La lecture de la page 20 du Figaro (saumon) Economie de ce WE prête à sourire. On y apprend qu’en matière de croissance, la France est la bonne élève de la classe européenne. Bravo ! Le gouvernement, comme tous ses prédécesseurs, laisse de façon subliminale comprendre que c’est grâce à la bonne politique qu’il mène. L’opposition, oubliant qu’elle se glorifiait des mêmes talents sous la législature précédente, affirme que cette bonne nouvelle est « totalement indépendante de l’action du gouvernement ». Bref, toujours la même chanson qui aboutit hélas à accréditer l’idée chez nos compatriotes que ce sont les gouvernements qui décident de la croissance. Surtout quand les ministres sociaux s’en disputent les mérites avec les ministres économiques. Comment s’étonner, dès lors, que les Français s’en indignent quand elle n’est plus au rendez-vous ? Dans un article suivant, à propos de la fusion Suez-Gaz de France, le ministre des finances décide du vote de 200 députés qu’il aurait rencontré durant l’été. En économie de marché, il n’est pas impossible que ceux-ci préfèreront, le moment venu, recueillir les informations directement des dirigeants des groupes concernés, surtout quand l’un d’entr’eux est privé ! Enfin, comme clou de la kermesse en quelque sorte, le même ministre informe qu’il va « convoquer » les groupes pétroliers français (ils réalisent la plus grande partie de leur chiffre d’affaires à l’étranger) pour leur demander d’être raisonnables et « veiller à ce qu’il n’y ait pas de profits exagérés ». Dommage que je ne lise pas le russe. J’aurais aimé vérifier si la quelconque « Pravda » de M. Poutine parle encore de l’économie de cette manière.