Je vous recommande vivement la lecture de l’excellente tribune d’Alain Etchegoyen dans les Echos d’hier 22 août sur la nécessité de réhabiliter la causalité entre risque et profit. C’est, comme à son habitude, merveilleusement écrit et surtout lumineux. Il explique parfaitement pourquoi le profit n’est pas perçu pareil lorsqu’il s’agit d’un dirigeant d’entreprise, d’un sportif ou d’un artiste. Il souligne notre difficulté contemporaine à établir la connexion effective entre le risque et le profit. Tel le créateur d’entreprise, entrepreneur, qui risque ses économies ou son capital dans l’activité économique qu’il met en oeuvre. Il n’est pas illégitime qu’un profit significatif vienne couronner son succès. Chacun sait qu’il aurait, lui même, payé son échec. Il montre aussi combien il est difficile de rétablir ce lien de causalité dans une société qui exprime trop souvent le profond désir d’exclure toute forme de risque. Il suggère de réapprendre la distinction entre le risque et le danger et de montrer la force et les enjeux d’une liberté qui ne s’enferme pas dans une conception étroite de la sécurité. Enfin, comment ne pas applaudir quand il nous invite à nous délivrer des archaïques clivages idéologiques en recommandant un travail sur les arguments, les mots, leurs contenus et leurs connotations. Un travail qui se substitue aux lois, règlements, codes éthiques ou règles afin de solliciter davantage l’intelligence et la conscience communes. Bravo. A lire.