C’est possible ! Malgré un environnement économique international peu favorable. Encore faut-il en prendre les vrais bons moyens. En premier lieu, convenons que les soi-disant relances par la demande engagées systématiquement après chaque élection présidentielle depuis 30 ans ont produit, à chaque fois, les effets inverses à ceux recherchés. Evitons également de nous chercher à l’extérieur des boucs-émissaires. La BCE n’est pour rien dans nos problèmes. Pas davantage d’Eurogroupe ou le pacte de stabilité. Non. Ouvrons les yeux. La croissance atone est un choix français ! Inconscient, certes. Mais constant. La dernière mode consiste d’ailleurs à mettre en cause les activités privées (taxis ou pharmacies). Mais se souvient-on que plus de 50% de la richesse produite, chaque année, par les Français est consommée par la sphère publique ? Avant d’aller « faire le ménage » chez ceux qui prennent leurs risques et paient leurs impôts, peut-être ne serait-il pas totalement inutile de rendre visite à ceux qui n’en prennent aucun et qui dépensent le produit des impôts. Au-delà de sa propension endémique à dépenser, cette même sphère publique freine, empêche parfois, les activités privées par des règles confuses, complexes, coûteuses. Si la France compte un point de moins de croissance que ses voisines comparables, ce point est caché dans cette complexité insensée soigneusement entretenue par un appareil bureaucratique qui a échappé depuis longtemps au pouvoir politique. C’est là, et là seulement, que l’énergie formidable du Président de la République peut sauver le pays. A condition qu’il le fasse vite, lui même, complètement et qu’il ordonne immédiatement à tous les bureaux qui réglementent de cesser de le faire et de se consacrer désormais à abroger et détricoter l’écheveau d’airain qui étouffe la France.
Doit-on comprendre que si la croissance n’est pas de 3% ce sera faute d’avoir suivi vos préconisation qui soit dit en passant tournent à l’obsession. Rappelons au passage que l’argent disponible existe en France et qu’il est actuellement mobilisé dans l’épargne !!!! Souvenons-nous au passage qu’avec le même appareil d’Etat, la France caracolait en tête des taux de croissance européens entre 1998 et 2001 !
Peut-être pourrait-on commencer par employer plus utilement les innombrables policiers de Paris qu’en leur demandant de procéder à l’interpellation des vendeurs des légumes hélas dépourvu de l’une ou l’autre des innombrables autorisations nécessaires à la vente de carottes et de poireaux dans la rue.
A-t-on perdu la tête au point de considérer que chercher à sortir de sa condition en vendant dans la rue est un crime ?
J’exerce une profession libérale et vous remerie de prendre notre défense. Entendre dire par un gouvernement favorable à l’initiative privée que les notaires, pharmaciens, vétérinaires… sont un obstacle à la croissance est pour le moins original. Si ça continue ainsi, il ne nous restera plus qu’à prendre la carte du parti… communiste!
Comment Mr Lambert pouvez-vous soutenir de tels propos.
Comment peut-on faire croire que la croissance se decrete par volonte presidentielle ?
Depuis le debut, nous savons que cet objectif de 3% n’est pas le resultat d’une analyse economique mais le produit d’un raisonnement politique qui ne voulait pas vendre pour l’election un plan de rigueur. Et comme la France n’est pas un pays d’economistes, personne semble-t-il n’a demande comment une politique allait permetttre de passer de 1.6% de croissance annuelle moyenne pour le quinquennat precedent a 3%.
Mr Lambert vous ne pouvez pas dire une phrase comme celle la : "c’est possible ! Malgre un environnement economique international peu favorable", car ce n’est pas la verite.
La croissance francaise a besoin de croissance exterieure. 1% de croissance en moins au US, c’est 0.4% en moins en France disent certains economistes.
La crise des "subprimes" n’est pas seulement un probleme de gestion des risques. C’est potentiellement un ralentissement de la croissance Americaine a 2% en etant optimiste.
Le politique ne doit plus faire croire qu’il peut tout.
Le politique est la pour commettre une bonne gestion. Et la j’approuve totalement la deuxieme parti de votre billet. Mais comme n’importe quel acteur economique, il est dependant du contexte exterieur.
Homme politique vous devez être pédagogue et donc inlassablement répéter. Simple citoyen je suis dispensé de cette corvée et me contente de renvoyer à ce que j’ai déjà écrit (et même répété). Evident mon cher Lambert-Watson (sauf votre respect).
Quittant la NZ , voici un extrait d’une lettre à un grand ami kiwi:
……………
L’Administration appartient à l’Etat ; en démocratie authentique, elle doit donc être une fidèle représentation de la Nation dont elle est en quelque sorte le bras séculier et qui la rémunère pour cela. Il en va ainsi, aussi, pour les politiques qui ont entre autres obligations celle de veiller au bon fonctionnement de cette administration et, le cas échéant de sanctionner les manquements à ses obligations d’Etat. Si cela n’est pas fait, cela traduit un problème démocratique grave dans la nation.
Mais il arrive bien souvent qu’en raison de privilèges dérogatoires au droit commun et au principe d’égalité devant la loi, privilèges ayant fait parfois l’objet d’une loi spécifique comme le Statut de la Fonction Publique en France arraché à de Gaulle par les communistes après la seconde guerre mondiale, que cette Administration s’institutionnalise et devienne alors comme une sorte d’Eglise d’Etat avec tout ce que représente historiquement de dramatique pour l’Homme le mot Eglise et qui connaît son propre développement, incontrôlé.
Je sais le drame français et ses origines. Je sais donc où mène ces systèmes qui s’enkystent dans le corps social et peu à peu le tuent.
……
Le Premier Ministre de NZ est une femme , travailliste, Helen Clarke. Les kiwis la surnomment Helengrad!
Et rappelons que de plus en plus, les dépenses publiques servent à payer des retraites. C’est au détriment de la lutte contre la pauvreté, c’est au détriment de la santé, c’est au détriment de l’investissement public.
Rappelons aussi que le secteur public confond sécurité de l’emploi et immobilisme. Un fonctionnaire embauché aujourd’hui a toutes les chances de pouvoir passer sa vie au meme endroit et au meme poste … D’où un empilement de structures périmées qui coutent, des effectifs inadaptés qui coute.
Et toujours le mépris de la Gauche sur ce qui n’est pas "public"
Votre silence sur les déclarations de ces derniers jours sur cette fameuse croissance me faisait penser que vous n’étiez pas en accord avec les discours officiels.
Je vous félicite sur votre prise de position.
Je vous renvoie à Guy Sorman :
http://www.hebdo.ch/sormanblog.c...
ou
http://www.hebdo.ch/sormanblog.c...
Faire des leçons à l’Europe est facile pour camoufler notre incapacité à nous réformer mais un jour l’Eurogroupe nous fera payer notre morgue, notre insolence.
L’homme étant un être vivant à organisation sociale hiérarchique, la volonté exprimé du chef revêt toute son importance.
Maintenant que les français se sont débarrassés du virus de la pensée que constituait le marxisme, source de nos maux, il faut maintenant mettre en œuvre les changements.
Le verrou idéologique étant levé, il faut vaincre l’inertie des systèmes corporatistes existants. Pour cela, la volonté et l’énergie du chef sont les ingrédients essentiels.
C’est probablement pour cela que plus ou moins inconsciemment nous avons voté majoritairement pour NS. Tant que l’opinion publique soutiendra les réformes, la volonté du Président fera le reste.
Alors allons vers les 3% de croissance. C’est effectivement possible maintenant. On doit même pouvoir faire plus.
Et il est maintenant temps aussi de s’affranchir de la tutelle intellectuelle des USA. Leur modèle est en train de s’effondrer. Nous n’avons pas besoin d’eux pour bâtir notre avenir.
Un autre point encore. Nos organisations bureaucratiques sont compliquées et non complexes.
Notre corps est par exemple très complexe mais particulièrement efficace et optimisé.
La différence est essentielle !
Comment affirmer que l’appareil public dépense trop lorsque l’on voit la sur-population de nos écoles, de nos hopitaux ou de nos prisons!
L’appareil public dépense mal, oui!
Pourquoi ne pas envisager une modification du statut du fonctionnaire en France: réelle possibilité d’évolution de poste et de salaire au mérite, possibilité de licenciement, offre de reconversion, salaire plus en phase avec ceux du privé,…?
Seuls les fonctionnaires recherchant une situation propice aux moindres efforts s’en plaindront…
Depuis le début de la campagne présidentielle on n’a pas entendu grand monde parler du manque d’investissement dans l’entreprise qui est une des causes de notre déficit commercial et de notre croissance ultra-molle… le mécanisme de déductibilité de l’ISF est évidemment complètement insuffisant et on dirait bien que notre président, non seulement, n’a rien d’autre à proposer… mais risque encore d’aggraver le problème avec ses attaques contre la BCE. Il me semble qu’un Euro fort est pourtant plutôt bénéfique pour l’investissement dans l’entreprise, non ?
Alain Lambert a raison : demandez à n’importe quel économiste de bonne foi : si vous voulez de la croissance, il est nécessaire de rendre à l’initiative privée les moyens d’investir. La croissance provient toujours d’une et une seule origine : les initiatives des habitants d’un pays, citoyens ou non d’ailleurs il me semblait nécessaire de le souligner.
Pour ce faire, il faut tout simplement réduire les prélèvements obligatoires pour libérer la capacité des français à investir et il faut dérèglementer, supprimer les règlementations s’opposant à la volonté d’entreprendre des français pour les inciter à investir en eux.
Et pour maintenir l’équilibre budgétaire, il faut faire en sorte que la puissance publique en général se désengage des secteurs d’activité où elle est innefficace pour laisser la place à l’initiative locale, privée ou publique mais d’initiative locale, qui rendra plus efficacement le service en libérant du capital pour la création de nouvelles activités, c’est à dire, de la croissance.
Après, je suppose que les psychiatres et autre gogologues de la Commission Attali compliqueront sans doute à l’infini ce raisonnement, mais à la louche, on peut en rester là.
Mr Lambert moi c’est par rapport au probleme d’immigration moi je pense ca devien vraiment serieux il faut que les francais sachent que c’est avec des test ADN ou la force . Mais en dialoguant en sensibilisation, sans les acteurs principaux rien ne sera possible, en plus je vous demande vraiment de faire un effort dans ce sens au SENAT.
Merci
LA BCE n’y est peut etre pour rien mais si les taux baissaient on pourrait peut etre investir un peu plus !
Trichet et l’inflation c’est comme don quichotte et les moulins !
Par contre, faire le ménage chez ceux qui vivent de l’impôt au lieu de le faire chez ceux qui ne font que le payer, professions libérales entre autres, là je suis totalement d’accord !
Plaisant la foi présidentielle, et le relais lambertinien, mais la France est tellement corsetée de tout cöté qu’elle crève d’anémie, elle est tellement bouffie de bureaucratie et de technocratie qu’elle risque d’exploser, elle attend tellement un sauveur divin…
Mais les penseurs centralistes oublient une chose essentielle dans les discours qu’ils rédigent et qu’ils font lire à la tribune : c’est que le changement ou la croissance, et ben, ça ne se décrète pas par baguette magique ou envolée lyrique, Sarkozy n’est point Aladin et Lambert n’est point Potter.
Le changement ou la croissance ne se décrètent pas, il se construisent pas à pas et doit être issu d’une démarche collective. Il faut réduire l’absence de maîtrise des dépenses publiques laquelle vient surtout de la multiplication des niveaux d’interventions. Les Français n’en ont que faire des agitations de droite ou de gauche repris abondamment par les médias, ils veulent de l’action.
Il faut libérer les épées de Damoclès qui empêchent de prospérer et d’avancer les projets : c’est aux acteurs d’agir.
J’en profites ici pour conseiller à un parlementaire en mission (qui se reconnaitra) d’être un facilitateur de l’action et des projets : et d’agir courageusement dans le cadre de sa tâche pour aller plus loin que dans un simple toilettage des clarifications de compétences entre les missions respectives de l’État et des collectivités territoriales et de faire des propositions visant à simplifier le millefeuille administratif français et pour revoir le mode de financement local.
Yuca de Taillefer.
A Alençonnais,
Si si si … si ma tante … Pardonnez moi d’être grivois, mais les taux de la BCE sont les taux à court terme qui n’ont qu’un impact trés faible sur l’investissement. Si la BCE ne parvient pas à convaincre les investisseurs qu’elle fait le maximum pour maîtriser l’inflation, ceux ci exigeront des primes de risque élevées qui feront grimper les taux longs (ceux qui ont un effet sur l’investissement), ce qui aura pour le coup un effet trés négatif sur l’investissement ..
Bravo Monsieur Lambert ! Les vérités sont toujours bonnes à dire !
"un appareil bureaucratique qui a échappé depuis longtemps au pouvoir politique" ….. Constat lucide ,Monsieur le Ministre , ce qui me fait dire aux amis bloggueurs qu’il ne faut pas s’en prendre aux fonctionnaires : ce ne sont pas eux qui décident de la création des tableaux d’effectifs mais les responsables politiques qui ont laissé faire ( ou encouragé à une certaine époque…) en extrapolant les taux de croissance de l’économie du pays. Pays de cigales !!!
Que le ciel vous entende,…….ou plutôt la présidence !
La croissance ne se décrète pas, mais l’état a la capacité et le devoir impérieux d’en créer les conditions par la remise en question de tous les freins qui empêchent d’y parvenir, à savoir sa propre pesanteur, et plus largement celle de la de la sphère publique globale.
Pour ce qui est de certaines professions libérales auxquelles vous faites allusion, j’avais cru comprendre, mais je peux me tromper, qu’il ne s’agissait que d’introduire un peu de concurrence chez certaines professions très réglementées, qui en manquaient quelque peu par le fait même de cette position. S’il s’agit bien de cela, est-ce un mal ?
AB Galiani: Vous présumez qu’il est nécessaire d’emprunter (ou de renoncer à investir sur le marché financier) pour investir, ce qui n’est pas nécessairement le cas, surtout dès lors que la masse monétaire croit par ailleurs trois à quatre fois plus vite que la croissance. Il devient alors possible, pour investir, de vendre ses actifs solides à des prix rendus particulièrement élevés par l’abondance de liquidités et de réinvestir rapidement les liquidités obtenues par un projet de création d’activité.
Reste qu’avec un rendement réel sur les marchés financiers atteignant en pratique les 10% l’an sans risque (vu l’intervention automatique des autorités prudentielles en cas de défaillance), il devient absurde d’envisager d’investir ailleurs, les profits escomptables ne faisant pas le poids, surtout associés aux risques encourrus. Donc, tant qu’il y aura de l’émission continue de dette publique pour absorber, pourquoi vouloir investir, quelle que soit l’inflation ?
vos commentaires seraient plus pertinents si vous n’étiez pas un ex ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire.
qu’avez vous fait pendant ce temps là ?
osez nous faire croire que les pharmaciens notaires sont des professions libérales prenant des risques c’est vraiment se moquer des français ?
Cher(e ?) Global,
Non, pas du tout … Je ne postule rien de tel quand j’évoque le lien entre taux et investissement. Je pense simplement à ce que Keynes appelait "l’efficacité marginale du capital" et qui, d’ailleurs, sous tend la fin de votre message.
En clair, pour qu’un investissement soit effectué, il faut que la rentabilité qu’on en attend soit (nettement) supérieure à celle d’un même placement sans risque. En clair, pourquoi irai je mettre mes billes dans un projet qui me rapporte 5 % et où je peux perdre, si les obligations d’Etat sont à 10 % (c’est un exemple, bien sur). Même si mon projet me rapporte 10 %, je prefere encore les titres d’Etat exempts de risque. En revanche, si mon projet me rapporte 15 %, il commence à devenir interessant. De ce fait, ceci dit il y a moins d’investissement qui vont rapporter 20 que 15, 15 que 10, 10 que 5 … Autrement dit, et independamment du mode de financement, plus les taux longs montent, moins il y a d’investissement. Et moins la BCE se montre ferme ds la lutte contre l’inflation, plus les tx longs risquent de monter !
Ha oui, en effet nous sommes alors bien plus en accord que je ne le présumais. à un point près peut-être, en lequel je suis plus proche de l’opinion de Nicolas Sarkozy que de celle de Jean-Claude Trichet qui est celui-ci : l’impact de l’inflation sur l’investissement est mineur : le critère qui conditionne réellement l’investissement est le rendement des marchés financiers, les placements financiers étant des placements aussi sûrs que les emprunts d’état, les banques centrales volant systématiquement au secours des investisseurs sur les marchés financiers (comme l’illustre le comportement récent de la banque d’angleterre)
Voila comment la dette publique alimente les rentiers de la planète et en siphonnant une partie de l’épargne, rend les projets d’investissements privés moins attractifs, en créant des taux de rentabilité plancher sans risque élevés. Comme en parallèle, les coûts de main d’oeuvre augmente du au 35 h et à l’augmentation des prélèvement il ne faut pas s’étonner que l’investissment est anémique en France.
C’est aussi la principale raison pour laquelle nos gouvernements se focalisent sur une politique économique de l’offre. Pour une politique de la demande, il faut éliminer les déficits publiques. Et là, il faut tailler dans le vif !
Euh, Global … Il y a une chose que vous ne parvenez pas à saisir, manifestement. L’exigence de rendement de tout investisseur (terme à prendre au sens large) tient compte des anticipations d’inflation. Autrement dit, moins la BCE se montrera sévère contre l’inflation, plus le rendement prévisionnel exigé sera élevé et pénalisera l’investissement des entreprises.
AB Galiani: Je me permets de contredire votre raisonnement en observant que la liberté de mouvement des capitaux est réelle.
Ainsi, les bénéfices acquis en investissant dans une monnaie X peuvent être capitalisés dans une monnaie Y (ceci expliquant sans doute en grande partie l’actuelle appréciation de l’euro : le dollar étant la lingua franca des zones de forte croissance, mais ses perspectives à terme sont assombries par l’ahurissant déficit de la balance des paiements courants).
Par ailleurs, investir dans une zone de monnaie X n’implique nullement d’investir de grosses sommes dans la monnaie de la zone X : si, par exemple, vous souhaitez exploiter un brevet en France, c’est en pratique en dollars auprès d’un ayant-droit basé aux Bahamas que vous investirez.