L’Etat est il en faillite ? Les propos tenus il y a quelques jours par le Premier Ministre ont suscité divers remous. Rappelons que la faillite, c’est l’incapacité, notamment pour une entreprise, d’honorer ses échéances. A ce jour, l’Etat paie ses fonctionnaires, ses fournisseurs et rembourse ses échéances de prêt. Sa solvabilité même est reconnue : il trouve sans difficulté à placer ses émissions de titres et sa notation financière est excellente. François Fillon se serait il emballé ? Certes, l’Etat traîne une dette dont la tendance est toujours à la hausse, puisqu’elle s’approche des 1000 milliards, alors que l’endettement public a dépassé les 1200 milliards. Y-a-t-il matière à inquiétude ?
Il est vrai que d’aucuns cherchent à relativiser les conséquences de la croissance de l’endettement public. Citons ainsi quelques observations glanées ici ou là. Tout d’abord, l’Etat n’aurait pas de « contrainte de solvabilité » en raison d’un horizon temporel illimité (dixit Jean-Paul Fitoussi). De même, le recours à la dette confèrerait du pouvoir d’achat et sa charge ne modifierait pas le revenu des Français. Et elle ne conduirait pas nos enfants à devoir se « serrer la ceinture » pour rembourser puisqu’ils bénéficieraient de l’épargne et des investissements accumulés.
Toutes ces remarques ont un fond de vérité, mais elles trouvent très vite leurs limites. Ainsi, s’il est exact que l’Etat peut emprunter sur horizon illimité, en raison de la pérennité qu’on lui prête, encore faut il que ses charges d’emprunt apparaissent compatibles avec ses moyens. Or, une dette croissante signifie une charge d’intérêt croissante et il est trivial de rappeler que « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel ». Il arrivera un moment où les investisseurs douteront de la capacité de l’Etat à honorer ses échéances. Ils exigeront une prime de risque accrue. L’emprunt coûtera alors de plus en plus cher, voire deviendra impossible. D’autant que les ressources d’impôt dont disposent l’Etat ne sont pas extensibles à l’infini. Il suffit de s’interroger sur le niveau de pression fiscale qu’accepteront les contribuables. Croit on honnêtement pouvoir imposer des taux jugés confiscatoires sans conséquence sur la création de richesses ? Accessoirement, si cette assertion était durablement juste, il n’y aurait qu’à supprimer toute fiscalité (et la Direction Générale des Impôts), remplacée alors par le recours à la dette …
Concernant le deuxième argument, la relation entre la dette et le pouvoir d’achat fait partie des piliers de base de l’analyse keynésienne : ce qu’un ménage et une entreprise ne paient pas en impôts peut être utilisé en consommation ou en investissement, alimentant ainsi la demande. A une condition ! Que les acteurs économiques n’attendent pas de hausse probable des impôts ! Lorsque « les finances sont clairement sur une trajectoire insoutenable », les ménages freinent leur consommation. Cette expression est tirée d’une étude de la Direction de la Prévision du Ministère des Finances (en 2004) qui, analysant la faiblesse de la consommation de la zone euro depuis 2001, montrait une forte similitude entre l’évolution du taux d’épargne et celle du déficit structurel. C’est l’effet ricardien, du nom de l’économiste anglais des XVIIIe et XIXeme siècle qui le premier l’avait annoncé : les ménages anticipent par leur épargne l’impôt à venir. Ce que Patrick Artus, directeur des études et de la recherche chez IXIS, confirme par une étude économétrique portant sur 18 pays au cours de la période 1980 – 2004 : l’effet ricardien se manifeste lorsque la dette publique et les variations de déficit public sont élevées ! Dans ce cas, le déficit public financé par emprunt n’est plus un stimulant pour l’économie.
De même, il est très inexact d’affirmer que la dette ne modifie pas le revenu des Français. Certes, il est plaisant de penser que les impôts servant à régler les intérêts sont reversés aux mêmes citoyens qui ont souscrits les titres (au demeurant, quid de l’effet redistributif attribué à l’impôt ?). Mais voilà ! La dette d’Etat est souscrite à hauteur de 60% par l’étranger. L’analyse ne tient donc pas. C’est heureux d’ailleurs, car le risque à terme serait que la dette publique empiète sur le financement des investissements des entreprises. Il n’en demeure pas moins que la dette appauvrit les Français, dès lors qu’elle ne finance pas des investissements.
Cette même raison fait justice du quatrième argument. Nos enfants n’hériteront pas des titres représentatifs de la dette publique, puisque nous ne les détenons pas (ou si peu). Pas plus qu’ils ne bénéficieront des investissements accumulées.
Car c’est bien là le noeud du problème : le déficit public, dans un pays comme la France qui figure parmi ceux avec les plus forts prélèvements obligatoires, est la traduction financière de dysfonctionnements majeurs du secteur public, dont le recours à la dette a permis d’éluder la solution. Faute d’avoir organisé une correcte gestion des personnels, notamment par la mobilité entre corps selon les besoins, faute de savoir supprimer les structures inutiles, faute de confier à la régulation marchande les activités non régaliennes et faute d’avoir aligné les retraites du public (tant en cotisation qu’en calcul des droits) sur celles du régime général, le fonctionnement de l’Etat – et de la sphère publique en général – génère des surcoûts qui non seulement ne sont en rien créateur de richesses mais vont devenir un facteur pénalisant le pouvoir d’achat de la population ou certains choix collectifs (comme la santé). N’oublions pas qu’aujourd’hui le calcul de la dette publique ne prend pas en compte les engagements de retraites : ce seront à terme 6 à 10 points (public et privé) de prélèvements obligatoires en plus, sans aucune contrepartie. Il ne faut surtout pas penser qu’il n’y aura pas d’impact sur le pouvoir d’achat des ménages et sur l’emploi si certains croient voir la solution « en faisant payer les patrons », politique dont a jadis mesuré l’efficacité ! Bref, l’accumulation des déficits est la contrepartie financière de l’absence de régulation de la sphère publique, absence entretenue par le mythe qui voudrait que l’Etat soit spontanément, naturellement, au « service du public ». Soulignons que l’application de principes qui fondent la démocratie comme la séparation des pouvoirs est un mécanisme de régulation.
Ainsi, ceux pour qui la dette est un débat mineur négligent son caractère cumulatif et auto-entretenu. Leur argumentation est acceptable dans un contexte de déficits occasionnels. Elle devient totalement inexacte face à leur permanence. Simplement parce que la solvabilité de l’Etat ne peut s’accommoder d’une accumulation infinie d’une dette finançant du vide !
Il ne servirait à rien d’accroître la pression fiscale – déjà une des plus élevées d’Europe -, si, d’abord, la performance des dépenses publiques n’est pas améliorée. Rappelons un constat du rapport publié en 2005 par la Commission « famille, vulnérabilité, pauvreté » présidée par Martin Hirsch, sur l’inefficacité des dépenses sociales dans la lutte contre la pauvreté. L’Etat ressemble à un véhicule à l’embrayage usé : appuyer sur l’accélérateur fait consommer plus de carburant, sans toutefois aller plus vite.
Bref, les propos du Premier Ministre étaient ils exagérés ? Peut être. Mais ils ont eu l’avantage de placer le débat sur la nécessité de mettre les dépenses publiques au service de l’intérêt général. Car rien ne serait plus dangereux que de croire en la possibilité de s’endetter indéfiniment en ne changeant rien.
PS : Dans un billet du 28 décembre 2006, j’estimais que la dette publique globale s’élèverait au 31 décembre à 1200 milliards, dont 920 pour le seul Etat. Ces chiffres ont été atteints et dépassés au cours du 1er semestre 2007 voire du 1er trimestre. Je n’avais donc que quelques semaines d’avance, mais je ne crois pas qu’il y ait matière à s’en féliciter
Bravo pour votre billet fort bien écrit et merci d’éclairer la lanterne de ceux qui se posent des questions quand à la réalité de la situation économique française !
Merci pour cet article clair et sans détour, qui remet un peu à leur place ceux qui estiment que la France est un pays riche où on peut se permettre de dépenser sans compter.
Tizel
Il faut simplement savoir de quoi la génération future sera la créancière, et de quoi notre génération est la débitrice. La dette sert de moins en moins à financer des dépenses d’investissement (routes, hôpitaux, recherche) et de plus en plus des dépenses de fonctionnement (salaires de fonctionnaire, déficits d’organismes divers). À moins d’un clash entre générations, imminent, il est urgent de réorienter nos dépenses.
Si chaque jour je suis un peu plus endetté , tant que je paye des interet … on m’affirme que je suis un consommateur optimiste
Le jour on je ne peu plus faire face a mes traites .. on va m’appeler "Sur endetté" , ou escroc .. et l’on va me mettre en faillite personnelle .. avant de me me mettre sous tutelle
Ce qu’il y a de bien avec l’etat , c’est qu’on refile nos dettes a nos heritiers ..
Elle est ou l’equitée puisque nous on a pas le droit de nous endetter au nom de nos enfants ?
C’est amusant comme les politiciens vivent du double language .. Une faillite n’a qu’une seule definition .. Et ce que l’on fait actuellement me parait mensonger .
Quant a le querelle de mot qui suis .. pfffff comme d’hab , on bave mais rien ne change .. et les dettes se creusent toujours
"imposer des taux jugés confiscatoires" ==> les taux seront d’autant plus jugés confiscatoires que l’idéologie ambiante fait tout pour répendre cette idée dans l’esprit des citoyens contribuables. A force de leur dire que l’impôt est insupportable, ils se sentent obligés de finir par le croire sous peine de passer pour des marginaux !
Mais vous posez bien la question de la prépondérance de la psychologie dans le comportement économique des citoyens. Et avec le discours déprimant des déclinologues patentés, il ne faut pas s’étonner que le moral ne soit pas optimal.
Ici, vous ne vous comportez pas tant en scientifique de l’économie qu’en psychologue. Vous supputez discrètement pour les besoins de votre démonstration. Ce qui est tout sauf une prévision scientifiquement établie sur la base de faits prévisibles car reproductibles systématiquement. En fait vous ne savez pas grand chose de ce qui se passera dans dix ou quinze ans : il peut se passer tant de chose d’ici là en France et ailleurs…
"De même, il est très inexact d’affirmer que la dette ne modifie pas le revenu des Français."
Merci de rappeller cette importante précision.
Sans doute faut-il aussi souligner que le paiement des intérêts de la dette pèse directement sur la compétitivité des entreprises françaises et donc, sur l’emploi.
Parfois j’en viens à regretter que la France ait rejoint l’euro, ne serait-ce que pour une raison : le recours systématique des gouvernants démagogues à l’endettement aurait depuis longtemps pris fin si tel n’avait pas été le cas.
A GB,
J’ignore ce qu’est un déclinologue. Peut être est ce quelqu’un qui ne partage pas l’avis de ceux qui ont tout intérêt à ce que rien ne change. Lorsque le Titanic a commencé à prendre l’eau, ceux qui s’en sont inquiétés étaient sans doute des « déclinologues » puisqu’ils allaient à l’encontre de l’idée couramment admise que le navire était insubmersible.
Mes « prévisions » ne seraient pas scientifiques, car non reproductibles. Il me semble que le critère de Popper sur la contestabilité (c’est-à-dire la possibilité de trouver des arguments pour ou contre) est respecté. Marx voyait d’ailleurs la scientificité des sciences sociales dans l’abstraction. C’est oublier aussi les experiences suédoises ou canadiennes … Mais, surtout, l’analyse scientifique m’a appris que les situations de déséquilibres – et le déficit en est une – ne sont pas éternelles. J’ai cependant bien compris votre message : ne touchons à rien car on ne sait pas ce qui se passera d’ici 10 ou 15 ans. C’est le principe de précaution porté à son paroxysme : l’immobilisme béat. Mais sur quoi comptez vous ? Je comprends bien qu’« on ne sait pas », mais miseriez vous sur une intervention surnaturelle qui remettrait tout d’aplomb ?
Car, avouer que l’on ne sait pas, est compréhensible ; se retrancher derrière un tel argument, sans plus avant, pour s’opposer systématiquement à tout changement est fort léger ! (au fait : pour le Titanic, il ne s’est rien passé, les premiers secours sont arrivés trop tard).
Quant aux taux confiscatoires, je ne situe pas leur niveau. La Grande Bretagne a connu des tranches d’imposition sur le revenu à 98 %. Il n’existe rien de tel à ce jour en France, je ne vise donc pas la fiscalité aujourd’hui. Mais on pourrait quand même réfléchir à ce que paie un salarié du privé un peu au-delà du SMIC : d’emblée, la moitié du salaire versée par l’entreprise est prélevé + la TVA (mettons 10 % de sa consommation) + IRPP + fiscalité locale … ce peut faire selon les situation 55 % à 70 % (et plus) de prelevés sur le salaire. Les marges de manœuvre s’affaiblissent.
A Tizel, Olivia, Ornais, All et Global,
Merci de vos remarques …
A Global : pouvez vous développer l’idée selon laquelle la dette pèse sur la compétitivité des entreprises ?
Hé bien, en considérant que le paiement des intérêts de la dette pèse sur les finances publiques sans pour autant créer de richesses d’une part, et en considérant qu’au final, c’est toujours l’ensemble des citoyens, donc, les travailleurs, qui paient toutes les dépenses publiques, ces dépenses se reportent plus ou moins directement sur les employeurs des contribuables français lesquels sont, en général, des entreprises françaises, augmentant donc d’autant le coût de leur production, celle-ci restant constante.
Le service de la dette étant sensé représenté plus de 15% d’un budget de l’état représentant sans doute (à vérifier ?) 15% du PIB, on peut en déduire que, peu ou prou, le simple service de la dette pèse de 2.25% dans la compétitivité des entreprises françaises.
A Global,
Je saisis mieux votre argumentation. L’illustration en est donnée aujourd’hui par ceux qui demandent à la fois "plus de retraite / plus de santé / plus d’école / plus de pouvoir d’achat". Votre idée est qu’on se tourne au final vers les entreprises, soit sous forme d’une fiscalité accrue, soit sous forme de hausse du coût du travail (salaire net en hausse ou/et hausse des charges sur les salaires comme ds les années 75) quitte à provoquer un fort chomage.
Je suis plus nuancé. Ma thèse est aujourd’hui que le recours à la dette a permis de ne pas règler l’addition. Ca vaut pour les interets : ils contribuent au déficit et le déficit est financé par emprunt. Mais, que se passerait il si le recours à la dette devient difficile ? On sait que "faire payer les riches" serait insuffisant et que la hausse des impôts ne pourrait être que généralisée … Et votre scenario peut être possible.
Jean-Paul Fitoussi incarne parfaitement la grande pour ne pas dire l’immense médiocrité de la pensée économique française de ces 30 dernières années. L’OFCE dont il est le président démontra que les 35 heures seraient sources de création d’emplois et de croissance en France. Ainsi les 35 sont devenues réalités dans notre beau pays. Il serait bon d’aller voir du coté de France Trésor le coût réel de cette mesure qui se compte en centaine de milliards d’euros et de sanctionner enfin les irresponsables de ce pays qui semblent vissés à jamais à leur poste. Vive Jean Paul et vive la France…
GB, comme vous le dites, le facteur psychologique jouera à fond aussi si on taxe trop les riches. En effet, si on les taxe, ils ne seront plus très chaud pour à nouveau créer des richesses. Si je les taxe ( trop : qu’est ce que trop, d’ailleurs ? Ca reste à définir, et est variable suivant les individus ) cette année, peut etre ne créeront ils plus autant de richesse l’année prochaine, donc moins d’impots levés en conséquence. L’essentiel dans cette affaire étant de déterminer le niveau au delà duquel la hausse des impots est contre productive avec toutes les conséquences que nous connaissons… Voir à ce sujet la hausse des taxes sur les disques durs en fonction de leur capacité ( pour taxer les copies interdites ) : dès que ca devient trop cher, les gens vont se fournir ailleurs ( à l’étranger pour etre exact ), donc 0 taxes levées par l’état.
Nous avons, dans l’autre sens, exactement le même problème avec les revenus de l’assistance, qui n’incitent pas à reprendre un travail, et donc ayant pour conséquence… l’accroissement des prélevements.
J’en veux pour preuve ma mère qui travaille pour 600-700 euros par mois ( et sans aucune aide sociale SVP, ou est donc la solidarité dans tout cela ? ), alors que quand vous additionnez les droits auquels ont droit certains inactifs, il vaux mieux ne pas reprendre un travail. Cf la récurrence, chaque année, des problèmes rencontrés par les viticulteurs rhodaniens qui ne trouvent pas de main d’oeuvre locale pour leurs vendanges alors que parmi les 18000 RMistes du Rhône, il ne faut pas venir me dire qu’il n’y a pas de costauds pour assurer ce boulot. Le résultat ? On "importe" des vendangeurs péruviens…
Bonjour le bilan écologique.
Article qui vient fort à propos, cher A.B. Galiani.
François Fillon a parfaitement raison de parler de la situation de faillite de l’Etat, même s’il ne s’agit que d’une image parce que l’Etat (ou plutôt les Français) serait considéré comme « solvable ».
Cette dette est d’autant plus préoccupante que son montant, qu’il vaudrait mieux considérer à 2500 milliards plutôt qu’a 1200, sert essentiellement à financer des salaires des charges et des retraites de fonctionnaires, et donc au détriment des investissements.
Sur ce plan là, on peut considérer que le seul fait d’avoir à payer les intérêts de la dette, qui s’imputent directement sur les budgets que l’Etat devrait consacrer aux investissements, et qu’il ne peut faire du fait même de la dette, est à l’origine de tous nos problèmes économiques, et donc du chômage.
En effet, l’argent qui sert à payer les intérêts et qui donc manque pour les investissements, se trouve en moins dans des commandes aux entreprises dont les prélèvements sont maintenus au plus haut pour continuer d’assurer le train de vie de la sphère publique.
Cette situation a comme conséquence directe que les entreprises de premier niveau, celles qui accèdent aux commandes publiques, sont obligées de se restructurer pour s’adapter et n’hésitent pas à reporter en chaîne leurs problèmes sur leurs fournisseurs déjà fragilisés.
Le résultat ? : restructuration et fermetures d’entreprises, donc chômage.
On peut donc en déduire que les intérêts de la dette, constituées par la surcharge des fonctionnaires sur nos finances, par le manque de volonté de reformer la sphère publique depuis deux décennies, crée le chômage de manière structurelle.
Pour faire simple, plus on crée de postes de fonctionnaires, plus on crée de chômage.
François Fillon a donc raison de parler de faillite de l’Etat. Le problème est qu’il est obligé d’assumer les conséquences des engagements de l’ensemble de ses prédécesseurs qui ont crée cette situation, et il ne sera pas possible d’en sortir sans trancher dans le vif.
Vous faites très justement remarquer : « Il suffit de s’interroger sur le niveau de pression fiscale qu’accepteront les contribuables ».
Une réponse pourrait être : Jusqu’au jour où les contribuables décréteront collectivement, que l’Etat n’est plus légitime à percevoir de l’impôt !
Pourtant les marges de manœuvre existent et les pistes sont nombreuses.
CQFD…mais oh et puis zut. Trop c’est trop. Cela me rappelle tant d’experiences dans de grands groupes dont j’ai ete le financier…il n’y avait qu’une solution : ou se battre ou filer…"a l’anglaise". J’ai pris le parti de me battre et souvent de gagner (mais j’ai ete bien seul!)puis de partir. Mais que d’aneries ai-je du entendre et combattre. Et cela continue au niveau macro…normal mais il faudra bien passer a la moulinette. alors braves gens vous verrez bien. Non Fillon a parfaitement raison. Il faut employer des mots forts et …gagner a commencer par le 18 octobre. En commencant par supprimer les subventions accordees ici et la aux syndicats!
AB Galiani dit : "les situations de déséquilibres – et le déficit en est une – ne sont pas éternelles."
Entièrement d’accord ; lorsque le point critique est atteint, tout bascule d’un état vers un autre sans transition. C’est valable pour le climat comme pour l’économie.
Nous ne pouvons que définir des projections sur le futur en fonction de plusieurs scénarios probables, en sachant que nous actions influent sur le moyen et le long terme mais très peu sur le court.
A All : votre remarque est une réponse à GB …
AB Galiani : reporter son passif sous forme de dette pèsera sur la compétitivité future des entreprises françaises, en vertu du raisonnement que je tenais précédemment et que vous n’attaquez pas trop. Et tout entrepreneur sait cela : donc, il créera son entreprise hors de France plutôt que de devoir assumer le passif, et donc, emploiera peu de français (les français s’expatriant traditionnellement assez mal hormis pour les emplois les plus qualifiés, lesquels sont évidemment minoritaires)
DEFICIT DYNAMIQUE du BUDGET
Voici mon intervention sur le forum du FIGARO
[2007/09/29 19:49]
FILLON a raison
Que dit-il ? "Pour être efficace, ce combat doit être placé dans une perspective politique et économique".
Il a répété,selon le Figaro,
"Je ne pense pas que l’on oxygène la croissance en asphyxiant aveuglément l’Etat sans l’avoir réformé,
pas plus qu’on ne désendette un pays en étranglant son économie avant même de l’avoir relancée".
La "première étape", a-t-il dit, était de "dynamiser la croissance" et "c’est ce que nous avons fait cet été en agissant sur l’offre et la demande" au travers de la loi Travail, emploi et pouvoir d’achat.
La "deuxième étape" est d’"engager les réformes structurelles du marché de l’emploi, de l’Etat et de notre contrat social".
"C’est ce que nous ferons cette année", a affirmé François Fillon. ….
…………………………………………….
Pour ceux qui l’ ignoreraient, car sous Chirac, l’ Etat n’ a pas fait oeuvre de vulgarisation sur ce point important, il existe maintenant en France une loi, calquée sur le modèle adopté par le Canada et la Suède, pays qui ont réussi à sortir d’un déficit aussi colossal que le nôtre.
Alain Lambert et ses amis du Sénat , sont à l’ origine de cette initiative.
C’ est la loi LOLF que Fillon est en train de mettre en Oeuvre pour restructurer notre Administration et faire disparaitre ce qui la mine
( doubles emplois, inefficacités, secteurs obsolètes, gabegie dans les dépenses etc …).
Les économies envisageables se chiffrent en milliards d’ euros et compenseront l’excès du Déficit dont la réduction pourra commencer, à due concurrence.
Les citoyens sont donc invités à consulter le site
http://www.performance-publique…. pour en savoir davantage .
Ah si seulement l’idée de protection des générations futures que l’on applique pour l’environnement était valable aussi pour la dépense publique, on avancerait peut être , non?
Après tout le réchauffement global comme disent les anglo saxons peut aussi être valable pour le déficit public à mon petit avis. C’est en totu cas ce que j’ai pu comprendre de l’analyse du maire de New York sur la généralisation des déficits budgétaires.
Je n’ai pas plus envie que mes enfants vivent dans un monde, qu’il soit financier ou monde tout court, asphyxié tout ça parce que nous n’avons rien fait alors que nous savions.
On approuve Chirac qui dit que la maison brûle, approuvons FILLON qui dit somme toute la même chose.
L’acceleration de la croissance de la dette est ce qui est le plus preocuppant… malgre les affirmation de nos dirigeants passés et présent l’acceleration continue anisi: "Au deuxième trimestre de 2007, l’ensemble de la dette publique (Etat, organismes d’administration centrale, collectivités locales et Sécurité sociale) a augmenté de 32,3 milliards d’euros par rapport au trimestre précédent, a annoncé, vendredi 28 septembre, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Elle atteint le niveau record de 66,6 % du PIB à 1 216,4 milliards d’euros. Le niveau de la dette publique est bien supérieur au taux du pacte de stabilité européen, fixé à 60 % par l’Union européenne.
Dans le détail, la dette de l’Etat a progressé au deuxième trimestre de 27,7 milliards d’euros, "une augmentation liée en grande partie à l’accroissement de la trésorerie de l’Etat, notamment pour faire face au remboursement de titres négociables au mois de juillet", a indiqué l’Insee."
Pour faire suite aux propos de l’INSEE cités par m.a , rappelons que la diminution de l’endettement de l’Etat au 31/12 avait été obtenue par réduction des liquidités de l’Etat, pour un montant proche de celui qui a été reconstitué …
Cher monsieur GALIANI : ce qu’il y a de bien avec vous c’est que l’on on prend de l’altitude ! Je ne vais cependant pas vous interpeller au sujet des thèses de RICARDO mais tout simplement vous rapporter les propos d’un chercheur du CNRS , Elie COHEN , qui tout récemment sur un grand media affirmait que la dette de l’Etat était alimentée par les Français ,les contrats d’assurance-vie par exemple , alors que selon vous 60 % des crédits proviendraient de l’étranger …. Dur , dur d’etre un citoyen averti…..
A Yffic : Je ne sais pas ce qu’a pu dire Elie Cohen. Selon l’agence France Trésor, qui gère la dette de l’Etat, l’étranger détient presque 60 % des titres émis par l’Etat (la dette "négociable" qui fait la quasi totalité de la dette d’Etat). Les compagnies d’assurance en possèdent 26 %. Le reste, ce sont les banques et les OPCVM.
@ AB GALIANI : c’était au cours de l’émission TV d’Yves CALVI : Mots croisés sur France 2.Je pense avoir bien compris ce qu’a dit E.COHEN : ce sont les Français qui détiennent les créances…..Merci pour votre rigoureuse précision.
Monsieur Elie Cohen avait l’air tout réjoui de la nomination de DSK à la tete du FMI dans l’émission de C’dans l’air avant- hier apràs-midi.Il réfutait toute idée de " faillite".comme vous Monsieur AB Galiani; cependant celle de l’Argentine venait directement des exigences du FMI et peut- etre que le dictature Chilienne les avait-elle politiquement subies.On allait jusqu’à parler de co-direction avec le Président de la République…Quant on pense à Mac Namara qui a fait la force de Suharto en Indonésie ,celle du Président Marcos au Philippines et celle du Japon?Allons-nous prendre ce chemin-là?
Il y a matière à inquiétude sur la dette, certainement, mais
-plus sur sa croissance potentielle, naturelle que sur son montant, d’autres pays comme les etats-unis ou le japon ont un ratio d’endettement public plus élevé
-la dette publique doit être mise en relation avec l’actif public ce qui est rarement fait, et aussi en perspective avec l’épargne privée, ce qui n’est fait nulle part… ainsi…
la dette publique nette (passif moins actifs) est finalement… négative donc n’est pas une dette, mais un élément positif (mais qui diminue) que les français détiennent collectivement (cf. rapport pébereau), l’état français n’est pas en faillite, heureusement…*
la dette publique brute, de l’ordre de 1200 milliards représente à peu près 13% du patrimoine des ménages français (9000 milliards d’euros, un chiffre qu’on ne trouve pas souvent).
en admettant un apurement sur 30 ans du passif, cela représente 40 milliards à trouver chaque année, soit moins de 0,5 % du stock d’épargne, ce qui n’est pas négligeable certes mais qui semble heureusement soutenable…par exemple un impôt sur la fortune (oh horreur!) de 0,5% sur tous les patrimoines suffirait (!) à rembourser cette dette…ou un impôt sur les sucessions (car en 30 ans les patrimoines se transmettent en moyenne 1 fois) de 13%… ce qui ne me semblerait pas si injuste, ceux qui ont créé un passif par leurs dépenses de fonctionnement remboursant leur dette à leur décès…
d’autant que la génération qui est en train de s’éteindre maintenant, partie avant la réforme Balladur de 1993, sera celle qui aura bénéficié des retraites les plus élevées par rapport à ses cotisations….
voilà des points que j’aimerais voir évoqués, discutés plus souvent, plutôt que les sempiternels discours sur l’état improductif, les fonctionnaires surnuméraires…etc…
* je n’inclus pas la dette au titre des retraites des fonctionnaires gagée par le "goodwill" que représente la capacité à lever des impôts, et par le principe de solidarité entre régimes: ceux qui croissent démographiquement: les salariés du privé, et ceux qui doivent être moins nombreux: les fonctionnaires..
A Francis,
Je ne suis pas complétement d’accord sur votre approche. On peut certes avancer qu’il y a des Etats qui connaissent une situation pire, mais peut on pour autant se prévaloir de la turpitude des autres ?
Ce qui est inquiètant dans la dette de l’Etat, 1) c’est qu’elle finance des excés de dépenses de fonctionnement, excés qui pourrait disparaitre par des gains de productivité ; 2) c’est son caractère cumulatif, rien ne semble pouvoir l’arreter.
Comparer alors la dette de l’Etat avec son actif est un exercice qui me semble inapproprié : 1) c’est entrer dans une démarche liquidative, c’est à dire que l’on considére que l’Etat cesse son activité, qu’il cède son patrimoine et rembourse ; c’est totalement une hypothèse d’école – l’Etat n’a pas vocation a céder son patrimoine pour se désendetter, à l’exception de ce qui est « hors exploitation », c’est à dire ce qui relève du secteur marchand ; 2) par voie de conséquence, ce qui doit rembourser la dette, c’est un excédent de recettes.
Mais cette excédent de recette doit être d’abord obtenu par une meilleure gestion du secteur public. On peut certes augmenter tous les impôts comme vous le soufflez, mais au risque d’effets négatifs importants et contreproductifs. Prendre aux Français sans rien leur donner en contrepartie et surtout sans corriger les dysfonctionnements du secteur public n’est pas de nature à engendrer un climat propice à l’investissement et à la création de richesse. A cet égard, comparer la dette de l’Etat avec le patrimoine des Français est un exercice un peu vain, sauf à admettre que ce qui est aux Français est ipso facto propriété de l’Etat qui peut en disposer à sa guise. A une exception : votre argument sur les droits de succession me semble interessant. reste à savoir qui vraiment profite du fonctionnement actuel du secteur public.
Je ne partage pas non plus votre opinion sur le fait que la retraite des fonctionnaires est une compensation démographique. Il faut d’abord un même règime pour tous.
L’entrée dans la démarche liquidative est pourtant à envisager : la France sortira sous peu des limites du pacte de stabilité rénové, et une réaction de l’eurogroupe (par exemple, par l’expulsion de la France du cercle de solidarité des pays de la zone euro) est tout à fait envisageable : auquel cas, la liquidation serait à envisager, au plus grand bénéfice de nos voisins de l’eurogroupe.
Je retrouve dans le raisonnement de FRANCIS ce que j’avais déjà remarqué quand j’ai décidé,en 1983,d’établir un P.O.S. (Plan d’Occupation des Sols) pour la commune dont je venais d’etre l’élu responsable : par exemple les propriétaires de bois sont tenus par l’Administration-DDE de les conserver en l’état – sauf autorisation de défrichement – et la cartographie en tient compte.Ces biens de droit privé deviennent en fait biens publics sans aucune compensation de la part de la collectivité (ça me fait penser aussi à l’Amazonie,bien mondial….). J’ai été frappé par la passivité des propriétaires à accepter ces dispositions….Je retrouve cette confusion entre le patrimoine des Français et celui de l’Etat.Je penche pour la position de M.GALIANI qui me parait plus juste.Quant au jugement disant que la génération des retraités actuels aurait bénéficié des largesses passées de la Nation , je suggère une analyse critique sur le sujet : j’ai par exemple financé l’acquisition de ma maison avec des taux d’intéret à 12 % alors que les "bo-bos" actuels le font à moins de 5 %…..
Est-on libre quand plus de 50% de nos revenus nous echappent (prelevement obligatoire) et sont gerés par d’autres (état) …. ???
Quand on sait en plus que ces + de 50% ne suffisent pas (deficit chronique) je crois qu’il n’est meme pas contestable qu’il faille une serieuse cure d’amaigrissement de l’etat …
On a un peu trop oublier le premier mot de notre devise :LIBERTE
la question de la comparaison financière entre générations n’est certes pas extrêmement simple….
il me paraît pourtant clair que la génération qui a commencé à travailler en 1945 et a fini sa vie pro en 1993 a eu un rapport Prestations de retraite/santé sur cotisations sociales payées meilleur qu’il l’est ou le sera à l’avenir…il ne me paraitrait pas scandaleux que chacun, chaque génération paye, en tenant compte de ses moyens, ses dettes à son décès, en particulier celles liées à ses soins médicaux…
plutôt que les laisser à ses enfants
sur le rapport dette publique/patrimoine privé, je ne fais pas d’amalgame, simplement une comparaison de montant, d’ordre de grandeur…à un momentù à un autre, c’est bien la richesse nationale, le patrimoine des français qui ets le gage de la sovabilité de la France…
La dette des administrations publiques augmente de façon continue. Multipliée par cinq depuis 1980, elle atteint aujourd’hui plus de 1 100 Md€. 25 ans ont suffit pour mettre les clignotants de notre pays au rouge ! Entre 1990 et 2004, soit en 15 ans, la dette publique a "réussi" à augmenter de 235% !!!! Chaque jour, nous, les contribuables français, nous continuons à payer des intérêts à raison de près 120 millions d’euros par jour, oui, par jour sans que cela ne nous profite ou nous rapporte, ni à nous, ni à nos ainés, ni à nos enfants ! Chaque année, l’intégralité des recettes de l’impôt sur le revenu (soit 40 Md€) sert au paiement des seuls intérêts de la dette. Comme un grand tas d’argent durement et honnetement gagné qui part en fumée. Un énorme gâchis ! Aux Trentes Glorieuses ont succédées Trentes (ou plus !) Piteuses ! Une dette contractée sans aucune contrepartie !
Cette dérive est d’autant plus préoccupante que les dépenses accumulés n’ont pas servi à renforcer notre potentiel de croissance mais ont eu, en revanche, pour effet de reporter nos dépenses actuelles de santé et d’indemnisation du chômage, sur les générations futures. Notre responsabilité collective est énorme et très grave. Certes il est plus facile de dépenser allègrement l’argent des autres que le siens, et la manière dont est dispensée l’argent public laisse souvent pantois. Tout se paye un jour ou l’autre ! Bien sûr les grandes villes peuvent s’en sortir dans l’immédiat, mais quid des baisses durables de pouvoir d’achat d’une ville, de bassins d’emplois, ou des régions qui sont déjà fragilisés ? Bien sûr on ne fais pas subir à un Etat endetté jusqu’au cou, ce que subit le citoyen ou une entreprise dans la même situation.
En France, les enjeux politiques et politiciens donc purement et bassement électoralistes ont pris le pas sur l’économique et le social : il s’est forgé et subsiste une sorte de "mythe" fort en France considérant que les politiques réussissent à créer l’argent au fur et à mesure qu’ils le distribuent en pratiquant le clientélisme d’opinion, illusions partagées menant la France où elle se trouve aujourd’hui au pied du mur argentier par des politiques de court terme.
La forte dette et son accélération depuis maintes années/décennies n’incite pas à l’investissement, à l’innovation, à la recherche, elle augmente les délocalisations, augmente la fiscalisation, augmente le chomage, diffère les installations d’infrastructures routes/ponts/hopitaux etc.., mine le moral, et rend obscur l’avenir des générations futures…. : on se demande comment on peut encore continuer les toilettages, les réformettes et les formules savantes de cours.. certes se relever ne va pas se faire du jour au lendemain, et le terrain va être miner de plus en plus,… et les clivages politiques qui alternent peuvent prendre des mouvements de balancier d’amplitudes de plus en plus importants.
Les mesures mises en oeuvre seront-elles suffisantes pour permettre à la France de briser la spirale de l’endettement? Il faut le souhaiter et même cela est possible comme le montre l’expérience de pays voisins de l’OCDE l’expérience de certains pays de l’OCDE comme les Pays-Bas, la Suède ou le Canada, cela prouve qu’il est possible de conduire une politique déterminée d’assainissement budgétaire tout en restaurant le potentiel de croissance de l’économie.
Mais dans le même temps, il faut rester très vigilant et sur ses gardes : car nos us et coutumes historiques de gaspillage d’argent public joue contre nous de même que les lourdeurs administratives et technocratiques et une législation devenue illisible, incompréhensible, avec même des chambres devenus presque obsolètes, des caricatures d’elles-mêmes : la centralisation excessive des pouvoirs et du pays, lieux de pouvoirs où se pressent de pieux courtisans d’un pays en crise hypnotise et corsète le pays au lieu de le dynamiser et de briser la spirale de l’endettement et de la crise.
Dans la gouvernance d’un pays, je ne crois pas au surnaturel de l’apparition d’une "croissance" non désirée, préparée et soutenue ou à "la baguette magique", même d’un discours, même si Fillon a raison de parler de "faillite", formule peut être un tant soit peu exagérée (les "capitaines" ou les "rats" n’ayant pas encore quitter le navire "France"), mais qui sait-on jamais peut engendrer une prise de conscience salvatrice et collective.
La France peut-elle continuer ainsi en s’endettant sans cesse et durablement ?
Yuca de Taillefer.
A Francis,
Vous parlez "solvabilité de la France", alors que la question est "solvabilité de l’Etat". Vous abordez donc une autre question "L’Etat est il assimilable à la Nation ?".
Concernant les retraites, il n’y a aujourd’hui aucun lien entre les cotisations versées et les prestations reçues. Du fait de l’allongement substantiel de la durée de la vie – et donc des retraites – , chaque génération est jusqu’à présent gagnante à ce jeu. mais certains le sont plus que d’autres : les régimes spéciaux du public ne vivent que par ponction sur la Collectivité (voir mes billets précédents sur le sujet, dont les récents sur EDF) : la part prise en charge par le contribuable y est considérable ; en effet, les cotisations y sont plus faibles (taux, durée parfois) et le calcul plus avantageux (pension fondée sur les derniers mois d’activité, contre les 25 meilleures années pour le privé).
Lorsque plus de 50% du PIB est généré suite à telle décision de telle administration, je pense qu’on peut d’une part dire que l’Etat est globalement assimilable à la nation, comme dans la défunte URSS, et d’autre part que la France n’est pas une économie de marché.
Cher AB Galiani,
je me réjouis de la lecture de chacun de vos billets. De là à ne venir sur le blog d’Alain Lambert que pour vous… Non, je n’irais pas jusque là. Vos textes sur la dette sont une source rare d’information sur ce sujet.
Toutefois, mes connaissances économiques sont bien faibles et je butte souvent sur certains concept. Existerait-il un ouvrage/site web/autres sur le sujet de la dette qui reprenne un peu tous les repères sur la gestion de l’état, l’évolution de la dette, conséquence sur la vie économique, etc ?
Sinon, je vais relire une fois de plus tous vos billets 🙂
A Suricat : Merci de vos remarques ; Essayez le lien suivant : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/dette-deficits-publics/index.shtml?xtor=EPR-528
Les propos du premier ministre étaient vraisemblablement exagérés mais avaient au moins le mérite de sortir du politiquement correct et de la langue de bois auxquels nous assistons depuis bien trop longtemps.
où est passé mon commentaire d’hier sur la dette publique et économie, endettement privé?
A Francis,
Aprés vérification, le dernier commentaire reçu de vous sur ce billet remonte au 3 octobre à 23 heures. Il n’y a pas en attente de publication …
j’ai fait une quatriéme ou cinquieme tentative de mettre en lign,e un commentaire….
@ FRANCIS , Ce genre de bug je l’ai subi également mais avez vous un "truc" pour conserver en archive votre commentaire et donc de le rediffuser comme le suggère le webmaster lorsqu’on lui signale notre étonnement ? Par avance je vous en remercie , cher collègue bloggueur…..
bonsoir
je n’ai pas de "truc", je le copie avant dans un fichier word (en fait writer, je suis en openoffice) et n’ai plus qu’à le recopier-coller…
mais je trouve étonnant que mes mels sur mes problèmes passent, mais pas celui sur le fond….
je finis par m’interroger…
@ FRANCIS : merci pour votre réponse qui va m’inciter à mieux m’organiser…..Comme vous j’ai eu à déplorer l’évanouissement dans l’ether informatique de commentaires dont je ne conserve aucune trace. C’est parfois rageant car j’écris sans préparation particulière et lorsque je dois recommencer j’ai remarqué que l’inspiration n’est pas toujours au rendez vous. Bien cordialement.
mes commentaires ne passent pas… (sixiéme tentaive vaine…)
j’abandonne
il y aura d’autre occasions de parler de la dette
avec des débats ouverts
A Francis : J’avoue ne pas comprendre ce qui se passe. Vos commentaires ne passeraient pas ? Il arrive parfois qu’un commentaire se perde (cela m’est arrivé) mais à ce point …
Je confirme que je perds également des commentaires.
@francis,
pour connaitre ce blog depuis pas mal de temps, il ne faut pas envisager la censure comme raison de nos problèmes, mais plutôt un problème technique.
La France devrait certainement s’inspirer de ce qui a été fait au Canada. Ici, nous avons taillés dans le vif comme disait un des commentaires. Tous les ministères se sont retrouvés à devoir choisir ce qu’ils considéraient essentiels pour eux et le reste devait être suprimé.
Il y a eu aussi beaucoup de choses qui ont étés refilés aux provinces. Ce qui fait que certaines provinces bien gérées (ou/et riches) s’en sortent bien (comme l’Alberta par exemple qui n’a aucune dette) et d’autres dont la gestion est pitoyable et casiment socialiste sont au bord du gouffre (le Quebec est le parfait exemple).
Cette année, le gouvernement fédéral a annoncé un surplus budgétaire de 14 Milliards de dollars (10 Milliards d’Euros) qu’il va intégralement verser au paiement de la dette. Ce remboursement permetra au pays d’économiser plus de 700 Millions de dollars (500 Millions d’Euros) d’intérêts. Ces économies nous seront retournés en baisses d’impôts.
Voilà comment on peut faire d’une pierre deux coups. D’un côté, on fait baisser l’endetement du pays et de l’autre on baisse également la fiscalité.
Déjà plus de dix ans que j’ai quitté la france et ce que je peux en voir de loin n’a rien de réjouissant.
La france a tiré bien trop longtemps sur la corde et celle ci est sur le point de rompre. Maintenant, je ne vois malheureusement pas de sortie pour la france car la seule solution (que j’ai évoqué) est de tailler sec dans le gras et même au delà. Et cela va faire très mal, mais c’est la seule solution. Y aura t’il un gouvernement suffisament audacieux et courageux pour le faire ? J’en doute.
A JFM, de Calgary;
Cher"français de l’autre bord", vous préchez un convaincu (!!!!!). Mais vous avez raison de le dire et de le redire, la maîtrise de la dette est une question de volonté.
Il est clair que ceux qui se sont taillés des féodalités ne vont pas se laisser faire, comme l’indique le mouvement social prévu pour le 18 octobre.
Cependant, je ne suis pas aussi pessimiste que vous. La France a de solides atouts pour s’en sortir. Il faut remettre l’Etat au coeur de l’interet général et surtout qu’il cesse de se substituer aux citoyens.
@ AB Galiani,
Que voulez vous dire par ‘Il faut remettre l’Etat au coeur de l’interet général et surtout qu’il cesse de se substituer aux citoyens.’ ?
J’ai bien ma petite idée sur la question et c’est d’ailleurs pour cela que j’ai quitté la france, mais je ne sais pas si vous l’envisagez sous le même angle que moi.
Pour moi, l’état devrait se concentrer uniquement sur ses fonctions régaliennes et laisser faire le privé pour le reste.
Il ne doit en aucune mesure dire aux citoyens comment ils doivent dépenser ce qu’ils gagnent à la force de leur travail.
C’est avant tout pour cela que j’ai quitté la france, j’ai toujours été opposé au système de retraite par répartition car j’ai depuis longtemps assimilé le fait que ma génération (je suis né en 1970) n’aurait pas de retraite ou bien que celle ci serait réduite à une peau de chagrin.
Je pars du principe que la retraite est une partie de la vie et qu’il revient à chacun de s’assurer de pouvoir subvenir à ses besoins au moment de la retraite en capitalisant à son propre nom et non pas d’attendre que la collectivité vous assure votre bien être.
En revanche, je peux concevoir que l’état impose une côtisation obligatoire à un système de retraite par capitalisation afin de s’assurer que chacun ait quelque chose plus tard. En revanche, il faut laisser aux gens le choix de leurs investissements et des risques qu’ils souhaitent prendre inviduellement.
Aujourd’hui, les français acceptent de faire payer à leurs enfants (voir leurs petits enfants) leurs privilèges actuels. C’est vraiment du ‘après moi le déluge’. Il ne faut pas alors s’étonner que beaucoup de ceux qui ont un fort potentiel décident d’aller voir ailleurs pour se prendre en main et laisser les français sur leur radeau.
A JFM
J’ai provoqué votre question … L’Etat est au centre de conflits d’interets. En effet, il doit produire des services et dans le même temps gerer des salariés. Or la bonne gestion de ses services peut aller au détriment de l’interet des salariés (principe de régulation). Du coup, l’Etat se trouve en situation d’être juge et partie. Or, trop souvent, il a arbitré dans le sens de la paix sociale au détriment de l’interet de la collectivité : immobilisme, empilement de structures, système de retraite … , et ce d’autant plus aisément que les responsables de l’Etat n’ont à rendre compte que devant un électeur lointain et pas toujours conscient des enjeux, notamment à long terme … Si l’intervention de l’Etat se justifie, la "production" par l’Etat est, sauf exception, trés dangeureuse dans un pays démocratique.