Nombreux sont les économistes et politiques qui se réfèrent souvent à la méthode suédoise pour dessiner ce que pourrait être une France modernisée conciliant économie de marché et forte exigence sociale. Pour connaître assez bien ce pays et m’y être rendu encore récemment avec Didier Migaud, j’interprète l’échec électoral de la majorité sociale-démocrate sortante d’abord comme une demande d’alternance politique. La gauche a gouverné 64 des 75 dernières années. Après tout une démocratie se vérifie aussi à sa capacité à gérer les alternances. Mais deux sujets méritent examen. Celui du chômage et celui des prélèvements. S’agissant du chômage, les salariés faiblement rémunérés n’acceptent plus de travailler, souvent dur, pour venir en aide à ceux, en bonne santé, dont l’appétit de travail reste parfois à démontrer. S’agissant des prélèvements, ils frappent tout le monde, y compris les ménages modestes. Ceux-ci n’admettent plus que les prestations de toutes sortes prospèrent et s’additionnent chaque matin, car ils savent intuitivement qu’ils en feront les frais. Les candidats aux prochaines élections feraient bien de méditer que pour gagner, il ne suffit plus d’être le mieux disant social, mais le mieux disant responsable. A bon entendeur …