Dans un rapport à remettre au Premier Ministre très prochainement, le COR vient de préconiser des mesures qui pourront sans doute sembler drastiques à certains mais qui ne surprendront guère les lecteurs habitués aux analyses présentées sur ce blog. Rappelons que le COR, le Conseil d’Orientation des Retraites, a été créé en 2000 par Lionel Jospin alors Premier Ministre pour réfléchir à l’avenir et à la pérennité du système de retraite français. Ses membres sont de hauts fonctionnaires, des responsables syndicaux, des représentants du patronat et des élus. Plus que de commenter longuement ses propositions, il me semble utile de souligner les points faibles du dispositif de retraite français auxquels les constats du COR sont autant de réponses.
Rappelons tout d’abord que le système de retraite français est en principe un système par répartition, c’est-à-dire que les « seniors » vivent des prestations versées par les actifs, après avoir eux-mêmes cotisés. C’est le principe de « solidarité intergénérationnelle », qui se heurte toutefois à une limite de taille : les retraites sont pensées et décidées par de futurs bénéficiaires qui engagent ainsi les générations à venir, lesquelles ne peuvent donner leur avis puisque peut être même pas nées.
Au-delà de cette question, il y a une évolution profonde qui modifie les conditions de pérennité du système de retraite français. C’est la démographie !
Ainsi en 1975, il y a en France 3,1 cotisants pour un retraité. Alors qu’un peu partout dans les pays occidentaux commence une réflexion sur les conséquences du vieillissement des populations, François Mitterrand ramène l’age de la retraite de 65 à 60 ans. Mesure certes sympathique pour ceux qui en bénéficient mais lourdes de contraintes à venir. De fait, en 1985, le rapport est passé à 2,2 et en 2004, nous sommes à 1,6 cotisants par bénéficiaire. Dans l’attente de la cessation d’activité des classes issues du baby boom !
Cette évolution n’est pas vraiment due à la diminution du nombre des naissances. Tant bien que mal, et malgré des fluctuations sensibles, il naît chaque année en France entre 700 et 800 000 enfants. Mais la durée de vie s’allonge. L’espérance de vie à la naissance gagne environ 3 mois tous les ans, passant de 81 ans en 1990 pour les femmes à presque 84 ans en 2005 et de 72,7 ans à 76,8 ans sur la même période pour les hommes. De ce fait, la durée passée en retraite s’accroît aussi fortement : + 2 ans en 15 ans, soit plus d’1,5 mois par an. Et un plus grand nombre de Français atteint l’âge de la retraite : en 1960, 83 % des quadragénaires fêtaient leur 60eme anniversaire ; ils sont prés de 92 % désormais. Pourtant, l’age moyen de départ à la retraite en France est précoce, de l’ordre de 58 ans contre 64 en Europe. Le taux d’activité des 55-64 ans français est ainsi l’un des plus faible d’Europe, avec 37 % des actifs de cette classe d’âge qui travaillent contre 42 % dans l’Europe des 15 et même 69 % en Suède.
On comprend alors que le COR s’inquiète des conséquences financières, lesquelles apparaissent plus dégradées que prévues, selon l’expression du rapport. Il manquera 3,5 milliards d’euros en 2007 et le déficit devient franchement astronomique à l’horizon 2050, avec 30 à 80 milliards d’euros chaque année, une à deux fois le déficit actuel de l’Etat. C’est d’ailleurs un déficit de cet ordre que je citais dans un billet du 28 août dernier. Toutefois, si allonger la durée d’activité est une des conditions de maintien d’un système de retraite efficace, il est désormais indispensable que les partenaires sociaux, y compris (et surtout ?) les entreprises, apprennent à gérer l’allongement des carrières et à porter un autre regard sur les salariés sexagénaires !
Enfin, le COR préconise d’allonger les durées de cotisation des régimes spéciaux. Cependant, le Conseil vise ceux qui n’ont pas été reformés en 2003. Malheureusement, il conviendrait d’y inclure également les autres car la réforme Fillon n’a fait que les effleurer. En effet, en raison de l’existence de ces régimes spéciaux, la France ne dispose pas d’un véritable système de retraite par répartition. Pour un quart des actifs français, une large part de la charge est financée par des tiers qui ne seront jamais des bénéficiaires. Ainsi, les régimes de fonctionnaires reposent sur une cotisation salariée inférieure de 2,5 points à celle du régime général. En revanche, les cotisations employeurs sollicitent fortement le contribuable. Par comparaison avec le régime général : 10 points de plus pour la fonction publique territoriale et hospitalière , presque 45 points de plus pour la fonction publique d’Etat (en raison de la fameuse « cotisation fictive ») ! Les modalités de calcul des prestations sont des plus intéressantes, déterminées sur les derniers mois d’activité pour les fonctions publiques, ceux où le salaire est le plus élevé, contre les 25 meilleures années pour le privé. Et les régimes spéciaux des grandes entreprises publiques sont plus généreux, qui prévoient des durées de cotisations de 37,5 ans, voire moins – et contribuent à l’augmentation du prix de leurs services. Il est à noter que les fonctionnaires cotisent depuis 2003 sur les « éléments exceptionnels » de leur rémunération (primes, par exemple), au titre du régime de « retraite additionnelle de la fonction publique », ce qui d’ailleurs à terme devra améliorer les prestations versées. A plus court terme, comme il y a une « cotisation patronale » de 5%, cela revient à accroître la masse salariale !
Cependant, ce qui est nouveau, c’est que des réformes notables soient proposées par un organisme paritaire. On peut espérer y discerner une prise de conscience collective, y compris de ceux qui en 2003 ne voulait rien entendre … Et, désormais, quel crédit accorder à la proposition du Parti Socialiste de rapporter la loi Fillon de 2003, dont il est clair qu’elle ne va pas assez loin ?
Pourquoi ne pas réduire les pensions, et, par exemple, adapter le montant des pensions au rendement effectif des cotisations ?
Après tout, les trentenaires d’aujourd’hui ayant dépassé le niveau seconde en mathématiques savent fort bien qu’ils ne reverront rien à quelque âge que ce soit des cotisations qu’ils versent aujourd’hui : alors, à quoi bon faire semblant de gérer un système dans lequel les cotisants sont de toute façon sacrifiés au profit des électeurs ?
à M AB GALIANI
espérons que ce ne soit pas le COR de Roland de Roncevaux.
Mais je crois que l’on est très mal parti.
Il suffit d’entendre les bêtises de Francois Hollande et des autres belles âmes…. supprimer la loi Fillon. lamentable
Dans quelques années si rien n’est fait. On pourra faire le procès en histoire de ces belles âmes.
Je suis furax. Certains ont dit que la France avait la Droite la plus bête du Monde ( de villepin, torpillant sarko) mais je ne suis certain que nous avons la Gauche la plus bête ou en tout cas irresponsable du monde. les seuls personnages qui avaient 2 sous de bons sens (J DELORS ou DSK ont été évincé).
La situation à l’Argentine nous guette…..
Apres une longue periode de reflexitude , Segolene Royal va bientot nous reveler sa traduction du desir d’avenir des humains de France pour leur retraititude apres l’abrogation des lois Fillon
Depuis le temps que le PS ne dit pas se qu’il compte faire , l’immaculée va nous donner toute sa lumiere dans sa brillantitude, vous pensez bien .
"C’est le principe de « solidarité intergénérationnelle », qui se heurte toutefois à une limite de taille : les retraites sont pensées et décidées par de futurs bénéficiaires qui engagent ainsi les générations à venir, lesquelles ne peuvent donner leur avis puisque peut être même pas nées."
Cette remarque valide pour les retraites l’est également pour la démocratie. Les électeur d’aujourd’hui engagent l’avenir des générations futures. Un peu de démagogie et c’est le "Papy Krach"
http://www.berspitz.typepad.com/
Analyse remarquable et, malheureusement (!) totalement réaliste.
Toute autre vision est démagogique, mensongère et suicidaire
Mes origines mayennaises m’ont appris, depuis toujours, que l’on ne peut dépenser (au maximum…) que ce que l’on produit.
Notre génération devrait avoir le courage de financer sa propre retraite. Nous vivons au-dessus de nos moyens.
Toute autre vision est malhonnête et relève de l’abus de confiance, voire même de l’escroquerie à l’égard de nos enfants (et, maintenant, même de nos petits-enfants!!!).
Les responsables que nous élirons en mai et juin 2007 ont le devoir impérieux de DIRE LA VERITE ET D’AGIR pour que cesse cette fuite en avant.
En 1940, CHURCHILL promettait au peuple anglais : de la sueur, du sang et des larmes ! C’était le prix à payer pour préparer la victoire.
Je pense qu’il nous faut un nouveau CHURCHILL…
J’en connais un, qui a également des origines mayennaises….et qui a démontré, depuis 1989, dans ses différents engagements (locaux et nationaux), qu’il savait compter et qui a rétabli, avec quelle maestria, la situation financière bien compromise alors, de la ville d’ALENCON.
N. SARKOZY n’a pas besoin de chercher un nouveau locataire pour BERCY. Il est tout trouvé….
Ce qu’il y a de bien avec ce genre de Conseil et de rapport, c’est que les recommandations vont toujours dans le m^me sens. Le problème n’est pas : il faut trouver des moyens pour financer les retraites. Mais : il faut imposer futur retraités l’idée que la seule solution envisageable c’est la réforme su sytème des retraite, comprenez une série de sacrifices.
Naturellement, hors de question d’envisager de mettre à contribution d’autres ressorts comme la fiscalisation, l’augmentation progressive du taux de cotisation sur les salaires.
Les pouvoirs constitués veillent au grain et ont organisé la mondialisation libérale qui permet aux capitalistes de mettre les peuples en concurrence les uns avec les autres pour faire pression sur la masse des salaires et la fiscalité à la baisse.
Cette dernière contrainte librement consentie (et comment !!!!) permet ensuite d’organiser le chantage à l’exile des capitaux qui iraient s’investir là où l’accueil se veut plus compréhensif…
Alors, pour soulager les politiques d’un fardeau, on fait dire à des experts que ça ne peut plus continuer comme ça. Et du haut de leur légitimité d’expert, ils énoncent les impératifs incontournables, délivrent des pistes de réformes. Ensuite, le spolitiques pourront réformer en s’excusant presque de ne pas avoir d’autres choix que ceux que la science des experts leur dicte invariablement, rapport après rapport !
Je suis fatigué par tous ces rapports et études qui ne servent à rien puisque les réformes sont généralement repoussées aux calendes grecques.
La campgne électorale devrait aborder tous ces thèmes.
A quoi assiste t-on ?
Les medias ont déjà décidé du résultat du premier tour.
La Droite se déchire.
Ségolène Royal fait des images.
Le PS veut revenir sur toutes les réformes.
A quoi bon voter puisqu’il ne se passera rien ?
chi va piano va sano! Est-ce vrai? Oui au temps d’ovide ou de Boccace
Il Il va quand même falloir un jour que la droite ose
Parler de la retraite par capitalisation…
Pour favoriser ce versement supplémentaire des
Contribuables il faut une véritable mesure incitative
C’est-à-dire appliquer la loi Madelin aux salariés
(déduction totale des cotisations du RI) …et ce n’est pas
la loi FILLON qui change quelque chose avec le PERP
et autre PERCO !!! que personne n’a compris…
Voila unr vraie Proposition …
Je suis étonné et choqué que sur ce problème la pédagogie ne soit pas faite.
Ce matin sur France Inter les solutions proposée face au financement des retraites étaient:
1) la diminution des prestation,
2) l’augmentation des cotisations et plus généralement des ressources (cotisations sur d’autres revenus que les salaires),
3) l’augmentation de la durée de cotisation (mentionné tout en dernier en s’excusant presque). On parlait de passer de 40 à 42 ans de cotisations, lassant entendre ainsi que cela correspond à une augmention de la ressource de 5%.
Pourtant le levier le plus important, qui va de pair avec l’augmentation de la durée des cotisations, est la diminution de la durée des prestations.
Travaillant 40 ans et bénéficiant de 20 ans de retraite (à la louche) une augmentation de 2 ans de l’age légal de départ en retraite correspond à un gain de 5% sur les ressources (durée de cotisation) et à une diminution de 10% des prestations (durée des prestations). Soit un gain total de 15% et non de 5%.
Cette pédagogie n’est jamais faite. Pourquoi ?
Qui est A.B. Galiani ? Un autre responsable du blog ?
@ à COR et à cris
Encore la vieille baderne de la theorie du complot ! A une époque pas si éloignée c’était le complot judéo-maçonique. Décidément, certaines leçons de l’histoire reste lettre morte.
Eh bien non, Les pouvoirs n’ont rien comploté. Les six milliards et quelque d’individus présent sur notre planète sont juste en train de vivre et travailler pour acquérir une vie décente. Et cela donne la réalité du monde actuel.
Et dans le cas des retraites cette réalité est en plus arithmétique.
Et ce ne sont certainement pas les fantasmagories marxisantes qui y changeront quoi que se soit !
Il est évident que le problème des
retraites pose un défi très difficile à assumer et qu’il ne s’agit
d’éluder la question. Je voudrais néanmoins attirer votre attention sur
deux points :
Le premier concerne les régimes spéciaux de retraite et en particulier
celui de la SNCF. Il se trouve que le départ à la retraite de ses agents
(hormis les roulants) est fixé à 60 ans. Toutefois le statut permet à
tout agent de partir à la retraite à 55 ans lorsqu’il a cotisé pendant 25
ans. Parallèlement le statut prévoit aussi que la SNCF se réserve le
droit de mettre à la retraite tout agent qui remplit ces conditions… Or
la politique de M. GALLOIS depuis 1999 a été de mettre systématiquement à
la retraite tout agent âgé de 55 ans (excepté en cas de besoins très
spécifiques de l’entreprise). Ces mesures qui n’avaient quasiment jamais
été appliquées à la SNCF ont constitué pour bon nombre de cheminots un
très grand dommage. Il faut savoir que beaucoup dont moi-même pensions
continuer notre activité jusqu’à 60 ans. En ce qui me concerne j’ai été
mis à la retraite en juillet 2004 à 55 ans et 6 mois alors que j’étais en
charge d’un centre d’archives historiques et que ce n’était pas le
travail qui manquait.
Le deuxième point concerne le malus
imposé à toute personne n’ayant pas cotisé pendant la durée fixée pour
avoir droit à sa retraite et qui souhaite partir avant 65 ans. Cette
mesure frappe durement les femmes qui ont arrêté de travailler pour
s’occuper de leurs enfants. Que leur retraite soit proportionnelle à
leurs années de cotisation se conçoit mais qu’elles soient pas pénalisées
est une mesure injuste!
Une suggestion: serait-il possible
que les personnes qui ont été atteintes d’un cancer puissent bénéficier
d’une retraite anticipée comme c’est le cas pour les personnes qui ont
été au contact de l’amiante?
Il faudra beaucoup de courage pour
réformer les retraites et faire en sorte que la situation matérielle d’un
grand nombre de personnes soit traitée avec justice. C’est une lourde
mission pour les hommes politiques et je me permets de vous dire que
j’apprécie votre courage à soulever cette question. Je vous souhaite avec
beaucoup de conviction beaucoup de courage pour mener à bien cette
difficile question.
Un rapport qui dans le fond n’apprend rien .. tout est deja connu et depuis longtemps .Il n’est pas le premier a faire des constats semblable
La vrai question n’est pas de savoir si on va à vau-l’eau .. mais plutot quand le manque de vraie politique va nous exploser a la face .Et alors , quelle decision sera enfin prise … Tout casser ou tout taxer ? … De toute manière , celui qui sera la pour gerer le truc sera tres mal ..Il a interet a etre droit dans ses bottes et ne pas ceder .
On reconnaitra à l’angleterre le mérite de savoir dire les choses clairement : malgré quand même une certaine période de gouvernement travailliste, l’administration fait le choix d’expliquer, très simplement, que "les personnes âgées ne doivent pas s’attendre à ce que l’état soit en capacité de les aider, du moins, tant que leur situation n’est pas critique.", et préconise de reconsidérer l’hypothèse de la solidarité familiale pour assurer le bien-être des personnes âgées :
http://www.eurotrib.com/story/20...
Mais je suppose que nos concitoyens candidats ont bien assez d’idées su la question pour qu’au pire, le perdant ou la perdante de la prochaine élection aille expliquer aux anglais sa vision pour assurer à long terme un système de retraites ?
à B.S.
Avez-vous déjà entendu dire que nous étions en "guerre économique " . Les guerres ne se font pas avec de bons sentiments.
Voyez donc du côté de smultinationales des semences et des considérant économiques de ce type de culture ainsi que leurs conséquence sur la vie de dizaine de milliers de paysans en Inde qui sont poussés au suicide pour beaucoup d’netre eux.
J’ignore dans quel monde vous vivez, mais il fleure bon l’angélisme.Mais puissiez-vous au final avoir raison.
Je ne sais si mes propos évoquent un quelconque complot. en revanche je sais qu’il existe des techniques de gouvernances qui impliquent de sméthodes de gestion de l’opinion publique à travers des dispositifs organisationnels qui ne sont pas laissés au hasard et recournet bcp à la communication de masse. Et ainsi de faire passer pour des décisions inéluctables des options idéologiquement orientées au profit d’intérêts particuliers. C’est aussi cela la guerre économique.
A Diam,
Je ne suis pas un responsable (sic) du blog, seulement un analyste économique auquel notre hôte a l’amabilité d’ouvrir son blog. A cet égard, je précise que la teneur de mes billets n’engage que moi.
Beaucoup de réactions, d’observations, d’idées … Pardonnez moi de pas pouvoir répondre à tous. Je remarque quand même qu’à une ou 2 réponses prés, l’idée d’une modification du dispositif existant fait son chemin. Je laisse de coté la réponse sur la "mondialisation libérale" et la faute au capitalisme, fantasme qui vise à jeter l’anathème sur toute réforme allant à l’encontre des interets de qq uns.
Au delà de cela, qq remarques : tout d’abord, l’allongement de la durée de cotisation n’est pas incompatible avec celui de la retraite, en raison de l’allongement de la durée de vie. Secondo, la retraite par capitalisation n’est pas la solution miracle. Je n’y suis pas opposé, loin de là, mais il faut bien comprendre que dans un pays où la population vieillit, il y aura plus de titres vendus que de titres achetés; d’ou mécaniquement une tendance à la baisse des marchés financiers.
Et je souligne mon total accord avec Ornais : tout est connu depuis longtemps, puisque nous travaillons sur des tendances longues. "Toute chose égale par ailleurs", à defaut de réforme, nous nous dirigerions vers une économie où la quasi totalité des revenus serait confisqué, sans contrepartie … Autant dire que plus personne n’aura d’interet à travailler et à investir.
@ à COR et à cris
Du sous-continent indien d’où j’écris ces lignes, je pense être assez bien placé pour parler du paysan indien et je peux vous affirmer que ce ne sont certainement pas les multinationales des semences qui sont la cause de la pauvreté de ces paysans.
Je vois suffisamment de situation réellement difficile tous les jours pour être vacciné contre l’angélisme. Par contre, ce qui me frappe le plus est l’incroyable joie de vivre de ces populations qui contraste fortement avec nos comportements de nantis blasés râleurs.
En voyant aussi l’énorme énergie que mette ces gens à se sortir du sous-développement, je suis en première ligne pour comprendre qui si on continue à ne rêver que vacances, retraite à 50 ans, 35 h etc .. on va se prendre une formidable raclée.
Quand aux méthodes de gestion de l’opinion, cela s’appelle de la propagande et il serait peut-être temps que vous vous libériez de celle hérité du stalinisme.
Et que dire sur le regime spécial des anciens ministres,anciens parlementaires et sénateurs (quel que soit leur age)
La j entends personne chuttttt !
Pour répondre à une objection qui m’a été dressée par ailleurs, je ne fais de fixation sur les régimes de rétraite de fonctionnaires. Je souhaite simplement une régime de base qui soit le même pour tous, tant en cotisations qu’en prestations, d’où une nécessaire mise à plat de tous les systèmes existants. Les régimes de la FP sont quand même les plus onéreux pour la collectivités.
La deuxième contrainte que je fixe, c’est que les cotisations ne doivent pas saigner à blanc les futurs cotisants, qe ce soit pas ponction sur leur salaire ou sur la capacité de financement de leurs entreprises qui cesseront d’investir.
J’aime votre passage sur les régimes spéciaux, la fonction publique. Mais que dire des avantages dont bénéficient les hommes politiques : en terme de retraite (députés, sénateurs), de protection sociale, d’avantage fiscaux … On commence ? Les députés peuvent prendre leur retraite à 60 ans et on observe que la pension moyenne qu’ils perçoivent est de 3 294,71 euros. Pour cela, bien entendu, il ne faut pas cotiser 40 ans, ni 45 ans. Le salaire d’un député est de 6769 euros brut. Rien, face aux cheminots nantis, aux fonctionnaires surpayés ! Si seulement les fonctionnaires n’avaient pas un droit de réserve ! Ils pourraient vous en conter des histoires de gabegies, de dépenses inutiles, de marchés publics plombés, pour plaire et satisfaire les besoins électoraux des Princes. Ceux qui veulent nous faire travailler plus tout en gardant leurs privilèges.
On dit systématiquement sur cette question, que nous faisons face à un retournement de tendance (que l’on passe de 3 cotisants à 1 cotisants par retraités), que les paramètres à prendre en compte sont la diminution des prestations, l’augmentation des cotisations, l’augmentation de la durée de cotisation (qui va de pair avec la diminution de la durée des prestations).
Ce raisonnement est totalement faux !
Le facteur le plus lourd dans cette machinerie sont les gains de productivité réalisés. Peu importe que l’on soit 2,3,1 cotisants pour 1,2,3, 100 retraités, ce qui compte c’est l’efficacité du travail futur des actifs et leur capacité à redistribuer une part vers les inactifs.
Au début du siècle, il y avait 1 agriculteur pour trois personnes à nourrir, aujourd’hui il y a moins d’agriculteurs : il y a 1 agriculteur pour 10,20,50 personnes ! Dit on que l’on va à la catastrophe ?
Bien sur que non ! La société a trouvé les règles pour redistribuer les gains de productivité réalisés par les agriculteurs (sous forme de baisse des prix) sans atteindre leur niveau de vie relatif.
C’est exactement le même problème pour les retraites : comment redistribuer à l’avenir des actifs vers les inactifs, sans toucher aux niveaux de vie relatifs ? Tout simplement en faisant des gains de productivité…CQFD
Versac a repris votre billet:
vanb.typepad.com/versac/2…
Media | le 12 janvier 2007 à 00:09 fait un commentaire critique et documenté de votre billet
Pour ce qui me concerne (et je suis devenu un petit retraite !) la question des retraites par repartition fait partie de mes opinions les plus ancrees.
Je ne crois a aucune des idees qui ne seraient pas inscrites dans la nature des choses: l’homme et par extension tout ce qui decoule de son existence.
J’ai un temps ete un robinet a points et alors comme maintenant je persiste a penser que la socialisation des retraitres appellee solidarite intergenerationnelle a ete une faute socialiste evidemment puis communo-socialiste.
Dans l’esprit de reduction de l’homme a un individu apeure qui ne trouve son calmant que dans sa soumission aux Institutions.
On est loin d’avoir fait ( en fait on ne l’a jamais entrepris) le bilan de nos divagations humanistes.
Je n’ai donc jamais eu d’illusion.
Mais je suis pret, bien que petitement retraite, a sacrifier 10% de ma retraite si, en contre partie, il m’est presente un programme precis de reduction de la dette, un programme de reformes tous azimuts qui refassent du francais un entrepreneur et non plus pour la majorite un pseudo – serf habille d’oripeaux verbaux.
Je sais que je serais gagnant et aussi mes descendants.
Mais ce programme comporterait obligatoirement une claude de punition en cas de non respect pour le gouvernement en charge d’appliquer ce plan.
Chiche !
mais je dis bien faire des francais des entrepreneuurs et plus des assistes.
Je reste un ardent liberal c’est a dire partisan de la liberte et de la responsabilite. Bon j’arrete la.
A celui qui a la délicatesse de me qualifier de menteur …
A vous lire, j’ai le sentiment de retrouver le rapport Teulade, et me semble-t-il, c’est aussi une idée du trés consevateur Comité Copernic.
En effet, les gains de productivité pourront contribuer à maintenir le niveau de vie mais cela appelle 2 remarques fortes :
1) si les gains de productivité sont utilisés pour les retraites, ils ne pourront pas se retrouver sous forme d’augmentation du pouvoir d’achat pour les actifs ; en clair, cela signifie qu’il faut dire aux jeunes qui entrent dans la vie active "renoncez à toute idée d’accroître votre niveau de vie" , ce qui veut dire aussi "alourdissement de la pression fiscale"; par rapport aux pays qui auront réformé leur systeme de retraite nous serons également dans une phase de "paupérisation relative" ; j’y vois enfin un formidable mépris de ceux qui, issus des générations du baby boom, après avoir profité des 30 glorieuses, puis vécus à crédit, osent dire ensuite à leurs successeurs qu’ils leur est interdit de profiter des richesses qu’ils crééront pour que eux puissent continuer à profiter d’un système conçu par et pour eux .
2) dans la société que vous nous décrivez, il n’y aura plus guère de gains de productivité, car plus personne ne travaillera et n’investira, n’y ayant plus interet puisque tout est prélevé ; ne croyez pas que les niveau de fiscalité vers lesquels nous partons soient anodins et sans effet sur le comportements des ménages : bref : l’absence de réforme porte en son sein la contestation du systeme de protection sociale, contestation d’autant plus forte que le systeme de retraite est inégalitaire.
Sans compter que nos concurrents font aussi des gains de productivité et vont affecter ces gains en baisse des prix pour être plus compétitif sur le marché mondial.
Dans un monde ouvert, on ne décide pas vraiment de l’affectation des gains de productivité. C’est bien pour cela que les 35h nous ont plombé. Les gains de productivité ont été affectés à la réduction du temps de travail et non à notre compétitivité, avec les résultats que l’on constate sur notre commerce extérieur et in fine à notre niveau de vie.
Il n’y a pas de martingale en économie. Il faudra bien se résoudre à la diminution de nos avantages sociaux payés à crédit.
Il n’y a pas de mystère : il faut allonger la durée de cotisation, mais ce n’est pas suffisant.
Idéalement, il faudrait que les retraités puissent mener une activité à mi-temps, afin de percevoir un revenu complémentaire, même au delà de la retraite.
Je reste en colère, et permettez moi de maintenir l’accusation de mensonge (par omission). Comment qualifier autrement des propos qui présentent un choix inéductable entre trois possibilités d’actions également indésirables, sans dire un seul mot du levier principal ?
En ce qui concerne votre réponse :
– votre 1) est fallacieux : il ne s’agit pas de choisir entre tout et rien mais simplement de déterminer une nouvelle clef de partage du revenu entre actifs et inactifs. C’est une histoire de degré et de points que l’on consent à redistribuer aux inactifs : l’expérience du passé montre qu’il suffit de gains suffisamment élevés pour que l’on soit dans du gagnant-gagnant (et l’impact marginal d’une progression faible est très élevé)
-votre 2) est également fallacieux : vous sous entendez que le prélèvement retraites désincite. C’est une façon de nous reservir une courbe de Laffer largement invalide sur le plan théorique (notamment en raison de son ignorance des effets de revenu). Le passé a montré que les actifs étaient largement prêts à accepter un prélèvement dans la mesure où on leur promet ensuite une contrepartie, et dans la mesure où leur pouvoir d’achat continue à progresser.
Le problème aujourd’hui est d’abord un problème de confiance dans la génération suivante : celle çi sera t’elle capable de résister aux mirages individualistes de la capitalisation ? Clairement "on" fait tout pour entretenir cette suspicion…de façon à déclencher un phénomène autoréalisateur. Je précise que le "on" à bien sur à voir avec les sociétés d’assurance privées, à la recherche de nouveaux débouchés.
C’est ensuite un problème de captation des gains de productivité : à qui sont versés les gains de productivité réalisés depuis une vingtaine d’années ? La période de modérations salariale (donc de perception des tensions sur les prélèvements sociaux) devait faire redémarrer les investissements et les profits (thèse de Schmidt). Qu’en est il aujourd’hui ? On observe plutôt une progression des revenus de la propriété et une déformation sensible du partage de la valeur ajoutée au détriment des revenus d’activités. S’il y a des marges de manoeuvres, elles sont évidemment de ce côté là…Mais peut être allez vous rétorquer que le détenteur d’un actif financier à besoin d’être incité, afin "de produire de la richesse pour tous" ? Dans ce cas, je vous invite à découvrir par vous même le vice logique d’un tel argument.
Bien cordialement
AB Galiani
Je suis parfaitement d’accord avec vous concernant le problème des retraites. Bien sûr, une réforme de fonds s’impose mais comment faire, à votre sens :
– Comment parvenir à applanir tous les régimes spéciaux sans créer de crise majeure au sein de la fonction publique?
– Comment inciter les entreprises à embaucher ou garder les plus de 50 ou 60 ans? Chacun sait qu’aujourd’hui, les lois sont mauvaises et de nombreuses entreprises font leur possible pour se débarasser de leurs employés avant qu’ils aient 55 ans : les licencier plus tard leur coûte trop cher.
Qui aura le courage de se charger d’une vraie réforme, sachant qu’on en parle depuis 15-20 ans, mais que rien n’a été fait, sauf des réformettes? Pensez-vous qu’on s’approche d’une solution?
Ami JeanB,
De vraies questions de fond, que vous posez ici !
Au risque d’en surprendre, voire d’en choquer, je crois que le problème c’est la trés insuffisante syndicalisation des salariés français. Du coup, le dialogue est faussé, car comment discuter et trouver des accords avec des partenaires qui ne representent à l’heure actuelle qu’une minorité mais sont censés représenter tout le monde ?
Je crois dans une "politique contractuelle" comme disait André Bergeron … pourvu que certains politiques cessent de faire surenchère de démagogie.
Maintenant, avant que vous m’en fassiez le reproche, je sais n’avoir fait qu’effleuré le sujet. Peut être vous même avez vous quelques idées ?
A celui qui persiste dans ses qualificatifs …
Et d’ailleurs, moi-même je persiste … car, au delà du caractère trés inégalitaire des retraites aujourd’hui qui alourdit la charge reposant sur le privé, la hausse des coûts de retraites à systeme inchangé croitra plus vite que les gains de productivité …
L’effet Laffer a été démontré contrairement à vos affirmations. Il n’est que de se rememorer la politique Callaghan en 1975 en GB, avec des tranches d’impôts confiscatoires, à 98 %, ce qui a cassé completement l’investissement et fait exploser le chomage (je parlerai d’ailleurs de cet effet dans un billet à venir)
De toute façon, un peu de bon sens : les prelevements obligatoires sont aujourd’hui de 45 %. La Gauche les portera à 48 ou 50 % puisqu’elle n’envisage aucune réforme autre que l’augmentation des impôts. Du fait des retraites et des coûts de santé associés, c’est 60 % qu’il faut envisager à un horizon prévisible, soit en tenant compte des recettes non fiscales une part de recettes publiques de l’ordre de 65 %. Croyez vous qu’un salarié un peu au dessus du SMIC qui aujourd’hui voit sur sa feuille de paie des prelevements égaux à son salaire net et demain verra des prelevements trés superieurs au dit salaire net, réagira positivement … surtout quand ce sera pour payer des retraites à des personnes parfaitement aptes à travailler. Ce mécanisme a déjà été dénoncé par Pierre Rosanvallon : la protection sociale a été dévoyée de son objectif d’assurance pour devenir un moyen de revenu. Continuez, c’est le meilleur moyen de la détruire !
A Anaxagore
Comme toujours, de l’Anaxagore dans le texte, c’est à dire des reflexions marquées au coin du bon sens. Vous avez raison, c’est une possibilité. C’était une piste envisagée par le rapport Taddei.
Cher AB Galiani,
Merci. J’apprécie quant à moi, beaucoup la clarté de vos analyses. En ce qui concerne les retraites, il est de toutes façons toujours possible d’envisager par la suite des solutions moins contraignantes si jamais notre croissance fait un bond. En l’état actuel, je crois qu’il faut reculer l’âge de la retraite , en effet, et prévoir une activité complémentaire, mais pas fatigante.
Le problème, c’est bien sûr la mise en place de tels projets.
Certains métiers sont pénibles : on ne peut pas envisager de demander à un ouvrier du bâtiment de continuer à 60 ans à utiliser un marteau-piqueur. Ce qu’il faudrait, mais, évidemment, il ne faudrait pas se faire accuser de discrimination, c’est réserver les emplois de bureau aux seniors. Je pense aussi qu’un enseignant, passé un certain âge, aura des difficultés face à un public trop jeune (jeunes enfants, collégiens, voire lycéens) : il faudrait, désormais, au sein de l’E.N réserver une part croissante de ces mêmes emplois à des enseignants qui souhaiteraient des revenus en plus, à l’âge de la retraite.
Le problème, dans notre société, est surtout structurel : dans le monde du travail, les seniors ne sont pas bien traités. On essaie souvent de les pousser à la porte (car ils coûtent généralement cher) et de jeunes loups poussent pour prendre les places. Leur expérience et leur connaissance du métier est pourtant souvent un atout pour les entreprises.
La difficulté, c’est de mettre tout cela en place : j’ai du mal à penser que l’Opération du Saint-Marché y parviennent en vertu de la Très Sainte Loi de l’Offre et de la Demande et du Mystère de de la Concurrence Libre et Non Faussée.
Non pas que je ne fasse pas confiance au Marché, mais pas pour ce genre de choses.
Cette mesure aurait pourtant un impact positif, car non content de réduire les dépenses de l’Etat, elle prolongerait les cotisations et stimulerait la consommation.
En outre, un mi-temps, voire un quart-temps, laisse du temps aux loisirs et aux soins médicaux s’ils sont nécessaires et pas trop lourds.
La question, c’est de déterminer comment faire…
Cher Anaxagore,
Merci de vos observations.
Il y a une phrase qui ne semble pas avoir été relevée dans mon billet : " il est désormais indispensable que les partenaires sociaux, y compris (et surtout ?) les entreprises, apprennent à gérer l’allongement des carrières et à porter un autre regard sur les salariés sexagénaires !".
Il y a dans l’équipe où je travaille des personnes qui frôlent la soixantaine. C’est vrai que leurs rémunérations ne sont pas parmi les plus faibles. En revanche, leur compétence est avérée ; dans ce cas, ce n’est pas un problème de bien les rémunerer. Ce ne sont pas non plus les élèments les moins dynamiques.
Quand à la main invisble que vous évoquez, l’analyse libérale a beaucoup évolué depuis Adam Smith, lequel, au passage, ne rejettait pas l’intervention de l’Etat. Vous savez, à la suite de nos nombreux échanges, que si je suis trés méfiant sur l’interventionnisme de l’Etat en raison des risques qu’il fait peser sur la démocratie et la régulation, je ne le rejette pas systematiquement si il est avéré qu’il apporte un plus !
Sauver les retraites?
Grand sujet de société que les retraites !
On sait (depuis longtemps) que le ratio retraité/actifs va considérablement augmenter entre aujourd’hui et 2030. En conséquence, la branche vieillesse de l’assurance maladie, qui était en excédent il y a quelques années a sombré dans le rouge avec 1,6 milliards de retraites versées de plus que de cotisations collectées en 2006. Cette année, ce déficit atteindra 3 milliards. A règles inchangées, en 2009 ce sera 5 milliards. Bien sur il ne fera qu’augmenter par la suite, les mesurettes difficilement acceptées par le peuple en 2003 n’ayant pas résolu le problème.
La suite sur mon blog : http://www.nonaladette.fr
A Anaxagore,
pourquoi ne pas inventer les 25h? Avec des postes de bureaux dans la fonction publique comme vous le proposez, réservés aux plus de 60 ans (sans limite d’âge).
Ou les 35h avec 10 semaines de congés payés…
Ils seraient payés un peu plus que la retraite moyenne…
A AB Galiani,
merci pour vos réponses au dénommé "ABGaliani-menteur". J’avais lu une étude d’un universitaire défendant son point de vue ("les gains de productivité sauveront les retraites, pas besoin de se serrer la ceinture") et je sentais bien que c’était du pipeau, mais sans pouvoir formuler de réponse structurée.
Vous l’avez remarquablement fait.
Merci, Nono La Dette, pour votre remarque.
Pieere Rosavallon, universitaire de Gauche, avait présenté une thèse trés interessante il y a un peu plus d’une 20e d’années qui montrait que la protection sociale était devenue un moyen d’obtenir des revenus. C’est exactement ce cas aujourd’hui avec les retraites …
@Nono
L’idée des 25 heures, c’est plutôt bien, mais sur le fond, il faut quelque chose de modulable et de régulier tout en même temps.
Sur la question des retraites, passer en force ne peut fonctionner et cela a été toute l’erreur de François Fillon. Il faut créer un débat public, mettre tout sur la table, et prendre le très gros risque de régler définitivement la question par voie référendaire.
Evidemment, mieux vaut ne pas planter le référendum. Mais pour cela, les sondages peuvent servir d’indicateurs.
Enerver le peuple français ne servira à rien. Je dis cela, parce qu’en dépit de l’urgence, on ne peut faire l’économie d’une nécessaire pédagogie.
Il y a du boulot aussi à faire du côté du chômage et de la santé, sans doute sur le même principe.
@AB Galiani
La main invisible, c’était juste pour le plaisir de lancer une petite pique au passage, mais je sais bien que vous n’êtes pas dogmatique sur ce type d’interventions de l’état.
Sur les retraites, cher "Abbé", je n’aurai que cette conclusion : Voir Naples et mourir… 🙂
Une manière de mettre tout le monde d’accord, c’est d’attendre les conclusions des procès en cours sur la fin du monopole de la sécurité sociale :
blog.presse-normande.com/…
Lisez-bien les commentaires
Il y avait ce jour sur Europe 1, vers 12h30, Bernard Spitz qui presentait une analyse trés similaire à la mienne … La situation des jeunes générations, qui devra en outre payer la dette, sera intenable !
Bien on s’absente quelques temps, et ca continue de plus belle dans les approximations !
Mais où pechez vous ces affirmations sans preuves "la hausse des coûts de retraites à systeme inchangé croitra plus vite que les gains de productivité" ? Ah bon ? Et si on fait du 5% de productivité aussi ? Même 1% suffit, vérifiez vos modèles !!
Ensuite la véritable question est affaire de répartition des dits gains de productivité (quelque soit le système, il y a de toute façon prélèvement sur les actifs actuels) : si on les reverse massivement en direction des dividendes, il est évident que la charge future sera de plus en plus difficile à supporter pour les salariés. Mais rien n’oblige à cette déformation du partage de la VA, sauf cécité idéologique (dire par exemple qu’une telle déformation est utile à un système de capitalisation futur : certes, mais c’est le contraire dans le système existant et actuel de répartition. Et si on bascule d’un système à l’autre, il faudra alors regler le problème de la génération lésée -à la Chilienne ?-, et celui de la couverture du risque boursier -demandez aux retraités US des années 30)
Pour ce qui est de l’effet Laffer, arrêtez les ficelles du populisme ("vive le bon sens !") un peu d’honneteté intellectuelle, SVP !
Aucune étude universitaire sérieuse n’a réussi à prouver cet effet : et pour cause ! Même une imposition à 98% sur la tranche marginale (pas sur la totalité du revenu, bien sur, soyons précis !) laisse un revenu additionnel de 2 points, de sorte qu’il reste quand même un gain à l’activité (effet revenu). Et vous savez bien que l’échec de Callaghan a bien d’autres causes.
Enfin, rien n’oblige à passer par une augmentation des prélèvements, s’il y a des gains de productivité effectivement distribués sous forme d’une hausse des rémunérations, vos arguments sur l’accroissement de la pression fiscale et l’accroissement de l’irresponsabilité sont alors hors sujet, et servent d’épouvantails à moineaux bien pratiques. Et mêmes s’ils étaient pertinents sur le sujet, je vous invite à confronter Rozanvallon à la déjà vieille (et oubliée) analyse de Wagner sur les sociétes complexes et l’accroissement nécessaire des couts de coordination.
Bien le bonjour à votre fan Nono Ladette !
Bonjour,
J’ai quitté la France pour le Canada anglophone (pas le Québec qui est une société socialo-marxiste en amérique du nord) justement à cause du système de retraite.
J’ai 36 ans et j’ai toujours pensé qu’avec le système Français, je n’aurais jamais de retraite.
Ici, nous avons un système de retraite par répartition minimum qui assure à chacun le seuil de pauvreté. Ensuite, il revient à chacun de se construire sa propre retraite.
Ainsi, par choix, je capitalise pour MOI et non pour mes voisins. Je vais vous paraitre égocentrique et égoiste, mais on n’est jamais si bien servit que par sois même.
En revanche, je serais d’accord pour que l’état oblige, par une cotisation obligatoire, tout le monde à épargner pour sa retraite. En revanche, l’affectation des fonds doit être de la responsabilité de chacun. Il faut ensuite accepter les conséquences de ses choix, qu’ils soient bon ou mauvais.
Il faut arrêter cet esprit vraiment Français de toujours tout vouloir mutualiser. Il faut que les gens prennent des risques et que ceux ci soient payant.
0 jfm?
"Il faut que les gens prennent des risques et que ceux ci soient payant."
Quand on a le profil pour faire le choix que vous avez fait, l’idéologie du "à chacun selon ses mérites" est un bon placement. Il n’en reste pas moins que ce discours sur la prise de risques comme l’alpha et l(omega devant déterminer l’affectation équitable de ce dont chacun dispose pour vivre relève du discours idéologique pur et simple.
Un discours qui fait abstraction des énormes inégalités qui existent en termes de potentiel individuel. Et là aussi, les effets de ces inégalités se font sentir de manière exponentielle car la faculté des plus démunis à s’adapter au monde moderne croît infiniment moins vite que la complexité de celui-ci.
Complexité précisément organisée par les plus performants grisés par une sensation (humaine) d’ivresse procurée par un sentiment de progression exaltante.
Le pragmatisme social invite à le reconnaître et à prendre les mesures adaptées afin de permettre à chacun, faisant preuve d’une bonne volonté adaptée à son potentiel, de jouir d’une existence décente.
Pour Pragmatisme social,
Revenons aux concepts de base :
1) Approuvez-vous le concept de « propriété privée » ?
2) Admettez-vous que les hommes aient des capacités inégales dès la naissance ?
3) Admettez-vous que les couples aient plus ou moins de considération pour leur descendance ?
Poussont votre raisonnement jusqu’au bout:
qu’est-ce qui justifie des différences de salaires entre les gens ? Pourquoi ne pas instaurer le principe d’un salaire unique ? (euuuh on y arrive presque : transport, médecine, tele, etc.. gratuite sous un seuil de revenus et tronconage pour les autres)
et pourquoi pas la nationalisation du logement ? (euuuh on y arrive presque avec le "droit" au logement et la caution garantie par l’Etat)
Ok JFM vous avez eu raison de quitter une société socialo-marxiste en France.
A mon simili homonyme …
Sur Laffer, je vous assure que l’effet existe, sauf si bien sur, vous excluez des études universitaires sérieuses celles qui le démontrent. Et trés honnetement, arretez de vous moquer du monde : croyez vous que l’on va continuez à travailler et à investir quand il restera 2 % (et les pertes) et 98 % de prélevé ?
Arretez de nous rebattre les oreilles avec les dividendes : dans le revenu des menages, ceux ci sonr epsilonesques et surtout sont du même niveau que les apports en capital fait par les ménages aux entreprises.
Je vois surtout que vos propos illustre bien le devoiement de la protection sociale, qui désormais consiste à prendre les revenus de ceux qui travaillent et investissent au profit des autres. C’est aujourd’hui la logique des corporatismes.
à M. Galiani,
" vous excluez des études universitaires sérieuses celles qui le démontrent"
–> citez en au moins une avec des références que votre contradicteur puisse argumenter avec vous.
"croyez vous que l’on va continuez à travailler et à investir"
–> TRAVAILLER : quel est le travail des fonds de pension et des edge funds ?
–> INVESTIR : j’ai cru comprendre que ces dernières années l’investissement était en berne car les détenteurs des capitaux préfèreraient investir leurs fonds à des fins spéculatives…
" le devoiement de la protection sociale, qui désormais consiste à prendre les revenus de ceux qui travaillent et investissent au profit des autres "
Les statistiques montrent (schéma de M. Larroutourou [1]) qu’en 20 ans, la part des richesses créées qui revient aux travailleurs sous la forme des salaires a baissé de 10 points au profit du capital.
En l’état actuel du débat, votre contradicteur mène aux points !
1] tinyurl.com/yrcgk4 ( 20’50" )
Ce que dit à Cor et à Cri est malheureusement dementi par les chiffres de l’INSEE … La part des salaires (cad salaire + charges) ds le PIB est constante, de l’ordre de 52 % du PIB.
@ Cor
Et à quoi servent les retraités à partir de 55 ans, qui sont parfaitement aptes à travailler , tandis que leurs enfants devront rembourser leurs dettes ?