Selon LCI, à partir du 21 août, la maison de disque va proposer des MP3 de Gwen Stefani, Mika ou Stevie Wonder sans protection. Objectif : tester le marché. Universal proposera son catalogue sur amazon.com Rhapsody, Best Buy ou Google pour concurrencer le couplage iPod + iTunes.
Les maisons de disques semblent se faire à l’idée que l’avenir du téléchargement légal sur internet passe par la suppresion des verrous. Après EMI, c’est un autre poids lourd du secteur, Universal Music, qui va donc proposer une grande partie de son catalogue sans DRM, cette technologie destinée à lutter conte le piratage (1). Seul signe de la frilosité de la maison de disque, la durée limitée de l’opération : le projet va en effet d’abord être lancé pendant une période d’observation, à partir du 21 août et jusqu’à janvier. Les morceaux seront proposés de 89 à 99 cents l’unité.
Les artistes du catalogue concernés par cette initiative comptent notamment Amy Winehouse, 50 cents, Mika, Gwen Stefani, Stevie Wonder, Johnnie Cash, ou encore Sting. Les MP3 seront vendus sur le territoire américain via de gros sites comme Amazon.com, Wal-Mart, Rhapsody, Best Buy ou Google. Universal s’est associé à ces sites internet pour attirer des internautes friands de musique, puisqu’il apparaît en effet que la « majorité des morceaux téléchargés illégalement par les utilisateurs le sont via des sites trouvés par ces moteurs de recherche », fait valoir le groupe.
MP3 sans drm : une mesure cruciale :
Cette collaboration tente de contourner Apple et son programme d’achat de musique en ligne iTunes Music Store qui, couplé à son baladeur iPod, détient environ 70% du marché de la musique numérique. iTunes vend actuellement 5 millions de titres par jour. Le patron d’Apple, Steve Jobs, avait jeté un pavé dans la mare en début d’année, en se disant favorable à une suppression des DRM pour le bien du marché. Mais à ce jour, Apple a plutôt renvoyé la balle dans le camp des majors du disque, attendant des initiatives de ces dernières. Selon des analystes du secteur, « ce mouvement entraînera les autres grandes compagnies du disque à se lancer également dans l’aventure des titres sans DRM ». Selon les spécialistes, supprimer les DRM ne va pas directement propulser les ventes de musique en ligne, mais c’est crucial pour une viabilité à long terme. Seule précision qu’Universal Music semble avoir oublié de mentionner : selon le blog wired.com, ces MP3 sans DRM seront « watermarkés », c’est à dire qu’ils seront identifiables s’ils sont partagés sur les réseaux d’échange de fichiers. L’information aurait été confirmée par un porte-parole d’Universal Music, avance le blog.
(1) L’absence de DRM sur les morceaux de musique téléchargés chez un distributeur en ligne permet d’écouter le morceau sur n’importe quel support – ordinateur, baladeur numérique…-, tandis que le transfert d’un appareil à un autre est rendu possible.
Votre avis sur toutes ces questions ?
Je vous donne mon avis puisque vous me le demandez.
Je suis consterné de voir que la majorité et le précédent gouvernement ont cédé aux exigences surréalistes des maisons de disques et de films lors de l’examen de la loi DADVSI. Ils ont été vraiment peu nombreux les élus de droite qui – comme vous – se sont élevés face à ce qui est d’un ridicule consommé dans une démocratie et une économie de marché. Donc merci.
Ceci dit, aujourd’hui, ce qui devait arriver, arriva : sous la pression du public et après avoir contribué à ridiculiser la droite aux yeux de millions d’internautes, des entreprises dirigées par des incompétents ayant toujours un wagon de retard abandonnent les DRM qu’elles présentaient hier comme incontournables pour leur survie … et il ne reste plus de la loi DADVSI que les dommages collatéraux pour le Logiciel Libre, comme prévu diront certains…
Saviez vous à ce sujet que l’Assemblée a été obligé de saisir l’autorité administrative créé par la DADVSI (la 41 ème AAI financée par le contribuable tout de même…) pour savoir si les députés peuvent utiliser un logiciel libre de lecture de DVD développé par des étudiants de l’École Centrale ? Saviez vous que la société Mandriva ne distribue pas ce logiciel libre de lecture de DVD uniquement par crainte de poursuites ?
C’est cela la liberté de choix et la libre concurrence en France sur le marché du logiciel ? C’est cela la rupture avec les corporatismes ? C’est là un bon moyen de réduire la dette publique ? Sans doute pas. par contre en terme de guerre économique, il est une nouvelle fois démontré que l’insécurité juridique est une arme de guerre redoutable (comment Mandriva peut concurrencer Microsoft dans de telles conditions ?)
Alors oui je me réjouis qu’Universal confirme qu’elle a fait pression sur mes élus pour obtenir une loi dont elle ne se sert pas tant elle est ridicule. Cela conduira peut-être vos collègues à ne plus courber l’échine quand les producteurs viendront exiger des lois délirantes en agitant des réalisateurs dépassés (costa-gavras, tavernier,…) ou des chanteurs drogués pratiquant l’évasion fiscale (johnny, au hasard).
Ceci dit je ne me fais d’illusions non plus vu que les élus UMP pour la plupart ont tendance à ne jamais contredire leur chef et qu’il se trouve que Nicolas Sarkozy nous a gratifié cet été d’une sortie admirable sur le fait qu’il était important que que la riposte graduée soit mise en place rapidement dans le cadre d’un "plan de sauvetage" de l’industrie du disque (et pourquoi pas un impot destiné à financer TF1 dont les recettes publicitaires baissent ?).
Pour mémoire, la riposte graduée, c’est la mise en place massive de radars sur internet et la possibilité d’envoyer automatiquement des contraventions aux internautes flashés en flagrant délit de téléchargement. Inutile de dire que c’est tout aussi grotesque que les DRM et que cela relève de la même foi stupide en la machine pour combattre la machine. Tout parlementaire soutenant un tel dispositif montrera son incompétence en plus du fait qu’il fait peu de cas des libertés de ces concitoyens.
Car la riposte graduée, c’est encore plus liberticide que les DRM.
En plus du fait que la mise sur écoute de tous les internautes français sans passer par un juge n’est même pas autorisé pour lutter contre le terrorisme et qu’on voit donc mal comment on pourrait l’autoriser pour la lutte contre le téléchargement, il est impossible d’imputer automatiquement un téléchargement à un abonné sans revenir sur les droits de la défense : seule une perquisition et un examen du disque dur peuvent permettre d’obtenir une preuve valable.
L’analogie que font les promoteurs de la riposte graduée avec les radars routiers est à ce sujet fort culottée, dans la mesure où le propriétaire d’une voiture flashée n’est pas responsable pénalement dans l’absolu, il est redevable de l’amende si il ne prouve pas qu’il ne conduisait pas la voiture. Or un propriétaire pourra toujours démontrer qu’il ne conduisait pas sa voiture si elle a été volée (en présentant sa plainte), ou si il l’a prêtée (en donnant le nom du conducteur), alors qu’un internaute qui s’est fait pirater sa borne wi-fi ne pourra jamais prouver sa bonne foi. C’est notamment ce qui fait que la riposte graduée n’est pas acceptable dans un pays comme la France.
D’ailleurs, il y a pléthore de démonstrations juridiques qui confirme l’incompatibilité de la riposte graduée avec le droit au respect de la vie privée et les droits de la défense : du rapport de la CNIL qui refusait la mise en place de la riposte graduée – et que la Ligue ODEBI a publié suite à une fuite – mais que le Conseil d’État a préféré ignorer, jusqu’au rapport du professeur Jean Cédras, que le ministère de la culture à cherché à enterrer – et que la Ligue a également publié (on ne se refait pas des deux côtés apparemment ;).
Le président de la République en ait d’ailleurs conscient que c’est liberticide, la riposte graduée, et donc explosif pour les parlementaires. Il envisage dès lors d’éviter de demander au parlement de se mouiller et propose ni plus, ni moins que de passer par un accord interprofessionnel. Ben voyons…
Comte-sponville qualifierai un tel comportement de barbare. Indéniablement.
J’espère que vous saurez faire entendre raison à vos collègues, voire au président…. le ridicule ne tue pas physiquement, mais politiquement au bout d’un certain temps…
Pour creuser :
– le rapport de la cnil
http://www.odebi.org/docs/rapp-c...
– le rapport Jean Cédras
http://www.odebi.org/docs/Rappor...