennemi de l’Eglise Catholique. C’est elle d’ailleurs qui par ses actes, conformes à sa tradition multiséculaire et universelle qui a fait de moi comme de beaucoup un ennemi définitif.
Or les Wallons sont et c’est encore le coeur d’un problème d’essence catholique ! Ils ne peuvent, semble-t-il être que dans un univers de type socialiste avec tout ce qu’il comporte de Tout Etat de Tout fonctionnaire de Tout subvention etc et donc en échec comme l’atteste leur taux de chômage.
Comme c’est déjà le cas de la France avec les brillants résultats que l’on connaît et les blocages massifs auxquels nous sommes confrontés et qui nous coulent.
Alors, aller charger la barque dont les flamands, de tradition protestante et donc libérale veulent se débarrasser , il faudrait être fou et je ne doute pas un instant que la majorité qui a élu Sarkozy et que je l’espère va manifester massivement aujourd’hui Dimanche refuserait tout net la wallonie.
Je me souviens de conversations avec Karel Deschildre, un flamand de 27 ans rencontré à Oamaru et avec lequel j’ai parcouru le Raikoura track à Stewart Island.
Ce qu’il me disait de manière assez brutale mais correcte c’était bien justement l’analyse que je fais et que l’on peut faire en France.
Il s’agit bien de la confrontation d’un système idéologique avec un anti-système (donc par essence non idéologique) face aux exigences d’un monde qui a changé de vitesse d’évolution au cours des dernières décennies.
Et la survie c’est toujours l’adaptation à l’environnement. Les lois darwiniennes sont aussi des lois de société.
Il appartient donc aux Wallons de se débarrasser psychologiquement et dans les faits de cette mentalité néo-catholique et d’en payer le prix inévitable. Comme il nous appartient d’en faire autant et nous savons que le prix sera élevé. Comme la matrice ecclésiale l’a su au prix de sa disparition. Car elle portait en elle son germe de mort à l’image de sa fille moscovite. Elle fait encore un peu illusion mais son pape actuel témoigne bien de ce qu’elle est réellement.
Voilà des enjeux de société dans des pays voisins qui sont des archétypes des enjeux de cette époque (avec beaucoup de retard ce qui les rend beaucoup plus difficiles) !
J’ai écouté, aujourd’hui 18 novembre, sur TV5Monde (cette « m…. » qui fait honte à la France pour une bonne moitié des programmes et pour la "qualité de diffusion". j’ai envoye une lettre de protestation a Cariolis, la recevra-t-il? ) le journal télévisé belge qui évidemment consacrait beaucoup de temps à la marche de Bruxelles. Mais cette marche, cela parait évident, était 1) petite compte tenu de l’enjeu 2) essentiellement composée de francophones… !
Nous avons bien exporté là-bas nos vices de forme et ce pays est en voie de pulvérisation ; CQFD pour mes théories !
Analysons un peu ce qu’il y a dans ce corporatisme :
– la peur du changement,
– la peur d’avoir moins que ce que l’on pourrait avoir déjà,
– des réflexes ancestraux,
– une bêtise profonde.
C’est peut-être un peu de tout cela mélangé.
La majorité des personnes de sensibilité de gauche pensent que ces réactions sont d’un autre âge, que les réformes sont nécessaires.
Il y a une base très dure, notamment chez les cheminots, qui n’ont jamais connu la réalité de l’environnement qui les entoure : l’économie, la concurrence, la mondialisation.
C’est la même chose chez les étudiants. Je réitère ici mon souhait de prendre tous les leaders étudiants et de leur faire faire un voyage de courtoisie dans les universités en Inde qui forment 800 000 ingénieurs par an. Ils comprendront très rapidement je le pense que si nous ne nous adaptons pas au monde qui nous entoure, nous allons disparaître du système économique, car d’autres pays sont dynamiques.
Concernant les cheminots, pourquoi le privé a-t-il été réformé et que la fonction publique ne le serait-elle pas ?
Il y a un moment ou il faut dire : "cela suffit". L’Etat a été patient, maintenant il faut y aller.
Les cheminots font preuve d’un grand égoïsme (depuis 30 ans).
Je propose comme mesure simple pour tous les cheminots : dès qu’un cheminot grêviste se présente dans un grand magasin pour faire ses courses, on l’empêche d’entrer pendant une semaine. Dès qu’un cheminot grêviste se présente chez le médecin, on lui demande d’attendre une semaine. Dès qu’un cheminot grêviste se présente dans un commissariat ou une mairie, on lui demande d’attendre une semaine. Dès qu’un cheminot se présente aux urgences d’un hôpital, on lui demande d’attendre une semaine. On pourrons ainsi totalement mesurer l’impact de leur attitude sur autrui.
Je ne nie pas le besoin du dialogue social, mais toujours dans le respect de l’autre. Lançons dès maintenant les réformes nécessaires pour que les situations de blocage ne puissent plus se reproduire ? Comment amoindrir les capacités de nuisances des verrous de la France ?
Je rêve d’une France dont le réseau ferroviaire serait au coeur du développement durable, assurant un transport non polluant au centre de l’Europe, d’un fret dynamique et rentable, de transports urbains de qualité. Les transports en communs sont très probablement une brique de notre avenir économique, alors pourquoi, pourquoi faut-il que le niveau de mise en route soit si bas ?
Qu’il y ait un dialogue social, c’est normal, des prises d’otages, non.
Aujourd’hui, la base se dit qu’ils ne veulent pas accepter car c’est la porte ouverte à tout autre changement et qu’ils veulent montrer qu’ils sont les plus forts.
Je veux vous montrer que votre attitude génère des certitudes politiques dans la tête de la majorité des français dont je fais parti. Je suis de tout coeur derrière le gouvernement. Il faudra aller jusqu’au bout et au delà.
Je reste sceptique ; quand des français contestent des mesures gouvernementales et s’expriment clairement pour défendre leurs intérets catégoriels, ils se font taxer de "corporatistes". Soit.
Mais quand des français contestent des mesures gouvernementales tout en tenant un discours plus large, défendant un modèle de société dans son ensemble, ils se font taxer de "politique" (cf. la présentation la plus répandue du mouvement étudiant).
Je me demande donc quel cadre de contestation est acceptable à vos yeux, s’il en est.
A Grisold,
Votre remarque, Grisold, fort interessante comme les autres, me permet de préciser un point. La défense d’interets catégoriels me semble parfaitement acceptable et ce n’est pas du "corporatisme" que de les présenter dans le débat démocratique. Le corporatisme naît à partir de l’instant où un groupe de pression obtient des avantages pris en charge par la Collectivités, non généralisables et surtout sans contrepartie. Ainsi, le "logement de fonction par nécessité absolue de service" des Gendarmes n’est pas un avantage corporatiste. En revanche la retraite à partir de 55 ans voire 50 ans pour des personnes en pleine santé et financée par la Collectivité en est un …
J’attendais que quelqu’un m’évoque le mouvement étudiant. Cela fait quelques années que je suis ces mouvements. En fait , je le classe dans les corporatismes car derrière les étudiants, dont les mots d’ordres sont habituels et fantasmagoriques, il y a des populations syndicales des Universités – pas forcément enseignantes – qui ont tout à craindre du moindre changement. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les mouvements partent souvent des mêmes UFR, animés par les mêmes groupuscules aux idéologies totalitaires
Je répondrai ou participerai au débat dans les jours qui viennent, car les observations des uns et des autres sont fort enrichissantes
Ces corporatismes nationaux étaient peut-être adaptés tant que notre économie était à portée nationale. Maintenant que nous sommes bel et bien dans une économie mondiale, ça a beaucoup moins de sens.
Je vous parie une bouteille de champagne que les salariés du privé seront les grands perdants de cette négociation.
L’objectif des 40 ans sera certainement atteint mais les 37,5 ans seront conservés grâce à des astuces comme la pénibilité, le crédit temps etc…
Les pensions versées seront encore supérieures à celles versées aujourd’hui.
Mais…l’honneur sera sauf et la promesse électorale sera tenue.
Les salariés du privé passeront allègrement à 41, puis 42 ans et enfin 45 en 2013 pour combler les déficits qui ne cesseront de croitre.
Belle duperie en perspective !
Les corporatismes ne sont finalement que le fruit d’un Etat faible, réduit à l’impuissance par un siècle d’exposition au virus de la pensée qu’est le Marxisme. Face aux échecs répétés de cet Etat vicié par une idéologie inepte, les corporatismes ont put s’organiser sans contre pouvoir.
Maintenant, le mal est fait et il faut le réparer dans la douleur. Mais les français n’ont qu’a s’en prendre qu’à eux-même. Il valait mieux avoir tord avec Sartre que raison avec Aron !
Mais pour que cela ne se reproduise plus, il faut prévoir la suite : Il faut soit abolir le statut de la fonction publique et l’emploi à vie, soit interdire de grève l’ensemble de la fonction publique. La première solution me parait la meilleure.
pour les facs, le problème est surréaliste. On forme trois fois plus de psychologues et autres sociologues que d’ingénieurs, physiciens, chimistes, biologistes etc…
Après on s’étonne que l’on ne mettent pas de moyens dans ces fac-garderies !
Avant toute remise à niveau des moyens destinés aux Universités, il est impératifs de faire une sélection à l’entrée en fonction de l’utilité en nombre de ces formations et des débouchés professionnels potentiels.
à AB galiani: le "corporatiste" est toujours chez les uatres, comme la "pensee unique" mais, par exemeple, la retraite perçue au bout de 15 ans des sous-oficiers, de 25 ans des officiers qui n’ont jamais été sur un front de leur vie est-elle un privilège corporatiste?
AB Galiani,
Merci de votre retour sur ce blog.
C’est toujours un plaisir de lire vos analyses, toujours très finement argumentées. Je ne suis pas toujours totalement d’accord avec vos thèses, mais, dans ce cas précis, je vous suis à 100%.
A Jean B
Ami Jean B, je n’ai jamais quitté le blog, à raison du rythme d’environ 2 billets par mois … Et si nous étions toujours d’accord sur tout, il n’y aurait pas de débat et donc pas de blog (je me souviens en effet d’échanges animés il y a un an …) Cordialement ABG
Je fais parti d’une nouvelle corporation, elle existe environ depuis une quinzaine d’année, peut être même plus. Elle accroît le nombre de ses membres tous les ans au grand détriment de la france et au plus grand avantage de ses membres.
Nous n’avons pas besoin de signer un bulletin d’adhésion pour faire parti de cette corporation et les membres entre eux ne se connaissent que rarement.
Et oui, je suis membre de la corporation des français qui ont décidés de construire par capitalisation leur propre retraite en quittant définitivement la france et en apportant nos savoir faires, nos idées et notre travail à d’autres pays.
Je fais parti de la corporation de ceux qui refusent ce système d’état providence et qui n’a d’autre choix que de quitter son propre pays d’origine pour être capable d’appliquer ce qu’il considère être son droit inaliénable, à savoir se prendre en charge sois même et refuser de financer une minorité de la population par ses impôts et contributions diverses pour qu’ils aient plus que ceux à qui ont demande de côtiser.
J’aimerais que les tableaux qui montrent qu’un cadre qui côtise au système par répartition 1 ne reçoit que 0.84 au moment de sa retraite soit clairement expliqué au français.
Il faudrait qu’on lui explique que s’il pouvait, ne serait ce que placer le montant de ses cotisations dans un simple compte rémunéré il obtiendrait au bout de 35 ans un ratio d’au moins 2.5 pour 1.
Si les français étaient conscient de cela, ils demanderaient au plus vite à passer à la capitalisation.
Mais non, ils sont endormis et continuent de payer de grasses retraites à quelques privilégiés en sabordant leur propre avenir. De vrais moutons de panurge.
J’espère que ma corporation continuera à grossir au plus grand bonheur de ses membres.
Votre analyse ne manque pas d’intérêts ni d’arguments et j’ai toujours plaisir à lire vos posts. Mais, à mon sens, il faut parler de toutes les formes de corporatisme. Personne ne s’offusque içi des manifestations de médecins, de buralistes. Il me semble que les internes ont obtenu une bonne partie de leur revendication. Il ne faudrait pas oublier non plus le lobby exercé sur nos parlementaires par de grands groupes industriels pour préserver leur intérêt économique. Bref, soyons justes et mesurés dans nos propos, il n’y a pas les méchants d’un côté et les bons de l’autre. Si l’on veut réformer ce pays, rien ne sert de diviser le peuple français.
Le billet serait plus équilibré s’il utilisait d’autres exemples de défence des corporatismes.
Le pouvoir actuel serait plus crédible s’il commençait par s’appliquer à lui même ce qu’il demande aux autres.
Qui détruit le corps social ?
tous corporatistes sauf vous et moi mais c’est quoi le corporatisme ?
plusieurs conditions à mon sens
représenter un corpus social de forme archétype( le notaire, l’avocat, le banquier, le fonctionnaire, le médecin, …)
être issu de la société traditionnelle à faible évolution technique
faculté de pouvoir fonctionner en circuit fermé au sens géograp^hique, mais aussi social (on pense la m^me chose, on consomme la m^me chose, on se marie ensemble)
avoir ou avoir eu un pouvoir social historique
avoir une puissante estime de son groupe
partant de ce constat
le corporatisme est apolitique on en déplore à gauche, commme ……à droite
le pôle Gauche :
le focntionnaire sens générique le corps enseignant, le rail, la poste plus généralement le service public
le pôle de Droite : les professions du Droit, de la Santé disons les professions libérales
et si le corporatisme ce n’était que la résurgence de la tribu où en étant ensemble on se protège de l’Extérieur forcément hostile.
le corporatisme, c’est aussi le conservatisme intellectuel
des exemples ?!! en voici quelques uns
en matière économique
le monétarisme et le keynesianisme
Regarder comment des hommes réputés intelligents s’appauvrissent
La BCE fait du suivisme sur les politiques de la FED des années…….80 .
Même notre bouillant Président tape encore dans la "tool box" des keynésiens
en pensant pouvoir d’achat( de biens de consommations qui va inexorablement creuser le déficit du fait de la propension à importer de la France sur ce Secteur), alors que l’Allemagne s’est reconstituée sur l’Offre, ce qui lui permet de vendre quelque que soit le cours USD/EUR.
Alors sus au corporatisme ?
il est loin le tempsd ou vous étiez a l’udf monsieur lambert !
Quelues commentaires sur le corporatisme :
Comme je l’avais promis, je vais essayer de dresser une synthèse des différentes idées avancées en y répondant, sans empièter sur mon prochain billet.
Le corporatisme consiste en l’octroi d’avantages particuliers en raison de sa profession, sans contrepartie pour la collectivité. De ce fait, choisir de se constituer une retraite par capitalisation n’est pas un corporatisme.
Un trait marquant du corporatisme, c’est d’échapper aux mécanismes de régulation. Le corporatisme s’oppose donc farouchement à la concurrence. En revanche, il s’appuie fortement sur l’Etat.
Plusieurs bloggeurs observent de façon explicite ou implicite qu’on ne prend restreindre le corporatisme au seul secteur public. Ils ont parfaitement raison. Le corporatisme est un trait caractéristique du modèle social français, qui touche quasiment toutes les activités, toutes les professions … Alfred Sauvy dans les années 60 denonçaient le contingentement des licences de taxi parisien, Pierre Cahuc reprend ce même exemple. Les lois Royer et Raffarin qui visaient à freiner le développement des Grandes Surfaces leur ont rendu un service inimaginable : en créant la rareté, elles ont créé des rentes extraordinaires.
Je reprendrai cette analyse prochainement en présentant notamment la thèse de Pierre Cahuc (Ecole Polytechnique) et de Yann Algan (Ecole d’Economie de Paris et Université de Paris-Est)
peut -^^etre le corporatisme des professions juridiques, et singulièrement des notaires, est-il trop délicat pour être abordé ici….