Les fonctionnaires sont de plus en plus nombreux à tenter l’aventure du privé, indique le rapport de la commission de déontologie de la fonction publique de l’Etat. Elle a rendu, en 2005, 980 avis pour des fonctionnaires désirant exercer dans le privé, soit un chiffre en augmentation de 15,7 % par rapport à 2004. Pourquoi ne pas faciliter l’inverse ? Permettre à des personnes du privé d’apporter leur expérience au secteur public. C’est déjà largement le cas me direz-vous avec les contractuels. Certes, mais quand on connaît les tracasseries administratives pour y parvenir, on ne manque pas d’espérer une simplification.
Moi qui ai quitté la FP il y a déjà quelques années, je ne le regrette pas … Je pense surtout que les uns et les autres ont tout à gagner à profiter de l’expèrience des autres et des uns.
Cette idée me scandalise et m’attriste tout à la fois.
L’administration comme on peut en être témoin cause déjà des dommages considérables en recrutant une partie importante des plus diplômé et en stérilisant leur talent.
Travaillant souvent comme prestataire pour le "public" j’en suis le témoin récurant.
Son inefficacité ne tient nullement à manque de cerveaux ou personnes issues du privé, elle tient à sa nature rigide à l’excès, coercitive et déresponsabilisante.
Evidemment il est plus facile d’etre fonctionnaire et de s’essayer dans le privé que l’inverse!!
En etant fonctionnaire, il est possible de se mettre en disponibilité. C’est-a-dire aucun risque en quittant sa fonction. Si l’expérience foire, hop on revient au chaud dans la fonction publique.
Au contraire, un salarié du privé qui part pour le publique va avoir une position précaire dans la fonction publique en tant que contractuel.
Le gros avantage du public par rapport au privé en ces temps de précarité d’emploi et de fort chomage cc’est indéniablement la sécurité d’emploi.
"Permettre à des personnes du privé d’apporter leur expérience au secteur public."
Sauf erreur de ma part, les salariés du privé ont le droit de travailler pour le public.
Quand à créer de nouvelles voies d’accès à la fonction publique, j’aurais pensé que toute l’histoire du XXème siècle, des nationaismes et des socialismes avait assez bien expliqué en quoi fonctionnariat et saine gestion étaient manifestement incompatibles en démocratie. S’agit-il donc de donner à la sphère publique l’occasion de phagocyter l’ensemble des forces vives de la société ?
C’est notre société dans son ensemble qui a besoin de talent des salariés. Le secteur public a surtout besoin de se recentrer sur ses métiers propres : l’enseignement scolaire, le soin et le service public de santé, la police, la justice, l’armée. Or, pour ces métiers, qu’y a t il donc à inventer qui n’ait déjà été inventé.
Il existe la troisième voie d’accès aux concours de la fonction publique (concours réservé aux personnes du privé ayant une expérience professionnelle), on ne pas dire que ce soit une mesure de simplification mais ca a au moins le mérite d’exister. Ces types de « transferts » de compétences, privé-public , permettent aux administrations de gagner rapidement en efficacité à condition de laisser ces nouvelles recrues agir avec autonomie et qu‘elles soient force de propositions.
Hormis le recrutement de contractuels, les conditions d’accès à la fonction publique par concours, le plus souvent généralistes, n’apparaissent pas adaptées au recrutement de profils spécialisés ou de compétences particulières.
Faciliter l’accès des personnes du privé à la fonction publique permettrait une meilleure compréhension entre ces deux mondes trop souvent opposés ainsi qu’une meilleure vision pour le secteur public des besoins et des attentes de leurs clients.
Le fonctionnaire que je suis ne peut que souhaiter l’arrivée de personnes du privé dans la fonction publique. Nous n’avons rien à gagner à une fonction publique vivant en autarcie sur elle-même.
Il reste qu’un tel mouvement, s’il devait prendre une certaine ampleur, nécessitera d’être "compensé" (ne serait-ce que pour des raisons de gestion des ressources humaines au sein de la fonction publique) par un accroissement sensible des départs du public vers le privé. Or, comme je le mentionne dans le billet que j’ai consacré à ce même thème (cacambo.over-blog.net/art… les 980 avis délivrés par la commission en 2005 ne représentent qu’un départ (potentiel) pour … 2550 fonctionnaires.
Il y a un moyen simple de le faire, ne pas recruter dans la fonction publique à moins de disons 35 ans.
Ceci obligerais à avoir au part avant une expérience dans le privé.
Simple techniquement bien sûre, simple electoralement c’est une autre paire de manche.
"les 980 avis délivrés par la commission en 2005 ne représentent qu’un départ (potentiel) pour … 2550 fonctionnaires."
En pratique, ces avis ne sont demandés que par des personnes trouvant intérêt à aller vendre leur carnet d’adresses et leurs réseaux de relations dans le privé. Comment autrement expliqueriez-vous la totale absence de réflexion au dela des frontières de ce blog sur l’efficacité des achats publics ?
Parler de la seconde carrière des fonctionnaires, c’est essentiellement s’interesser aux corps aux effectifs massifs : enseignants, soignants, fonctionnaires de police et de justice, militaires. Les ronds de cuir, experts appointés et autres traficants d’influence, y compris proches des hautes sphères ministérielles ou des pléthoriques administrations régionales se débrouilleront toujours assez bien sans qu’il faille leur tailler des réformes sur mesure, surtou tant qu’ils restent de fait irresponsables.
Comme il est aussi difficile de passer du public au privé même temporairement: expérience personnelle, le détachement!!