Le point commun entre l’actualité budgétaire et le camembert AOC est la méthode à l’ancienne ! « Moulé à la louche » comme on dit en Normandie. On aurait pu espérer que la LOLF commence enfin à produire ses effets dans le mode de raisonnement des acteurs et des observateurs. Ce n’est pas encore vraiment le cas. Il est stupéfiant de voir que les principaux chiffres annoncés sont formulés en emplois nouveaux et en crédits supplémentaires. Ce que les syndicats ne trouveront jamais suffisant. L’indigente bataille médiatique sur les moyens continue. Celle sur les résultats n’est toujours pas hélas engagée. Les chiffres sont perçus comme s’il s’agissait de comptes exécutés. L’année 2008 n’est pourtant pas encore commencée. Nous n’en sommes qu’au temps des intentions et pas des résultats ! Il serait tout autant judicieux de s’intéresser à l’exécution de l’année en cours (2007) et de voir si la gestion sera conforme aux prévisions. Si les dépenses seront tenues, si les recettes sont au rendez-vous et si le solde s’améliore. S’agissant des emplois, ou plus exactement du non remplacement des départs à la retraite, il faut être bien naïf pour les compter comme un épicier. En vérité, les gestionnaires seront les premiers à en supprimer davantage pour se donner des marges de manoeuvre budgétaires supplémentaires, mais ce n’est pas à ce stade qu’ils s’exposeront à le clamer haut et fort. Ce serait le plus sûr moyen de se les faire supprimer sans compensation. Il ne fait pas de doute que le Parlement rapprochera l’exécution 2006 aux propositions 2008 pour chacun des programmes, à périmètre constant, et mesurera si les Français en auront davantage pour leur argent ! Je ne doute pas que le débat deviendra alors plus concret, plus réaliste et plus exigeant.