L’impérieuse nécessité dans laquelle l’Italie se trouve de redresser ses finances publiques place son gouvernement face à des choix difficiles. Je suis, pour ma part, réservé sur le sort fait à de nombreux investissements d’infrastructures qui sont différés, quand ce n’est pas annulés. Réduire l’investissement est toujours le plus facile. Pourtant cela n’arrange rien. Au contraire. Sauf à considérer que les projets étaient inutiles. Quand ils sont utiles, ils préparent l’avenir, ils génèrent de la richesse et participent à l’activité, à l’emploi et donc au redressement.

La vérité est qu’il faut avoir le courage de s’attaquer aux dépenses de fonctionnement. Ce sont elles qui précipitent de nombreux Etats (dont le nôtre) dans l’abîme de l’impécuniosité. Très rarement le surinvestissement. Intuitivement, je crois donc davantage aux choix douloureux engagés par l’Allemagne (qui s’attaque aux dépenses courantes), même si cela lui pose des problèmes d’opinion publique à court terme, qu’aux choix moins impopulaires de l’Italie dont le moyen terme pourrait être plus problématique. Je crois en la possibilité de concilier redressement et investissement, c’est affaire de courage et de volonté. Et le meilleur test de la capacité à réformer en profondeur les Pays.