A l’heure où la chorale des prophètes du malheur économique de la France poursuit sans désamparer le chant du déclin, ce livre interprète une partition différente – faite d’optimisme serein, de pédagogie et de participation utile au débat public.
Optimisme : parce que le pessimisme est l’allié de l’ennemi. On n’obtient pas beaucoup de la capacité des Français au changement en transformant tous les aspects de la vie économique en « bêtes à chagrin ». Ce livre s’attache donc avec raison à consacrer autant de place, si ce n’est plus, à l’analyse des solutions qu’à l’exposé des problèmes.
Pédagogie : les hommes, comme les poissons, s’attrapent par la tête. La force de conviction ne peut se contenter d’effets de manche ou de discours rhétoriques lancés en l’air. Cet ouvrage présente l’intérêt, plutôt rare aujourd’hui, d’exposer avec soin les enseignements de l’analyse économique tout en restant accessible voire humoristique, et de relier ces enseignements aux problèmes actuels de notre pays. Cette vision concrète mais en profondeur des enjeux, la tête au ciel et les pieds sur terre pour ainsi dire, est particulièrement bienvenue à l’heure de la dictature du court terme. Le débat public est souvent broyé par le mixeur de l’actualité et réduit à quelques confettis de pensée et autres miettes de raisonnement surnageant dans l’eau tiède. Cet ouvrage nous fournit l’occasion de porter notre regard sur les pierres de fondation de notre économie, que personne ne voit au premier coup d’oeil mais qui n’en constituent pas moins la structure fondamentale de l’édifice.
Utilité, par conséquent : le va-et-vient entre analyse et propositions de réforme qui fonde la démarche de ce livre permet de conjuguer harmonieusement le temps de la réflexion avec le temps de l’action, et de satisfaire les besoins du stratège comme ceux du tacticien. Cet ouvrage est à l’image d’une tapisserie murale : au verso la multitude des noeuds de fils et des propositions de réforme, au recto le schéma embrassé d’un coup d’oeil, organisé autour de quelques principes directeurs.
Ses idées directrices, cet ouvrage les puise dans la preuve par l’exemple que l’efficacité et l’équité sont aujourd’hui souvent complémentaires dans nos économies. L’antagonisme entre efficacité à droite et équité à gauche est bien dépassé. L’ouvrage en fournit de nombreuses illustrations dans le domaine des finances publiques, des finances sociales et de la politique de l’emploi. Le choix est désormais entre l’alliance de l’efficacité économique avec la justice sociale, ou l’angélisme-catastrophe. Couper au nom de l’égalité le robinet à croissance, c’est en réalité condamner les plus démunis à ne plus pouvoir y boire, et à n’avoir plus rien à perdre. D’où l’urgence de réconcilier les Français avec leur économie.
Pour toutes ces raisons, je souhaite à ce petit livre et aux idées qu’il défend un large écho.
Avec mes plus chaleureux compliments à l’auteur.
lire les chroniques et notamment la derniere de Ivan Rioufol dans Le Figaro. Pour ma part j’adhere a toutes ses analyses sauf celles concernant la religion. Ce propos n’est pas etranger au debat que vous proposez ci-dessus
je me sens concerne par cette appellation et j’ai dit souvent ici pourquoi ( et sur quelle experience je m’appuie).
Tant que nous n’aurons pas traite les problemes fondamentaux de ce pays , les remedes, meme les plus audacoeux et pertinents visant a reduire leurs consequences n’auront que cet effet la: cauteres sur jambe de bois. Ce qu’il faudrait , evidemment, mais la l’utopie helas commence c’est agir sur les deux fronts: causes et effets. Mais voila le traitement devient de plus en plus severe et le malade risque meme de trepasser. Et quelles resonsabilites sont en cause par cecite ou manque de courage ou de volonte.
La France parfois me fait penser a ces fruits qui ont encore une splendide apparence mais, quand on mord dedans…
Mais vox clamat in deserto!
Voila un effort louable pour essayer de refermer la boîte de Pandore que F. Mitterrand avait ouverte dans sa conquête cynique du pouvoir. Avoir réussi à faire confondre justice sociale et jalousie sociale a été un instrument très efficace et le PS, du fait de son impossibilité à se réformer, l’utilise encore à plein, le charme de SR commençant à faire long feu,
Malheureusement, la tâche va être difficile car on se situe dans l’irrationnel et les arguments raisonnables sont systématiquement déniés.
Et il est très difficile de faire sortir quelqu’un d’une posture de dénie psychologique. Alors toute une population …
Il me semble que ce livre doit être rapproché de "la France injuste", de Thimothy B. Smith -dont Philippe Bilger a livré une synthèse très détaillée ici : http://www.blogbilger.com/blogbi...
Ce dernier livre est utile parce qu’un chercheur social-démocrate canadien y montre que la rhétorique égalitaire et de "défense des services publics" cache bien souvent (cf les grêves face aux réformes Juppé des retraites, qui visaient pourtant à créer un système universel égalitaire) une défense de corporatismes qui finiront par faire gagner ceux qui veulent démanteler le service public…