Quelques amis Bloggeurs, comme Koz, s’interrogent sur les tenants et aboutissants de l’information parue sous ce titre dans l’Express de jeudi dernier. La réalité est souvent plus simple que l’apparence. Il se trouve que je suis ami avec Christian Blanc dont j’apprécie la personne et la personnalité politique. Sa pensée est claire, indépendante, courageuse, parfois un brin insolente mais jamais blessante. Disons décoiffante ou « non alignée », comme vous voudrez. Je suis également ami avec Jean-Marie Bockel. J’ai connu son père (notaire) avant lui. Il est issu d’une famille aux valeurs fortes. Longtemps incarnées dans la démocratie chrétienne. Jean-Marie a glissé à gauche. Moi à droite. Faudrait-il pour autant que nous soyons ennemis, alors que nous puisons nos valeurs à la même source ?

Nous sommes ensemble convenus de favoriser un débat serein, moderne, d’écoute mutuelle, respectueux les uns des autres, dans le cadre de la préparation de la prochaine présidentielle. Nous pensons qu’une démocratie vivante est précisément le contraire d’une guerre civile des mots. Mais un creuset d’échanges, de débats, de recherche commune d’idées neuves.

Il ne s’agit pas de renier. Encore moins de trahir. Mais d’exercer ce que toute personne de devoir doit s’assigner : exercer son libre arbitre ! C’est à dire s’octroyer le droit d’avoir son propre avis, en complément de celui de son camp. Rien n’est plus fécond pour la démocratie que s’interdire le manichéisme, le refus d’écouter l’autre, d’entendre ses avis, et de chercher des voies de consensus. Non pas de consensus mou, mais de consensus nécessaire, parfois introuvable à cause du mur de Berlin soigneusement entretenu entre la droite et la gauche, contre toute évidence, par seul souci de marquer sa différence.

Nous affirmons qu’il est possible de rester fidèle aux siens en restant ouvert aux autres. Qu’il n’est pas interdit d’aimer la France plus que son parti. Qu’on peut être loyal et utile à son candidat plus par l’exigence que par la flatterie.

Ainsi, pour ce qui me concerne, ces affirmations ne soustraient en rien mon engagement aux côtés de Nicolas Sarkozy auquel m’unit une amitié personnelle avant d’être politique. J’étais auparavant à l’UDF, lui au RPR. Nous n’étions pas nombreux à ses côtés, à l’été 1995, quand quelques chiraquiens, ivres de leur victoire, menaçaient d’éradiquer tout balladurien isolé. Mon amitié pour lui ne s’est jamais démentie. Quoi qu’il m’en ait coûté ces dernières années, quand le « Sarkozysme » dans la majorité nous exposait à tous les mauvais règlements de comptes qui n’ont pas manqué. Ce qui est confortable avec Nicolas Sarkozy, c’est de pouvoir rester libre. Libre, du nom du livre qu’il a écrit, il y a quelques années. Parce qu’il tient à sa liberté, il en connaît la valeur et la dignité, il respecte celle des autres. Puis, il nous invite plutôt à rassembler qu’à exclure, à dialoguer qu’à batailler, à s’enrichir des idées des autres qu’à les brocarder. Il sait que pour gouverner la France et trouver les solutions urgentes aux problèmes qu’elle rencontre, il faudra se rassembler nombreux autour d’idées fortes sans renoncer à nos convictions.

Voilà notre histoire. Elle n’est ni étrange, ni suspecte. Elle est simple, ouverte et généreuse. Venez et entrez. Travaillez. C’est tout ce que l’on vous demande, non pas à notre service, mais au service de la France.