Deux articles retiennent mon attention cette semaine : La tribune de Jacques Attali dans la Figaro Magazine, ainsi intitulée « Si elle n’y prend pas garde, la France pourrait cesser un jour d’être une démocratie. Lisez-là, elle résume tout ! Elle s’achève ainsi : « Plaise au ciel que l’action urgente des démocraties permette d’éviter que ce programme, moins les libertés, devienne un jour celui d’une dictature ». Il parlait de l’immense chantier de réformes majeures que le France ne peut plus différer et doit en conséquence conduire avec détermination. L’autre est le papier de Gérard Courtois dans le Monde de ce soir intitulé « Le nouveau style de Le Pen passe mieux auprès des Français. Il révèle que plus d’un quart des sondés sont d’accord avec les positions du Front National. Que le FN s’installe à demeure dans le paysage politique français. Plus d’un Français sur 4 (26 %) se déclare désormais d’accord avec les idées de Jean-Marie Le Pen. Niveau le plus élevé depuis une dizaine d’années. Pour presque la moitié de Français (47 %), ses positions sont seulement « excessives » et pour 15 % « justes ». Le leader du Front National a abonné les terres de la « préférence nationale » pour des positions populistes, poujadistes, permettant de séduire un certain électoral de droite, déboussolé par sa « classe politique ». Notamment la défense de « valeurs traditionnelles » désormais approuvées par deux Français sur 5. Le dernier paragraphe de la Une est inutilement agressif et injustifié à l’endroit de Nicolas Sarkozy accusé d’avoir « décomplexé » la droite et donc de favoriser le vote Le Pen. Pour moi, c’est exactement le contraire. Nous avons la gauche la plus archaïque du continent et comme la droite ne mène pas un débat suffisamment idéologique contre ses positions, Le Pen ramasse la mise. Voilà ma conviction. Il serait temps que les démocrates de bonne volonté se réveillent s’ils ne veulent pas se retrouver avec la gueule de bois un certain jour d’avril prochain.