Selon le Parti Socialiste, les choses semblent fort simples. Soit GDF est privatisé, la concurrence ouverte et les Français paieront le gaz au prix fort, soit cette entreprise reste publique en situation de quasi monopole de distribution du gaz et les Français se verront offrir une énergie bon marché. Faisant fi de l’expérience des privatisations antérieures qui ont toujours conduit à la baisse des prix, la Gauche pose ainsi une équation des plus simplistes. Malheureusement, ce discours édifiant risque de décevoir ceux qui lui accorderaient quelque crédit car le prix du gaz ne peut que grimper. Pire : le monopole public peut conduire à des prix des plus élevés.
Le prix du gaz dépend de trois données majeures.
A l’origine, c’est bien évidemment le prix à la production qui donne le « la ». Non seulement celui du gaz, mais aussi du pétrole ! La forte demande d’énergie due à la croissance économique notamment de la Chine et de l’Inde tire le pétrole vers le haut. Ainsi le prix du baril (soit 159 litres) de « brent » (pétrole de la Mer du Nord) est passé de 10 $ au début de l’année 1999 à 44 en janvier 2005 et 73 en août 2006. Face à de telles augmentations, les opérateurs se replient vers d’autres énergies, contribuant ainsi à en remonter le prix : il existe une interdépendance des énergies entre elles. C’est ainsi que le cours du gaz suit celui du pétrole avec à peu prés un décalage d’un semestre. Tant que le prix du pétrole sera tiré vers le haut, celui du gaz le sera tout autant.
Le taux de change « euro/dollar » constitue la deuxième donnée qui impacte le prix de l’énergie. Si le pétrole vaut 70 $ le baril et que l’euro vaut 1,30 $, une règle de trois permet d’établir que le prix du baril vaut presque 54 euros. En revanche, rappelons nous qu’au cours de l’année 2001, l’euro était beaucoup moins fort par rapport au dollar, ce dernier valant 0,90 euro. Dans ce cas, le prix du baril de pétrole atteindrait près de 78 euros. A prix du marché constant, les seules fluctuations des changes peuvent ainsi produire des augmentations très fortes (50 % dans le cas de l’exemple). Aujourd’hui, on ne peut exclure que le change « euro / dollar » ait atteint un maximum. La baisse de l’euro qui se dessine conduira ipso facto à la hausse des prix facturés en dollars.
Enfin, le troisième déterminant du prix est constitué par la forme du marché. Dans une économie concurrentielle, l’équilibre se forme entre les intérêts des actionnaires, ceux des clients et ceux des salariés. Dans le cas d’un monopole public, les actionnaires sont remplacés par l’Etat et les clients deviennent des usagers. En théorie, rien n’interdit au monopole d’être aussi efficace que la concurrence. Sauf que … ! Les usagers, totalement mis sous tutelle, n’ont aucun pouvoir, pas même celui de changer de fournisseur. L’Etat préfère « acheter » la paix sociale, au détriment de l’intérêt général, si bien que ce sont les seuls salariés qui deviennent maître du jeu. Ils obtiennent des avantages (moindre productivité, système de retraites fort généreux, ou simplement laxisme dans le fonctionnement de l’entreprise …) qui constituent autant de charges supplémentaires réglées par la Collectivité. Bref ! La différence entre concurrence et monopole tient dans l’efficacité de la régulation, ce facteur de correction du dysfonctionnement. L’Etat ne peut incarner l’intérêt général que s’il se plie au principe de séparation des pouvoirs.
Les actionnaires obtiennent par un mécanisme régulé des profits qui constituent la première source d’autofinancement des investissements des entreprises. Les salariés d’un monopole obtiennent sans véritable contrainte des rentes qui n’ont aucun rôle économique. Il existe certes une formule de calcul du prix du gaz vendu aux consommateurs. Toutefois celle-ci sert plus à lisser les variations de coût d’approvisionnement plutôt que de contraindre GDF à la maîtrise de ses coûts de production. Le quasi monopole de GDF n’a pas empêché le prix du gaz d’augmenter d’environ 70 % entre mai 99 et mai 06. Ajoutons que dans un monde d’opérateurs de grande taille, GDF, qui se contente d’acheter le gaz, se verra toujours facturé au prix fort, faute de pouvoir négocier des aménagements tarifaires.
Peut on craindre enfin qu’un jour GDF privatisé cesse d’être français ? En supposant que ce soit un drame, l’Etat impose dans le cahier des charges de la privatisation son nécessaire accord pour toute opération ultérieure de rachat.
Au final, le gaz sera de toute façon plus cher. Mais une situation concurrentielle demeure préférable à une situation de monopole, fut il public.
raisonnement impeccable. Rien à ajouter.
Pour moi la question posée n’est pas celle de ce risque-prix et donc certainement pas celle de la privatisation mais de l’économie même de la fusion projetée et donc de l’intérêt de Suez. Tout de même il y a certes le gaz et l’electricité belge mais et Degrémont et Lyonnaise des Eaux et Sita ….? J’aurais préféré une opération économique multiple de grande ampleur européenne touchant Energie, Environnement, Eau. 3 questions essentielles et tout à fait différentes. Bref je ne saisis pas encore l’économie globale et officieuse de la fusion.
Il me semble que la crainte principale est que GDF reste en situation de monopole du fait de la lourdeur des structures de distribution. Et entre un monopole public et un monopole privé, le choix est très vite fait.
En tout cas, ce point me parait essentiel.
"la Gauche pose ainsi une équation des plus simplistes. Malheureusement, ce discours édifiant risque de décevoir ceux qui lui accorderaient quelque crédit car le prix du gaz ne peut que grimper. Pire : le monopole public peut conduire à des prix des plus élevés."
Bruxelles ne semble pas penser la même chose que vous, si j’en crois les extraits diffusés sur internet des listes de griefs des services de la Commission.
En effet, la Commission semble insinuer à demi-mots que GDF arrive avec dans sa dot des accords d’achat à des prix extrèmement avantageux provenant certainement d’accords stratégiques à niveau inter-gouvernemental (en termes plus clair : d’un échange de gaz contre divers services stratégiques). La privatisation de GDF impliquera que ces pays fournisseurs comprendront ne plus pouvoir payer les services de la France par un gaz abondant et économe.
Mais évidemment, le détail de ces accords stratégiques ne sera jamais connu du public : d’où un constat : l’influence (militaire, stratégique) française, payée en bons impôts, ne peut revenir dans la poche des citoyens que par le biais d’accords de fourniture de marchandises, denrées, etc., ceci impliquant l’existence d’une entité sous contrôle stratégique de l’état.
Mais je comprendrais que le principe de tels accords soit contesté : je constate cependant que la prétention de la France à quelque rôle stratégique que ce soit se fera désormais… dans un cadre bénévole 🙂
Il y a, parmi d’autres que vous citez, une raison pour approuver la privatisation :
« Alors que la France mitterrandienne ne voulait plus privilégier l’Algérie au niveau politique, elle le faisait au niveau économique.
Soucieux d’encaisser plus de devises avec leurs hydrocarbures, les Algériens demandaient à la France de payer un surcoût pour le gaz et le pétrole. Convaincu par le ministre des Affaires étrangères, Claude Cheysson, qui voyait dans un tel contrat la réalisation de la généreuse politique Nord-Sud, le président se déclarait d’accord pour qu’un accord entre Sonatrach et Gaz de France soit conclu: la France achetait 9 millions de mètres cubes de gaz à un prix supérieur de 25% au cours du marché mondial (!). Devant l’Assemblée nationale très réticente, le premier ministre déclarait qu’il s’agissait d’une aide au développement.
Cependant, comme El Mellouki l’a démontré, le surcoût de la vente du gaz n’était pas listé dans le budget algérien au titre de l’aide publique reçue de la France mais comme des recettes normales de la Sonatrach. Suite à la baisse des prix internationaux des hydrocarbures sur lesquels le gaz algérien est indexé, la France sous le premier ministre Jacques Chirac renégociait en septembre 1986 l’accord de gaz. »
http://www.geopolitis.net/geopol...
Vienne a parfaitement raison , l’etat a su utiliser les usagers de GDF pour faire des cadeaux a pas cher a des gouvernements etrangers .. Cadeaux qui n’ont pas ete si utiles que cela , vu l’histoire recente de l’Algerie …
GDF n’est qu’un distributeur , et n’a pas un grand pouvoir sur l’achat de son gaz … Plutot qu’un marriage de force avec SUEZ , un operateur plutot marginal sur ce marché , je prefererais plutot une association avec TOTAL , GAZPROM , ou un autre producteur .
Quant au monopole de distribution ..je ne suis pas contre l’idee de le voir reduit … si et seulement si , l’etat a un vrai pouvoir de controle et d’action sur les reseaux . Pas la peine d’avoir le gaz moins cher , si c’est pour se faire exploser a chaque fuite .
A Global, Vienne et Ornais,
Il est tout à fait juste de dire que l’Etat a utilisé les entreprises publiques à d’autres fins que leur objet social. C’est aussi un élément du coût qui n’apparaît pas dans les comptes des dites entreprises, come les surcoûts des retraites publiques n’apparaissent pas dans les comptes des services municipaux des eaux.
L’objet de ce billet est double : montrer que l’organisation du marché impacte l’efficacité de la régulation, ce qui doit être rappelé à l’heure où la Gauche plus que jamais se fait le chantre des corporatismes, et rappeler un des principes affirmés de 1789 : la démocratie repose sur la séparation des pouvoirs et sur la liberté de choix des citoyens.
En resumant :
1- l’Etat est incapable de gérer des salariés d’entreprises publiques
2- mais en revanche avec une minorité de blocage , il ne laissera jamais les choses évoluer vers une privatisation complete …..
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1- le gouvernement sait en 2006, quels sont les bons choix pour GDF en raison des cours du marché et de la taille de l’entreprise,
2- vous nous montrer que le prix du pétrole a été multiplié par 4 entre 1999 et fin 2004. et par 1.7 depuis
3-Thierry Breton vient nous expliquer que la donne s’est radicalement dégradée depuis aout 2004, date de la loi Sarkosy
4- sarkoys se tait au nom du rassemblement devant une telle demonstration de correcte vision sur les stratégies possibles pour une entreprises dont on ouvre le capital d’abod a 30% et maintenant a 66%
5- Et on nous maintient aujourd’hui que le 34% est une limite
6- Et l’Etat maintient les statuts sociaux des salairés , en pensant que les actionnaires privés ne vont pas en sus du dividende normalement attendu, faire payer la facture …… AU CONSOMMATEUR.
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1- Suez , qui fait a par ailleurs un activité de distributeur est réputé pour faire "des prix au plus juste" pour les communes de France dans un marché tres concurrentiel a deux opérateurs
2- Et on nous parle de l’emulation a venir avec deux opérateurs EDF d’un cote (dont on ne sait rien sur sa capacité a fournir du gaz, et GDF SUEZ.)
3- l’interet du consommateur ? la tarte a la creme habituelle.
4- l’Europe vert liberaliser pour faire baisser les prix et l’etat fancais parle du maintien des prix regulés apres 2007. Chercher l’erreur ( et on parle pas des industriels au prix transitoires qui devrait entrainer pour EDF une indemnisation des opérateurs alternatifs : l’economie de marché par institionnalisation de subention)
5- le prix du gaz domestique en France est en deca de la moyenne européenne sachant seule GB et pays-bas sont producteurs .
F. Galiani : Rien à redire. Mais Alain Lambert ayant régulièrement exprimé son intention de promouvoir le courage et les convictions en politique, je l’invitais par ailleurs à cette forme d’honnêté dont est capable la Commission Européenne et à laquelle se refuse les politiciens défenseurs de cette brillante approche stratégique. D’ailleurs, a-t-on entendu qui que ce soit dans l’assemblée, même parmi les communistes, demander la publication des griefs de la Commission Européenne ?
Par ailleurs, parler de privatiser GDF maintenant après avoir si violemment éconduit Enel, est-ce donc justifiable d’un point de vue économique ? à l’évidence, non : la question est donc purement politique.
Et ce n’est pas en refusant d’admettre qu’il est possible d’acheter du gaz et du pétrole pas cher en soutenant des régimes douteux dans des pays dans lesquels il fait infiniment moins bon vivre qu’en France qu’on fera avancer le débat.
Car un débat tronqué ne progressera jamais.
Peut-être par exemple faudrait-il expliquer aux défenseurs des droits de l’homme que le GDF monopole public est aussi, parfois, l’instrument de l’oppression des peuples du Sud… par notre puissance publique financée avec nos chers impôts et parfois aussi au prix de la vie de ceux admirables parmi nos concitoyens que sont nos soldats.
a AB galiani
cher monsieur:
je plagie un senateur eminent pour contrer votre point de vue:
-peut-etre le reconnaitrez vous ?
il conclut: " Le projet de loi ne répond pas à cette question."
GDF-SUEZ : théâtre et réalité
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Le projet de privatiser Gaz de France en vue de sa fusion avec Suez nous a donné lieu à une succession d’images étonnantes. D’abord l’annonce faite par le Premier Ministre, le 25 février, à Matignon, en présence des deux présidents. Violation des principes de bonne gouvernance au nom du « patriotisme économique ». Ensuite un débat confus autour du prix de l’énergie motivé par la défense des consommateurs.
A la vérité quels que soient les engagements pris, c’est le coût des approvisionnements qui déterminera le montant des factures de gaz, sauf à la faire payer par les contribuables ou par les actionnaires. Vient le temps de la discussion à l’Assemblée nationale. Elle prend l’allure d’une guerre de tranchées. En déposant 130.000 amendements d’obstruction, les députés de l’opposition offrent le spectacle d’un Parlement théâtre d’ombres.
Le marché de l’énergie n’est pas un marché banal. La concurrence n’est pas le gage automatique de la baisse des prix. Le monopole crée le soupçon d’une gestion coûteuse et le risque de prise en otage des consommateurs par quelque excès de corporatisme interne. S’il est un domaine où l’Etat doit être vigilant, c’est bien celui des approvisionnements durables en énergie. Le projet de loi ne répond pas à cette question.
Cher JPP
Le projet de loi ne répond pas à la sécurité de l’approvisionnement. Mon billet non plus car ce n’était pas mon sujet.
Je ne conteste pas l’intervention de l’Etat dans un secteur stratégique (une "infrastructure vitale" selon la Défense Nationale). Je réfute simplement le fait qu’on assimile hausse de prix et concurrence, puisque la concurrence entretient plus aisement des mécanismes de régulation. Surtout dans un pays où le service public pour reprendre l’expression de Nicolas Baverez (de mémoire), "en dépit de reels poles d’excellence est guidé par des principes corporatistes".
Pour être au service de l’interet général, l’intervention de l’Etat doit passer par d’autres canaux que le monopole public. Il me semble qu’il y a de multiples moyens pour cela …
A Global
Tout à fait d’accord avec vous … L’Etat doit pouvoir conserver une position d’arbitre ce qu’il ne peut faire lorsqu’il est juge et parti.
A GLOBAL
"D’ailleurs, a-t-on entendu qui que ce soit dans l’assemblée, même parmi les communistes, demander la publication des griefs de la Commission Européenne ?"
Cela a été l’un des premiers sujets d’interuption des debats et d’un vote sur la base de l’article 51.
En l’espece ce sont les communistes qui ont ouvert le feu en reclamant la lecture de ce document a propos duquel Thierry Breton disait qu’il devrait etre publié au nom de la transaparence.
PAs de bol les deux entreprises ont retroqué que ces documents comportaient des données commerciales qui ne peuvent etre publiées à leur desavantage vis a vis de leurs concurrents respectifs.
a AG galliani
vous semblez convenir que le projet de loi:
-ne garantira pas la "secutite d’approvisionnement",…
-ne garantira pas la maitrise des prix pour le client final,…
vous ne semblez pas contester que la demarche du gouvernement
-"constitue une Violation des principes de bonne gouvernance"…
que reste-t-il pour justifier ce projet de loi ???
(avez-vous identifie le senateur auteur de ma citation ???)
29/05/2006
La dérégulation fait exploser les prix de l’électricité
LExpansion.com
En un an, la facture d’électricité des entreprises sur le marché dérégulé a fait un bond de 48%, ce qui la place au 5ème rang des pays les plus chers. Pour les particuliers, le marché s’ouvrira à la concurrence le 1er juillet 2007.
Pour les entreprises françaises qui ont voulu profiter de l’ouverture totale du marché de l’électrcité à la concurrence, la facture a été salée. Entre avril 2005 et avril 2006, le prix du kilowatt a bondi de 48%, une hausse record parmi les 14 pays industrialisés scrutés par l’étude annuelle de l’observatoire International des coûts énergétiques, N.U.S Consulting. Sur cinq ans, la hausse des prix sur ce marché a même atteint 75%!
Au 1er avril 2006, une entreprise qui a opté pour un autre fournisseur qu’EDF paye son kilowatt 0,087 euro, ce qui place la France au 5ème rang des pays les plus chers, derrière le Danemark, l’Italie, le Royaume Uni et les Pays-Bas. En revanche, au 1er avril 2006, le kilowatt ne coûtait que 0,0522 euro sur le marché régulé, où les tarifs sont fixés par l’Etat. Comment expliquer cette différence de prix de 66%? Selon la Commission de Régulation de l’énergie, la coexistence de deux marchés aux tarifs trop différents est un obstacle au développement d’un marché concurrentiel. De fait, peu de clients ont changé de fournisseur. N.U.S Consulting constate que le marché s’illustre par un manque de protection du client :"Régulièrement, les clients arrivant en fin de contrat se voient proposer des tarifs augmentés de 40 à 70%". Et les choses ne vont pas s’arranger d’après l’étude, qui ne prévoit pas de baisse significative des prix sur le marché dérégulé, et une légère augmentation des prix sur le marché régulé d’ici la fin de l’année.
Reste que dans tous les pays industrialisés étudiés, la libéralisation du marché de l’électricité a abouti à de fortes hausses des prix. Entre 2001 et 2006, les prix de l’électricité pour les entreprises ont connu partout des hausses à deux chiffres, exception faite du Canada et de l’Australie. Sur cinq ans, la palme revient au Danemark où les prix ont quasiment doublé (+91,5%) pour aboutir au kilowatt le plus cher d’Europe (0,11 euro). Au Royaume-Uni, la hausse a été de 80,7%, en Suède de 77%.
D’après l’étude, les hausses s’expliquent par les augmentations des prix du pétrole et du gaz, et par de nouvelles taxes environnementales sur les prix de l’électricité. Une explication peu valable pour la France, où 80% de la production est d’origine nucléaire. « La grogne croissante des entreprises est compréhensible puisque de telles augmentations des prix de l’électrcité sont injustifiables et impactent gravement leurs comptes. De plus on peut se demander quel est l’avantage pour notre pays d’investir dans des centrales nucléaires si le prix de notre électrcité reste lié à l’évolution des prix du pétrole » remarque Jacques Claudel, directeur général de N.U.S Consulting.
Les particuliers peuvent légitimement s’interroger. Pour eux, l’ouverture à la concurrence sera totale le 1er juillet 2007, alors que les prix industriels et domestiques pratiqués par EDF sont aujourd’hui parmi les plus faibles de l’Union européenne. Pierre Gadonneix, le président d’EDF, a déjà prévenu que les prix dans un contexte concurrentiel ne pourraient pas être les mêmes qu’en période de monopole. Les syndicats de l’énergie demandent une évaluation avant le 1er juillet 2007, mais rien n’est prévu pour l’heure.
Ingrid Vergara
Certes, certes… Montesquieu disait il y a 300 ans : « C’est la concurrence qui donne sa vraie valeur aux choses » Si même la philosophie le dit…
Mais, justement, est-on sûr de la mise en place de toutes les conditions nécessaires à un environnement concurrentiel ?
Qu’a dit Bruxelles ?
On lit ici ou là que tout ne sera pas réuni pour un tel climat avant plusieurs semestres, naturellement sans détail aucun, mais une situation de monopole non régulé serait bien dangereuse, non ?
Un peu plus d’info sur le dossier, svp ?
Eric: Sauf erreur de ma part, les députés communistes ont demandé à ce que *leur* soit communiquée cette lettre, pas à ce qu’elle soit rendue publique !
Il y a gros à parier que le contenu, une fois rendu public, de cette lettre donnerait foultitude d’arguments en faveur d’un moindre contrôle de l’Etat sur GDF, mais cela ne serait pas forcément en faveur d’un mariage avec Suez
A JPP
A mon sens, la sécurité de l’approvisionnement ne sera guère différente dans une situation de monopole public ou de concurrence. Il est heureux que l’Etat ne s’approprie pas tous les secteurs considérés comme "infrastructures vitales" sauf à vouloir ressembler à un système de type soviètique. L’Etat, Dieu merci, a d’autres moyens d’interventions, comme dans le secteur bancaire (également "infrastructure vitale").
Concernant la maîtrise des prix, je saisis mal ce que vous voulez dire. Voulez vous entendre la stabilité du prix ? le prix de base est fonction de l’offre et de la demande, il n’ y a en rien possibilité, quelque soit la forme du marché, d’obtenir un prix fixe. Ma thèse est de dire simplement qu’une régulation concurrentielle permet des prix plus faible qu’un monopole. Accessoirement, il existe des possibilités de lissage des prix via les marchés à terme et autres produits financiers (option) de fonctionnement relativement complexe.
A Jerôme,
Tres juste observation sur l’electricité qui ne vaut cependant pas pour le gaz. En effet, EDF a le monopole de la production d’électricité produite par centrale nucléaire, alors que ses concurrents produisent via le pétrole et donc ont connu les aléas des cours du pétrole. En clair, la situation aujourd’hui n’est pas celle de la concurrence mais celle de la "concurrence monopolistique", assez proche du monopole. Je pense qu’il est cependant nécessaire d’ouvrir l’électricité à la concurrence, car EDF se retrouvera tôt ou tard avec des concurrents utilisants également le nucléaire, ce qui transformant la nature du marché de concurrence monopolistique à concurrence tout court. Il ne faut pas perdre de vue qu’EDF pourrait aujourd’hui pratiquer des prix plus bas si elle ne financer pas les "surcoûts" de monopole que je dénonce dans le billet.
A ceux qui pourrait s’émouvoir de centrales nucléaires privées, je rappelle que celle de Tchernobyl était publique, que la présence de l’Etat n’est en rien un gage de sécurité, et que la concurrence n’exclut pas la règlementation.
Merci à Christophe pour cette citation de Montesquieu. Puisque nous en sommes à la philosophie, je considère qu’il y a antinomie la mise sous tutelle des citoyens par le biais de monopole et les principes de la démocratie.
a AB Galiani
pour le gaz comme pour la telephonie mobile et l’essence
il y aura creation d’une situation "oligopolistique"…
comme dans le cas de la telephonie mobile "privatisee":
-sur-cout des communication inter-compagnies (roaming)
-sur-cout des communications vers les postes fixes
et cela continue malgre:
-les condamnation par les autorites,
-les reactions des associations de consommateurs…cqfd
A JPP
Pas du tout d’accord …
Concernant la telephonie, je n’ose imaginer combien nous paierions la communication s’il y avait un monopole. Il n’est que de voir comment à dégringolé le prix des appels sur fixe apres 1996. C’est vrai qu’il y a une situation oligopolistique (= peu de fournisseurs) mais c’est l’Etat qui l’a créée en espérant vendre tres cheres les licences.
Pour l’essence, il y a bien concurrence, et je doute que l’on puisse baisser beaucoup les marges (n’oublions pas que l’impôt est le premier coût du carburant).
Quoiqu’il en soit, des monopoles publics n’apporteraient rien de plus et s’il faut reglementer, ce ne peut être que par un Etat qui soit soucieux de l’interet général, c’est à dire qui ne soit pas juge et partie.
Je viens de regarder " C’est dans l’air " sur la 5 … Coup de chance je capte celle la ..
J’ai compris .. ce debat est sans objet : le gaz va de toute maniere augmenter ..le meilleur chance pour que la hausse soit la plus faible c’est une union GDF SUEZ .. et un coup d’oeil de l’etat sur les prix et la distribution .. c’est pourtant pas difficile a faire !! Alors Action!!
Et si les socialistes ne sont pas content , ils pourront acheter chez GazProm dans quelques mois
a AB Galliani
je ne parlais pas de la telephonie fixe vers fixe mais de la telephonie mobile-GSM
dont les tarifs en France sont tres eleves malgre l’apparence de concurrence
La telephone fixe vers fixe subit une veritable concurrence "technologique"
de la part de la voix sur IP et les compagnies ont compense cela en
appliquant des tarifs "confiscatoires" pour les appels fixes/mobiles…
Je ne suis PAS partisan du monopole mais d’une veritable concurrence
et non pas de la creation d’oligopoles qui sont tout aussi anticoncurrentiels…
Pour l’essence les supers-benefices engranges par les majors montrent bien
que leurs marges sont "confortables" et des prelevements exceptionels sur
ces "super-profits" ont ete envisages dans tous les pays occidentaux y compris les USA…
A JPP
Les profits exceptionnelles des compagnies pétrolières (dont au final beaucoup profitent, à commencer par les Etats via l’impôt) sont ils pérennes ? De tels profits attisent la concurrence ou la substitution du pétrole. Bref, il y a un mécanisme de régulation qui s’exerce, simplement il ne s’exerce pas du jour au lendemain.
Concernant la "vraie concurrence", je partage votre opinion, en observant que l’Etat a largement contribué à rendre le marché oligopolistique.
A Ornais,
Je vous laisse le mot de la fin : "J’ai compris "