Une journée qui commence par une bonne nouvelle. C’est la nomination d’Augustin à la Caisse des Dépôts, en Conseil des Ministres, ce matin. Si certaines nominations, ces temps derniers, ont pu laisser perplexe, celle-ci ne devrait pas donner lieu à controverse, tant son profil personnel correspond exactement au poste à pourvoir. Son cursus le désignait par évidence. On peut simplement se demander pourquoi il a fallu attendre si longtemps. J’ai l’immense chance d’avoir partagé avec lui une aventure ministérielle. Je puis témoigner de ses qualités intellectuelles, morales, éthiques et professionnelles. Pour ceux qui connaissent la chose publique et l’immense défi de la soutenabilité de nos finances publiques, personne mieux que lui ne pouvait succéder au regretté Francis Mayer, décédé prématurément à la suite d’une terrible maladie. Afin de ne pas travestir ou enjoliver mon témoignage, au seul prétexte de l’actualité, je vous propose de vous reporter sur ce blog à l’extrait issu du billet daté du 8 mai 2002 et en ligne depuis plus d’un an. Félicitation à Augustin, je me réjouis profondément pour le pays de sa nomination.

Voici l’extrait qui figure sur mon « carnet de route » à Bercy, pendant deux ans :
 » Augustin est une personne rare. Un vrai aristocrate. C’est-à-dire un homme qui considère avoir plus de devoirs que d’autres, à raison de sa naissance, de son éducation et aussi naturellement de l’idée qu’il se fait de la vie. Nous sommes devenus amis au Parlement, alors qu’il appartenait aux cabinets successifs d’Alain Madelin, François d’Aubert, puis Jean Arthuis et Alain Lamassoure. Nous sommes ornais tous les deux. De sorte que cette complicité exclut tout rapport hiérarchique entre nous. Nous sommes amis. Je lui voue une affection et une confiance absolues. Dans mon système de fonctionnement, il occupe une place stratégique car je n’entends m’occuper que des questions politiques ; il aura en charge tout le fonctionnement et naturellement la composition du cabinet. Les milieux financiers, économiques, et technocratiques de Paris le connaissent et l’estiment. Nul doute que j’ai fait le bon choix. On peut le dire d’ailleurs autrement. C’est plutôt lui qui a décidé que je devrais rentrer au gouvernement. Il est parti, il y a trois ans, faire un tour dans le privé. Il est à nouveau tenté par l’action publique ; il m’évangélise régulièrement, depuis des mois, sur la nécessité de me préparer à exercer des fonctions au gouvernement. Je ne sais donc pas au final lequel a choisi l’autre. Il est probable que s’il n’avait pas semé cette idée dans mon esprit nous n’en serions pas là. Tous les deux. »