OUI NON sur LCI

Bravo, à l’aise, souriant, pas de langue de bois, assumant son libéralisme présenté comme non dogmatique. Un homme à qui on a envie de faire confaince, bien dans tête, bon pédagogue et qui semble libre de parole. On peut difficilement avoir un meilleur profil. Michel Field choisit bien ses invités. Restez comme vous êtes surtout. C’est tellement rare.

Monsieur le Ministre, je suis bien dégouté de ne pas avoir pu assister à votre intervention en direct, mais mes horaires de travail me l’auraient sans doute empêché. Quoi qu’il en soit, votre lien… votre intervention m’a encore fait chaud au cœur, parce que j’ai eu la chance de vous côtoyer pendant un temps et l’image que vous reflétez à la télé est effectivement le personnage que vous êtes : franc, droit, direct, pédagogue, sympathique et particulièrement humain. Pour ceux qui ne le savent peut-être pas, vous avez été un ministre du budget très proche des gens du peuple (tout au moins, les p’tits employés de ministère pendant votre passage à Bercy). J’étais impressionné par votre intérêt pour l’individu quel qu’il soit, un directeur du budget avait, à vos yeux, autant d’importance que l’informaticien ou l’électricien qui vous sollicitait. Aucun rendez-vous n’était tronqué parce que l’invité semblait plus important qu’un autre. Et pour ça, Monsieur le Ministre, je vous tire mon chapeau. Quelques directeurs ont sans doute été surpris. Vous avez incarné, pendant votre mandat, la plus belle preuve de démocratie et d’humanité que le gouvernement de Raffarin pouvait imaginer. Je ne vous cache pas que vous auriez été mon candidat préféré à l’échéance 2007. Enfin… la roue peut encore tourner !
Ma réflexion ne retire en rien vos qualités et performances budgétaires et économiques. Vous êtes sans doute le plus grand budgétaire de France et sans doute l’un des meilleurs économistes français. Je n’ose même pas aborder vos compétences informatiques car à l’évidence, vous feriez rougir plus d’un informaticien par votre dextérité, vos connaissances et votre amour pour les nouvelles technologies. Pour preuve, il suffit de consulter votre blog…

1- Suez-GDF : c’est à mon avis une véritable cata. Une entreprise publique comme GDF, avec un syndicalisme très fort et omniprésent, se devait clairement d’accorder une part importante à l’information pour son comité d’entreprise. Qu’il s’agisse des syndicats français comme des organismes paneuropéens, une entreprise publique de type EDF ou GDF possède l’expérience des réticences du peuple s’agissant des privatisations et encore plus s’agissant des lobbys syndicalistes. Un staff de 3 experts juridiques, parallèlement aux coûts des services des nombreux cabinets d’expertises financières n’aurait sans doute pas été un mal. Gaz de France, avec ce qu’ils nous ont pompé comme fric, aurait pu le prévoir, nom de Dieu !!!

2- Le principe d’information : Une information à grande échelle aurait été un bien. Pourquoi Suez-GDF n’a t-il pas favoriser une acceptation citoyenne des avantages du mariage par la propagande et l’information : des clips publicitaires, des pubs dans les journaux gratuits de type 20minutes, Métro ou le Direct du soir pour vanter et expliquer l’intérêt du mariage Suez-GDF. Futur grand groupe français, capable de créer ce prochain monstre de l’énergie, capable d’influer sur les coûts du gaz acheté pour partie aux Russes. Pourquoi des groupes aussi puissants sont-ils aussi déconnectés de la réalité économique et citoyenne ? Pourquoi paie-t-on aussi cher ces incapables de l’économie française ? Parce qu’eux-mêmes n’y croyait pas ? J’ai finalement compris, à force de "voler" l’information, à force de travailler pour les décideurs. J’ai eu du mal et pourtant je suis en plein cœur du monde des décideurs. Aujourd’hui, petit citoyen que je suis, j’ai finalement compris les enjeux et j’approuve complètement cette opération de fusion car elle semble refléter la moins mauvaise solution, tant pour mon prix du gaz que pour la sauvegarde des intérêts de l’état et des entreprises françaises. Il vaut mieux une fusion Suez-GDF qu’une absorbtion Suez-Enel ou une fusion "GDF-Gazorusse" car quoi qu’on en pense, quoi qu’on en dise, fusion ou absorbtion il y aura. GDF devient petit, le gaz, ce n’est pas GDF qui le produit, GDF ne fait que l’acheter… Plus le groupe sera fort, grand et puissant et plus il aura d’influence sur les prix.

3- Les entreprises et le peuple : A mon sens, la faute vient des entreprises. La dictature managériale existante dans une entreprise, influe et la déconnecte de plus en plus de ses clients. Une entreprise ne peut plus appréhender un client comme il considère son employé car le client déconsidéré aurait tendance à se rabattre plus facilement vers le concurrent même si le prix proposé est légèrement supérieur. Les monopoles ont tendance à disparaître, l’entreprise doit désormais s’adapter à sa clientèle. Une nouvelle manière d’aborder la clientèle reste sans doute le véritable challenge des nouveaux groupes privatisés car les enjeux et intérêts deviennent différents. Le client devient subitement "roi"’ !

4- Sarko, Villepin de son nom le Galouzeau, MAM et toute la clique de l’UMP : Une fusion Suez-GDF, courant février ou mars 2007, cette fusion aurait, par manque d’information, tendance à favoriser les partis d’extrême ou le PS, voire l’UDF. Il sera trop tard pour aborder cette stratégie, politiquement suicidaire à ce moment des échéances, mêmes si Villepin ne s’est pas prononcé, ira-t-il jusqu’au bout, quoi qu’il arrive. Tout dépend de sa présentation ou pas et faut sans doute tenir compte de celle de Chirac ! Une des principales banques allemandes n’y croit plus à cette fusion. Le cours de GDF s’est complètement cassé la gueule.
En toute honnêteté, si Villepin et Breton vont jusqu’au bout, avec en sus, une bonne campagne de propagande GDF-Suez. Je pense sincèrement que ces 2 prétendants auront des chances de faire tourner la roue, peut-être pas pour 2007, mais pour la prochaine : 2012. Ils auront contribué à sauver 2 fleurons de l’industrie française ! Allez, courage les gars, l’enjeu d’une vie politique, c’est de prendre des décisions qui favorise un peuple et non pas une échéance électorale. Qu’elle soit présidentielle ou législative, il est encore temps.

Enfin, je tiens comme d’habitude Monsieur le Ministre, à finir mes posts, par vous signifier mes plus sincères respects et mon immense gratitude pour ce que vous faîtes au quotidien et pour la sauvegarde des quelques vies que vous avez contribué à sauver pendant votre passage au Ministère. Portez-vous bien Monsieur le Ministre. Sincèrement à vous.