L’exercice est certes difficile mais l’invité a perdu pied souvent. Incompréhensible sur son refus de dire s’il est ou non candidat, il y a gros à parier qu’à force d’hésiter le train partira sans lui. Hésitant également sur la qualification du programme de son parti. Socialiste ou pas ? Comme la dernière fois, on n’en saura rien. Myope, il ne voit pas de différence entre la social-démocratie incarnée par DSK et la gauche gauche de Laurent Fabius. Flou, mais plutôt pour la renationalisation d’EDF, voire de GDF. Imprudent, il qualifie Suez d’entreprise belge. Désespérant sur les finances publiques, il semble se fixer comme cap les 3% de déficit ; l’équilibre et encore moins l’excédent budgétaires ne sont dans sa culture. Et le désendettement pas d’actualité. Constant sur le nombre de fonctionnaires dont il n’envisage pas de réduire le nombre. Désarmant de naïveté sur les augmentations du SMIC qu’il promet au privé sans trop savoir pour le public. Irresponsable sur la question des retraites et notamment sur le cas des régimes spéciaux dont on comprend qu’il ne les trouve pas injustes. Fuyant sur les menaces des syndicats qu’il ne veut pas juger « craignant de ne pas s’en sortir !» (sic). Carrément à la dérive sur le mariage homosexuel en renvoyant au Parlement une question qu’il prétendait hautement philosophique quand il était Premier Ministre. Brouillon sur la carte scolaire en se situant sur une ligne « on ne change rien ». Il ne fût à la hauteur que sur la position du pape à propos de l’islam. Il trouva les mots pour appeler chacun à la raison commune. Celle-ci, à l’évidence, l’amènera à renoncer à être candidat.