Invité par Olivier Mazerolle à participer aux « grands débats du mercredi » sur BFM en compagnie de Marc Touati, président de l’Association pour la Connaissance et le Dynamisme Economiques et de René Valadon, secrétaire confédéral de FO, nous avons évoqué ensemble le bien fondé ainsi que les meilleures conditions possibles de mise en oeuvre des mesures économiques et sociales proposées par Nicolas Sarkozy et adoptées par les Français dimanche dernier.
Pour écouter l’émission, cliquer sur le player ci-dessous :
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N’hésitez surtout pas à nous faire part de vos impressions!
M. Lambert, il est dommage que dans cette émission, vous n’ayez pas abordé le pb N°1 de la démocratie sociale : le système syndical français.
1) le financement : non seulement ce financement est légalement opaque mais en plus il n’est absolument pas corrélé au nombre d’adhérents. Pourquoi voulez-vous qu’un syndicat défende les intérêts des salariés (notamment dans le privé) alors que leur susbistance n’en dépend pas réellement ??? Il faut d’urgence une loi similaire au financement des partis politiques qui permette d’assurer un financement transparent et fonction direct du nombre d’adhérents.
2) la représentativité : je suis navré mais ce que négocie les grandes centrales EN MON NOM (!) n’engage qu’eux. Je ne suis pas d’accord avec la plupart de leurs discours. Alors ! On marche sur la tête ! Il est illusoire d’attendre quoi que ce soit de véritablement constructif de la part d’un groupement d’intérêt qui ne représente que 8% des salariés dont la grande majorité fait partie soit de la sphère publique soit des très grandes entreprises.
Conclusion : il faut s’attaquer à ces deux problèmes. Il faut totalement libérer le syndicalisme, définir des règles de financement claires fonction du nombre d’adhérents et organiser dans la foulée des élections prud’hommales. Il est sans doute probable que, pendant 5 ou 10 ans, il faudra passer par une syndicalisation obligatoire des salariés car tout le monde sait que le principal obstacle à la syndicalisation est que cela est perçu comme une agression par l’employeur. Le fait que les syndicats dépendront de leurs adhérents pour subsister est la meilleure garantie qui soit pour la qualité de leur apport.
C’est simpple : ce type a été élu par des VIEUX , des BEAUFS, des actionnaires. Et ses réformes économiques vont se passer dans la rue.
Croissance – Dynamisme économique – OUI MAIS :
1/ Heures supplémentaires: seul l’employeur décide des heures supplémentaires, donc de dire "travailler plus pour gagner plus" ne sera pas forcément une réalité ou une possibilité pour tous. Il est normal que ceux qui veulent travailler plus puissent le faire, mais je n’adhère pas à cette manière de faire, il ya probablement une autre solution pour débloquer l’histoire des 35 h. sans rentrer dans des considérations beaucoup trop aléatoires.
2/ suppression des droits de succession – jusqu’à quel montant ? les donations sont-elles concernées ?
3/ croissance – il faut y croire mais l’euro est trop fort , on exporte pas assez, on importe beaucoup trop ?
4/ T.V.A. sociale ? ????? bien s’assurer du bien-fondé ?
5/ nous souhaitons accueillir des investisseurs, c’est une excellente idée, mais ne pas oublier que l’I.S.F. est un frein important, à aucun moment il n’a été question de sa suppression ! est-ce encore un sujet tabou ? veut-on réellement dévérouiller …?
6/ Le S.M.I.C. doit être revalorisé au 1er juillet, attention à ne pas écraser les salaires.
7/ Libérer certaines contraintes concernant l’emploi ?? quelles seront les réactions des partenaires sociaux ?
8/ service minimum les jours de grèves ??? Il parait illusoire de croire que les partenaires sociaux vont faciliter cette idée pourtant indispensable.
ETC…..
PROVOQUER UN DYNAMISME ET DES REFORMES n’est pas chose facile … cela mérite des analyses appronfondies mais surtout que cela soit bien compris; et c’est là qu’intervient pour une grande partie, la pédagogie.
Pour être constructif il faut parfois être critique ! c’est le sens de mes réflexions.
CROISSANCE et DYNAMISME se sont deux mots qui vont très bien ensemble ! CE SONT DEUX VALEURS qui relèveront la FRANCE si nous acceptons de balayer un peu plus les tabous et de ne pas nous enfermer pas dans des réformes trop compliquées pour être facilement appliquées .
Ayant pris le soin d’écouter avec attention vos arguments, Monsieur Lambert, je crois me poser en mon for intérieur une question que se poseront certainement les partenaires sociaux prochainement consultés.
En mettant toute langue de bois de côté, comme nous y invitait d’ailleurs François Fillon il y a quelque temps, et en considérant que les proches et conseillers de Nicolas Sarkozy n’avaient probablement aucune difficulté à accéder aux grands chiffres de la France, se pose une question : puisque, comme le souligne Mr Bergeron, les projets que vous présenterez couteront, et coûteront particulièrement cher, ont-ils pour autant fait l’objet d’un réel projet de budget d’une part, et les prévisions financières (et les hypothèses associées) qui décrivent ce budget seront-elles un jour publiées d’autre part ?
En un mot, y-a-t-il derrière ce projet des financiers convaincus de la crédibilité de la démarche d’ensemble ?