5ème séance !
Point d’étape du Web Forum économique : » Maîtriser nos dépenses et moderniser la gestion publique «
Nos finances publiques sont aujourd’hui encore à la peine. Les déficits publics restent importants alors que le taux de prélèvements obligatoires est déjà très élevé. La dette publique représente désormais près de deux tiers de la production nationale. Les retraites de demain ne sont que partiellement financées. Le dérapage des dépenses de santé n’est pas maîtrisé. L’efficacité de la dépense publique, malgré des avancées, a encore une « Longue Marche » à effectuer. Or, l’efficacité en économie est soluble dans l’équité : plus de richesses produites, c’est plus de richesses redistribuées au profit des plus démunis. Et, à mes yeux, la maîtrise de la dépense repose sur trois facteurs-clés de réussite : une volonté politique forte, des objectifs clairs et une méthode transparente. Ce dernier thème fait l’objet déjà de réponses dans les propositions du club « Courage et Convictions » mais vous êtes vous-même invités à apporter vos commentaires.
Mettre l’impôt au service de la croissance, pas des déficits :
– Peut-on parler de « cagnotte » quand le déficit dépasse 40 milliards d’euros ? – Retenir une hypothèse de croissance réaliste pour le budget de l’Etat engendrerait-elle des avantages ? Et, lesquels ? – Comment envisager le financement de toute baisse d’impôt sans augmenter les déficits et les impôts de demain ? – Doit-on annoncer à l’avance les futurs baisses d’impôts afin de motiver la maîtrise des dépenses d’aujourd’hui ? – L’élargissement du champ d’application du bouclier fiscal peut-il être mettre un terme à l’expatriation des forces vives de la nation ?
Financer les retraites par le travail, pas par la vis sans fin des impôts :
Financer les retraites par des hausses d’impôts amènerait les générations nées après le Baby-Boom à supporter des cotisations sociales de plus en plus élevées pour un montant de retraite inchangé.
– Peut-on envisager d’y remédier en donnant un emploi aux seniors ? – Comment financer le coût du vieillissement ?
Mettre en oeuvre la réforme budgétaire sans fléchir :
– Le contrôle de l’exécution du budget doit-il revenir au coeur du travail parlementaire ? – Comment redéfinir les responsabilités de l’Etat en consacrant le service public au public exclusivement et non pas à des corporatismes ? – La gestion des ressources humaines doit-elle se moderniser par le biais de la réforme budgétaire ?
Assurer de meilleurs services publics et pour moins cher :
– Comment développer la fourniture privée de services financés par le secteur public ?
Pas de blanc-seing pour le gaspillage dans le domaine des dépenses de santé : – Comment maintenir la qualité des soins tout en mettant un terme à la culture de l’irresponsabilité ?
Concernant le financement des retraites , Que pensez vous des fonds de pensions , peuvent ‘ils exister dans le paysage socio-économique français ?
Ils pourraient permettre de rediriger une partie de l’épargne vers les entreprises et non vers le financement des déficits publics.
Sans redéfinition du financement des retraites, les conditions d’obtention des droits à celle ci et les prestations aujourd’hui versées dans le cadre du régime général, seront perçues par les générations d’après baby-boom de la même manière que le sont les régimes spéciaux soit un privilège non justifié.
Les dernières projections faites par l’INSEE (jusqu’en 2050) concernant la proportion d’actifs par rapport à la population française totale et la part des plus de 65 ans ne laissent aucun doute sur le devenir des retraites à législation constante.
L’emploi des seniors peut être un moyen d’y remédier puisque originellement le paiement des retraites est un pari sur la capacité des générations futures à les financer et non un droit acquis. Pour moi capacité = même taux de prélèvement.
La direction des études du ministère de l’emploi a publié une enquête montrant que les EMPLOIS JEUNES ça MARCHE, 470 000 jeunes de moins de 26 ans en ont bénéficié, 85% avait un travail 18 mois après la fin de leur contrat dont 72% en CDI.
Je m’étonne que personne n’ait salué ce résultat.
Cher Alain Lambert,
Pour faire des économies, il faudrait commencer par ne pas rater la décentralisation.
A en croire le Canard Enchaîné d’hier (mercredi 15 novembre) le transfert de 93 000 TOS (agents techniques et ouvriers de l’Education Nationale) aux collectivités territoriales) et 30 000 agents de l’Equipement va coûter des yeux à la tête : la fonction territoriale est bien mieux rétribuée que la fonction publique nationale.
C’est l’un de vos confrères, Eric Doligé, sénateur UMP qui le dit :
« L’Etat nous a transféré des établissements qui n’avaient pas les moyens de fonctionner dans de bonnes conditions ».
Pire encore : je ne me souviens plus si c’est Djiheldé, l’Agent, Ornais ou gem qui avait émis quelques doutes, relativement récemment, sur la pertinence de l’intercommunalité, en relevant que par expérience, il tendait à penser que ce genre de "truc" sentait l’usine à gaz à plein nez.
Bien vu !!!
Supposée réduire les coûts des services publics, elle fait exploser la facture : entre 2 et 9 milliards d’euros de surcoût ! et c’est le rapporteur UMP Philippe Dallier qui a fait le calcul.
Le comble de l’impéritie est atteint avec ce commentaire de ce même rapporteur :
« un coût inexpliqué »
Vous qui avez fait de la saine gestion votre cheval de bataille, cher Alain Lambert, je crois que vous n’avez plus qu’à enfourcher votre cheval blanc et à enfiler votre armure, parce que là, un dur combat vous attend 🙂
Notre marge de manœuvre est aujourd’hui des plus limitées :
– soit nous poursuivons sur l’actuelle lancée avec à un horizon inférieur à 10 ans une situation argentine (faillite complète) :
– soit nous augmentons les impôts, alors que nous avons déjà un des niveaux de prélèvements les plus élevés du monde ; en outre, l’accroissement des prélèvements qui ne serviront pas à créer des richesses auront un effet déflationniste à la fois par baisse de la demande et effet ricardien … C’est paradoxal ! Et surtout, ce sera au prix de quelques centaines de milliers de chômeurs en plus.
Le service public français est aujourd’hui gangrené par le corporatisme, qu’on retrouve dans le mythe du "fonctionnaire au service de l’intérêt" général. Cette affirmation, courante notamment à gauche mais pas seulement … est d’ailleurs à la limite de la discrimination. Le service de l’intérêt général, ça ne s’affirme pas, ça se démontre.
Je propose donc qu’on remette l’Etat au service de l’intérêt général :
– par une redécouverte des principes de 1789, "la séparation des pouvoirs" ;
– par une mise en place d’une régulation :
o en renforçant le droit de contrôle du Parlement, avec possibilité de sanction en cas de refus d’obtempérer ;
o mise en place d’un contrôle de gestion fort, avec suivi des objectif, calcul de coût et benchmark ;
o en renforçant les mécanismes de régulation.
A cet égard, la réforme suédoise qui a permis de faire passer le chômage de 10 à 5 % est à retenir :
– si l’Etat reste maître d’œuvre du service public, il n’en est plus l’exécutent ; la production de services publics a été transféré à des agences de droit privé ; on règle ainsi la question des RH dans un système aujourd’hui où l’immobilisme est la règle ;
– accepter une régulation concurrentielle, qui "casse" le corporatisme et réduit les rentes
o disparition des monopoles publics ;
o recours à des organismes privés "participant au service public" (école notamment) ;
o Etat conforté et renforcé dans ses rôles
d’élaboration des politiques ;
de suivi et de contrôle;
Enfin, alignement des régimes spéciaux de retraites sur le régime général (il faut rappeler que le régime des fonctionnaires d’Etat explique à lui seul 40 % du déficit du budget de l’Etat).
La qualité de notre service publique correspond à celle de pays à 45 % de prélèvements obligatoires. L’amélioration ainsi dégagée permettra de gagner entre 7 et 10 points de PIB.
@ contre courant : faut voir l’impact réel puisque c’est dans un secteur public dejà pléthorique qu’ils sont embauchés … dont le coût supprime des emplois dans le privé
à Contribuable
Emploi jeune dans le secteur public ou associatif oui.
Mais les emplois après le contrat emploi jeune non.
Le dossier auquel fait référence Contre-Courant quand il parle du très bon taux d’insertion professionnel des emplois-jeunes est accessible ici au format PDF :
http://www.travail.gouv.fr/IMG/p...
Selon le document aimablement mis à disposition par Emplois jeunes et dont j’avais connaissance par ailleurs :
75 % ont un travail, soit …
Mais 84 % de ces 75% restent dans l’administration au sens "compta nationale" qui les a embauchés …
Donc ce 12 % des emplois jeunes qui ont pu trouver un travail ailleurs …
Les emplois jeunes ont donc été un moyen d’entrer dans une fonction publique déjà pléthorique et destructrice de vrais emplois.
M Lambert,
toutes ces questions me semblent de bon sens. Seulement, je ne comprends pas : vous avez l’air conscient que les déficits sont inacceptables, hors il me semble que lorsque vous en étiez en charge, nous battions des records de déficits justement…
Comment expliquer cela?