La politique a mauvaise réputation. Elle le mérite souvent. Pourtant, quand elle consiste dans la réalisation concrète d’une conviction forte, elle retrouve toute sa grandeur et peut devenir l’oeuvre la plus noble d’une vie. Comme sénateur, comme rapporteur général du budget, comme président de la Commission des finances, puis comme Ministre du Budget, je n’ai cessé, sans grand succès, de rappeler aux gouvernements successifs, la nécessité absolue que l’Etat réduise ses dépenses et les impôts.
Il n’est pas suffisamment enseigné à nos compatriotes que l’impôt est égal aux dépenses et qu’il augmente avec elles. Qu’il est illusoire, voire stupide, de croire que l’on puisse augmenter les dépenses et baisser les impôts. Et que les dépenses de l’Etat engendrent invariablement deux impôts : l’impôt avoué (celui prélevé chaque année) et l’impôt caché (le déficit), celui renvoyé à plus tard, à nos enfants qui devront honorer notre dette. Pour n’avoir pas cessé depuis plus de 15 ans de le rappeler, je me devais, au moins, d’avoir, dès l’origine, mis mes actes en accord avec mes paroles. C’est ce qui me permet d’affirmer qu’il est faux de prétendre qu’il y aurait une sorte de fatalité de la dépense. Ce principe de « moins de dépenses pour moins d’impôts », je me l’applique à moi-même, c’est-à-dire à la ville d’Alençon dont j’ai été le Maire à compter de 1989 et jusqu’en 2002, lors de mon entrée au gouvernement, et dont j’ai eu la charge des finances jusqu’à 2004. Ville aujourd’hui administrée par Christine Roimier, Maire, qui poursuit cette politique.
Vous trouverez en pièces jointes toutes les explications sur le redressement financier de la ville, à fin 2005 :
– en francs constants.
– Et en francs courants.
Bravo, belle gestion 🙂
Ce qui est d’autant plus regrettable, c’est que le déficit ne sert ni au soutien de l’activité économique (car il est subi) ni au financement des investissements, ce qui met à mal les thèses keynèsiennes et celles de la "croissance endogène". Le niveau des prélèvements obligatoires (44 %) et le niveau des dépenses publiques (53 %) sont parmi les plus élevées du monde, pour un service public de qualité moyenne. Alors que payons nous ? Nicolas Baverez, dans "Notre Etat" (Roger Fauroux) rappelle qu’en dépit de l’existenxe de pôles d’excellence, "les principes de la fonction publique ont été dévoyés et son fonctionnement répond désormais à une logique corporatiste ayant perdu tout lien avec l’interet général".
Les exemples du Canada et de la Suède qui ont retrouvé l’équilibre budgétaire en maintenant voire en améliorant la qualité du service public montre clairement que l’Etat peut être remis au service de l’interet général. C’est l’antipode du "Projet Socialiste" qui vise à maintenir la main mise d’une caste …
Il est dommage que Caton l’ancien , ce senateur romain , fut un ariviste ambitieux . A force de querir la destruction de Carthage a la fin de ses discours , il a obtenu un resultat.
J’aimerais vous encourager a faire de meme dans chacun de vos discours , mais alors les esprits chagrins , jaloux et meprisant vous compareraient a ce patricien .
Faut il donc payer par une mauvaise reputation , l’intelligence d’une bonne gestion , celle d’un rappel constant ? La politique est devenue un champ de bataille ou les gens vertueux sont expulsés par les Caton modernes , ceux qui s’affichent avec leurs tongs , ou leurs maillots de bain 2 pieces et laissent la Carthage moderne , le deficit , toujours croitre
1. Impôts/dépenses: Ivan Illitch avait très remarquablement inventé et développé un mot: celui d’externalisation des coûts dont un exemple marquant est celui de l’Industrie Automobile, fer de lance de l’économie qu’il fallait à tout prix soutenir en reportant "discrètement", à leur presque insu, sur les braves citoyens-moutons un ensemble de coûts générés directement ou non par cette Industrie. Comment ne pas apprécier ainsi tous ces appels à porte monnaie des citoyens , baptisés solidarités, pour financer quantité d’actions dévolues normalement à l’Etat dont celui-ci se défausse en jouant une musique trompeuse. Il s’agit bien d’un impôt qui présente l’avantage de ne pas être comptabilisé et bien souvent de ne pas être contrôlé (parfois un scandale éclate comme une bulle jaillie du marigot, comme il en va de toutes les affaires humaines)
2. Clemenceau: ce vieux routard de la politique énonçait une loi: " demander son honnêteté à un homme politique, c’est demander sa vertu à une P…!". Toute règle souffre des exceptions et certainement celle de Mr Lambert. Y aurait-il donc, dans certains pays, en raison de la peur et de l’irresponsabilité générées par une histoire chaotique et tragique due à des systèmes idéologiques, une incompatiblité dramatique (camouflée par de trompeuses apparences, pour la plupart verbales) entre démocratie et Honnêteé politique? et Citoyenneté? et Dévouement? et…. Mais alors, si tel est le cas, cela n’expliquerait-il pas la tendance que l’on note …?
Bien que "Lambertiste " ( rien à voir avec l’autre…) je ne suis pas Alençonnais .Cependant, comme tous les Français, j’ai suivi l’affaire Moulinex. Sa disparition du paysage des producteurs de recettes liées à la Taxe Professionnelle a du fortement pénaliser la commune d’Alençon meme si des compensations ont pu etre versées par l’Etat. Vous ne parlez pas de ce que cette situation , cruelle au plan social, a pu avoir comme conséquences sur vos budgets. Et pourtant en cassant la courbe des frais de personnel vous avez fait la démonstration que la bonne politique est celle de l’investissement. A la décharge de vos prédécesseurs que je ne connais absolument pas je rappellerais ,si vous me le permettez, quelles étaient les directives " sociales " de la période "Mauroy and co " .Le traitement social du chomage passait par des embauches dans l’Administration et dans les Etablissements Publics comme par exemple les "contrats emploi solidarité " dont j’ai moi meme bénéficié en démisionnant à 55 ans puisque les autorités politiques nous y engageaient ,en 1982. Votre prédécesseur a sans doute cru bien faire en suivant l’exemple donné par l’impulsion gouvernementale .Ne connaissant rien du contexte Alençonnais je me trompe peut etre , vu de ma lointaine Haute-Garonne…Un billet au sujet de cette affaire Moulinex pourrait peut etre intéresser les " bloggueurs "
Comment peut-on à la fois :
– baisser le montant des impôts
– augmenter l’investissement
– désendetter la commune
le tout dans des proportions dont l’ampleur souligne(rait) la qualité de ladite gestion
et tout en devant supporter la perte de substancielles recettes provoquée par le fermeture de Moulinex ?
Une partie de l’explication réside certainement dans la réduction des dépenses de fonctionnement ; mais comment celles-ci ont-elles été accomplies concrètement ? quels postes ont-elles affectés ?
Enfin, au cours de cette période, comment a évolué la courbe de l’emploi sur votre territoire ?
Merci de poursuivre votre œuvre pédagogique a destination des citoyens désireux de mieux comprendre les tenants et les aboutissants d’une gestion aussi spectaculaire…
Un bel exemple à méditer, lorsque tous les citoyens parents constateront, au cours de la prochaine année scolaire, les 50.000 à 60.000 nouveaux emplois dits de "vie scolaire" qui seront créés en uirgence, à des fins manifestement électoralistes dans les écoles sur tout le territoire, et qui seront bien entendu financé par de l’endettement supplémentaire. On notera avec quelque amusement que personne ne semble à ce jour capable de dire quelles seront les missions de ces 50.000 nouveaux futurs fonctionnaires.
on est encore dans le sujet…? mais j’ souhaiterais que Monsieur Lambert nous commente la croissance telle qu’elle se révèle selon Mr Breton et la "cagnotte" fiscale qui en résultera en 2006 comme l’a annoncé Copé. Merci