Le Gouvernement a annoncé, lundi 25 septembre, un excédent budgétaire de 13,2 milliards de dollars canadiens (9,3 milliards d’euros), pour l’année fiscale 2005-2006. La dette publique s’élève à 481,5 milliards soit 35,1 % du produit intérieur brut (PIB), un ratio à son plus bas niveau depuis 24 ans ! Pourquoi continue-t-on à faire absolument le contraire ?
Je crois savoir que dans le même temps le Canada démantèle progressivement son modèle social.
Est-il donc impossible au nom de la théorie économique de faire bénéficier les moins favorisés de la bonne santé de l’économie ? Ou s’agit-il de la traduction d’un rapport de forces dissimulé derrière la vulgate néo-libérale qui n’a de cesse de justifier l’injustifiable et de stigmatiser toute intention redistributrice ?
Pendant que j’y suis, je voudrais ramener les pieds sur terre aux puristes de l’orthodoxie budgétaire pour les inviter à se poser quelques questions élémentaires et pragmatiques qui hantent l’esprit des citoyens de la France d’en-bas : "les 400 Américains les plus riches sont tous milliardaires [1]".
Soit près de 1250 milliards de dollars amassés dans les mains de 400 individus !
Des contribuables américains à qui Georges Bush n’a eu de cesse d’accorder des cadeaux fiscaux…
Et dans le même temps plus de 45 millions de citoyens [1 sur 7] de ce pays ne disposaient pas d’une couverture santé !
Sans parler des working poor et des « gated community », où un grillage de barbelés et des barrières protègent l’entrée du quartier [des riches] contre les intrusions [des pauvres] [2].
Si ces informations ne nous choquent plus c’est probablement que nous avons égaré notre bon sens en cours de route.
L’effet d’un lavage de cerveau médiatico-politique ?
1] http://www.boursier.com/vals/all...
2] http://www.revuelabyrinthe.org/d...
mais parce que nous sommes pétrits d’autosatisfaction! Lire et comprendre (?) Villepin!
Je croyais naïvement, Monsieur Lambert, que vous étiez un élu de la majorité gouvernementale au pouvoir depuis 5 ans, et donc, qu’en théorie, ayant été de surcroit ministre du budget, comme Nicolas Sarkozy en son temps, vous étiez parmi les personnes sensées fournir la réponse à cette question aux électeurs de votre parti à l’occasion du bilan que présentera l’UMP de son pilotage de l’action gouvernementale.
A qui, selon vous, devrais-je m’adresser pour obtenir une réponse argumentée à cette question ?
Et si nous demandions a faire partie de la federation Canadienne ? .. Les canadiens sont de toutes origines, les Quebequois , sont des gens du Perche .. Ce qui les sauve la bas , c’ets certainement l’idee que face aux adversités ( comme celle de la meteo) , on prefere l’efficacité plutot que l’application de recettes economiques tirée d’une epoque revolue …
La bas , on ne reve pas , on agit !
Nous faisons le contraire parce que les hommes politiques français ne pensent qu’à leur plan de carrière. La présentation du budget 2007 illustre parfaitement cela. Le gouvernement se satisfait d’un budget qui va encore creuser la dette publique de plus de 40 milliards d’euros. Le déficit de la sécurité sociale s’élève à 9,7 milliards et tout le monde est content. Cela frôle l’incompétence. Il est inadmissible de laisser autant d’ardoises à nos enfants. Où est l’intérêt général ? Où sont les grands débats de société ? Les français en ont marre des querelles politiciennes, des commentaires des commentaires. Le clivage gauche – droite est dépassé. Quand on voit que la campagne présidentielle va se dérouler dans Voici ou Gala, cela fait peur. Le bilan depuis 25 ans est désastreux. Et rien de nouveau ne se profile à l’horizon…
C’est effectivement une bonne question.
J’ai pu rencontrer il y a 5 ans les acteurs canadiens du financement de la sécurité sociale (CLEISS), contrairement à la sécu française elle est tout à fait viable, les « trous » abyssaux français paraissent irréels.
En dehors des différences de prestations et de financement c’est surtout les modes de fonctionnements de ces institutions qui paraissent les plus différents. Les politiques d’efficacité, d’efficiences, de gestion du risque font partie intégrante, méthodes qui se rapprochent des sociétés privées d’assurances françaises alors que pour la sécu ces notions sont actuellement plus théoriques que pratiques.
Les modalités de financements et de prestations sont différentes des notre en voici les principales lignes directrices :
SOINS DE SANTE
Les soins de santé comprennent l’assurance hospitalisation et l’assurance soins médicaux.
Les gouvernements de douze provinces et territoires sont responsables de l’exécution des programmes d’assurance maladie. Le gouvernement fédéral verse des subventions pour aider au financement de ces régimes. Les subventions sont versées lorsque la province respecte les obligations énumérées dans la loi canadienne sur la santé. Toute personne résidant de façon permanente au Canada peut prétendre à l’assurance hospitalisation et à l’assurance maladie.
Dans toutes les provinces, à l’exception du Québec et de la Colombie Britannique une personne est protégée à partir du jour où elle a obtenu la résidence permanente.
Le Financement
Le financement des soins de santé est assuré par le gouvernement fédéral sous forme de versement en espèces et de transfert de points d’impôts et par les provinces et les territoires. Ce financement peut se faire par le biais de primes, de taxes de ventes ou autres revenus provinciaux.
Deux provinces financent les soins de santé par des primes mensuelles :
L’Alberta
44 $ par mois pour une personne seule
88 $ par mois pour une famille
La Colombie Britannique
54 $ par mois pour une personne seule
96 $ par mois pour un couple
108 $ par mois pour une famille comprenant trois enfants et plus
De nombreuses conventions collectives prévoient la participation des employeurs au titre des avantages sociaux accordés aux salariés, les employeurs font également appel aux assurances de groupes pour couvrir les soins médicaux non remboursés par la province.
Etendue de la protection
La protection s’étend aux soins médicaux nécessaires donnés dans un hôpital, à la chirurgie dentaire pratiquée dans un hôpital et aux honoraires des médecins. Selon la province ou le territoire, le régime peut également couvrir l’achat de médicaments, les soins dentaires et ceux donnés par un chiropraticien.
L’hospitalisation couvre les frais de séjour en salle commune, les repas, les soins donnés par les infirmières, les frais d’utilisation de salle d’opération, les médicaments, etc.
La protection offerte pour les services donnés par un médecin comprend : les consultations à son cabinet, les consultations à l’hôpital, le diagnostic et les traitements.
Les soins dentaires ne sont couverts que s’ils sont donnés dans un hôpital.
ASSURANCE PENSION
Pension de vieillesse
Les prestations de vieillesse peuvent être servies dans le cadre du programme fédéral de la sécurité du revenu (sécurité de la vieillesse et allocation au conjoint) et au titre du régime de pension fédéral – Régime de pensions du Canada (R.P.C.).
Sécurité de la vieillesse
Pension de la Sécurité Vieillesse (S.V.)
Tout citoyen canadien ou résident autorisé, âgé de soixante-cinq ans et habitant au Canada peut avoir droit à la pension complète ou partielle de la sécurité de la vieillesse selon le nombre d’années de résidence au Canada passé l’âge de dix-huit ans. La pension commence normalement à être versée le mois suivant celui du soixante-cinquième anniversaire à condition d’en faire la demande. Si la demande est présentée avec retard, des paiements avec effet rétroactif de cinq ans maximum sont effectués.
Il existe deux façons de satisfaire aux conditions de résidence pour obtenir la pension complète :
les personnes qui avaient vingt-cinq ans ou plus au 1er juillet 1977 et qui résidaient au Canada à cette date, ou qui y avaient résidé auparavant auront droit à la pension complète si elles ont résidé au Canada pendant les dix années précédant la demande,
les personnes qui n’avaient pas encore vingt-cinq ans, ou ne résidaient pas encore au Canada en 1977, n’auront droit à la pension complète, que si elles ont résidé quarante ans au Canada après l’âge de dix-huit ans. Les personnes qui n’ont pas droit à une pension complète peuvent recevoir une pension partielle à condition d’avoir au moins dix années de résidence au Canada.
Régime de pension du Canada (R.P.C.)
Le R.P.C., entré en vigueur en 1966 est un régime d’assurances sociales contributif et obligatoire qui vise à protéger les travailleurs et leurs familles contre la perte de revenus due à la retraite, à l’invalidité ou au décès.
Le R.P.C. est appliqué dans toutes les régions du Canada à l’exception du Québec où il existe un régime de pension provincial : le régime de rente du Québec (R.R.Q.), semblable au R.P.C. Il existe des règles de coordination entre les deux régimes. La pension totale est servie par le régime du lieu de résidence du requérant au moment de la demande.
Financement
Le R.P.C. est financé par des contributions des employeurs et des salariés et par l’intérêt sur le placement des fonds qui représentent l’excédent des contributions après paiement des prestations et des frais d’administration.
Au 1er janvier 2005, le taux de cotisation s’élève à 9,9 % (4,95 % à charge de l’employeur et 4,95 % à charge du salarié) du salaire brut supérieur à 3.500 $ dans la limite de 41 100 $.
Le travailleur indépendant paie quant à lui 9,9 % de ses revenus de travail dans la limite du plafond énoncé ci-dessus.
L’assujettissement au régime des pensions du Canada est obligatoire pour les personnes âgées entre dix-huit ans et soixante-cinq ans et exerçant une activité professionnelle.
Prestations
La pension de retraite peut être payable à une personne âgée de soixante à soixante-dix ans qui a cotisé au régime contributif pendant au moins un an.
Pour obtenir sa pension du R.P.C. à partir de soixante ans, le requérant doit avoir cessé toute activité ou s’il continue à exercer une activité réduite, ses gains doivent être inférieurs au maximum de la pension de retraite annuelle du R.P.C. payable à l’âge de soixante-cinq ans. Après soixante-cinq ans, les intéressés peuvent bénéficier de leur pension sans obligation de cessation de l’activité professionnelle.
Le montant de la pension de retraite est fonction de la période "cotisable" accomplie et de l’âge auquel la pension est liquidée.
à soixante-cinq ans, la prestation mensuelle est égale à 25 % de la moyenne mensuelle des gains sur lesquels les cotisations ont été versées depuis l’âge de dix-huit ans ou le 1er janvier 1966.
Le montant de la pension est réduit de 0,5 % pour chaque mois d’anticipation avant le soixante-cinquième anniversaire. Il est augmenté de 0,5 % par mois de report après soixante-cinq ans et jusqu’à l’âge de soixante-dix ans.
Pour avoir droit à la rente maximale, il faut avoir cotisé chaque année durant une période correspondant à 85 % de toutes les années cotisables. La période cotisable débute en 1966 ou à l’âge de dix-huit ans pour les personnes qui avaient moins de dix-huit ans en 1966, el
le se termine au moment de la demande de la pension.
URGENT : AVIS a TOUS
ANNONCE FAITE A 11 H 40 SUR RMC :
ALAIN LAMBERT DS L’EMISSION "LES GRANDES GUEULES" sur RMC ce MERCREDI 27 vers 13 H ! Interwiev de 40 mn environ ! A ECOUTER ABSOLUMENT !
Bonjour M le ministre,
récemment T. Breton a promis une baisse de 2% de PIB de la dette en 2006. Serait il possible que vous nous expliquiez comment cette baisse de dette est possible malgré un déficit de plus de 2.5% cette année.
On peut ajouter ce soir 19h chez Michel Field sur LCI. Amitié. AL.
A Janus, A Janus,
Il est difficile de comparer le systeme de protection sociale du notre, ne serait ce que parce que les américains considerent l’adhésion à un systeme comme relevant d’un acte volontaire relevant de la liberté individuelle. Cette conception est à mettre en parralèle avec leur histoire.
Concernant la stricte orthodoxie budgétaire, je crains qu’aujourd’hui ceux qui emploie cet argument pour empecher toute réforme ne le fasse que pour tenter de maintenir un mode de fonctionnement qui court à la catastrophe. Pour ma part, je ne considère par le déficit comme une anomalie lorsqu’il est employé à des finc contracycliques et lorsque qu’il est "reversible" (exemple : quelques investissements dont le financement est limité dans le temps). En revanche, lorsque ce déficit est durable (depuis 25 ans) et qu’il correspond le plus souvent à des dépenses sans contrepartie (réduction du temps de travail, abaissement de l’age de la retraite dans un contexte d’augmentation de la durée de la vie, financement des regimes spéciaux de retraite, mauvaise organisation du secteur publique et absence de régulation …). Ce déficit là est catastrophique car il reporte sur les générations à venir le coût de nos propres dysfonctionements et de nos égoismes corporatistes.
Quant à la protection sociale, et dans la foulée des interrogations dejà anciennes du Professeur Rosanvallon, il convient de s’interroger sur les conditions de son efficacité et notamment si, passée un certain seuil, elle ne conduit pas à créer de la pauvreté (trappe à pauvreté, elimination des moins productifs, découragement de l’investissement et du travail, captation de fonds par des corporations biens organisées …)
Etant canadien et vivant en France depuis 10 ans, il est très intéressant de lire les contreparties de ce thème.
Il y a d’une part une vision ponctuelle du Canada et d’autre part une litanie incessante des malheurs de la France.
– de 1971 et 1995, la dette canadienne est passée de 20Md (!) à près de 600Md$ dû à une gestion irréaliste des dépenses et recettes de l’état. L’intérêt à lui seul était de 42Md$ en 94-95 soit 26% du budget de l’état.
-En 1993 le partie Libéral remporta les élections (à 60%!) en bonne partie sur le thème de la réduction de la dette / élimination du déficit par la relance de grands travaux d’infrastructure (contre mon vote d’ailleurs car étant issue d’une école d’ingénierie je misais sur la recherche, l’éducation et les hautes technologies..)
– en 1999 le Canada avait équilibré son budget et est, sauf erreur de ma part, excédentaire depuis ; pour preuve la diminution de la dette à 481Md$ au dernier exercice.
Les différence je crois ? 1) Les canadiens ne sont pas "fâchés avec l’économie" mais la voient comme partie intégrante du fonctionnement de la société et non comme un mal tabou à abstraire de toutes discussions dites intellectuelles. 2) Sont capables de se mobiliser sur des projets de société sans être systématiquement et à à 100% d’accord. Certains projets ont échoué, beaucoup ont réussi… 3) La population et les médias bien que toujours TRES volontaires à décrier les problèmes, le sont tout autant lorsqu’il y a de bons résultats de l’emploi, de l’économie, de la recherche, de l’export, de l’éducation etc etc..
Les similitudes ? Systèmes de santé, d’éducation et de couverture sociale « universels » (quasi). Qualité et niveau de vie –incluant la sécurité- parmi les plus élevés au monde. Economies au 5ème (Fr) et 7ème (Ca) rang mondial. Des domaines d’activités et des entreprises – et donc des gens !- reconnues, compétitives et rentables.
Je crois fermement que, rien n’étant parfait, la France est tout de même un des endroits les plus privilégiés au monde.
Il est dommage de si souvent ressortir les pires aspects alors que la grande majorité des français sont en réalité très fiers de ce qu’est la France. En tant qu’étranger, il n’y a qu’à abaisser la France lors d’une conversation pour obtenir une levée de boucliers instantanée. Mais bon, pas à un paradoxe près…
Champagne –
– maintenant chef d’entreprise et bientôt père de famille en France / demande de naturalisation en cours .
Compétitivité : la France perd 6 places dans le classement du Forum de Davos
La Suisse détrône les Etats-Unis à la première place de ce classement de 125 pays, publié chaque année par le Forum économique mondial.
enfin des raisonnements de bon sens!
me rci on se sent moins seul.
Attention quand on fait des comparaisons entre le Canada et la France car le Canada est une federation. Les budgets sont faits a deux niveaux: federal et provincial.
Le federal est responsable de la plupart des administrations qui ne coutent pas pas trop cheres: la police nationale (GRC), l’armee (minuscule, moins de 1% du PIB), la diplomatie, differentes agences (meteo, nourriture …) …
Le provincial est responsable des postes budgetaires plus delicats comme l’education et la sante (presque 50% du budget Quebecois).
La realite budgetaire provinciale est tres differente d’une region a l’autre.
L’Alberta n’a plus de dette (quand je dis plus de dette, c’est 0, nada) grace a une politique budgetaire qui serait qualifiee d’ultra-liberale en France et aux fameux sables bitumineux qui rapportent des dividendes importantes.
Le Quebec a une dette importante qui est toujours en croissance meme si le budget est equilibre. La province peine a fermer son budget chaque annee car la croissance des frais de sante provoque les meme problemes que partout ailleurs. Une coalition (ancien premier ministre, journalistes, hommes d’affaire …) a publie il y a un peu moins d’un an le "manifeste pour un Quebec lucide" pour faire partager son inquietude sur la viabilite financiere du Quebec a long terme.
Une partie des revenus fiscaux federaux sont reverses aux provinces a travers une perequation qui fait l’objet de critiques permanentes (les Quebecois se plaignent du "deficit fiscal"). L’objectif est de donner plus aux provinces les plus pauvres et moins aux plus riches.
Ne regarder, pour faire une comparaison des situations nationales budgetaires, que le niveau federal, avantage indument le Canada car comme je viens de l’expliquer ce gouvernement ne gere pas les postes budgetaires les plus problematiques.
Cette mise en perspective interdit nullement de saluer au passage l’effort de redressement budgetaire effectue par le federal a partir du milieu des annees 90. La bonne situation financiere actuelle de ce palier de gouvernement est le fruit d’une volonte politique. Mais reconnaissons quand meme que, sans la sante et l’education, les problemes financiers sont plus faciles a corriger.
à Champagne,
"Il est dommage de si souvent ressortir les pires aspects alors que la grande majorité des français sont en réalité très fiers de ce qu’est la France"
–> c’est devenu un sport national et un fond de commerce lucratif (en termes électoraux) très en vogue chez les déclinologues !
A Champagne: Tant mieux et merci.
Mais le probleme ne se pose pas du tout en ces termes la sinon le debat actuel n’aurait strictement aucun
Le fait est que la France a un immense patrimoine, fruit du travail de tant de francais passes, qui masque encore ce que l’on ne peut appeler que faillite ou meme declin et qui atteste de la necessite, absolue desormais, d’economies d’echelle et de changements de mentalite donc de culture que seule une veritable Euope politique pouvait permettre ou a minima une veritable rupture si elle est democratiquement acceptee par le peuple .
C’est exactement comme pour avoir une idee a peu pres exacte de la France sans aller dans ses details ou a l’etranger (pour la voir d’un oeil objectif) : il suffit de collecter une trentaine d’indicateurs internationaux reconnus et de faire une moyenne des tendances comparatives qu’ils exprimemt ( leur nombre devient un gage de verite): je m’y suis "amuse" et le resultat est: la France se situe a peu pres a la 18eme place mondiale! Car ce qui compte desormais c’est le monde et non le centripetisme francais.
Avis d’un ami Canadien :
"la vision du systeme canadien semble un peu simpliste, et idealisee.
C’est sur que l’herbe est toujours plus verte de l’autre cote de la
barriere, mais il faut savoir reconnaitres les atouts de chaque systeme.
Mon experience a moi du systeme Canadien, pour de ce qui est de la sante, c’est qu’il est injuste et insuffisant. Pourquoi? Tout simplement parce que la couverture assuree par la province est ridicule. D’un cote, on ne paie qu’un montant symbolique: $54/mois pour moi. Le montant n’est pas variable suivant le salaire. Alors que je touche a moi tout seul plus de 2 fois le revenu moyen d’une famille canadienne, je continue a payer le meme montant pour ma couverture sante. C’est injuste!
D’autre part, le montant verse est loin d’etre suffisant pour couvrir
les besoins typiques d’une personne en bonne sante – il suffit d’une
seule consultation chez le generaliste pour depenser cette cotisation.
Ne parlons pas des consultations specialisees ou du matos couteux tel
que l’ultrason ou l’IRM sont necessaires!
On en vient donc a puiser dans les impots sur le revenu, et la, j’ai
du mal a dire quelle part va directement a la securite sociale.
Une chose est sure: Pas assez. Les listes d’attente pour les soins
specialises sont tres longues – les listes d’attente pour des procedures
non-critiques (life-threatening) et pourtant qui changent la vie
sont aussi longues. On entend des chiffres comme 18 mois pour des
operations de la hanche ou des genoux.
D’autre part, la couverture sociale fournie par l’etat, ne couvre pas
tout. Ca couvre les visites medicales, apparemment quelles qu’elles
soient, pourvu qu’elles soient recommandees par un medecin traitant.
Nous avons aussi droit a une visite chez l’ophtalmo tous les 2 ans.
Mais les medicaments ne sont pas couverts, alors qu’ils coutent tres
cher (meme si ils sont largement moins chers qu’aux US). Les visites
chez le dentistes et les soins associes ne sont pas couverts.
Certaines compagnies fournissent une couverture supplementaire a
leurs employes, mais il ne faut pas se leurrer. Cette couverture
s’etend-elle a tous? Je doute quelque part qu’un employeur qui paye
$8/h, le minimum legal, va payer une couverture sociale
supplementaire qui se trouve etre tres couteuse…
En dehors du cas particulier de la securite sociale, il reste le
probleme global de la pauvrete et des services sociaux. Ici, nous
n’avons pas acces aux garderies municipales d’enfants, ou tres peu.
Les gens font appel a des garderies privees qui coutent si cher qu’il
devient souvent plus interessant d’avoir un conjoint qui reste a la
maison que de mettre les deux enfants a la garderie. Il faut aussi
savoir que l’ecole entre 3 et 6 ans n’est pas comme en France non
plus. La maternelle est optionelle et ne dure pas la journee. Je n’ai
pas encore tout compris comment ca fonctionne…
Du cote social, tout gouvernement, quel qu’il soit, essaiera toujours
de faire bonne figure. Notre gouvernement actuel, qui est conservateur, a decide par exemple de donner $100/mois et par enfant de moins de 6 ans.
Curieusement, ou peut-etre pas si curieusement que cela, c’est une mesure qui a ete tres populaire. Et pourtant, il faut realiser que c’est un troc.
On accepte les $100 en echange du constat d’echec que les garderies
municipales ne seront pas un objectif du gouverment. Les familles que
je connais sont tres contentes, car elles disent qu’elles preferent ces
$100 que rien du tout. Mais c’est a mon avis une vision a court terme
qui ne beneficie pas à la societe en general. En fait, ca favorise surtout
les familles dont l’un des parents decide de rester a la maison. Ceux
qui voulaient un acces aux garderies municipales voient $100 arriver
a la place d’une place en garderie. Ces $100 vont tout juste suffire
a couvrir le cout d’une journee a la garderie privee… Est-ce
reellement suffisant?
D’un autre cote, il faut bien realiser qu’il y a des bons cotes au
systeme actuel, et a la gestion du budget. D’une part, j’apprecie bien
l’acces aux soins pour un petit $54/mois. Lorsque j’en ai besoin, j’ai
pu aller voir le medecin sans avoir a debourser un sou, de meme que
j’ai eu acces a un ultrason apres peut-etre 2 mois d’attente. D’autre
part, on a ce pour quoi nous payons. On paie tres peu d’impots. Tu
entendras souvent les Canadiens se plaindre, souvent parce qu’ils
comparent leur regime fiscal a celui des US, mais quand on compare a
ce qu’on paie en France (lorsqu’on ajoute les impots sur le revenus
avec ceux payes par l’employeur), ca n’a rien a voir. Par exemple,
moi, tout compris, je paie moins de 25% de ce que mon employeur me paie. Si on eleve les frais de fonctionnement que je deduis, je dois
etre en dessous de 30%. C’est ridicule – comment esperer avoir un
service social de qualite avec si peu d’impots?
Et pourtant, le budget est tel que le gouvernement arrive chaque annee a degager un excedent de plusieurs milliards de dollars. C’est une
pratique qui dure depuis des annees, et initiee par le gouvernement
precedent, et observee par le gouvernement actuel. On en profite donc
pour rembourser une partie de la dette du Canada.
C’est une bonne chose, car personne n’aime payer des impots. Mais d’un autre cote, beaucoup de gens pense qu’on devrait annuler la dette par la croissance. L’objectif principal selon eux devrait etre de ne pas laisser la dette augmenter, mais de ne pas trop saigner le pays non plus, juste pour rembourser la dette. Avec la croissance, la valeur
relative de la dette est reduite.
De mon cote, j’avoue ne pas etre totalement convaincu que ca soit
suffisant, et je suis donc un peu au milieu. J’aimerais voir cet
excedent etre re-investi dans le social, dans les projets d’amelioration
du pays en general. Mais j’apprecie aussi qu’on rembourse une partie
de la dette….
A Champagne et Janus,
J’ignore ce qu’est un déclinologue. En revanche, j’ai depuis longtemps observé que les détracteurs des "déclinologues" sont ceux qui défendent (et peut être profitent) des inégalités et des absurdités qui nous conduisent dans le mur. Ce qui est sur aussi, c’est que le modèle français, en l’état, va dans le mur en générant inégalités et pauvreté.
à Djiheldé,
Quand les finances de la nation sont en difficultés, quand les inégalités et la pauvreté gagnent du terrain, ce n’est peut-être pas le moment d’amputer et les recettes, et le moral des couches "inférieures" de la société en distribuant les réductions d’impôt qui profitent principalement aux couches les plus fortunées.
Quand des sacrifices sont à l’ordre du jour, il est mal venu de commencer par accorder des cadeaux fiscaux à ceux qui en ont le moins besoin.
J’ai perçu un peu plus de 15000 € en 2005 et j’ai acquitté 916 € d’impôt sur le revenu en 2006, le tout sans pousser aucun cri d’orfrai ! Et pourtant je suis dans une situation professionnelle précaire cette année. Mais j’ai une chance, je ne suis pas né geignard ! Je ne suis pas davantage né résigné à un ordre établi qui me semble injuste et amoral voire immoral.
Je connais bien sûr le discours politico économique qui exlique qu’il faut encourager l’initiative pour favoriser l’activité qui va créé de la richesse qui sera redistribuée à travers les emplois nécéssités par ce nouvel essor de la production.
Admettons que je sois d’accord avec ce modèle de développement, je me démarquerais sur les prémisses. En aucun cas je ne saurais reconnaître comme légitime et viable un postulat qui sous couvert de réalisme avalise et favorise le penchant à l’égoïsme de l’humain comme moteur de l’action collective !
Gloabalement ça fonctionne… au profit des plus performants et ça relègue dans les bas-fonds de la société une frange conséquente de la population réduite à l’invisibilité et acculée à souffrir en silence. Ces gens [dont je suis désormais] sont le rebut de la société de concurrence libre et non faussée qui ont échoué dans the struggle for success !
Je sais ce que c’est que de sentir le découragement vous gagner alors que les échecs s’accumulent au fil des années. Je ne vais pas m’étendre ici sur le sujet. Mais sachez qu’il y a beaucoup à écrire !
Je connais le discours des bien-pensants qui ont su tirer leur épingle du jeu en dépit des épreuves, où qui connaissent Pierre Paule et Jacques qui ont réussi à force d’abnégation.
Il y a de tout dans ce monde, y compris des gens qui ont échoué et à qui on met la tête sous l’eau en leur expliquant que s’ils ne s’en sortent pas, c’est qu’ils n’ont pas la bonne attitude : bande de feignants et de bons à rien !
Ceci dit je ne reconnais pas le droit à ceux qui s’en sont sorti à faire la morale aux perdants pour la bonne raison que leur trajectoire respective est opposée. ce qui atteste qu’ils sont substanciellement différents !
Sinon, comment expliquer que des gens aux ressources analogues n’aboutissent pas à un résultat semblable ? Le courage ! Mais l’énergie de la volonté et du courage n’est pas distribuée à l’identique à tout un chacun à la naissance ! Ce n’est là qu’un des facteurs de différenciation qui ôtent toute légitimité aux performants pour juger les plus démunis !
Que diable, du boulot il y’en a entend-on ici et là ! Ben peut-être, mais un job pénible qui rebuttent le plus grand nombre et qui paye des clopinnettes, ça fait pas de vous un homme ou une femme heureux. Surtout quand vous avez atteint un certain âge.
Or au XXIe siècle, alors que le bonheur est donné en modèle dans tous les médias, avoir un emploi précaire, pénible et mal payé, quand vous en trouvez un, et bien ça ne fait pas le compte !
Vous vous dites que vous n’arriverez jamais au bout dans ces conditions. Que votre cas n’intéresse personne, bien au contraire, que vous n’avez de valeur pour personne. Les portes de la société se referment ! Vous finissez par être désolé d’exister, culpabilisant d’être un poids pour la société, un problème inextricable !
C’est aussi cela la vie des gens qui échouent dans la concurrence libre et non faussée ! Alors je ne puis considérer le modèle politico-économique libéral comme abouti et indépassable ! C’est une étape, un stade de notre développement. Mais en aucun cas une organisation dont tout un chacun devrait reconnaître l’efficience universelle !
J’en entends déjà certains crier haro sur le communiste quand d’autres sauront compatir autour de cette complainte pour, dans la foulée, en oublier l’objet sur des airs de "c’est regrettable, mais on n’y peut rien ! C’est pas le moment de mollir "
Et de continuer la tête dans le guidon, sans être dérangés par les loosers qui, comme nous l’avons vu, ne font pas de bruit… pour mieux se faire oublier… las de lutter pour leur survie, aux prises avec un rocher de sisyphe qui serait tombé dans un puit (apparemment) sans fond !
Et les endroits où le néo-libéralisme fonctionne à plein régime avec des cadeaux fiscaux plein pot n’offrent pas un meilleur état des lieux que le nôtre, loin s’en faut ! Il n’est pire sourd que celui qui ne veut entendre ce qu’on essaie de lui expliquer de la réalité toute simple des soutiers du libéralisme mis en œuvre dans sa merveilleuse orthodoxie !
La complexité de la situation ne doit pas empêcher de souligner les problèmes ! Et que l’on pardonne à l’auteur de ces lignes de ne point livrer une copie construite selon les canons universitaires : thèse, antithèse, synthèse !
A Janus,
Je connais votre discours et je suis pret à l’écouter car il mérite le respect, mais je crois qu’il ne faut pas ce tromper de cible. Faire croire que certains sont pauvres en raison de la richesse d’autres et surtout un discours qui profite à une 3eme catégorie, qui sont les vrais bénéficiaires d’inégalité. Aujourd’hui, la pauvreté trouve son origine dans l’école unique, celle de Jules Ferry, dans l’organisation du service public français, qui parce que fondé sur le corporatisme, met les citoyens sous tutelle et organise le transfert de richese vers les groupes de pression bien organisés.
N’oublions pas que la France a le niveau de dépense publique parmi les plus élevés du monde. Alors, je veux bien qu’on parle de solidarité, mais auparavant que les donneurs de leçon s’assure de l’efficience de ce qui se fait avant de dire "yaka encore augmenter les impôt". Je tiens juste à vous rappeler que ce fut le discours de james cxallaghan en GB, lui qui inventa les tranches d’impôt à 98 % et mis un quart de son pays au chomage.
Aussi, je préfere un modele libéral qui peut conduire à des échecs à un modele socialiste qui repose de toute façon sur l’affirmation de l’inégalité naturelle des hommes, car il génére systematiquement la pauvreté.
à Djiheldé,
J’entends moi aussi votre discours qui mérite tout autant le respect. Sans même parler d’augmenter les impôts, je déplore les baisses intervenues. Elles sapent le moral des catégories modestes et elles octroient des facilités à des catégories qui n’en ont pas une nécessité impérieuse dans la plupart des cas.
La baisse de l’impôt ne trouve sa justification que dans la concurrence fiscale qui accule les Etats à réduire le montant des prélèvements au motif que les forces vives iraient aller mettre leur argent à l’abri sous des cieux plus hospitaliers (sans parler des paradis fiscaux).
Oui ce système à sa cohérence. Et à mesure qu’il se déploie, la mondialisation, l’Europe, cette cohérence se trouve renforcée. Mais ce système n’a aucune justification supérieure. Il est le fruit d’un rapport de force qui passe par la prise du pouvoir au niveau des institutions internationales et une appropriation des médias par les principaux bénéficiaires de la mondialisation : les winers !
Je n’ai pas de contre-système à livrer clé en main. En revanche, et je ne suis pas le seul dans ce cas, je ne crois absolument pas dans la capacité (je ne parle même pas de la volonté) de l’ordre établi à favoriser l’épanouissement de la majorité des individus.
La quête du profit en est le moteur et la raison d’être. La concurrence, donc la compétition y occupe un rôle central. Et dans toute compétition, les plus faibles sont à la ramasse. Ce n’est pas ainsi que je conçois le propre de l’humanité… pour pragmatique que soit cette approche qui se pique de cynisme.
Entre l’égalitarisme qui n’entre pas dans mon propos et la défense d’un modèle libéral favorisant un individalisme croissant qui ne profite qu’à une minorité assez large de privilégiés, il y a de la place pour la mise en place d’un environnement socio-culturel favorisant l’épanouissement de chacun, dans le respect des différents profils et potentiels.
J’entends déjà les objections portant sur l’idéalisme du propos ! Libre à chacun de s’accomoder d’une organisation collective qui laisse de côté plusieurs millions d’individus (rien qu’en France). Il est facile de se réfugier derrière un réalisme de bon aloi qui flatte les lâchetés inhérentes à tout conformisme dont on espère qu’il nous profitera.
Nous pourrions échanger ainsi pendant longtemps sans pour cela parvenir à nous accorder probablement. Il n’en reste pas moins que le monde libéral dans lequel nous vivons génère de très grandes richesses d’autant plus indécentes qu’elles sont présentées comme décentes en dépit du fait qu’elles émergent au milieu d’océans de pauvreté et de très grande misère.
😉
Cher janus,
Je pense, moi, que le modèle libéral génére moins de pauvreté que les differentes variantes de socialisme. Les prelevements excessifs découragent l’investissement, la redistribution excessive le travail. Les modèles sociaux démocrates l’ont fort bien compris qui cherchent à évaluer l’efficience de l’impôt et de la redistribution. L’erreur, c’est de croire qu’il y a des pauvres parce que certains sont riches. La réalité, c’est que nous avons organisé une société qui élimine les moins productifs parce que certains au travers les monopoles publics, au travers les régimes spéciaux, au travers des droits trés protecteurs, ont organisé les ponctions sur la Collectivité. Ce n’est pas un hasard si la Suède a licencié un grand nombre de ss fonctionnaires. Simplement, l’Etat ne devant pas être juge et partie, se satisfait d’une fonction de régulation, laissant aux citoyens les activités marchandes et non marchandes.
Juste un détail : j’ignore le sens que vous donnez au mot "libéral". Sachez simplement que j’hèsite à qualifier la France de pays libéral, avec des dépenses publiques qui atteignent 53 % du PIB et des citoyens largement mis sous tutelle par les corporatismes.
Où l’on voit que la rigueur budgétaire relève d’abord de l’idéologie : en dépit de ses excédents, "le 25 septembre le gouvernement Harper a annoncé d’importantes compressions (environ 2 milliards $) dans plusieurs programmes.
(…)
Sans débat, l’exécutif du parti au pouvoir a retiré des millions de dollars de fonds publics de programmes portant sur: les Territoires du Nord-Ouest, la recherche médicale; la lutte contre les épidémies de dentoctrone du pin argenté; la Société canadienne d’hypothèque et de logement; les missions diplomatiques à l’étranger; le projet de Radar haute fréquence à ondes de surface de la Défense nationale; le Centre pour la recherche et l’information au Canada; les musées canadiens; Condition féminine Canada; le Centre des armes à feu; la Commission du droit du Canada; le contentieux sur le commerce du bois d’oeuvre (avant même que l’accord de braderie conclu avec les États- Unis ne soit entériné par le parlement et que les monopoles américains aient renoncé à leurs poursuites judiciaires contre le Canada); le programme de prévention de la conduite avec facultés affaiblies par des drogues de la GRC; le Programme de contestation judiciaire du Canada, etc." [1]
1] Les compressions budgétaires accélèrent la démolition du Canada : fparler.blogspot.com/2006…
Je vous rassure Janus, puisque vous avez deux visages. L’absence de rigueur budgétaire accélère la démolition de la France
à Djiheldé,
"L’absence de rigueur budgétaire accélère la démolition de la France"
Ça, quiconque l’ignorerait encore devrait consulter sans trop tarder !
Oui mais, cher Janus, le fait d’y aller en klaxonnant n’empeche pas de s’écraser contre le mur.
A l’insu de notre plein gré?
Nous sommes à la mi-octobre. Désormais, et jusqu’au 31 décembre, toutes les dépenses publiques sont financées par l’emprunt. Regardez un peu ça. Flippant, non? La question de la dette publique est très largement passée sous silence par la…