Il faut parfois du temps pour que les idées germent. Nicolas Sarkozy nous informait lundi qu’il souhaitait un Ministère des Affaires Financières ! Dès Octobre 2005, je vous faisais part, sur ce blog, de l’impérieuse nécessité de doter la France d’un ministre des « comptes publics » ! C’est au fond exactement la même chose. Peu importante le nom de la fonction. Ce qui est, en revanche, évident, c’est la nécessité de consolider entre une seule main tous les comptes publics, ceux de l’Etat, ceux de la protection sociale et ceux des collectivités locales. Ils forment ensemble nos comptes publics. Ce sont ceux sur lesquels nous sommes jugés, comparés et ceux sur lesquels nous prenons nos engagements à l’endroit de nos partenaires européens et leur rendons compte. Ce ne peut pas être le ministre de l’Economie qui sera soupçonné de défendre les intérêts de l’Etat, contre ceux de la sécurité sociale ou ceux des collectivités locales. Ce ministre doit être insoupçonnable de vouloir favoriser tel ou tel sous-ensemble de l’action publique. Il devra bénéficier de la confiance la plus absolue du Président et du Premier Ministre. S’entourer de l’adhésion des principaux ministres du gouvernement afin de nouer la solidarité indispensable entr’eux sur les choix vitaux arrêtés pour reconstruire l’avenir du Pays. Il ne s’agira, en aucune façon, non plus, de vouloir gérer au lieu et place des administrations concernées, ni les programmes d’actions de l’Etat, ni ceux de la protection sociale, ni ceux des collectivités locales. Mais il devra pourvoir consolider leurs comptes, fixer leurs plafonds et évaluer leurs résultats. Une sorte de conseil de surveillance de directoires de l’action publique menée par différents organes. Je sais que cette idée est minoritaire. Elle est combattue. Elle sera retardée. Mais, un jour, elle s’imposera car, tout simplement, la solvabilité de la France la mettra en état de ne plus honorer ses engagements. Rendez-vous est pris. Je sais que l’on a parfois tort d’avoir raison trop tôt.