Depuis l’origine, je reste sceptique sur l’efficacité de ce dispositif. Même si j’adhère totalement au principe : « faire en sorte que le travail paye davantage que l’assistance ! » Il reste que cette prime (Prime pour l’Emploi) est horriblement couteuse pour les finances publiques (4 milliards d’euros en 2007 ?) et que son efficacité est limitée. Qu’on en juge : elle est versée à environ 9 millions de foyers. Pour un versement moyen de l’ordre de 25 euros par mois et par foyers. Ce qui reste faiblement incitatif à la reprise d’activité, compte tenu des aides sociales dont bénéficient les titulaires des minimas sociaux. Autant dire que cette mesure marche encore plus mal pour les reprises d’emploi à temps partiel. Enfin son immense défaut est que les ménages la perçoivent séparément de leur salaire. De sorte qu’ils ne font pas un lien direct entre les deux et surtout qu’ils n’y trouvent pas la récompense nécessaire de l’effort qu’ils accomplissent en reprenant un travail. Le recentrage de cette PPE sur ceux qui disposent des revenus d’activités les plus faibles est donc urgent. Puis elle doit désormais être intégrée explicitement « sur la fiche de paie ». Tous les bons motifs invoqués pour expliquer que ce n’est pas possible sont balayés par la mise en œuvre de la retenue à la source de l’impôt sur le revenu. Il serait raisonnable de réformer cette prime avant de l’augmenter.