Comme vous le savez, un « Grenelle de l’environnement » sera organisé, à l’initiative du Gouvernement, afin de jeter les bases des actions prioritaires à mettre en oeuvre. Les associations spécialisées seront directement consultées. Mais il n’y a aucune raison pour que vous n’ayez pas votre propre idée. Vous êtes donc invités à signaler les sujets d’environnement que vous jugez prioritaires.
A signaler l’initiative d’Ecoforum.
En qualité de coordinateur à la Commission des Finances du Sénat sur les actions du nouveau grand ministère en charge de ces questions, je suis tout ouï à vos commentaires.
Quand on sait ce qu’ont donnés les accords de Grenelle .. inflation et pas grand chose … le nom est mal choisi
Les problemes sont connus ..masi pas forcement les implications directes ou indirectes des solutions possibles … Les generateurs de polution seront ils invité a exprimer leurs points de vue . et qui tranchera ?
Reduire la pollution atmospherique en France est une chose .. mais cela ne sert a rien si le voisin pollue encore voir davantage .. il n’y a que les politiciens qui croient que les nuages s’arretent aux frontières .. idem pour la pollution des eaux .. Il faut songer le monde en entier et pas a l’echelle de la France
Et surtout quels effets pour l’economie et la santé.. Reduire les solvants , des peintures et des colles c’est parfait .. mais faire de l’essence a partir de betterave ..pour polluer davantage les nappes par l’usage accru de produits phyto … j’ai des doutes
A Lambert : premières réflexions
La question que vous posez est si vaste par la connaissance objective qu’elle implique, par les conséquences économiques et sociales que toute action engagera, les différents niveaux qu’elle met en cause: mondial, européen et national, les principes de base qu’elle oblige à formuler, les contraintes éducatives qu’elle ne peut qu’exiger.
Car, sans une hiérarchisation de la question, à quoi pourrait servir une liste de : « y’a qu’à, faut qu’on…. » : une simple énumération d’arbres qui ne ferait que cacher un peu plus cette question de l’écologie locale et planétaire. Je ne suis pas sur d’ailleurs que les associations n’aient pas aussi des vues de chapelle et des positions plus dogmatiques que scientifiques. Et Nicolas Hulot me convainc moins que quiconque.
Il faudrait avant tout que l’on dresse un état des lieux qui ne soit pas discutable, polémique et que cet état des lieux analyse aussi les causes scientifiques reconnues (propres à l’homme et propres à la nature) et les conséquences probables en fonction de telle ou telle hypothèse. Un tel document devrait être diffusé à la nation.. Le tronc commun en quelque sorte de cette affaire. Cette analyse déciderait naturellement des niveaux d’action et de leur nature politique. Evidemment la question d’une gouvernance mondiale pourrait être posée…à terme proche !
Pour ma part, je n’ai aucune conviction globale de fond, j’entends pour proposer des actions pertinentes et accepter leurs implications.
Je ne peux donc qu’énumérer ici (en phase 1) des positions de principe toutes liées à la culture de la responsabilité (ce qui va à contre courant des tendances).
Ainsi, le principe pollueur payeur. Pourquoi faut-il mutualiser systématiquement l’irresponsabilité. Ou même , au niveau national, les coûts engagés par certains secteurs de production (automobile entre autres) .
Cela renvoie entre autres à ce que dénonçait Ivan Ilitch, les fameuses externalisations de coûts. Les voitures doivent faire supporter à leur propriétaire l’ensemble des coûts qu’elles engendrent : infrastructures, pollutions sonores et physiques, dommages (je pense évidemment aux blessés de la route dont on ne parle jamais, se satisfaisant des statistiques de décès. Or un mort a un coût limité ce qui n’est pas le cas des blessés).
Mais cela vaut aussi pour les avions et en général tous les moyens énergétiques mis en œuvre en raison d’un choix personnel (cela ne concerne donc pas l’électricité qui elle doit répondre à des choix économiques et politiques collectifs).
Ainsi l’éducation : La pollution est le fait d’une indiscipline liée aux systèmes de masse. Il y a toujours quelqu’un pour nettoyer…comme pour sauver en montagne ? Cela est vrai pour les propriétaires de chien comme pour les bambins qui s’habituent à jeter leur emballage de sucrerie dans le caniveau. Cela relève de l’éducation par l’enseignement et le châtiment.
Ainsi la prolifération humaine et sa concentration dans des univers infrahumains (l’homme doit être l’objet aussi de l’attente écologique directement et indirectement par la nature) et hyper polluants (on n’entend guère les « écologistes patentés » dire cela : il a fallu un Pascal Sevran pour le crier. L’insecte lambda de la canopée menacé de disparaître comme tant d’autres espèces au cours des millénaires aurait parfois plus d’importance que le bébé dévoré par des rats dans les sordides favelas brésiliennes ou bidonvilles nigériens. Monsieur Hulot plaide ainsi, en partie, pour sa paroisse).
Ainsi, le paysan qui décide de cultiver un maïs « normal » est-il aussi responsable de l’assèchement général. A-t-on entendu quelque association que ce soit dénoncer la multiplication des surfaces cultivées pour un végétal qui pousse naturellement ailleurs et trouve là l’eau dont il a besoin au moment le plus important de sa croissance. Depuis la catastrophe de 1976, les surfaces en France ont été multipliées (comme les subventions) par………. ? Quel est donc le rôle du paysan ? son statut : un entrepreneur ou une sorte de main d’œuvre collectivisée, de fonctionnaire en quelque sorte sans le bénéfice du fameux Statut ? ses produits doivent-ils correspondre à des choix politiques de production ou aux besoins réels de proximité (se rappeler le remembrement et l’érosion qui en a résulté et était dénoncée alors déjà et les engrais qu’il a fallu mettre pour la compenser et la pollution des terres et des eaux qui en est résulté. Voir ce que les bretons pont fait de leur pays, par exemple..
La Santé est aussi polluante à différents degrés : il est donc impératif de changer les modes de remboursement comme de charger les industries pharmaceutiques des coûts qui leur sont imputables.
Je commencerai par là (en réintroduisant des notions concurrentielles authentiques) et cela aurait sans doute un effet éducatif. Mais aussi un effet de restriction de certains investissements
Contraignant les secteurs concernés de production à mettre sur le marché un grand nombre de nouveaux produits.
Dé-massifier, dé-globaliser l’économie , recréer une alliance naturelle avec la nature (donc éradiquer le pêché originel de la Bible) c’est responsabiliser (par l’argent et par la punition et par l’éducation…en même temps). Voilà le mot clé. Il ouvre sur de nombreuses perspectives et actions (exemple : quand j’ai créé ESOE pour aider des chômeurs, principalement, à créer leur activité, j’ai aidé une femme au chômage qui projetait de réactiver fontaines , moulins, sources, lavoirs…dans l’Aveyron (sans eau pas de chevaux pour les randonnées ni de randonneurs) . Le Groupe Lafarge avait décidé d’aider cette femme et son projet dans le cadre de ses engagements sociaux (nombreuses sont les entreprises qui sont prêts à sponsoriser des actions dans leur sphère économique).
C’est politiquement peu payant mais alors il faudrait savoir si on se réunit pour un palabre sans fin, histoire de se rassurer ensemble ou si l’on est d’accord pour entreprendre, forcément à coût social important.
Si l’on arrivait véritablement (au cas où il y aurait urgence) à mobiliser les masses, alors on réussirait une opération jamais réalisée dans l’Histoire de l’Humanité car l’Homme aime toujours les catastrophes et fat tout pour qu’elles ne soient pas évitées (demain il fera jour, à chaque jour suffit sa pêne etc.). C’est dire mon optimisme .
Je crains ce Grenelle –Téodule…Avec les zozos qui meublent, modernes grands prêtres, les dites associations souvent largement pré-bendées et leur goût du pouvoir à bon marché. Celles que j’ai connues …hum ! mieux vaut ne pas être objectif…donc méchant ! Il faut que ces associations « se mouillent » et dépassent le satde qu’elles chérissent de l’incantation ou de la vitupération.
Mais cela est un premier jet.
J’ajoute que je suis prêt à dire comment je vis depuis que j’ai changé radicalement de vie en 1981, année de ma dernière voiture…un témoignage!
Au fait à propos du grand ministère en question des nouvelles de Jean-Louis Borloo. Il semble avoir complètement disparu de la circulation. Il ne semble pas avoir digéré l’histoire de la TVA du mois de juin. Espérons qu’il sera plus heureux à l’écologie…
Sinon plus sérieusement je suis assez méfiant quant aux slogans chocs qui sont à la mode ces temps-ci et qui ont parfois une facheuse tendance à la simple mise en scène et à rien d’autre. On ne peut que se réjouir qu’il y ait enfin une prise de conscience de la nécéssité d’un développement durable au sommet de l’État mais comme le disait si justement ORNAIS sans coordination au niveau européen et au niveau mondial cette prise de conscience présente le risque de rester sans lendemains…
Le sujet est vaste et difficilement hierarchisable en raison de l’interdépendance de ses différents points.
Comme ornais et Romain je pense que l’environnement doit être une des préoccupations majeures des gouvernements mondiaux ou à minima européen. Sans être pessimiste vue le succès du protocole de kyoto et sa vitesse d’adhésion j’ai des doutes quant à une coordination mondiale des actions environnementales.
En attendant la France doit être moteur et force de propositions sur le sujet, tout comme pour les droits de l’homme la France doit être la patrie des droits environnementaux.
La situation actuelle de la france n’est pas glorieuse, les amendes de la commision de bruxelle pour non respect des directives environementales continuent toujours, et les réponses sont plus administratives que concrétes.
Voici quelques réflexions:
1/ Limiter les pollutions atmosphériques.
Inciter les entreprises polluantes à investir dans des filtres nouvelle génération. Favoriser l’achat des véhicules les moins polluants. Obliger les transports en communs, taxis, ainsi que les véhicules des administrations d’être non polluants. Favoriser le fer routage. Pistes cyclables sures et permettant des déplacements complets comparables à ceux des véhicules.
Tous ceci à un coût mais certaines entreprises en pointe sur le sujet sont aujourd’hui bénéficiaires, l’investissement de départ est amorti par la vente en bourse de CO2 en plus des économies engendrées.
La généralisation d’une taxe poids lourds doit permettre de financer le fer routage, la taxation des véhicules polluants ou importés de pays ne respectant pas des protocoles internationaux ou européens doit permettre de financer les véhicules non polluants.
2/ Limiter les pollutions des terres et cours d’eau.
Pas de rejets non préalablement traités (lisiers, eaux usées). Incitation à l’utilisation de traitements naturels ( taxation des produits phytosanitaires). Certaines villes sont déjà converties, à généraliser. Les aides agricoles doivent principalement être attribuées aux exploitations les moins polluantes.
3/ Favoriser l’habitat économe en énergie.
Actuellement vivre en respectant l’environnement est pénalisant financièrement, l’idéal serait une situation inverse. Le principe de pollueur payeur est louable à condition de ne pas surtaxer les produits français par rapport au reste du monde. L’environnement ne doit pas être un frein à la compétitivité mais au contraire un véritable avantage, produire autrement n’induit pas forcement une perte de rendement et de bénéfice.
Wait and see…..
Pour info :
Contribution de Corinne LEPAGE au Groupe Biodiversité du Grenelle de l’Environnement
corinnelepage.hautetfort….