Dans un premier billet consacré aux impôts la semaine dernière, j’ai planté le décor, en rappelant que la fiscalité n’est pas un but en soi. Pour que l’impôt soit accepté, les dépenses publiques, qui sont leur contrepartie, doivent être efficaces, c’est-à-dire employées au mieux de l’intérêt général, avec des résultats probants. A cet égard, il existe aujourd’hui d’importantes marges de manoeuvre. Interrogeons nous maintenant sur les effets d’une hausse brutale des impôts, comme le propose le Parti Socialiste. Soulignons une différence fondamentale avec la hausse tendancielle des prélèvements obligatoires observée ces dernières décennies. Cette dernière s’est faite principalement par ponction sur les gains de productivité. Ainsi, durant les « 30 glorieuses », les ménages ont donc vu croître leur pouvoir d’achat, tout en pouvant disposer de services publics plus larges. La proposition socialiste est d’une autre nature : Les prélèvements doivent augmenter de l’ordre de 3 ou 4 points de PIB, pour maintenir inchangé le fonctionnement du secteur public. Serait ce, malgré tout, la fin de nos difficultés budgétaires ? Rien n’est moins sûr !
Lorsqu’on demande qui doit payer, la réponse est unanime : « les riches ». Lorsqu’il faut se faire plus précis sur ce qu’est un « riche », les avis se font plus flous. Une étude que j’avais réalisée, il y a quelques années, sur cette notion mettait d’ailleurs en évidence que, sauf exception, « le riche, c’est celui qui a plus que soi ». Il faut donc alors positionner la barre à un niveau forcement arbitraire. Pierre Cahuc et André Zylberberg (le chômage, Flammarion, 2005) expliquent que prélever 10% d’impôt en plus sur les tranches de revenus supérieures à 8000 € par mois entraînerait une augmentation du produit de l’impôt de l’ordre de 0,02 % du PIB ; la même augmentation frappant les ménages gagnant plus de 3500 € par mois rapporterait 0,7 % du PIB. De telles mesures évoquent donc la goutte d’eau dans la mer. Autrement dit, « faire payer les riches » reste un slogan creux et vouloir résoudre les déficits par le seul impôt exige de frapper large et fort !
Il ne faudrait pas croire alors que la hausse des prélèvements pourrait se faire sans effets secondaires. En effet, la réduction du pouvoir d’achat réduirait la demande des ménages sans accroître celle du secteur public. Certains modèles estiment qu’une hausse « sèche » des prélèvements d’un point de PIB entraînerait un effet récessionniste d’un ½ point de PIB en moins. Fort vraisemblablement, une augmentation du chômage est à craindre. A cet égard, il faut se rappeler que la hausse de la TVA décidée par le Gouvernement Juppé, juste après l’élection de Jacques Chirac en 1995, a freiné la reprise qui se dessinait en reportant ses effets visibles en 1997.
Pourrait on miser alors sur l’effet ricardien, comme en Suède ou au Canada ? On a constaté, lorsque les déficits et l’endettement publics sont « clairement sur une trajectoire insoutenable » pour reprendre l’expression d’une Direction du Ministère des Finances, que les ménages anticipent les hausses d’impôt à venir en accroissant leur épargne. A l’inverse, l’amélioration des déficits publics conduit à réduire l’épargne et donc stimuler la consommation. En l’occurrence – et en raison de l’impact déflationniste évoqué ci-dessus -, la réduction des déficits publics sera lente à se manifester, si elle se manifeste, n’incitant pas, du même coup, les ménages à réduire leur épargne.
L’investissement pourrait même en subir des conséquences négatives. Dans les années 70, un économiste américain, Arthur Laffer, invente une courbe et un slogan qui lui vaudront sa célébrité : « l’impôt tue l’impôt ». L’idée de sa démonstration est d’affirmer que la hausse du taux d’imposition dans un premier temps accroîtrait l’impôt perçu puis, passé un certain seuil, le réduirait puisque les agents économiques cesseraient de produire une richesse dont la plus grande part leur est finalement retirée. L’impôt pénaliserait alors l’activité. Le doute a longtemps subsisté sur cet effet Laffer. Plusieurs économistes (dont Thomas Picketti) l’ont mis en évidence, pour des niveaux d’imposition très élevés, il est vrai. Cependant l’effet Laffer pourrait se généraliser dans l’avenir. La seule évolution du système de retraites, jointe aux dépenses de santé afférentes, laisse envisager une hausse de plus de 10 points des prélèvements à l’horizon d’une génération, sans que cela marque une limite.
A plus court terme, un impôt frappant lourdement les bénéfices des entreprises aura des effets négatifs. Dans une étude récente (septembre 2006), l’INSEE rappelait que la profitabilité attendue est le premier critère qui conduit à la décision d’investir. Ce n’est d’ailleurs qu’une reformulation du principe d’efficacité du capital avancé par Keynes : plus un investissement est rentable, plus il a de chance d’être mis en oeuvre. Par voie de conséquence, une fiscalité excessive conduira à pénaliser le capital productif. L’ancien chancelier Schmidt avait également utilisé une formule : « les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain qui sont les emplois d’après demain ». Cet aphorisme comporte une légère erreur : une entreprise peut investir demain sans qu’il y ait de profits aujourd’hui. Elle est plus sensible aux perspectives d’avenir qu’aux résultats du jour même. En revanche, dans ce cas, elle s’en trouve fragilisée, une performance moindre que celle attendue pouvant la conduire à la faillite, faute de disposer de ressources propres suffisantes, dont le profit est la première origine.
Il ne faut donc pas attendre de miracles de la hausse des impôts. 2 économistes, Alesina et Perrotti, travaillant sur les pays de l’OCDE, ont d’ailleurs montré qu’aucun d’entre eux n’avait résolu les déficits par une hausse des impôts. A l’inverse, la réussite est venue des politiques de maîtrise des dépenses publiques. A cet égard, l’exemple de la Suède est révélateur. Constatant son inefficacité, l’Etat suédois a recentré son action sur un rôle de régulation, en complément d’une régulation de plus en plus décentralisée. Bref, on a laissé une plus grande action – et d’un commun accord avec les partenaires sociaux – au secteur privé, qu’il s’agisse d’écoles (l’Etat a encouragé la création d’écoles privées), de santé (même si l’intervention publique reste forte), d’énergie, etc. Soucieux d’améliorer une productivité défaillante, l’Etat a reconverti plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires (dont au demeurant le statut est rentré dans le droit général) vers le privé. Les réformes en matière de retraite ont été radicales, avec un allongement de la durée de cotisation et un encouragement sous forme de prestations améliorées en cas de départ retardé.
Bref, avant de songer à augmenter les impôts, assurons nous que les Français « en ont pour leur argent ». Plus que l’importance du montant des dépenses publiques, c’est leur efficacité qui compte. Le Parti socialiste veut accroître la fiscalité pour ne mettre en oeuvre aucune réforme de l’Etat. Loin de contribuer à leur réduction, la hausse de la fiscalité risque bien au contraire d’augmenter la pauvreté et le chômage, et pourrait provoquer un jour une vaste remise en cause de la protection sociale ! Peut être gagnerions nous à nous inspirer du pragmatisme social démocrate qui, par des réformes parfois drastiques, sait remettre l’action publique au coeur de l’intérêt général.
A Ab galliani
Moi, aussi, il y a une démonstration que je présente à mes étudiants…
Les COTISATIONS sociales représentent aujourd’hui 50% du COUT SALARIAL TOTAL, dès lors que ce dernier est supérieur à 1,6 fois le SMIC, soit pour environ SEULEMENT 50% des salariés les mieux payés.
"Sur ce qui reste, il va falloir payer les impôts sur le revenu, de l’ordre de 5 % du salaire global, et la TVA, de l’ordre de 8-10%. Nous sommes à deux tiers des revenus prélevés."
De quoi parlez vous au juste ? Prélèvements sur salariés ou prélèvement sur sociétés ?
Par ailleurs, le montant de TVA payé dépend du niveau de consommation…et les plus hauts revenus consomment moins que les plus bas revenus, et sont donc moins taxés…Au final, le taux global de PO ne dépasse pas 44-45% : un peu de rigueur, SVP !
"Pour avoir été responsable d’une administration et pour avoir conduit régulièrement des travaux d’audit dans le public, je vous garantis l’existence de gains de productivité possible."
Pour être au sein d’une administration publique d’éducation rersponsable, je vous garantis moi aussi, l’extraordinaire effort de productivité déjà effectué qui rend difficile d’autres gains sans dégradation du service rendu.
"Par ailleurs, je vous assure que ce n’est pas parce qu’on ajoute qu’on améliore.La France a le niveau de dépenses scolaires le plus élevés. malheureusement, celui ci élimine à tour de bras, en raison du mythe de l’élève unique laissons donc, comme en Suède, la place aux enseignements alternatifs."
La France n’a pas le niveau de dépense scolaire le plus élevé, il faut affiner le diagnostic par niveaux d’enseignements. Je vous rappelle que globalement le système scolaire acceuille 800000 jeunes par an, au maximum on estime les sorties sans diplomes à 80000 par an. Si le nombre de sorties sans diplômes augmente c’est en raison de la massification de l’enseignement, et donc l’intégration scolaire de populations de plus en plus défavorisées socialement, et pas en raison d’un présupposé "mythe"
"Si vous souhaitez trouver de l’argent, interrogez vous sur le surcoût des retraites du public.
Enfin, puisque vous évoquez le Public Choice, le pragmatisme de la social démocratie s’en inspire … Au final, ce qu’on reproche aux "liberaux", c’est bien d’abord de remette en cause le corporatisme. Car ils ne remettent pas en cause l’Etat mais d’abord et surtout ceux qui se le sont appropriés. "
Renvoi aux messages précédents : vos privilégiés (corporations du public) ne sont pas les miens (oligarchie financière). Comptez les masses financières en jeu.
a Naouac :
je ne suis pas une demi douzaine à moi tout seul ! Le dogme est bien dans l’idée d’un profit maximum croissant sans limites, pas dans l’infaillibité du secteur public.
IL FAUT M’EXPLIQUER, beaucoup de dépenses dans l’enseignement pour des résultats "moyens".
qui sont les vrais responsables ?
Pour Renaud voici un avis fiscaliste (à diffuser aux journaleux)
Une personne qui réside 8 mois par an à Londres est résidente (et "non domiliée" pendant 16 ans). Ce système de "remittance basis" IMPOSE de payer l’impot sur le revenu en Grande Bretagne mais permet de ne le payer que sur les sommes rapatriées en Grande Bretagne.
Donc toutes les sommes non rapatriées sont exonérées d’impôt sur le revenu.
Concernant ensuite l’ISF, rappelons que la France est un paradis fiscal pour les non-résidents : les placements financiers sont évidemment exonérés. Renaud continuera de payer l’ISF s’il garde des biens immobiliers (et encore, en SCI avec un prêt in fine, on ne paie pas).
Conclusion : pitoyable hypocrisie d’un pitoyable ex-rebelle ! Ouvrons les yeux !
Au delà des argumentations il y a quand même les faits. La France est en déficit budgétaire depuis plus de 30 ans et a en paralèlle considérablement augmenté les prélèvement obligatoires.
En parallèle, la croissance reste modeste et ne permet pas de financer tout cela.
La poids de la dette s’ajoute encore à ces dépenses.
On peut toujours dire qu’il faut continuer ce que l’on a fait et il quand même se rendre à l’évidence qu’il y a un problème avec nos dépenses publiques.
Prélever plus d’impôt est déjà ce qui a été fait.
Tenter une réorganisation de l’administration et une réforme fiscale n’a par contre jamais été vraiment fait en France. Cela a marché au Canada par exemple.
On peut toujours argumenter pour ou contre.
Le plus intéressant maintenant, c’est de le faire et d’évaluer les résultats.
La réalité donnera raison aux uns ou aux autres.
A la lecture de tous ces billets, beaucoup de questions et d’interrogations, mais en fait peu de réponses claires .
SUGGESTION : afin de permettre de mieux comprendre les engagements politiques électoraux, il serait peut-être utile de résumer le contenu de l’ensemble des billets? et qu’en paralléle une tentative de réponse CLAIRE, SUCCINCTE et CONCRETE soit apportée.
(nous ne sommes pas tous des grands politiques, ni des analystes financiers.)
Apparemment beaucoup de billets sont le reflet de situations constatées ou aussi d’encouragements à poursuivre certaines idées etc ….
ce serait aussi une façon concréte d’encourager les bloggueurs.
merci
@BS, AB Galliani
Ce n’est parce que 80% des décès se font au lit, que le lit est l’endroit le plus dangereux au monde. Méfiez vous des fausses corrélations que l’on transforme abusivement en causalités !
Méfiez vous aussi des contrevérités que l’on répète constamment pour leur donner la force de l’évidence.
1. Contrairement à ce que vous croyez fermement, il n’y a PLUS d’ACCROISSEMENT des prélèvements : depuis la fin des années 80, le taux de PO se stabilise (par contre la répartition interne des PO change beaucoup).
Dans le même temps, les dépenses publiques augmentent plus vite. C’est donc un effet de ciseau budgétaire classique provoqué par le ralentissement de la croissance (moindre progression des recettes fiscales, et accroissement relativement plus fort des dépenses sociales) qui est à l’origine des déficits répétés (et de l’accroissement d’une dette, détenue majoritairement par des résidents français, ce qui alimente d’ailleurs une scandaleuse re-distribution des revenus à l’envers, schématiquement des "pauvres" travailleurs vers les "riches" prêteurs).
2. Contrairement à ce que vous croyez fermement (l’image d’Épinal de l’immobilisme), la France se REFORME constamment de manière incrémentale, mais avec vigueur, avec beaucoup d’ampleur. Le fonctionnement de la mécanique budgétaire, les sources de financement ne sont ainsi plus du tout les mêmes depuis 1985.
Sur les 25 dernières années de nombreuses réformes de GRANDE AMPLEUR ont vu le jour : désintermédiation financière à partir de 86, diminution de l’imposition sur les sociétés, ouverture des frontières, modification des règles comptables, décentralisation et déconcentration massive, diversification des modes de recrutement dans la fonction publique, allègement des procédures administratives (la France est par exemple, l’un des pays de l’OCDE où les procédures administratives de création d’entreprises sont les plus légères, moins qu’aux USA !!! cf. indicateurs structurels de l’OCDE), fiscalisation partielle du financement de la protection sociale…etc.
3. Dès lors, la perspective d’analyse doit changer : le point commun de toutes ces réformes depuis 25 ans, c’est leur référence à une inspiration LIBERALE, qui aujourd’hui comme hier (1920-1940) montre ses limites. Contenir des dépenses structurellement en hausse normale (population, progrès économique et social, coûts de coordination…), avec des recettes en moindre progression…c’est comme essayer de vider le tonneau des Danaïdes ! La bonne approche, dans nos sociétés globalement de PLUS en PLUS riches, consiste à travailler le volet recette, malgré le nuage de fumée idéologique envoyé quotidiennement sur les antennes, par ceux qui ont intérêt à conserver leur gains.
Il faut notamment interroger l’allègement relatif de l’imposition sur le capital (et donc l’alourdissement de l’imposition sur le travail) imposé sans débats, ni discussions, en douce.
@Cri-cri AB Galliani
Arrêtons avec les contre vérités. Les faits : les dépenses nationales pour l’éducation se STABILISENT autour de 6,5%-7% du PIB depuis 1995, alors même que les attentes sur l’éducation s’accroissent et que l’effectif scolaire s’accroît. De plus, les dépenses éducatives en France NE SONT PAS les plus élevées au monde (moins que la Suède ou les USA par exemple !)
Dans un contexte de rendement marginal décroissant de la dépense éducative (ce qui est logique et normal), regardons honnêtement l’effort que l’on fait pour mettre en adéquation les objectifs et les moyens, avant de crier à l’échec et à l’inefficacité.
La FRANCE est surendettée, la croissance est au ralenti, la fiscalité a franchi ses limites, le taux du chômage est encore bien haut, la reconnaissance du travail est parfois peu encouragée etc ..
COMME PAR HASARD, c’est au moment des élections présidentielles que l’on fait ressortir tous les problèmes d’une manière beaucoup plus accentuée, et pourtant tout est ressenti ,depuis des années, dans le quotidien de chacun .
Est-ce que la FRANCE est à ce point en panne de solutions ?
@ Contradicteur
Je comprends que le de Closet des années 70 ait pu choqué les idéologues du corporatisme. Il a quand même été l’un des premiers en France à dénoncer la mise sous coupe réglée des groupes de pression prétendant agir au nom de l’intérêt général.
Comment appelle-t-on un pays où les citoyens ne peuvent pas choisir leur compagnie d’électricité et de gaz ? où on veut leur interdire de choisir leur école ? ou l’Etat peut contrôler l’ensemble de la TV (ça s’est vu …) ? où remettre en cause le fonctionnement du secteur public devient un crime ,? où même ceux qui travaille dans le public s’estime d’une essence supérieur aux autres "au service de l’intérêt général" ? ou les citoyens deviennent totalement soumis à un Etat qui leur délivre sa provende ?
Oui, c’est un Etat totalitaire. Le prix à payer pour le corpratisme, c’est l’exclusion, dans un pays qui, contrairement à vos assertions, refuse les idées libérales, et c’est aussi la chance qu’il y ait eu les mouvements libéraux pour rappeler que la démocratie, c’est d’abord et avant tout la liberté de choisir, que le rôle régulateur de l’Etat exige une stricte séparation des fonction, lui permettant d’échapper aux interet de groupes de pression, même s’autoproclamant " au service de tous" !!!!!
@Contradicteur
Tout système complexe possède des liens de causalité cachés et c’est bien la difficulté de les mettre en évidence. Et effectivement, les corrélations peuvent être trompeuses. Mais c’est aussi en essayant que l’on peut découvrir les véritables "leviers" du système.
Même si je partage certaines de vos analyses, il faut néanmoins sortir du cercle vicieux de la dette qui sert à financer (en partie) des dépenses sociales dû grosso-mode à un taux de chômage élevé lui-même provoqué par un manque de compétitivité dû (schématiquement) à des prélèvements trop élevés. C’est le serpent qui se mord la queue.
Je pense aussi que les écarts à redresser son marginaux. Quelques dixièmes de % de croissance en plus, des économies dans la dépense publique peuvent inverser ce cercle et permettre de dégager progressivement des marges de manoeuvre.
Je ne crois pas à un grand soir libéral mais je pense qu’il faut un correctif "libéral" de notre réglage économique pour revenir dans les clous. En tout cas, en faire l’expérience me parait important, comme on a levé l’hypothèque de l’utilité des 35h pour résoudre le chômage (ça ne marche pas !).
Mais pour moi, le problème le plus fondamental est le nécessaire changement des esprits vers un pragmatisme économique permettant de gérer au mieux nos ressources plutôt que les interminables affrontement idéologiques surannées. Sur ce plan, nous sommes plutôt dans la bonne direction
Pour les éléments plus concrets, pratiquant régulièrement certaines administrations, je peux mesurer tout les jours qu’un bon nombre d’améliorations organisationnelles peuvent être effectuées. Notamment, l’organisation de l’administration ne tient pas assez compte des possibilités qu’offre l’informatique (c’est peu de le dire !).
Je suis aussi d’accord avec vous pour constater que le capital est trop bien rénuméré par rapport au risque et au travail. Il faut y voir probablement le fruit d’une société vieillissante. (D’ailleurs, si la nature a incorporé en nous les gènes du vieillissement et de la mort, c’est qu’il y a une bonne raison !). Et un des gros points noir, d’expérience, est le financement intermédiaire des PME. Il n’y a pas grand chose, les banques verrouillent, les financements publiques trop compliqués et liés aux banques aussi. C’est pourtant dans le financement des PME passant de petites à moyennes que se situe les plus important gisement d’emplois et de richesses.
Face à l’énorme pression auquel nous soumettent les 10% de croissance chinoise, on ne peut faire l’impasse à priori de solutions qui ont par ailleurs fonctionné dans d’autre pays.
A Contradicteur,
Je relève que vous considerez comme imposé par le liberalisme tous les changements de ces dernières décennies. J’observe que 1) LE liberalisme n’existe pas, mais il existe des modeles liberaux, allant des USA à la Suède, l’éventail est donc large, mais caractérisé par une régulation decentralisée 2) que finalement vous jettez l’anathème sur tous les changements qui ont notamment affectés la sphère publique .
Il est juste de reconnaître qu’elle a connu des évolutions, mais à mon sens, bien insuffisantes. Pour ceux qui auraient tendance à croire au Wonderland public que vous décrivez, je renvoie au billet de ce jour d’Alain Lambert, sans oublier les raisons profondes qui peuvent justifier un tel papier.
@ Ab Galiani
La thèse de Gota Espig Andersen est justement de montrer qu’il y a des configurations nationales héritées de l’histoire : chaque pays fait sa synthèse spécifique libéralisme-etat providence.
Je ne jette pas l’anathème sur les réformes qui amènent à la situation actuelle (notre synthèse) : j’établis seulement un lien de causalité entre celles çi et les difficultés de financement. Vous ne pouvez donc pas accuser l’état providence phantasmé des Trente glorieuses d’être à la source des difficultés.
Petit point historique : après la crise de 73 jusqu’en 79 (82 en France) on a appliqué les recettes keynésiennes, et du compromis fordiste, sans succès (et pour cause : chocs pétrolier avec inflation exogène par les coûts). Devant l’échec, en à peine quelques années, on a condamné DEFINITIVEMENT ce type de politique. Depuis cette époque, depuis 25 ans, c’est donc la thérapeutique de la décentralisation, de la désinflation compétitive, de la rigueur et du découplage salaire-productivité, de la reconstitution des profits, etc…que l’on nous inflige sans cesse.
Et il faudrait accuser les politiques précédentes de il y a 25 ans ?? De qui se moque t’on ? Quand fera t’on un bilan sérieux des réformes libérales ?? Un éclairage international (par exemple Nouvelle Zélande, USA) montre exactement les mêmes politiques…et les mêmes montées de problèmes sociaux, d’inégalités, et des problèmes de financements, de déficit etc…qu’il faudrait réduire en limitant les dépenses publiques ??? Autant tuer le pompier pour éteindre l’incendie !
@BS
Merci pour cette réaction mesurée et intelligente.
Vous faites un lien dette-dépense sociales : oui, hélas.
Par contre, l’enchainement prélèvement-compétitivité-chomage doit être largement nuancé.
D’une part l’exigence de compétitivité ne concerne que les entreprises soumises réellement à la concurrence internationale (ce qui n’est pas le cas de mon coiffeur, de mon supermarché ou de ma banque pour l’instant). D’autre part la compétitivité comporte une dimension hors prix qui fait toute notre force actuelle. Nos salariés sont mieux payés que les chinois parceque nous avons la plus forte productivité horaire mondiale…et oui ! Au final, si on inclut le gain de productivité collectif -qualité des infrastructures, éducation, technologie etc… nos produits sont soit au même niveau de prix que ceux des chinois, soit d’une qualité supérieure qui justifie l’écart de prix et crée un débouché.
Pour la montée du chômage, il y a de très nombreuses autres raisons. J’en propose une : parmi les "coûts" de production en forte augmentation, il y a certes des "charges" sociales (qui sont en fait un salaire différé), mais il y a aussi et surtout une "charge" profits (actionnaires et stock options) pour les très grandes entreprises (d’où diminution massive de leurs embauches) et une "charge" frais financiers pour les TPE et PME (les taux d’intêrets réels en situation non inflationniste sont très lourds et affectent la rentabilité des projets industriels). Pourquoi n’entend jamais ce type de discours ?
A notre idéologue Contradicteur,
" … Quand fera t’on un bilan sérieux des réformes libérales ?? .. par exemple Nouvelle Zélande, USA .. montre .. les mêmes montées de problèmes sociaux, d’inégalités, et des problèmes de financements, de déficit etc…"
Les américains ont un salaire médian 70 % supérieur au notre, les pauvres de là-bas seraient dans la moyenne d’ici.
Lire le paragraphe "Revenus des ménages" de : http://www.catallaxia.org/articl...
@ contradicteur
Merci de votre commentaire !
On n’entend jamais se type de discours car on perd notre temps à justifier les mérites forcement limités de l’économie sociale de marché par rapport à une utopie marxisante qui promet tout en théorie. L’ensemble vide possède toutes les propriétés !
Le pilotage d’un système complexe à l’optimum s’effectue finement à la marge, à la limite de stabilité du dit système. Il n’y a donc pas de grande recette globale mais une série d’ajustements à effectuer en permanence entre plusieurs nécessités dont certaines sont parfois contradictoires.
L’origine de nos principaux problèmes est que ces réglages ne sont pas fait de manière fine du fait des tabous idéologiques. Souvent, il faut attendre que l’autre camp idéologique gagne pour appliquer les mesures tabous pour l’autre et c’est toujours trop tard. Il faut en fait faire des ajustements dit de gauche ou de droite en même temps.
Quand à la financiarisation de nos économies, je pense que le phénomène est dû au déclin (à la chute ?) de l’empire américain. Afin de maintenir leur niveau de vie et leur hégémonie, ils utilisent le dernier réel pouvoir dont il dispose: le dollar et leur considérable accumulation de capital.
Il n’est pas besoin de sortir de l’ENA pour apprécier le désarroi des citoyens et simplifier n’est pas si difficile.
1_ nous vivons encore en France sous un régime communiste (crypto-communiste). les lois et règlements de la fonction publique(Thorez) les idéologies socialo communistes pronées par les intellectuels et les médias de gauche (exclusivement), les slogans démagogiques (égalité des chances, nivellement, faire payer les riches, est…etc;;;)
la fonction publique est, comme en pays communiste, autoritaire en tous domaines, appartiens au parti (s’il n’est communiste, il est le sien), est incontournable, vit enfermée sur ses propres convictions, n’est pas gouvernable, bref c’est un état dans l’état. de plus elle représente 1 travailleur sur 4, son action est à 90% inefficace pour la promotion des actes UTILES au peuple, elle n’est utile que pour elle même. elle paralyse le reste.
2_ notre personnel élu est aussi un état dans l’état, ils est trop souvent issu de la fonction publique et n’a que rarement l’expérience de l’action industrielle ou commerciale réussie, n’est donc pas dans la réalité. de plus son éléction l’amène à un clientélisme de fait. Il est lié a la fonction publique pour sa représentativité cryptée. les députés et les ministres sont donc des marionettes aux mains des fonctionnaires et il n’est que de voir comment sont formés les cabinets des ministres pour comprendre que ces braves gens sont les jouets de leurs fonctionnaires.
comme le disait Gaston Berger, directeur de l’enseignement supérieur : "pourquoi voulez vous que je me fasse élire, les ministres passent , je reste"
3_ cela explique l’immobilisme et le bloquage de ces trente dernières années, dominées par les bureaucrates et les technocrates issus de l’ENA, polytechnique, sciences po, et autres. Ces gens la n’ont aucune notion de la réalité terrestre. il ne faut pas nier leur intelligence, mais qu’est ce que c’est l’intelligence ?.
4_ cesréflexions pourraient amener à des constatations simples :
l’impôt tue l’impôt . on ne fait pas boire un cheval qui n’a pas soif.
un chameau est un cheval dessiné par un comité. small is beautifull.
5_ notre civillisation cartésienne basée sur la raison pure à oublié le sens de l’humain. La course au profit, la raison pure de l’argent, l’incontournable besoin de progrès matériel, la CROISSANCE (mais jusqu’où ?) ont complètement stérillisé le besoin d’idéal, de poésie, de mystique, d’ésotérisme, de spiritualité qui existe dans chaque humain aussi primitif, aussi primaire qu’il soit.
la fin de la féodalité et la croissance de la classe bourgeoise à créé Marx et les conséquences que nous connaissons. Nous arrivons a une croisée des chemins ou le communisme est rejeté, où le capitalisme bourgeois est sans issue et où la seule voie est dans un développement de la civillisation de forme indo-tibétaine qui est malheureusement loin dans l’avenir si elle arrive à survivre.
Il n’est pas besoin de sortir de l’ENA pour apprécier le désarroi des citoyens et simplifier n’est pas si difficile.
1_ nous vivons encore en France sous un régime communiste (crypto-communiste). les lois et règlements de la fonction publique(Thorez) les idéologies socialo communistes pronées par les intellectuels et les médias de gauche (exclusivement), les slogans démagogiques (égalité des chances, nivellement, faire payer les riches, est…etc;;;)
la fonction publique est, comme en pays communiste, autoritaire en tous domaines, appartiens au parti (s’il n’est communiste, il est le sien), est incontournable, vit enfermée sur ses propres convictions, n’est pas gouvernable, bref c’est un état dans l’état. de plus elle représente 1 travailleur sur 4, son action est à 90% inefficace pour la promotion des actes UTILES au peuple, elle n’est utile que pour elle même. elle paralyse le reste.
2_ notre personnel élu est aussi un état dans l’état, ils est trop souvent issu de la fonction publique et n’a que rarement l’expérience de l’action industrielle ou commerciale réussie, n’est donc pas dans la réalité. de plus son éléction l’amène à un clientélisme de fait. Il est lié a la fonction publique pour sa représentativité cryptée. les députés et les ministres sont donc des marionettes aux mains des fonctionnaires et il n’est que de voir comment sont formés les cabinets des ministres pour comprendre que ces braves gens sont les jouets de leurs fonctionnaires.
comme le disait Gaston Berger, directeur de l’enseignement supérieur : "pourquoi voulez vous que je me fasse élire, les ministres passent , je reste"
3_ cela explique l’immobilisme et le bloquage de ces trente dernières années, dominées par les bureaucrates et les technocrates issus de l’ENA, polytechnique, sciences po, et autres. Ces gens la n’ont aucune notion de la réalité terrestre. il ne faut pas nier leur intelligence, mais qu’est ce que c’est l’intelligence ?.
4_ cesréflexions pourraient amener à des constatations simples :
l’impôt tue l’impôt . on ne fait pas boire un cheval qui n’a pas soif.
un chameau est un cheval dessiné par un comité. small is beautifull.
5_ notre civillisation cartésienne basée sur la raison pure à oublié le sens de l’humain. La course au profit, la raison pure de l’argent, l’incontournable besoin de progrès matériel, la CROISSANCE (mais jusqu’où ?) ont complètement stérillisé le besoin d’idéal, de poésie, de mystique, d’ésotérisme, de spiritualité qui existe dans chaque humain aussi primitif, aussi primaire qu’il soit.
la fin de la féodalité et la croissance de la classe bourgeoise à créé Marx et les conséquences que nous connaissons. Nous arrivons a une croisée des chemins ou le communisme est rejeté, où le capitalisme bourgeois est sans issue et où la seule voie est dans un développement de la civillisation de forme indo-tibétaine qui est malheureusement loin dans l’avenir si elle arrive à survivre.
@ JPV
Je partage votre analyse sur la main-mise d’une caste étatique sur la France. J’en situerais l’origine plutôt au compromis issue de la dernière guerre entre communistes et gaullistes, sortis vainqueurs.
Mais plus généralement, dans tout pays il existe toujours une caste qui tient le pays. Aux USA, c’est le complexe militaro-industriel, au Japon les samourais-entrepreneurs, en Chine les cadres du parti communiste et en Inde les castes brahmane mâtinée d’entrepreneurs ayant réussit.
Quand à la civilisation indo-thibéthaine, le mélange de système de caste et de théocratie ne m’inspire pas spécialement.
Je crois plutôt à un mélange interciviliationnel rendu inéluctable par la globalisation des systèmes d’information.
@bs
pouquoi faut il qu’il y ait toujours une caste qui tienne les rènesdu pouvoir ? bien sur que nous sommes victimes depuis 40 ans d’une caste étatique où grenouillent les (hauts) fonctionnaires et les élus du peuple, mais c’est justement cela qu’il faudra casser, pour en revenir a des serviteurs de l’état qui serviront le peuple et non pas eux même, et à des élus qui n’étant pas montés sur une chaise pour dire "votez pour moi" seront libres de se pencher sur les vraies questions du peuple. et quand je dis PEUPLE je dis aussi bien les riches que les pauvres.
nous avons perdu notre âme dans une course éperdue à l’argent, à la croissance (jusqu’où ?) notre jeunesse ne crois plus à rien, nos enfants n’ont plus de rèves (seulement avoir des Nikes !) nous avons perdu notre légende.
Tous les pays qui n’ont plus de légende
seront condamnés à mourir de froid (la Tour du Pin)
de Gaulle a été une légende qui n’a pas été suivie.
la civillisation n’est point chose sociale mais psychologique; et il n’en est qu’une qui soit vraie: celle des sentiments (Malraux)
la civillisation Tibétaine n’est pas une civillisation, elle est un mode de pensée appliquée à la vie,celle des individus et aussi celle des peuples. elle est non violente et tournée vers la compassion. c’est la première fois dans l’histoire de l’homme . la pensée du Christ n’ayant pas étée suivie et fut détournée par les religieux. Mais uil n’y avait pas la non violence et la charité n’était pas assez compassionnelle.
quand à la théocratie pourquoi pas, l’expérience d’une vie complète peut être utile à l’homme.
oui au mélange intercivilisationnelà condition de prendre le bon et rejeter le mauvais mais qui choisit et pour qui ?.