On ne peut guère me reprocher d’avoir abusé de compliments, ces dernières années, à l’endroit de François Bayrou. Sa posture, ses idées économiquement étranges et son inutile agressivité m’ont progressivement éloigné de lui et inévitablement de l’UDF dont je conserve pourtant de bons souvenirs. Car la pensée libérale y était admise et respectée, souvent mieux qu’ailleurs. Puis soudain, en lisant la presse, je me pince pour y croire : Le Président de l’UDF veut faire de la France « un pays pro-entreprise ». A la clôture de son colloque sur l’économie, il a délivré une ordonnance d’inspiration plus libérale que les propositions de l’UMP sur le même sujet. « Faire de la France un pays plus pro-entreprise que ceux qui nous entourent ». En voilà un beau programme. Pour y parvenir, il veut instaurer ce que les Britanniques appellent un « environnement fiscal amical » à base de baisse des impôts et des charges. Il est prêt à aller jusqu’à la suppression de l’imposition pour empêcher la fuite des cerveaux. Pour éviter que « la richesse française aille s’investir en Belgique ou en Suisse » il propose de remplacer l’ISF par un impôt « à taux léger » sur tous les patrimoines égaux ou supérieurs à 750.000 euros. Allez François, encore un petit effort, propose donc un million d’euros, en raison de la montée de l’immobilier. Tu ne feras qu’appliquer l’érosion monétaire au plancher initialement fixé par les socialistes. Puis tu auras été le seul à avoir le courage de le faire. Sur la base de positions de cette nature, le dialogue redevient possible et des pistes nouvelles, modernes, transpartisanes peuvent être ouvertes.