C’est en compagnie de Bernadette Malgorn et de Fabienne Keller à un débat sur le thème de « La réforme de l’Etat déconcentré », qu’il m’a été possible d’évoquer, entre autre, le rôle que la LOLF doit jouer dans la modernisation de l’administration en offrant une multitude d’outils dont les principaux sont : la liberté de gestion (grâce à la fongibilité des crédits) ainsi que la nécessité de rendre compte de ses résultats (grâce à la mesure de la performance).
Si vous souhaitez aller plus loin, vous pouvez consulter trois rapports évoquant l’application de la LOLF :
– le rapport Migaud – Bouvard- Courson – Brard
– le rapport d’Henri de Raincourt sur les dépenses de fonctionnement des préfectures
– ainsi que le rapport d’Adrien Gouteyron sur la mise en oeuvre de la LOLF dans les services de l’Etat à l’étranger
désolée mais la LOLF est d’abord une machine à réduire les fonctionnaires;et ensuite un machin sans pilotes qui attend que l’administration se casse la gueule pour ensuite refiler des tas de missions dites de politiques publiques au privé…. et ça se déguise en modernisation un démantèlement pareil, juste une question de malipulation du vocabulaire
A kantouta.
Non, la LOLF est surtout une logique visant à réduire le gaspillage insensé dans beaucoup d’administrations. Toute personne qui a effectué son service national sait qu’il y a du potentiel, bien avant de toucher au nombre de fonctionnaires… de toute façon, il n’y aucune raison pourquoi la France aurait besoin de plus de fonctionnaires par habitant que d’autres pays occidentaux. Rappelons, à l’attention des crânes obtus, que l’essence de la fonction publique est d’assurer le fonctionnement de l’Etat… pas de donner du boulot à des fonctionnaires. Ca n’est pas évident pour tout le monde on dirait…
pour ma part, je m’abstiens de ces débats, faute d’arguments opérationnels qui ne sont plus "de mon âge".
je ne peux qu’affirmer que , de toujours libéral et girondin et européen, je pense qu’il est essentiel d’appliquer enfin…les analyses et propositions toujours d’actualité de Alain Peyrefitte (La Société de Confiance et la trilogie De la France, oeuvre supérieure d’un esprit supérieur). Notamment sur la fin d’un doublon comme le conseil général.
Mais je sais trop comme lui les blocages historiques de notre société dont la sédimentation est telle (via le ciment des tabous) qu’il n’y a d’autre moyen qu’une refondation de notre nation dans cette triple perspective.
Si la dilution d’une gauche qui n’ a cessé d’être malfaisante parce que cléricale, donc assurant de fait la tradition catholique de notre pays, est bien la stratégie de Sarkozy et permet l’économie de cette catharsis, forcément violente, va pour cette stratégie…mais le pari est immense qui ouvre sur le redéploiement et ses bienfaits (sous réserve de ce que l’on appelle progrés, humanité etc.qui mériterait certainement une autre réflexion et gouvernance internationales) et je suis assez sceptique compte tenu d’une liberté de mouvement de plus en plus réduite par un evironnement qui ne nous attend pas. Ce que l’on n’a pas pu faire avant 1789 (et Odile a fait un brillant résumé) peut-il l’être deux siècles plus atrd alors que le vitesse du temps est devenue exponentielle?
Je suis de ceux qui pensent que nous devons faire cette catharsis en initiant une acion pédagogique forte et systématique pour faire des citoyens les acteurs mêmes des changements impératifs , en d’autres termes et je l’ai répété ici tant de fois , une sorte d’Etats généraux de la France. Cela serait autrement efficace que toutes ces commisisons Théodule qui sont des diversions tactiques mais nin fine des pertes de temps. De toute façon le pouvoir lui même tel qu’exercé en France est arrivé à son terme, lentement et coûteusement mais à son terme.
David Puls: la LOLF a peut-être été conçue pour réduire "le gaspillage insensé……." en théorie : mais en pratique, telle qu’elle est actuellement mise en oeuvre, elle l’accroit.
Un exemple simple : les administrations sont sensées maîtriser leur masse salariale. De ce fait, on leur donne des objectifs de masse salariale par période (mensuelle, trimestrielle, annuelle). Sachant qu’il ne faut en aucun cas dépasser les objectifs de dépense, mais que rien n’incite à vouloir aller trop en dessous de l’objectif (ne serait-ce que par peur de voir les dotations se réduire mécaniquement au niveau atteint en pratique parfois suite à des concours de circonstances exceptionnels comme par exemple des grèves bien suivies ou une épidémie de gastro-entérite), on vire des personnels en contrat à durée indéterminée payés X, puis on ajuste sa masse salariale en embauchant des précaires payés Y>X qui servent de variable d’ajustement : si on a plus d’argent, on suspend leur contrat jusqu’à la prochaine ouverture de crédits.
Bilan ? On a moins d’heures de travail fournies pour plus cher par des personnels moins loyaux puisqu’ils savent servir de variable d’ajustement, qui exigent donc des efforts bien plus considérables de surveillance et de contrôle de leur encadrement et génèrent bien plus d’erreurs dans des processus de travail dans lesquels on dépense traditionnellement peu en contrôle étant donné la loyauté intrinsèque des personnels embauchés à vie souhaitant exercer dans le même établissement plusieurs dizaines d’années.
Long is the road.
@GF je suis , hélas , plutot d’accord avec votre sombre conclusion qui n’est pas nouvelle si l’on en croit D. de VILLEPIN fin analyste ( controversé cependant…) de la période post révolutionnaire ( hello , ODILE , faites nous un topo la dessus SVP ) et de l’avènement Bonapartiste suivi de son " soleil noir " . Je ne sais si la solution est dans vos " Etats Généraux" car je me méfie énormément des corporatismes de toutes sortes… Je pense comme beaucoup d’autres que l’avenir n’est écrit nulle part et qu’il appartient en effet aux citoyens d’en etre les acteurs.
On ne peut en tout cas que saluer votre courage d’avoir osé aller rendre visite à l’ENA. Quand je pense que nos 25 ministres en visite à Strasbourg ont réussi le tour de force de ne pas même aller saluer leurs futurs grouillots, ces fonctionnaires qui sont prets à se dépenser jour et nuit pour eux (au moins 5 ans avant d’aller pantoufler en tout cas).
J’espère que votre nouvelle mission (bravo !) sur les relations entre Etat et collectivités locales permettra d’expliquer cet engouement actuel permanent pour la Région Alsace, pas plus stratégique qu’une autre pourtant, mais ô combien visitée et courtisée en ce moment. Cela ne peut pas être liée au fait que cela soit la (presque) seule région de droite non ?
Il est vrai que c’est effectivement l’utilité de l’ENA qui pose question, ceci expliquant que rares sont les jeunes politiciens pleins d’avenir s’empressant pour aller s’y exprimer.
Quel dommage en effet que personne en europe ne s’empresse à vouloir les récruter, nos énarques : ça n’a l’air de rien, mais de nos jours, c’est à sa capacité à séduire les recrutements étrangers de l’Union Européenne que la qualité d’une école aspirant au haut du classement s’obtient : en soi, ça se comprend, puisqu’un recrutement trop national est souvent le reflet d’un biais de sélection.
L’ENA est une école très prestigieuse mais qui forme des élèves qui doivent rentrer dans un moule bien défini .On peut quand même se demander si cette école ne déforme la personnalité de ses élèves, leur façon de penser et de réagir semble tellement loin de la réalité . A noter aussi qu’à partir du moment où le raisonnement est aux antipodes de la simplicité, tout devient compliqué et bien souvent mal compris.