La chronique d’Eric Le Boucher dans le Monde me rappelle une idée présentée dans un autre post. Mais encore plus simplement cette fois. Celle d’instaurer, pour chaque candidat à la Présidentielle, une présentation obligatoire, des comptes publics tels qu’il s’oblige à les tenir durant toute la législature. Ils y sont bien contraints pour leurs propres comptes de campagne. Pourquoi ne le seraient-ils pas pour les comptes publics puisqu’il s’agit de l’argent de Français.
Que pourrait contenir une telle présentation ?

1) Tout d’abord un scénario de croissance prudent, identique pour tous. Celui retenu, par exemple, par Nicolas Sarkozy de 2,25 % par an est qualifiable de prudent puisqu’il correspond au programme de stabilité déposé par la France ; il est, de surcroît, cohérent avec les déterminants du potentiel de croissance : la démographie et le « progrès technique » qui ne sont, comme chacun le sait, modifiables que sur le long terme. Les candidats retenant une hypothèse supérieure (Ségolène Royal a choisi 2,5) devraient documenter le bouclage de leur programme, car le choix d’une croissance trop optimiste revient à escompter des recettes fictives. L’argent qui n’est pas trouvé dans les dividendes de la croissance l’est inévitablement dans la poche des Français, sous forme d’impôts ou de dette (impôt de demain).
2) La détermination d’une somme équivalente de ressources supplémentaires escomptables sur la législature. On peut, ainsi, anticiper, par exemple, que les ressources publiques augmenteront sur moyenne période au même rythme que la croissance économique. En tenant compte d’une inflation moyenne de 1,75 on peut espérer environ 200 milliards d’euros supplémentaires d’ici 2012.
3) Tous les candidats devraient préciser clairement comment ils entendent répartir ce montant entre dépenses nouvelles, baisse d’impôts et réduction du déficit. Cette répartition transparente servirait d’engagement des candidats devant les Français. La démocratie y gagnerait. Chacun pourrait clairement connaître les intentions des candidats sur l’évolution des dépenses et la répartition des surplus entre baisse du déficit et baisse des impôts.
La suggestion est assez rustique j’en conviens mais elle redonnerait de la crédibilité à la parole politique, de la simplicité et de la clarté dans le débat public.