Le Point dans sa livraison régionale de ce jour traite du défi qu’Alençon a eu à relever, lors de la fermeture de sa plus grande entreprise : Moulinex. Les papiers qui sont publiés, et que vous trouverez en annexes, reflètent assez fidèlement la réalité. Je me souviens simplement combien il a fallu de sang froid, de pédagogie, d’espérance pour renverser la tentation de la résignation qui guettait, chaque jour, tous ceux qui souffraient et doutaient qu’un avenir soit encore possible. C’est encore douloureux dans le coeur de beaucoup de salariés qui ont perdu leur emploi à cette période. Mais je veux à nouveau leur dire aujourd’hui que seule une attitude volontariste, une volonté de fer, une marche déterminée en avant pouvait nous sauver. Je voulais absolument prendre le désespoir de vitesse et nous y sommes en partie arrivés. Certes, il nous reste encore à faire. L’enseignement qu’il faut en tirer est que rien n’ai jamais cependant perdu et qu’il faut toujours garder l’espérance dans son coeur et la traduire dans sa volonté. Un seul mot du papier m’a laissé un goût amer, c’est celui de « grandiloquence » (mot bien peu adapté pour des gens qui ont un genou à terre) pour qualifier la lettre ouverte que j’ai choisie à l’époque de publier à la France qui nous regardait. Nous sommes une petite ville largement oubliée par les media nationaux. Et voilà qu’ils étaient tous là, avec leur caméras, indiscrètes, impudiques, comme pour saisir nos souffrances et des signes de découragement. C’était pénible. J’avais passé ma hargne en leur signifiant que nous n’avions pas besoin de leur commisération et que nous saurions nous relever. Créer le sursaut. Comme nous y sommes parvenus, les caméras nous ont quittés. Comme si soudain nous avions perdu tout intérêt. Nous n’étions plus un sujet de désenchentement. Merci au Point d’être revenu. Il est le bienvenu.
Zevillage dans le Point « spécial Alençon »
Zevillage est à l’honneur dans le Point spécial Alençon avec une page consacrée au haut débit et au télétravail dans l’Orne. Nous nous partageons la gloire avec Alain Lambert, François Vandenberghe, le premier Zevillageois (qui vient de…
A propos de Moulinex, voici une nouvelle lue à cette adresse:
fr.news.yahoo.com/1512200…
En voici le contenu:
"Moulinex: l’ex-PDG demande réparation aux Prud’hommes, les salariés choqués
PARIS (AFP) – Patrick Puy, dernier PDG de Moulinex en charge du plan social qui entraîna plus de 3.200 licenciements de 2001 à 2003, a demandé jeudi aux Prud’hommes de Nanterre "176.000 euros d’indemnités" pour "licenciement économique" suscitant l’émoi d’anciennes salariées, a-t-appris vendredi de sources concordantes.
Le conseil de M Puy, Me Nicolas Sauvage, a déclaré vendredi au micro de France Info "comprendre (l’émotion) des gens de Moulinex qui ont perdu leur emploi", tout en justifiant la démarche de l’ex-PDG qui a été "salarié pendant 3 semaines et 3 jours" de l’entreprise.
"Que je gagne 3.000 euros ou que je gagne 300.000 euros par mois, je dois être protégé de la même manière par le code du Travail", a fait valoir Me Sauvage.
Marie-Gisèle Chevalier, ex-déléguée CFDT de Moulinex, qui était présente jeudi à Nanterre avec d’autres anciennes salariées de Moulinex, a jugé la démarche de M. Puy "odieuse".
"Ces gens là n’ont pas de honte. Ils mettent 3.286 salariés au chômage et saisissent les Prud’hommes pour licenciement économique, expliquant n’être que simple salarié", a déclaré à l’AFP Mme Chevalier, licenciée en 2003 après 35 années d’activité.
"J’ai travaillé 35 ans, pour un peu plus de 1.000 euros par mois, à l’arrivée, à près de 52 ans, je n’ai jamais retrouvé d’activité: aujourd’hui je suis +en amiante" et je vis avec 1.023 euros par mois", a-t-elle témoigné.
"Abasourdie par l’énormité" des émoluments perçus par son ancien patron et révélés à l’audience, "3.777.000 Francs (bien francs) de prime après 21 jours et 60.000 euros par mois d’indemnité, tout cela pour déposer le bilan", Mme Chevalier ne "veut pas croire" au succès de la démarche de M. Puy.
"Bien entendu je serai là le 13 mars – jour du délibéré du tribunal – mais il ne peut être que débouté, il ne peut que perdre, il ne peut surtout pas gagner: ce serait trop injuste", a déclaré l’ex-déléguée CFDT.
Moulinex, l’ancien fleuron français du petit électroménager a déposé le bilan le 7 septembre 2001, après une décennie de crises depuis la mort en 1991 de son fondateur Jean Mantelet. En octobre 2001, son concurrent Seb l’avait partiellement repris, mais 3.700 personnes s’étaient retrouvées sans emploi sur 5.600 salariés en France."
Après la fuite pour raisons fiscales de certains, cette nouvelle lève de nouvelles interrogations sur la moralité et l’argent!