Dans un premier billet consacré aux impôts la semaine dernière, j’ai planté le décor, en rappelant que la fiscalité n’est pas un but en soi. Pour que l’impôt soit accepté, les dépenses publiques, qui sont leur contrepartie, doivent être efficaces, c’est-à-dire employées au mieux de l’intérêt général, avec des résultats probants. A cet égard, il existe aujourd’hui d’importantes marges de manoeuvre. Interrogeons nous maintenant sur les effets d’une hausse brutale des impôts, comme le propose le Parti Socialiste. Soulignons une différence fondamentale avec la hausse tendancielle des prélèvements obligatoires observée ces dernières décennies. Cette dernière s’est faite principalement par ponction sur les gains de productivité. Ainsi, durant les « 30 glorieuses », les ménages ont donc vu croître leur pouvoir d’achat, tout en pouvant disposer de services publics plus larges. La proposition socialiste est d’une autre nature : Les prélèvements doivent augmenter de l’ordre de 3 ou 4 points de PIB, pour maintenir inchangé le fonctionnement du secteur public. Serait ce, malgré tout, la fin de nos difficultés budgétaires ? Rien n’est moins sûr !
Lorsqu’on demande qui doit payer, la réponse est unanime : « les riches ». Lorsqu’il faut se faire plus précis sur ce qu’est un « riche », les avis se font plus flous. Une étude que j’avais réalisée, il y a quelques années, sur cette notion mettait d’ailleurs en évidence que, sauf exception, « le riche, c’est celui qui a plus que soi ». Il faut donc alors positionner la barre à un niveau forcement arbitraire. Pierre Cahuc et André Zylberberg (le chômage, Flammarion, 2005) expliquent que prélever 10% d’impôt en plus sur les tranches de revenus supérieures à 8000 € par mois entraînerait une augmentation du produit de l’impôt de l’ordre de 0,02 % du PIB ; la même augmentation frappant les ménages gagnant plus de 3500 € par mois rapporterait 0,7 % du PIB. De telles mesures évoquent donc la goutte d’eau dans la mer. Autrement dit, « faire payer les riches » reste un slogan creux et vouloir résoudre les déficits par le seul impôt exige de frapper large et fort !
Il ne faudrait pas croire alors que la hausse des prélèvements pourrait se faire sans effets secondaires. En effet, la réduction du pouvoir d’achat réduirait la demande des ménages sans accroître celle du secteur public. Certains modèles estiment qu’une hausse « sèche » des prélèvements d’un point de PIB entraînerait un effet récessionniste d’un ½ point de PIB en moins. Fort vraisemblablement, une augmentation du chômage est à craindre. A cet égard, il faut se rappeler que la hausse de la TVA décidée par le Gouvernement Juppé, juste après l’élection de Jacques Chirac en 1995, a freiné la reprise qui se dessinait en reportant ses effets visibles en 1997.
Pourrait on miser alors sur l’effet ricardien, comme en Suède ou au Canada ? On a constaté, lorsque les déficits et l’endettement publics sont « clairement sur une trajectoire insoutenable » pour reprendre l’expression d’une Direction du Ministère des Finances, que les ménages anticipent les hausses d’impôt à venir en accroissant leur épargne. A l’inverse, l’amélioration des déficits publics conduit à réduire l’épargne et donc stimuler la consommation. En l’occurrence – et en raison de l’impact déflationniste évoqué ci-dessus -, la réduction des déficits publics sera lente à se manifester, si elle se manifeste, n’incitant pas, du même coup, les ménages à réduire leur épargne.
L’investissement pourrait même en subir des conséquences négatives. Dans les années 70, un économiste américain, Arthur Laffer, invente une courbe et un slogan qui lui vaudront sa célébrité : « l’impôt tue l’impôt ». L’idée de sa démonstration est d’affirmer que la hausse du taux d’imposition dans un premier temps accroîtrait l’impôt perçu puis, passé un certain seuil, le réduirait puisque les agents économiques cesseraient de produire une richesse dont la plus grande part leur est finalement retirée. L’impôt pénaliserait alors l’activité. Le doute a longtemps subsisté sur cet effet Laffer. Plusieurs économistes (dont Thomas Picketti) l’ont mis en évidence, pour des niveaux d’imposition très élevés, il est vrai. Cependant l’effet Laffer pourrait se généraliser dans l’avenir. La seule évolution du système de retraites, jointe aux dépenses de santé afférentes, laisse envisager une hausse de plus de 10 points des prélèvements à l’horizon d’une génération, sans que cela marque une limite.
A plus court terme, un impôt frappant lourdement les bénéfices des entreprises aura des effets négatifs. Dans une étude récente (septembre 2006), l’INSEE rappelait que la profitabilité attendue est le premier critère qui conduit à la décision d’investir. Ce n’est d’ailleurs qu’une reformulation du principe d’efficacité du capital avancé par Keynes : plus un investissement est rentable, plus il a de chance d’être mis en oeuvre. Par voie de conséquence, une fiscalité excessive conduira à pénaliser le capital productif. L’ancien chancelier Schmidt avait également utilisé une formule : « les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain qui sont les emplois d’après demain ». Cet aphorisme comporte une légère erreur : une entreprise peut investir demain sans qu’il y ait de profits aujourd’hui. Elle est plus sensible aux perspectives d’avenir qu’aux résultats du jour même. En revanche, dans ce cas, elle s’en trouve fragilisée, une performance moindre que celle attendue pouvant la conduire à la faillite, faute de disposer de ressources propres suffisantes, dont le profit est la première origine.
Il ne faut donc pas attendre de miracles de la hausse des impôts. 2 économistes, Alesina et Perrotti, travaillant sur les pays de l’OCDE, ont d’ailleurs montré qu’aucun d’entre eux n’avait résolu les déficits par une hausse des impôts. A l’inverse, la réussite est venue des politiques de maîtrise des dépenses publiques. A cet égard, l’exemple de la Suède est révélateur. Constatant son inefficacité, l’Etat suédois a recentré son action sur un rôle de régulation, en complément d’une régulation de plus en plus décentralisée. Bref, on a laissé une plus grande action – et d’un commun accord avec les partenaires sociaux – au secteur privé, qu’il s’agisse d’écoles (l’Etat a encouragé la création d’écoles privées), de santé (même si l’intervention publique reste forte), d’énergie, etc. Soucieux d’améliorer une productivité défaillante, l’Etat a reconverti plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires (dont au demeurant le statut est rentré dans le droit général) vers le privé. Les réformes en matière de retraite ont été radicales, avec un allongement de la durée de cotisation et un encouragement sous forme de prestations améliorées en cas de départ retardé.
Bref, avant de songer à augmenter les impôts, assurons nous que les Français « en ont pour leur argent ». Plus que l’importance du montant des dépenses publiques, c’est leur efficacité qui compte. Le Parti socialiste veut accroître la fiscalité pour ne mettre en oeuvre aucune réforme de l’Etat. Loin de contribuer à leur réduction, la hausse de la fiscalité risque bien au contraire d’augmenter la pauvreté et le chômage, et pourrait provoquer un jour une vaste remise en cause de la protection sociale ! Peut être gagnerions nous à nous inspirer du pragmatisme social démocrate qui, par des réformes parfois drastiques, sait remettre l’action publique au coeur de l’intérêt général.
A propos de Piketty il pense comme vous et n’est pas content, cat il trouve que les promesses de Sarko vont encore alourdir la dette…
vanb.typepad.com/versac/2…
http://www.liberation.fr/rebonds...
Voici un exemple recent et assez spectaculaire de l’effet Laffer aux états unis pour l’impôt sur les sociétés en 4-5 ans.
chevallier.turgot.org/a24…
(on sait ce qui reste à faire le premier moi à la futur locataire de l’Elysé)
J’attire votre attention également sur la baisse des taux marginaux dans de nombreux pays dont la Suede est parmi les plus actives en 23 ans avec -33%.
Top Personal Income Tax Rates in 30 Major Countries
http://www.cato.org/research/fis...
Trés bon billet !
Merci
Je l’ai mis en lien ici:
http://www.nouvellepolitique.com
http://www.nouvellepolitique.com...
les aristocrates (en grec, gouvernement par l’élite) qui nous gouvenrnent sont comme des boys scouts faire notre bonheur malgré nous en sachant mieux que nous ce qui est bon pour nous. Pour cela ils nous prennent un maximum d’argent pour le dépenser mieux que nous. C’est pourquoi à mon avis la hausse des prélèvements obligatoires est inéluctable sans pour autant qu’on en ai pour notre argent. En plus la multiplication des redevances diverses (il y en bien une par mois) leur permet de mentir puisque ces redevances n’étant pas comptées dans des prélèvements obligatoires les taux annoncés officiellement sont artificiellement minorés : la Redoute devra payer la redevance sur la publicité et les catalogues ; elle ne pourra qu’en répercuter le cout sur l’acheteur qui sera donc bien le payeur final de ce nouvel impot, en plus des ordures ménagères qu’il paye déjà mais qui ne seront pas diminuées pour autant. J’ai des doutes sur la pertinence des indicateurs LOLF et, comme avant, mes chefs (je suis fonctionnaire) me demandent de consommer le budget qui m’est ouvert.
Cette campagne électorale est une vaste escroquerie.
Toujours plus de dépenses ou toujours moins d’impôts sans dire un mot sur les problèmes de la dette et les moyens de la résorber.
Aucune proposition de réorganisation de l’Etat et collectivités territoriales.
Aucune proposition de simplification de tous les dispositifs qui s’empilent, se contredisent et fabriquent de nouveaux emplois de fonctionnaires ou de salariés parapublics.
A ce jour, je n’irai pas vôter.
La vraie question, M. AB Galliani, aujourd’hui n’est pas d’augmenter l’imposition sur le travail mais de réfléchir à réorienter l’imposition vers les revenus de la propriété.
Certains "citoyens" obtiennent des revenus croissants par distribution de dividendes et plus value, alors même que leur imposition est en recul.
Ces revenus de la propriété sont alimentés par une forte progression des profits des sociétés "stars" du Cac 40 ou d’ailleurs.
Dans la majeure partie des cas, ces profits croissants sont des profits de court terme correspondant aux nouvelles logiques financières à l’oeuvre depuis 20 ans : le top manager, rémunéré aux stock options, ne raisonne plus sur une logique de projet industriel, se dissocie des salariés, et agit en fonction d’une logique de valorisation rapide de la capitalisation boursière.
Cette valorisation rapide s’obtient par une pression accrue sur les conditions de travail, une externalisation et mise en coupe des sous traitants, un ralentissement des revenus du travail plus fort que le ralentissement des gains de productivité (d’ou une déformation du partage de la VA), une exclusion progressive des plus faibles. Après faillite, et reventes par morceaux, il suffit de passer à une autre entreprise…
Bref, comment aujourd’hui atteindre la nouvelle oligarchie financière qui se met en place depuis 20 ans, et qui siphonne les revenus du travail de cette manière, tout en contribuant à l’augmentation des dépenses sociales ?
Cher Contradicteur,
Je suis d’accord avec vous quand il s’agit de se poser en permanence la question de la "juste" repartition de l’impôt entre capital et travail.
Maintenant, n’attendez pas des milles et des cents de l’imposition du capital. Les dividendes versés aux ménages sont faibles (de memoire, de l’ordre d’une trentaine de milliards d’euro chaque année), sur un PIB de 1700 milliards !
C’est toujours la même interrogation ? BEAUCOUP d’impôts POURQUOI faire ? certes nous en connaissons les grandes lignes, mais peut-être que ce raisonnement vous paraitre simpliste : pourquoi dépenser plus que le produit des recettes…
Parmi les facteurs d’appauvrissement de la FRANCE, nous en connaissons au moins deux : les 35 h. et l’I.S.F. QUESTION : pourquoi la droite n’a t’elle rien fait ?Pourquoi laisser filler de nombreux capitaux vers l’étranger au lieu d’inciter des entreprises à venir investir chez nous,comme le font certains pays voisins, plus modernes et surtout plus visionnaires , il y a quelque chose de choquant. Apparemment en France la seule solution connue c’est l’impôt, toujours l’impôt, on pourrait peut-être se pencher sur d’autres pistes qui permettraient la relance de l’économie. Arrêtons de toujours faire payer ceux qui travaillent .
L’imposition telle qu’elle est définie en FRANCE DEVIENT INJUSTE et en plus elle n’améliore pas les conditions des "pauvres" alors …
Pouvons-nous espérer un véritable changement avec N.S. ?
AGIR FERMEMENT MAIS AVEC PRIORISATION
stopper la progression des prélèvements obligatoires, diminuer les dépenses (fonctionnement et investissement), baisser les impôts.
S’il faut envoyer des messages (baisser le taux de l’IS, supprimer l’ISF) attention à ne pas provoquer un premier pas d’augmentation du déficit budgétaire.
A mon sens, la chronologie à respecter est
1) on fige la progression des prélèvements
2) on ouvre la chasse aux "mauvais coûts"
on instaure une culture du résultat et de l’économie des moyens
et on réalloue "les permis de dépenser" sur des secteurs à fort effet
d’entrainement.
réallouer sur la recherche (revaloriser les fonctions scientifiques) par l’éducation, la scolarité et le partenanriat Public privé
réallouer à l’arméee et force de l’ordre
désengager sur les aides agricoles (agriculture productiviste est mauvaise pour l’occupation du térritoire), la culture , le train de vie de représentation de l’Etat.( les ambassades, les limousines, les usages..)
3) après on baisse l’impôt au sens général
et si’lon arrive a dégager une Epargne Nette Marginale, on l’affecte au remboursement de la dette.
30 milliards, cela peut donner une recette complémentaire non négligeable (l’impot sur le revenu rapporte au total entre 45 et 50 milliards). De plus cette assiette est en progression incroyablement rapide (+50% par an)
On peut aussi mieux taxer les plus values en forte progression (actuellement 16 + 11% mais avec un certain nombre de dégrèvements possibles en fonction du niveau et de la durée de placement), et plus généralement le patrimoine.
Par ailleurs, on sait que les SNFEI dégagent a peu près 340 milliards par an, sur ce total 180 va aux investissements. Une partie du reste va aux impôts sur le bénéfice (15 miliards), aux dividendes (30 milliards en gros), aux amortissements.
Il reste beaucoup ! Que font les entreprises de cette masse d’argent ? Rachat d’actions, placements ?
Mais alors sur quelle base justifier la baisse constante de l’impot sur les sociétés ?
A Contradicteur,
Marie-Georges Buffet disait hier sur la Une: " Yaka taxer les 60milliards de profits des entreprises du CAC40" .
En imaginant qu’on puisse en ponctionner 20milliards, divisé par 20 millions de malheureux cela fait 1000Euros par tête de pipe soit 50 Euros par mois après CSG et autres prélèvements sociaux. Bof …
(cf. http://www.debat2007.fr/blog2/in... )
Ce n’est pas demain la veille que Marie-Georges nous expliquera concrètement comment faire passer le SMIC à 1500Euros.
Euuuh, au fait le SMIC il est déjà à presque 2000 Euros, le saviez-vous ?
(sans les charges patronales, salariales + CSG !).
On annonce des profits colossaux de la part de certaines grandes Sociétés.
PLUTOT que de toujours parler "impôts" sur les revenus du travail, il y a peut-être d’autres pistes à explorer pour permettre de redresser les finances de la FRANCE.
La fiscalité pourrait être d’avantage partagée, arrêtons de plumer les gens qui travaillent.
Le programme de Nicolas Sarkozy aurait pu être un peu moins "frileux" car sur certains points il reste conservateur.
On annonce des profits colossaux de la part de certaines grandes Sociétés.
PLUTOT que de toujours parler "impôts" sur les revenus du travail, il y a peut-être d’autres pistes à explorer pour permettre de redresser les finances de la FRANCE.
La fiscalité pourrait être d’avantage partagée, arrêtons de plumer les gens qui travaillent.
Le programme de Nicolas Sarkozy aurait pu être un peu moins "frileux" car sur certains points il reste conservateur.
à C. PICOT
Votre point de vue est certes à considérer.
En redonnant un peu d’oxygène au pays en relançant l’incitation AU TRAVAIL, il est fort probable que les prélévements actuels seraient suffisants.
Mais pour créer des emplois il faut supprimer cette chape de ciment (35 h. I.S.F. ) qui bloque la reprise.
Comment peut-on imaginer QUE DES INVESTISSEURS SERIEUX viennent s’installer en FRANCE ?
Pourquoi nos politiques ont une vue aussi rétrograde sur tout ce qui peut relancer l’économie ?
Je rêve d’une situation ou
1) la fiche de paye inscrirait EN GRAS la somme payée par l’employeur ("net à payer" + cotisations sociales obligatoires "employé" + cotisations sociales obligatoires "employeur" + allègement Fillon).
2) les impôts ne soit pas prélevé à la source sous forme de CSG indolore, mais que chaque foyer soit obligé de signer un chèque (même si il est tout petit).
Ce serait une bonne manière d’impliquer les citoyens sur le "ou va notre argent".
blog.georgeslane.fr/categ…
merci de me donner la définition exacte des mots "RICHE" et "FORTUNE"
est-ce le fait de posséder sa maison et des économies fait de vous un RICHE redevable éventuellement de l’impot sur la FORTUNE ?
Vous écrivez que "La proposition socialiste est d’une autre nature : Les prélèvements doivent augmenter de l’ordre de 3 ou 4 points de PIB, pour maintenir inchangé le fonctionnement du secteur public." Pourriez-vous m’indiquer d’où vous sortez cette proposition.
François Marc, Didier Migaud et Dominique Strauss-Kahn préconisent dans le rapport qu’ils viennent de remettre à Ségolène Royal de "Stabiliser les prélévements obligatoires" (section 2.1 du rapport) et non de les augmenter. Et comme vous, ils souhaitent "Améliorer l’efficacité de la dépense publique" (section 2.3).
Ségolène Royale également se prononce pour un simple rééquilibrage des prélévements obligatoires
(http://www.humanite.presse.fr/jo...
A Contradicteur et Petitriche
Investissement + Amortissement = vous y etes, ne cherchez pas plus.
Les menages touchent 30 milliards d’euros par an mais apporte autant sous forme de financement en capital. Si vous mettez un impôt de 100 %, vous n’aurez plus rien car je doute que quiconque investisse uniquement pour prendre uniquement les pertes ou des clopinettes.
Quant à taxer les plus values, elles restent potentielles, virtuelles, tant qu’il n’y a pas de vente de titres. En revanche, elles sont imposées lorsqu’elles sont perçues !
N’oubliez pas que le profit est la première source d’autofinancement. Il est heureux que TOTAL dégage des bénéfices si cette entreprise doit préparer sa reconversion hors du petrole, car il lui faut mener d’importants travaux de recherche développement.
A Jerôme Je me suis appuyé sur les multiples déclarations des responsables socialistes, dont François Hollande, et sur le projet socialiste qui a été diffusé en 2006. Ce n’est que de façon récente que DSK et Didier Migaud ont fait connaître leur position qui, à ma connaissance, n’engage que eux. Ils représentent également l’aile sociale démocrate du PS, d’où la convergence avec mes propos. Les propos récents de Madame Royal reflète plutôt la stricte othodoxie conservatrice de Gauche et ses lieux communs
à A.B. Galiani
IL est heureux que TOTAL fasse d’énormes bénéfices. Il est également juste de dire qu’il faut mener d’importants travaux de recherche et de développement.
Il ne serait pas pour autant injuste que cette Société participe un peu plus au renforcement économique de la FRANCE.
bien reçu message de .A.B. Galiani
Une participation des Sociétés ayant réalisés de très gros bénéfices pourraient, exceptionnellement, participer financièrement au redressement économique de la FRANCE ( surendettement anormal ). Je ne vois pas où est le problème puisque l’on demande à TOUS de faire des efforts.
JE SUIS CONSCIENT de la nécessité de travaux de recherche et de développement, mais je ne pense pas qu’une modeste contribution changerait la vie de ces Sociétés.
Il est bien évidemment souhaitable qu’il y ait une relance de l’économie ….. et dans ce cas tout redeviendrait plus simple.
Merci pour cet excellent billet didactique.
Y aurait-il un moyen de rendre immédiatement lisible cette connaissance qui, à cause de sa complexité ne s’intègre pas facilement dans l’espace critique de l’opinion publique ? Les acteurs politiques ont absolument besoin d’une opinion publique qui évolue afin d’appliquer des mesures complexes pour la plupart des gens qui comme moi, sont prêts à admettre que des remises en cause sont nécessaires.
(Pour une compréhension rapide et accessible, je me permets de vous donner en exemple le modèle de la formidable émission qui traite de géopolitique « Le dessous des cartes » sur la chaîne ARTE.)
Bien cordialement
Catherine
Mais pour quoi Faire?
L’actualite du jour de l’effet Laffer:
http://www.lefigaro.fr/eco/20070...
Il est urgent de revoir la fiscalité.
Apparemment la France est "riche" puisqu’elle n’a plus besoin des impôts de tous ceux qui quittent la FRANCE …
QUAND ON EST DANS UN PAYS SURENDETTE et que l’on se comporte de la sorte cela devient irresponsable !…
Qu’en pensez-vous Monsieur LAMBERT ? IL SERAIT TEMPS DE CONVAINCRE M. SARKOZY de prendre rapidement des dispositions visant à relever la France, plutôt que de continuer à la laisser se dégrader. D’ailleurs, je ne suis pas certain que le .P.S. ne se ravise pas sur cette question, D.S.K. est un homme intelligent…..
De plus il est regrettable qu’il n’y ait pas plus de reconnaissance vis à vis de français qui ont contribué à l’essor de notre économie.
Ce n’est peut-être pas très citoyen de quitter le bateau, mais quand il sombre par idéologie à qui la faute ?
NAN ! YEN A MARRE DES IMPOTS !
A Didi,
Voilà au moins qui a le mérite d’être clair. Peut être un peu bref, quand même ?
Toutes les personnes actives françaises doivent payer un impôt fixé à un % unique pris à la source.La TVA doit disparaitre.
Toutes les personnes actives non français résident en france ont les m^mes droit mais paie un impôt plus important fixé à un % pris à la source.
Les sociétés doivent être éxonérées de toutes charges si elle redistribuent de façon équitable leur richesse entre les salariés, les actionnaires, les dirigeants et l’investissement .
La durée légale du travail doit être de 35 heures minimum avec possibilité pour les plus demandeurs d’heures en plus réparties au delà selon le système du volontariat pour les heures offertes sans discrimination.
MON programme :
Il faut réformer la loi :
Tous les adultes valides doivent avoir un travail, ne pas travailler est une faute inexcusable passible de peine de travail d’intérêt général.
Les délits doivent être sanctionnés par du travail forçé de reinssertion utile aux collectivités.
Tous le monde (artistes ou président) doit cotiser à la source selon la répartition du budget le pourcentage unique est voté en congrès chaque année.
Les importations doivent être taxées à hauteur de leur coût social, environnemental et économique selon une règle mondiale équitable.La règle s’applique à ceux qui rattifient ce traité économique de non prolifération du dumping.La France signe !
Tous les impôts sont supprimés en dehors de l’impôt unique.
Allez les politiques retroussez vos manches !
A vos calculettes !
Le fond de la question n’est pas "peut on augmenter les impots ?", mais plutôt "acceptons nous encore de payer des impôts ?".
Quand on lit les commentaires effarants de certains sur ce blog, on constate une progression effrayante de l’égoisme et du chacun pour soi ! Chacun regarde jalousement "ses" gains, obtenus après de "durs efforts" (forcément !), et lorgnant sur le voisin qui "bénéficie" d’une aide alors même que c’est un "fainéant" (forcément !). Alors évidemment, l’impôt est vécu comme un vol, une agression, une injustice….
Revenez sur terre ! Qu’est ce qu’une société ? D’où le médecin des quartiers huppés tire t’il son revenu extravagant ? Pourquoi le cadre sup vit il bien en France ?
Tout simplement parcequ’il vit dans une société développée ! Une grande part de "leurs" gains ne sont en fait que l’expression de leur efficacité dans la captation individuelle de ce capital collectif que constitue la société francaise. Le fuyard fiscal veut en fait "le beurre, l’argent du beurre et la crémière" : obtenir des hauts revenus, profiter du haut niveau de service collectif francais..sans en payer les couts réels.
Mais dira t’on ! Il le mérite, il travaille dur.
Ah bon ? Et le médecin qui bosse 20h sur 24h au Ghana, alors même qu’il a suivi une formation en France ? Et le cadre sup en thailande, qui se tue à la tâche ? Si toute leurs revenus venait de leur travail exclusivement, et pas du niveau de développement de leur pays, pourquoi n’obtiennent t’ils pas le même niveau de revenus (au change près) ?
@AB Galliani
Vérifiez vos chiffres… L’amortissement ne s’élève pas à 100 milliards annuel… Un peu de sérieux. SVP. Beaucoup de milliards sont consacrés à des opérations financières de rachat ou placements…et là il ne s’agit plus de belle et noble activité industrielle…Donc, il y a du grain à moudre pour une nouvelle assiette d’imposition légitime (une façon de reprendre à l’oligarchie financière ce qu’elle a soustrait aux salariés en refusant de récompenser leurs gains de productivité).
A contradicteur,
Cela me rappelle une discussion de début janvier, et le role de l’État (cette grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde).
On doit bien admettre qu’il y a un léger problème quelque part… Comment expliquez-vous que malgré le fait que la moitié de la richesse nationale soit ponctionnée par l’Etat on en soit encore au niveau de misère actuel ? :
http://www.rfi.fr/actufr/article...
http://www.europe1.fr/informatio...
http://www.liberation.fr/actuali...
Cela ne vous interpelle pas ? La seule solution serait d’augmenter les impôts ?
@breizh06
Il est ridicule quoique significatif, de poster plusieurs fois le même post sous des billets différents. N’avez vous que cet argument en tête ?
Vous parlez de la misère actuellement élevée ! Mais elle était encore plus élevée pendant les trente glorieuses, et je ne vous parle pas du 19ème siècle !
Ce qui se passe depuis 20-30 ans c’est une stabilisation des inégalités et de la pauvreté, et donc une perception plus sensible dans la population, cf. principe tocquevillien de frustration relative.
Au vu de ce qui s’est passé dans les pays anglo saxons (soumis au même choc idéologique, que constitue à la fois la fin du repoussoir soviétique et le triomphe du néo-libéralisme à la Mont Pélerin), il n’est pas insensé d’affirmer que c’est au contraire, le HAUT niveau de protection sociale à l’oeuvre dans le modèle français (et encore plus chez les scandinaves) qui a permis de limiter la casse sociale !
PS : étudiez un peu plus sérieusement les divers sophismes de Bastiat, au lieu d’annonner ce qu’en disent certains thuriféraires. Vous observez que sa pensée économique n’est pas spécialement profonde, et qu’elle repose sur une théorie de la valeur tout à fait curieuse aujourd’hui réfutée et contradictoire avec la vraie pensée libérale d’origine !
@ contradicteur
Le problème en France est essentiellement l’inefficacité de la dépense publique à cause d’une bureaucratisation excessive de la fonction publique.
Dans ce contexte, il parait assez légitime de s’interroger sur notre niveau d’imposition par rapport au service rendu. Ce n’est pas une remise en cause du principe des impôts qui est d’ailleurs inscrit dans la Déclaration des Droits de l’Homme.
De plus, ces sommes dépensées avec un faible rendement sont prélevées au détriment d’investissement privés plus créateur de richesses.
Il existe aussi une tendance idéologique qui souhaite utiliser l’impôt comme outil de revanche sociale et non de participation, à concurrence de ses moyens, aux dépenses communes.
Il s’agit donc ici de rétablir un équilibre économique plutôt que de repli égocentrique.
A Contradicteur,
Votre post présente beaucoup d’interet. Cependant le modèle français ne me semble pas d’une même nature que le modèle social démocrate. Il repose sur une hypertrophie de l’Etat et du dirigisme qui aboutit au corporatisme. Le service public ne se juge pas selon son éfficacité mais selon son statut. Aussi, loin d’être efficient, je le considère comme une des raisons du chomage français et de la pauvreté (voir mon billet d’octobre).
A l’inverse, le modele SD repose sur le pragmatisme, ce qui a conduit par exemple en Suède à repenser l’organisation de l’Etat.
@BS
"(…) l’inefficacité de la dépense publique (…), bureaucratisation excessive (…) faible rendement (…)"
Diantre, si on commence avec de tels présupposés et idées reçues, la discussion est terminée.
Pourriez vous, quand même, SVP, justifier précisément les trois qualificatifs dépréciatifs et défibnitifs, que vous employez ?
Tenez par exemple, moi je pourrais tout aussi bien dire :
"Le problème en France est essentiellement, l’ENORME masse d’argent siphonnée au moyen d’une tuyauterie financière sophistiquée, par une PETITE minorité de privilégiés FAINEANTS (qui ne travaille pas) vivant dans un luxe INOUI, et qui à l’image de l’ancienne féodalité, refuse de contribuer aux charges collectives LEGITIMES, et s’amuse de voir la populace mourir de misère, s’entredéchirer pour un petit morceau de ressources que l’on jette en pature, ou se battre pour éviter de devoir supporter une partie de la charge de la gabelle, tout en adorant l’oligarchie financière à la source de leur problème, puisque les moyens de propagande massifs modernes, à l’image de l’église féodale, arrivent à leur faire croire qu’ils sont seuls responsables de leurs difficultés phantasmées (phantasmées puisque la France est un des pays les plus riches du monde, et n’a jamais été aussi riche)"
Vous conviendrez avec moi, qu’un tel discours, quoique très convainquant, manque un peu (un tout petit peu) d’arguments et de preuves.
Sarkozy, la "baisse" des impôts et l’injustice fiscale
Ce que dissimule les promesses fiscales de Nicolas Sarkozy – où un calcul rapide permet de démasquer une escroquerie: la "baisse des impôts".
Dans Le Monde du 23 janvier 2007, Nicolas Sarkozy précise ses ambitions fiscales pour la France. Son raisonnement est le suivant : en baissant l’impôt sur le revenu, on rend du pouvoir d’achat aux français, lesquels vont consommer d’avantage, ce qui aura pour effet d’augmenter les recettes de l’Etat via la TVA. Un petit décryptage s’impose.
Rappelons d’abord que l’impôt sur le revenu est un impôt progressif et "redistributif ", l’impôt solidaire par excellence : plus vos revenus sont importants, plus vous payez, et donc plus vous contribuez à la solidarité nationale. Dit autrement, une partie de ce que vous gagnez est redistribué à l’ensemble des français via le financement des services publics de la santé, de l’enseignement, de la police, de la justice, etc… – car il est utile de rappeler qu’on ne place pas dans un coffre-fort les fonds collectés par les impôts.
Illustrons ce mécanisme avec un exemple simple (et des chiffres volontairement simplifiés) : supposons que chaque Français reçoive de l’Etat 1000 € par an via l’accès aux services publics (scolarité des enfants, accès à l’hôpital, sécurité…).
Via l’impôt sur le revenu et son assiette progressive, un français (appelons-le Jean) qui gagne 1000 € par mois paiera 500 € d’impôt sur le revenu par an ; un autre (disons Béatrice) qui gagne 2000 € mensuel paiera 1500 € d’impôt annuel (elle gagne le double de Jean mais contribue au triple à la solidarité nationale, et c’est là tout l’intérêt de la progressivité de l’impôt : la redistribution solidaire des ressources) ; et enfin Nicolas, qui gagne 4000 € chaque mois, paie, quant à lui, 5000 € par an en impôt sur le revenu (même chose donc…).
En net (c’est-à-dire compte tenu que chacun reçoit en retour 1000 € via les services publics), Jean reçoit de l’Etat 500 €, tandis que Béatrice ne contribue réellement au fonctionnement de l’Etat que pour 500 € et Jean pour 4000 € – mais il reste que Jean a un revenu net d’impôt de 11 500 € (contre 12 000 avant redistribution), tandis que celui de Béatrice est de 22 500 € (contre 24 000 avant redistribution) et celui de Nicolas de 43 000 € (contre 48 000 avant redistribution), chacun d’entre eux ayant par ailleurs un accès égal aux services publics de l’Etat (du moins en théorie…).
Disons maintenant que la population française est répartie de la manière suivante : pour 20 Français qui gagnent 1000 € par mois (et sont donc dans le cas de Jean), 4 gagnent 2000 € (comme Béatrice) et 2 gagnent 4000 € (comme (Nicolas). On remarquera que dans cet exemple très simplifié, l’Etat a des dépenses strictement équivalentes à ses recettes.
Faisons alors ce que préconise Mr Sarkozy et baissons l’impôt sur le revenu de tout ce petit monde (c’est d’ailleurs peu ou prou la politique menée par les gouvernements Raffarin-Sarkozy-Villepin depuis cinq ans).
Rendons donc à chacun 10% de ce qu’il paie en impôt sur le revenu :
Jean récupère 50 € de pouvoir d’achat, à comparer à son revenu annuel net qui était de 11 500 € (donc une augmentation de moins de 0,5 % de son pouvoir d’achat) ;
Béatrice de son côté récupère 150 € (soit un gain de 0,7% sur son pouvoir d’achat) ;
quant à Nicolas, il gagne dans l’opération 500 € : 1,15% de pouvoir d’achat en sus, et en valeur, dix fois plus que Jean, lequel gagne pourtant quatre fois moins… Terrible constat mathématique qui détruit un effet d’annonce, mais que le lecteur, et encore plus le téléspectateur, ne fera jamais car personne ne prendra le temps de lui expliquer. Cette analyse jamais effectuée, démontre pourtant amplement que l’impact d’une baisse d’imposition n’a absolument rien d’égalitaire. Au contraire elle renforce l’inégalité existante !
INJUSTICE FISCALE
Mais regardons maintenant cette "opération Sarkozy" d’un autre point de vue : selon ses propres termes, 2600 € sont ainsi "rendus aux français" en pouvoir d’achat. Sur ces 2600 €, 1000 € vont aux deux Français qui gagnent déjà… 4000 € par mois, 600 € vont aux quatre français qui gagnent 2000 € par mois et enfin 1000 € sont répartis entre les … vingt Français qui eux gagnent seulement 1000 € par mois. Dit autrement, le cadeau fiscal de Mr Sarkozy profiterait autant à 10% des français les plus riches qu’à 75% des contribuables français les plus pauvres. On peut sans doute avoir une autre conception de la justice fiscale !
On aura par ailleurs remarqué que cet exemple a mis de côté tous les Français qui en réalité gagnent suffisamment peu pour ne pas payer l’impôt sur le revenu (48 % des personnes en mesure de l’acquitter) et qui de fait ne profiteraient pas du tout du "cadeau" de Mr Sarkozy. De même qu’on n’a pas ici évoqué le cas des très riches… dont une part du revenu échappe déjà en grande partie par des déductions légales combinées.
Le second problème est maintenant que notre Etat, dont les dépenses étaient équilibrées (c’est une théorie), se retrouve avec 2600 € de moins dans ses caisses… et peut donc obligatoirement rendre moins de services, moins redistribuer. Mais Nicolas Sarkozy nous dit qu’il a la solution : ce pouvoir d’achat, qu’il redistribue de cette manière socialement douteuse, ira à la consommation, donc rapportera à l’Etat en TVA.
Remarquons d’abord que l’hypothèse est pour le moins très discutable : dès lors que ce pouvoir d’achat est distribué pour moitié sur des catégories sociales suffisamment aisées pour avoir déjà eu la possibilité de constituer une épargne, et qui donc a les moyens de consommer à hauteur non seulement de ses besoins mais également de beaucoup de ses désirs, on peut facilement comprendre qu’une bonne partie de ce pouvoir d’achat supplémentaire viendrait en réalité tout simplement grossir une épargne déjà constituée.
LE COMPTE N’Y EST PAS !
Mais admettons, admettons que tout ce pouvoir d’achat soit consommé et rapporte à l’Etat 19,6% de TVA. Ce serait alors seulement… à peine 20% de la somme investie par la diminution qui serait récupérée par l’Etat.
Le compte n’y est pas du tout, et il faudra donc également diminuer les dépenses (dépenses pour l’école, pour la santé, pour la justice, pour la sécurité…) si l’on ne veut pas creuser un déficit déjà beaucoup trop lourd. Et ainsi, ce ne sont plus 1000 € qui pourront être redistribués à chaque Français via leurs services publics, mais plus que 920, soit une perte de 80 € pour chacun ! Les gens qui auront déjà perdu subiront une double peine dans la mesure où ce sont les petits et moyens revenus qui " consomment" les services publics, les autres ayant en tant que besoin recours au privé.
Faisons finalement les comptes de la supercherie, du miroir aux alouettes électorales :
Jean gagnerait… 50 € annuel sur sa feuille d’impôt, qu’il consomme et sur lesquels donc il paye 20% en TVA, soit 10 €, et on arrive donc un gain net annuel de 40 € auquel il faut ajouter qu’il subira de plein fouet les suppressions de postes dans les écoles, les hôpitaux, et les autres services publics, l’Etat ne consacrant plus que 920 € à leur financement. Au total, ce brave Jean, alors qu’on lui vend une réduction de sa charge fiscale, n’aura absolument rien gagné et se retrouve en réalité perdant de 40 € ! Il aur
a de fait été politiquement abusé !
Béatrice qui doit gagner 150 € annuels sur sa feuille d’impôt, moins 30 € reversés en TVA, aura finalement un gain net annuel de 120 €. Et au total (en tenant compte des sommes que l’Etat ne peut plus lui redistribuer), un gain réel de seulement 40 € . Et pour elle aussi l’illusion risque d’être cruelle.
Nicolas, pour sa part, gagne 500 € d’impôt sur le revenu, il reverse 100 € en TVA (à moins bien sûr qu’il ne choisisse d’épargner, mais bon…) ; il fait donc un gain net annuel de 400 €, qui lui permettront facilement de financer les 80 € que l’Etat ne consacre plus à sa santé ni à sa sécurité – et il lui reste même plus de 300 € pour payer un soutien scolaire privé à ses enfants (l’enseignement public étant défaillant faute de moyens suffisants), ou un accouchement dans une clinique privée pour sa femme (l’hôpital public n’ayant plus les moyens de fonctionner efficacement), à moins plutôt qu’il ne choisisse de les placer dans une caisse de retraite privée…
UNE ESCROQUERIE FLAGRANTE
Dans cette démonstration, on a en outre omis de préciser que la TVA est un impôt proportionnel, donc totalement non progressif et non distributif, contrairement à l’impôt sur le revenu, et voilà donc une injustice sociale supplémentaire que de vouloir rendre d’un côté de l’impôt sur le revenu et prélever de l’autre par la TVA.
Mais on se souvient que c’est une pratique habituelle des amis de Nicolas Sarkozy, lesquels il n’y a pas si longtemps, lorsque Alain Juppé était Premier ministre, avaient fait passer la TVA de 18,6% à 20,6% tout en prétendant baisser l’impôt sur le revenu. De même que nous savons déjà d’expérience que la baisse de l’impôt sur le revenu est accompagnée de la régionalisation de nombreuses dépenses, lesquelles sont alors financées via les impôts locaux (bien moins redistributifs eux-aussi…)
Au final, les impôts auront en réalité augmenté, et auront d’autant plus augmenté que vous êtes moins riches.
En conclusion, il faut évidemment remercier Nicolas Sarkozy de remettre au cœur du débat politique ces évidences qui font que, prétendre que droite et gauche seraient des notions dépassées est une vaste duperie. Il y a pour les Français un véritable choix à faire – et il ne s’agit pas seulement de la fiscalité. Espérons que le débat – et l’information sur le débat – sera à la hauteur des enjeux qui président à ce choix. Faute de second tour, ce ne fut pas le cas en 2002. Il est aujourd’hui plus que temps que le débat ait lieu au grand jour, tout masque baissé et toute langue de bois rentrée. Ce petit texte a l’ambition d’y contribuer un peu…
@ contradicteur
Il n’y a pas de preuves absolue en la matière, simplement la comparaison avec d’autres pays européens. Nous prélevons plus que la moyenne européenne, nous avons une fonction publique plus importante par tête d’habitant pour des services publiques rendue pas toujours les meilleurs.
Il existe un certain nombre d’ouvrage d’économiste sur le sujet et le site de l’OCDE vous fournira toutes les données (désolé, je n’ai pas le temps de le faire ici). La communauté européenne fournit aussi des statistiques.
De même, les statistiques de la répartition des revenus au sein de la population française ne montent pas d’écart significatif par rapport à la moyenne européenne.
Comme tout diagnostique, il peut être contesté. mais il existe un consensus assez général parmi les économistes pour dénoncer l’hypertrophie du secteur publique en France et son effet sur le manque de performance économique du pays.
Pour les chiffres, je suis sur qu’AB Galiani a cela sous le coude.
DIDI, vous péchez par omission !
Vous oubliez de dire qu’il y a deux taux de TVA :
5.5% :
Sur les produits de première nécessite comme l’alimentation humaine, produits d’origine agricole, produits culturels, services de réparation, la rénovation et réparation de logements privés de plus de 2 ans, les soins à domicile, la coiffure…etc
19.6% :
Tout le reste, les téléviseurs à écrans plats par exemple.
Donc: ceux que vous appelez les "riches" sont plus taxés: leurs envies seront ponctionnées à 19.6%
en mettant toute idéologie de côté de gauche comme de droite, avons – nous chiffré le coût du manque à gagner pour la FRANCE des départs de nos soit disant "riches" vers des pays voisins ?( fuite de la fiscalité, des emplois,de la consommation, des cerveaux etc… ) POURQUOI REFUSER L’EVIDENCE.
il serait préférable que l’on encourage leur retour afin que leurs impôts servent à la FRANCE?
Puisqu’on m’invite dans le débat entre BS et Contradicteur, je voudrais préciser quelques éléments : remettre en cause le fonctionnement du secteur public, ce n’est pas remettre en cause l’Etat ou même le secteur public. J’ai eu maintes fois l’occasion de préciser le manque de régulation (c’est à dire de mécanismes visant à corriger les dysfonctionnements) qui nuit à la performance du public. c’est ainsi que les structures peuvent s’empiler : par exemple, les départements ont ils encore une utilité … Le diagnostic assez largement partagé est celui d’une hypertrophie du public. Si la fonction publique represente 20 % des emplois, il faut ajouter tous ceux qui sont sur fonds publics, sans avoir le statut de fonctionnaires. On dépasse alors largement les 25 %, ce qui est largement plus que les pays de taille comparable.
Ma thèse ici n’est pas qu’il faut dépenser moins mais dépenser mieux avant de songer à prendre plus.
@ contradicteur ,
Vous dites "il n’est pas insensé d’affirmer que c’est au contraire, le HAUT niveau de protection sociale … qui a permis de limiter la casse sociale ! "
Simultanément, la lecture des informations données lors de la Journée mondiale 2006 du refus de la misère, me donne le sentiment du contraire.
C’est le système des Shadock: plus ca va mal, plus on insiste, la seule solution serait donc selon vous d’augmenter encore les impôts… c’est " insensé" !
Histoire de réalimenter la discussion à propos de prélèvements obligatoires:
http://www.debat2007.fr/index.ph...
En conclusion, le PIB est une mesure incroyablement fausse du montant du produit des activités économiques des résidents d’un pays, le taux des prélèvements obligatoires qui en découle est aussi une mesure incroyablement fausse de leur montant (en 2005, le taux réel n’est pas loin de 80%), le tout occultant des prélèvements obligatoires opérés sans mesure. Il n’y a pas là insatisfaction de comptable, puisque là se trouve la cause du dysfonctionnement de l’économie faisant régner la pénurie d’emplois ; il en découle la plupart des maux du pays, évidents au point de ne plus pouvoir être déniés par les fautifs ; le comble, ceux d’entre eux qui se présentent à nous aux élections en tirent argument.
BEAUCOUP d’analyses, beaucoup de mots, on connait les problèmes, les causes , les solutions etc… on a l’impression de redire et d’entendre toujours les mêmes choses.
BEAUCOUP DE FORMULES SONT AVANCEES , mais PAS DE SUITE ..
QU’EST-CE QUE L’ON ATTEND ?
@breizh06
Augmenter les impôts progressifs sur les hauts revenus, réorienter l’imposition vers le capital, revenir à un impôt sur les sociétés légitime, ne provoque pas nécessairement un accroissement des PO, si dans le même temps, on diminue la TVA et d’autres taxes.
Votre couplet sur le PIB et le taux de PO est incompréhensible et mensonger : 80% de PO ! Ben, voyons ! C’est sur, 80% de votre revenu est socialisé ? Vous travaillez où ??
Pour la causalité PO – pénurie d’emplois, faudra m’expliquer en détail…car il ne me semble pas avoir vu passer d’études économétriques sérieuses établissant un tel lien…mais il est tellement confortable d’ânonner sans cesse des pseudo évidences, et de s’auto persuader sans recul critique.
@AB Galliani
Votre argumentation sur le manque de force de rappel dans le secteur public est vieille …comme le secteur public, et a été réactivée par le courant du Public Choice dans les années 70-80 (alors même que les niveaux de PO étaient inférieurs !). Vous partagez un diagnostic "assez partagé" avec ceux qui partagent votre diagnostic…Pas moi !
Rentrons dans le détail de votre argumentation implicite.
On peut estimer, que ce que vous désignez par "hypertrophie du public" n’est qu’une réaction d’autodéfense d’une société littéralement agressée depuis une trentaine d’année par un courant du « laissez faire », qui masque bien souvent de pures stratégies de rapines (comme on le constate, au vu de la reconstitution extrêmement rapide des patrimoines rentiers du niveau d’avant 14).
Vous voulez, à l’instar d’un François de Closets des années 70, faire mieux dans la fonction publique avec autant ? Fort bien ! Par quoi commencez vous ? On bloque le recrutement des infirmières ? Ah, ben non, il y a vieillissement…On limite le nombre des enseignants ? Ah, ben non, pas au moment d’entrer dans l’économie de la connaissance… On supprime des militaires ? Euh, le terrorisme …On supprime les policiers ? Avec le sentiment d’insécurité !…
Bref, il ne vous reste que le discours bien populiste et traditionnel sur les « gratte-papiers » (qui sont déjà numériquement peu nombreux).
Ah mais oui, mais les obscurs contrôleurs, les inspecteurs, les administratifs, les vérificateurs…ils servent justement à installer l’Etat de droit ! Sans eux, c’est le retour à la loi de la jungle et du bakchich…
Bien sur, on peut encore améliorer ici ou là des procédures (il y a quelques sources de gains de productivité -pas des gisements, au regard de ce qui a déjà été fait) mais le niveau d’efficacité du secteur public est contrairement à ce que vous colportez, remarquablement élevé.
Ce qui gêne au fond tous les commentateurs de votre type, c’est la sécurité de l’emploi accordée aux fonctionnaires, laquelle leur donne une capacité de résistance aux injonctions libérales.
Mais cette sécurité de l’emploi (« payée » par un salaire relatif moindre…oui, largement moindre que dans le privé. Vérifiez bien les chiffres) a été accordée aux fonctionnaires pour justement leur permettre d’assurer leur mission de contrôle SANS pressions politiques. Imaginez, aujourd’hui un Le Pen à la tête de l’Etat français : qui pourra garantir le maintien de l’état de droit ?
A Contradicteur,
Vous entonnez avec force les trompettes ultra conservatrices du "ne touchons à rien car tout va pour le mieux" et l’hegelianisme sous jacent de l’élitisme du secteur public qui n’a rien a apprendre de personne. Quelque soit les secteurs que vous citez, ils sont tous perfectibles. Pour le voir, il faut simplement faire preuve d’humilité. Mais voilà ..;
Et l’amour immodéré que certains portent à l’Etat et aux monopoles publics participent trop souvent d’une stratégie de rapine que vous croyez distiguer à sens unique ailleurs, au détriment de citoyens mis sous tutelle.
@ Contradicteur
Je n’aime pas les longues démonstrations, alors avec une grosse louche :
– 40 % de ponctions sociales (patronales+ salariales)
– 10 % de CSG
– 20 % de TVA
– 10 % d’impôts sur le revenu
Total = 80 %
Sans compter les taxes locales + essence + taxe cachées incorporées dans les prix de ventes. La grosse louche vous suffit ?
De votre côté vous ne répondez pas à la question du nombre de miséreux et d’enfants qui n’ont qu’un repas par jour en France malgré ces prélèvements.
PS: après http://www.alain-lambert-blog.or...
j’aimerais bien voir un sujet identique sur le chanteur Renaud.
@AB Galliani
Le conservatisme n’est pas où vous le croyez ! Je suis favorable à une vaste réforme de la fiscalité comme je l’ai déjà dit et répété…mais une réforme qui vise les VRAIS privilégiés et "insiders" de notre société…et qui ne sont pas ceux que vous désignez d’un doigt accusateur.
@breizh06
– Votre "grosse louche" est pour le coup bien immense ! Avez vous une idée de la manière dont on calcule un pourcentage ? Tenez un indice : 10% de 40%, est ce que cela fait 50% au total ?
– pour les miséreux, j’ai déjà répondu (cf Tocqueville)
– Renaud, s’en va à Londres, mais annonce qu’il continuera à payer ses impots en France (et avec fierté).
et si BREIZH06 avait raison ? même avec sa grosse louche !
IL FAUT PARFOIS ACCEPTER QUELQUES VERITES, même si elles dérangent …
@cricri
L’argumentation de AB Galliani a le mérite d’être cohérente, même si je la considère comme fausse.
L’argumentation de BreizhO6 est truffée de fautes logiques et d’erreurs factuelles.
Je sais, la vérité cela dérange parfois….
A Contradicteur,
Il y a une démonstration que je présente à mes étudiants …
Les charges sociales (employeurs et employés) représentent aujourd’hui 50% du salaire, dès lors que ce dernier est supérieur à 1,6 fois le SMIC.
Sur ce qui reste, il va falloir payer les impôts sur le revenu, de l’ordre de 5 % du salaire global, et la TVA, de l’ordre de 8-10%. Nous sommes à deux tiers des revenus prélevés.
Pour avoir été responsable d’une administration et pour avoir conduit régulièrement des travaux d’audit dans le public, je vous garantis l’existence de gains de productivité possible.
Par ailleurs, je vous assure que ce n’est pas parce qu’on ajoute qu’on améliore.La France a le niveau de dépenses scolaires le plus élevés. malheureusement, celui ci élimine à tour de bras, en raison du mythe de l’élève unique laissons donc, comme en Suède, la place aux enseignements alternatifs.
Si vous souhaitez trouver de l’argent, interrogez vous sur le surcoût des retraites du public.
Enfin, puisque vous évoquez le Public Choice, le pragmatisme de la social démocratie s’en inspire … Au final, ce qu’on reproche aux "liberaux", c’est bien d’abord de remette en cause le corporatisme. Car ils ne remettent pas en cause l’Etat mais d’abord et surtout ceux qui se le sont appropriés.
RENAUD peut payer ses impôts en FRANCE pour le moment et changer d’avis ensuite, ce n’est pas forcément un référence. IL y a ce que l’on dit et il y a aussi ce que l’on fait. ATTENDONS.
@Cricri et Breizh
J’observe qu’à chaque fois que quelqu’un remet en cause le dogme de l’infaillibilité du secteur public, il y a une demi douzaine de guss qui vient hurler à l’héresie liberale.
J’en déduis qu’on a touché là où ca fait mal et que les liberaux n’ont surement pas tort.
Ce qui me désole, c’est qu’on veut en prendre toujours plus mais que jamais ca ne va à ceux qui en ont besoin.