L’impérieuse nécessité dans laquelle l’Italie se trouve de redresser ses finances publiques place son gouvernement face à des choix difficiles. Je suis, pour ma part, réservé sur le sort fait à de nombreux investissements d’infrastructures qui sont différés, quand ce n’est pas annulés. Réduire l’investissement est toujours le plus facile. Pourtant cela n’arrange rien. Au contraire. Sauf à considérer que les projets étaient inutiles. Quand ils sont utiles, ils préparent l’avenir, ils génèrent de la richesse et participent à l’activité, à l’emploi et donc au redressement.
La vérité est qu’il faut avoir le courage de s’attaquer aux dépenses de fonctionnement. Ce sont elles qui précipitent de nombreux Etats (dont le nôtre) dans l’abîme de l’impécuniosité. Très rarement le surinvestissement. Intuitivement, je crois donc davantage aux choix douloureux engagés par l’Allemagne (qui s’attaque aux dépenses courantes), même si cela lui pose des problèmes d’opinion publique à court terme, qu’aux choix moins impopulaires de l’Italie dont le moyen terme pourrait être plus problématique. Je crois en la possibilité de concilier redressement et investissement, c’est affaire de courage et de volonté. Et le meilleur test de la capacité à réformer en profondeur les Pays.
"Je crois en la possibilité de concilier redressement et investissement"
A chacun ses croyances…
Voilà une réflexion marquée du coin du bon sens !
La préférence pour le présent pourrait tuer l’avenir. La France va bientôt faire plus pour ses retraites que pour son avenir …
en tant qu’ancien chef d’entreprise et financier, j’ai toujours eu l’opinion que vous exprimez ici, mais en ne la réservant jamais aux seules entreprises , mot réducteur car entreprendre est le propre de l’homme, de tout homme qui veut être, évidemment.
Et cela va de l’Homme seul comme de tout agrégat humain (famille, sociétés, associations, institutions… et ETAT). La preuve en est assurée par vos propos en tant que ancien Ministre et responsable politique.
Mais alors, pourquoi donc n’entreprend-on pas enfin cette éducation de base pour contrer toute une idéologie qui nie le mot entreprendre tout en profitant de ses bienfaits.
J’avais écrit dans ce sens un courrier au Figaro (publié) pour contrer un opinion de Dubrule, votre collègue au Sénat , qui par ses responsabilités économiques actuelles (Entreprise et Progrés, je crois) et politiques et qui est une grande figure de Patron (avec Pélisson), comme grand sportif (bicyclette) devrait avec Bébéar etc. lancer une campagne "éducative".
Cela faciliterait aussi la tâche de politiques responsables comme vous (parce que sans doute vous venez d’une carrière à la jointure du libéral et de l’Etat, le notarit était un office ministériel multiséculaire).
Mais cette idée simple semble répugner au Patronat…pourquoi?
Voilà qui nous renvoie sans doute à notre passé religieux et monarchique.
Fatalité historique…?on finirait par le croire car il y a autant d’obstination à dénier et contrer qu’à ne pas défendre ou enseigner.
Couper dans les dépenses de fonctionnement des administrations ne pose aucun problème d’"opinion publique". Le problème est "juste" corporatiste. Ni plus, ni moins.
Un referendum exposant les possibilités d’interventions budgétaires dégagées par telle ou telle réduction du nombre de postes dans telle ou telle administration serait gagné haut la main, je le parie! A tout le moins je veux le croire, et j’y crois…
Genre : supprimer 1000 postes ici permettra de distribuer de généreuses bourses d’études aux étudiants les plus démunis. Les intérêts corporatistes ne pèseraient pas bien lourd.
Les politiques dénoncent souvent la soi-disant absence de goût du risque des Français. Qu’ils en prennent, des risques! Et ce sera gagnant-gagnant.
désendettement et investissement
si l’on veut réussir ce difficile exercice, il faut
1) avoir un raisonnement global
stabilisation de l’endettement puis désendettement
public et social
raisonner sans effet de vase communiquant(je vois des communes
baisser leur endettement mais à côté de cela je vois bondir
le recours à l’emprunt long terme et et très long terme sur les
E.P.C.I.
2) profiter des nouvelles techniques de gestion de la dette
3) privilégier les investissements à effet économiques structurants
(les petits palais municipaux ça suffit) ou les investissements
socio culturels pour drainer de l’élécteur ça suffit aussi
4) concéder l’exploitation de services publics à des entreprises
privées
5) renforcer le contrôle budgétaire et notamment celui de la cours
des comptes
6) faire changer les méthodes d’analyse financière de l’Etat et Coll locales edt territoriales.
le potentiel fiscal des 4 taxes quelle hérésie
les emprunts de durée supérieure à celle des biens financés aussi.
7) en complément du bouclier fiscal à mon sens un tantinet électoraliste et néfaste à court terme, créer un ratio d’endettement public plafond. exemple (endettement à MLT+ligne de trésorerie+ crédit bail/ capacité courante de fonctionnement < =10)
étant pragmatique si le ratio est dépassé
mention spéciale et publiée dans un journal local
avis préalable de la cours des comptes
Djiheldé : la France consacre déjà une part de son budget largement plus importante à ses retraites qu’à son avenir…
95% des retraités sont inscrits sur les listes électorales. 50% des biens immobiliers sont détenus par des retraités, etc. Les retraités constituent, de fait, la corporation la plus puissante. Ajoutez à cela la canicule, et des gouvernements sans courage, et on obtient une France en faillite avec une génération qui, pour la première fois, voit son pouvoir d’achat inférieur à celui de ses aînés.
Je vous recommande la lecture de "la France injuste". Terrifiant.
PS : je n’ai rien contre le troisième âge! Mais j’ai envie que mon pays avance, innove, risque, s’ouvre…
à Bernique,
"mot réducteur car entreprendre est le propre de l’homme, de tout homme qui veut être, évidemment"
Qu’entendez-vous par "tout homme qui veut être" ?
La France, que la presse internationale qualifie "aimablement" de « vieille dame malade de l’Europe », a la tête qui vacille mais un corps économique et social encore plein de vigueur, il ne faut pas l’oublier.
Il faut beaucoup de temps, une génération, pour dilapider le capital accumulé par les générations précédentes. Mais comme cela fait déjà quelques lustres que la France vit au-dessus de ses moyens, que la Sécurité sociale est en déficit la plupart du temps, que le fonctionnement de l’Etat, rongé par les corporatismes publics et privés, est dans le rouge.
Il faudrait certainement moins de discours, moins d’idéologie, moins de "pipolistion" dans la communication politique, et plus de vérité et de clarté sur la situation exacte du pays, sur la fièvre sérieuse mais pas mortelle qui le mine, sur les forces bridées des entrepreneurs économiques ou sociaux.
Ceux qui sont en responsabilité sur le terrain connaissent la vie concrète de leurs concitoyens, ceux qui ont des responsabilités savent qu’ils sont jugés en fonction de leur écoute, de leurs réalisations concrètes, de leurs projets pragmatiques.
En Europe, les petits pays vont bien mieux que les grands : par exemple le point commun aux quatre pays nordiques et des Pays-Bas c’est qu’ils ont du modifier leurs politiques car ils se retrouvaient « dos au mur ». Dans ces pays, il y a eu prise de conscience collective que la situation devenait insupportable, aussi bien en ce qui concerne l’emploi que la santé des finances publiques, Sécurité sociale comprise. Les sacrifices ont été compris, parce qu’ils étaient équitablement partagés et parce que les améliorations en terme d’emploi et de pouvoir d’achat ont été palpables.
Pour l’élection présidentielle de 2007 en France, quel candidat aura le courage de dire que la France est « le dos au mur », que des sacrifices équitablement répartis devront être faits pour sortir le pays de l’ornière où il s’enlise ? Il est probable que le populisme du « tout va bien, Madame la marquise » aura ses adeptes à droite, et que la "révolution" verbale aura ses adeptes à gauche.
Il ne faut pas attendre toutes les solutions d’en haut, d’un Etat trop massif ou d’une Europe trop distante pour créer plus d’emplois, pour être plus entreprenants et pour plus de solidarité, avec les citoyens et pour les citoyens. La gouvernance de tradition "monarchique" et "à la soviétique" de la France doit cessée, pour éviter la tentation despotique et un état dirigiste.
je reprends une faute de doigt ayant éliminé ma péroraison.
Je suis retraité réduit à la portion congrue de 1500 euros bruts mensuels avec un capital = 0.
je vis ma précarité (j’ai 66 ans et que sera mon sort à, peut être, 75?) comme je le peux.
Je suis prêt à donner 10% de ce revenu pour engager des réformes entrepreneuriales (voir Prodi).
Suis-je u n sale type selon vous? à éliminer?
Cher Carolus, tout à fait d’accord avec vous … Ce n’est pas anormal que les retraités aient un patrimoine élevé, puisqu’ils ont eu le temps d’épargner.
Ceci dit, aujourd’hui, l’investissement public et privé, c’est à peu prés 19 % du PIB. Les retraites, c’est 12 % du PIB et 20 % à un horizon de 25 ans. Ce pourrait être entre 25 et 30 % du PIB si on applique les mesures préconisées par le Comité Copernic (une espèce d’entitée qui réclame la généralisation du systeme de retraite du public à tous les Français). A ce rythme là, plus il y aura de prélevement sans contrepartie productive derrière, plus on risque de réduire l’investissement …
Toujours à Carolus
Je rebondis sur votre phrase "une génération qui pour la 1ere fois voit son pouvoir d’achat inferieur à celui de ses aînés".
Rappelez vous le rapport Teulade (qui d’ailleurs n’était qu’un avis) où cet éxcellent monsieur arrivait à la conclusion que les gains de productivité paieraient au moins pendant un temps les retraites. Hormis la CFDT, aucun syndicat n’a osé traduire ce que concretement cela signifiait : interdiction aux actifs de voir augmenter leurs revenus puisque les gains resultant de la croissance devait permettre aux générations du baby boom de partir en retraite entre 55 et 60 ans. Voilà un bel exemple de solidarité intergénérationnelle : je prends tout aux générations à venir (qui ne peuvent de toute façon rien dire) et en échange elles continuent de me financer …
A CAROLUS : Si j’en juge par le taux d’encadrement des personnes agées dans des pays voisins je ne pense que ce soit le cout des retraités qui soit la cause essentielle de nos déficits financiers.En matière de démographie les prévisions et les simulations étaient connues mais nos gouvernants ont toujours préféré reporter les conséquences du vieillissement sur les générations suivantes et à prendre des mesures démagogiques ( 35 heures par exemple ) pour obtenir les voix des actifs. Patience Carolus,les biens immobiliers des retraités iront un jour à d’autres bénéficiaires,en principe plus jeunes. Non au choc des civilisations et au conflit des générations … Gardons le sourire ….
@Cl PICAUT
Créer un ratio d’endettement pour les collectivités territoriales? Vous n’êtes pas sans savoir qu’un tel ratio, portant atteinte au principe de libre administration des collectivités locales, ne pourrait être créé que par le législateur, voire le pouvoir constituant dérivé. Soit l’Etat. C’est-à-dire l’entité qui ne respecte pas les règles contraignantes fixées par un traité qu’elle a elle-même signé!
Bref, étant donné le caractère sensible de ces questions, en particulier avec le mensonge de l’"autonomie" financière des collectivités territoriales, ça ne passera pas. D’autant qu’il me semble que les collectivités territoriales ont pendant longtemps tiré la situation des finances publiques françaises vers le haut.
Le plafond que vous proposez, s’il constitue un objectif vertueux, ne pourra être envisagé que lorsque l’Etat central sera lui-même un exemple de vertu.
Ceci étant écrit, j’adhère à toutes vos autres propostions, évidemment!
A Fede
Faute de doigt: qui veut l’être évidemment. mais il y a plus de veaux c’est à dire d’êtres humains prêts à bêtifier!
J’ai eu l’occasion, entre autres d’entendre en 2000 des membres d’ATTAC à ST Malo, tous pratiquement Profs souvent agrégés et jeunes (35 ans env) tenir des propos tellement imbéciles, primaires, insignifiants que j’étais terrorisé à l’idée que des enfants pouvaient leur être confiés.
J’avais été piégé et, comme il m’apparaissait impossible de refaire des têtes aussi mal faites, j’ai préféré ne plus jamais aller à ces réunions d’ATTAC.
Je me souviens aussi d’un excellent livre d’un psy américain qui proposait comme apprentissage à la résolution de conflits familiaux et d el’économie de constituer un conseil d’administration familiale comprenant des membres élus de la famille et des membres extérieurs,, oncles tantes parrains etc…cooptés. J’ai trouvé cette proposition particulièrement pertinente. Hélas elle ne vaut que pour un pays encore neuf!
yffic : – les + de 58 ans consomment + de 70% des dépenses sociales;
– à la fin des années 90, les retraitent accaparaient 56,6% des dépenses sociales alors que le total des indemnités chômage, des programmes de réinsertion et des aides à l’emploi ne s’élevait qu’à un peu + de 10 %!
– les retraités achètent 54% de billets de train, 46% des billets d’avion de 1ère classe au départ de la France et 52% des voitures neuves !
Et les régimes spéciaux financés par l’impôt? Ils n’ont toujours pas été réformés, je vous le rappelle. Même si la réforme Raffarin a légèrement changé la donne, les pensions des 2,7 millions de retraités de la fonction publique coûteront à peu près aussi cher en 2015 que celles des 13,5 millions de retraités du privé !
Donc oui, la retraite et la fracture intergénérationnelle est un problème majeur, qui n’est pas réglé. Et qui grêve très lourdement notre budget. Or, notre endettement est une cause majeure de l’incapacité d’action de l’Etat qui, n’ayant aucune marge de manoeuvre, doit fatalement se contenter d’effets d’annonces et de saupoudrages.
Je suis par ailleurs choqué de lire ici et là des propos sur "les jeunes", la "perte des repères/valeurs", la "perte d’autorité de l’Etat", quand je sais que de si nombreuses décisions (ou non décisions) politiques depuis 25 ans ont été prises au profit d’une seule génération.
Une génération, qui a bénéficié de hausses de salaires, qui a légué le chômage a ses enfants, a qui on a offert des retraites toujours plus généreuses et toujours plus précoces alors que le retournement démographique et ses conséquences sont connus depuis belle lurette.
Mais vous avez raison, mon discours sent le "salauds de vieux"! Je voulais plutôt dire que tous les gouvernements en place depuis 81 sont responsables. C’est de la démagogie électoraliste (cf mon commentaire précédent : on sait que ce sont surtout les + de 50 ans qui votent…).
Et dire que le rapport Pébereau n’évoquait même pas les retraites ou le système de santé.
Rapport Pébereau + France injuste montrent qu’une seule et même génération va devoir supporter toutes les conséquences de ce cynisme terrifiant.
Alors ok, pas de guerre générationnelle, je ne baisse pas les bras, mais on se retrousse tous les manches pour une pression intense en faveur de la vérité dans cette campagne! Il n’est pas encore trop tard.
La démarche commune BLANC-BOCKEL-LAMBERT montre que c’est possible. Faisons vivre cette possibilité. C’est la seule chance que notre pays ne connaisse pas un nouveau mandat d’immobilisme verbeux, qui plongera notre pays dans la faillite -voire la guerre civile.
D’ailleurs, je note que la seule avancée réellement significative des mandats chiraquiens a été issue d’une PROPOSITION de loi organique issue d’une démarche commune entre MM. Lambert et Migaud…
Energies2007 a été créé justement dans ce but : au-delà des clivages partisans, faire pression pour que les thèmes objectivements essentiels au redressement de notre pays soient placés au coeur du débat de 2007. http://www.energies2007.com/
Pardonnez la longueur de mon commentaire, il fallait que ça sorte!
A Carolus
Vous y croyez , vous? Vivre d’espérance et d’eau fraîche, quoi!
Je crois qu’il faut en fait revenir aux fondamentaux: apprendre le mot entreprendre et toutes les normes, procédures, préceptes… qu’il implique et qui sont universels (sans doute plus que les fameux droits de l’homme faits pour être bafoués car contraire à la nature huùmaine) parce qu’ils ont toujours et partout la même sanction: la faillite, la disparition…. Ce mot est la clé de voute de Tout!
@ bernique : je crois aux propositions et actions concrètes.
Carolus a complètement raison. Cette génération de 68 absorbent tous les revenus et pouvoir et donnent des lecons aux plus jeunes quand ils en avaient déja donné à leurs ainés. Ne vous trompez pas la génération derrière nommée "génération sacrifiée" sous Mitterand arrive.
Les jeunes tirent la langue aujourd’hui. La part de dépenses liées à leur logement est bien supérieure a ce que leurs ainés dépensaient. Ces dépenses de logement vont au profit des ainés. C’est unique dans l’Histoire de voir que c’est les vieux qui doivent aider leurs jeunes alors que ce sont les vieux qui pompent leurs resources en feignant de ne pas s’en apercevoir. Dans l’ordre naturel ce sont les jeunes qui aident les anciens et non l’inverse. Après on s’étonne que les jeunes délaissent leurs anciens pendant les périodes de canicules. C’est que dans le même temps les jeunes tirent la langue aussi mais pas de soif ou de chaud mais parce qu’ils sont en survie économique. Il suffit de voir on n’a jamais autant vu de sdf si jeune! Autrefois, les clochards étaient bien plus agés en échec de vie. Aujourd’hui, voir des jeunes français de 20 ans SDF est navrant et presque devenu banal. C’est triste!
Delocalisons les Retraités … zou . on les envoit tous a Madagascar !! Ca coutera mons cher qu ici , ca va devellopper un territoire qui cherche une industrie , une activité …