Poursuivons notre promenade culturelle. Je vous propose aujourd’hui de partir à la découverte de la rue du Pont-Neuf.

9 – Rue du Pont-Neuf

« Relie la Grande-Rue à la place du Cent-Troisième-Régiment-de-Ligne mettant ainsi en communication les quartiers de Notre-Dame et de Montsort.

Attestée sous ce nom en 1790, elle tire son appellation du pont, dont la construction fut ordonnée par un arrêt du Conseil du roi du 29 avril 1770 afin de faire communiquer plus commodément la Normandie et le Maine et de délester le « vieux » pont de Sarthe, le seul permettant de franchir la rivière, d’un trafic de plus en plus important. Cette décision précise que la Ville aura la charge de payer les indemnités dues aux propriétaires des maisons qu’il faudra démolir, ce qui provoque l’hostilité de l’administration municipale déjà confrontée à des problèmes financiers. En raison des obstructions qui s’ensuivent, l’affaire demeure en suspens jusqu’au 3 août 1779, quand un autre arrêt permet à la Ville de lever un nouvel impôt destiné au dédommagement. La construction du pont « neuf » commence ensuite, contrairement à ce qu’écrit Louis Duval qui donne la date de 1769, et s’achève en 1781.

Les numéros 1-3 offrent des façades typiques des boutiques du XVIIIe siècle ; le numéro 14 se signale par sa statue, son chapiteau, ses consoles, son balcon et l’emblème d’un armurier ; et les numéros 17-19 par les lucarnes, les encadrements de baies et la frise en décor de céramique. Louis Barillet est né le 13 février 1880 au numéro 26, sur l’emplacement de la galerie marchande, et Pierre Romet est décédé le 19 septembre 1904 au siège de son magasin, Le Gagne-Petit, à l’enseigne d’un rémouleur, fondé en 1844. Cet établissement sera remplacé par les Nouvelles Galeries en 1965 et par la galerie marchande en 1989. Au numéro 31, au-dessus de la plaque signalant le musée de la dentelle, on peut voir une autre plaque de pierre sur laquelle il est possible de lire A la Providence bureau du Point d’Alençon.
Au numéro 33, le général Leclerc, lors de la libération de la ville, installe son poste de commandement le 12 août 1944. Une plaque commémorative a été apposée sur le mur de la maison dans laquelle un musée consacré au libérateur d’Alençon a été inauguré le 12 août 1994. Située à proximité, sa statue en bronze a été inaugurée le 15 mars 1970 en présence de la veuve de l’illustre soldat. L’érection en fut décidée le 27 février 1945. Elle est placée devant un grand livre de pierre, sur lequel sont gravées les dates importantes de l’histoire de la 2e division blindée, dont la charnière est en forme de croix de Lorraine.
Louis Martin, le père de Sainte-Thérèse, fut horloger au numéro 35 de 1850 à 1870. Cette maison est les suivantes, jusqu’au 57, ont été construites après l’achèvement, en 1781, du pont Neuf. On peut voir au numéro 43 la date de 1799.»

Texte extrait du Dictionnaire des rues et monuments d’Alençon, d’Alain Champion, illustrations de Fabien Petit, publié aux Editions Cénomane, septembre 2003, 320 p.