Toujours, lors de l’émission, la question a porté longuement sur : comment rendre, pour le gouvernement, l’année utile ? J’ai insisté lourdement sur le fait qu’une année de bonne gouvernance ne nécessitait surtout pas de légiférer ! Au contraire. La modernisation de l’action publique passe d’abord par de nouvelles pratiques, des aménagements réglementaires, beaucoup plus que par des lois ! J’ai ajouté que les réformes de structures les plus lourdes doivent impérativement être précédées de diagnostics partagés, d’un dialogue social très approfondi et que ces deux étapes essentielles pouvaient être menées tout au long des mois qui nous séparent de l’élection présidentielle.
J’ai suggéré 3 feuilles de route au Premier Ministre, pour faire oeuvre utile pour l’après 2007 : 1) Ouvrir l’accès à l’emploi pour tous ; 2) Insérer la France dans la nouvelle économie de la connaissance ; 3) et libérer le potentiel de création de richesses.

Sur la 1ère feuille de route, j’ai souligné l’importance du diagnostic partagé et du dialogue social préalable sur : la nécessaire actualisation de notre marché du travail, la rénovation de notre système de financement de la protection sociale sans pénaliser les salaires, le maintien des seniors au travail et l’ouverture des portes des entreprises aux jeunes, la mise sous tension du système de formation pour qu’il forme des salariés et non plus des chômeurs, le droit de travailler plus pour gagner plus, la rénovation de l’accompagnement des chômeurs, la fusion des trop nombreuses aides à l’emploi, et la mise en place d’une économie de marché pour les services à la personne.
Sur la 2ème feuille de route sur l’insertion de la France dans la nouvelle économie de la connaissance, j’ai insisté avec la même force sur l’évidente nécessité d’un diagnostic partagé et d’un dialogue approfondi sur : l’autonomie de nos universités, le droit pour elles de passer des alliances avec des laboratoires de recherches publics ou privés, de favoriser les interactions avec les entreprises, d’ouvrir des partenariats européens et internationaux et d’investir massivement dans les TIC.
Enfin sur la 3ème feuille de route, sur la thématique du potentiel de création de richesses à activer, je me suis limité, faute de temps, à l’enjeu des PME auxquelles il est urgent d’enlever la camisole administrative dans laquelle on les enfermées, afin qu’elles puissent consacrer tout leur temps à se développer en France et à l’étranger, à créer des emplois. Pour elles, la généralisation des guichets et interlocuteurs administratifs uniques s’imposent et l’administration doit internaliser la totalité du formalisme qu’elle engendre au dépend des petits entrepreneurs.
Vaste programme ont immédiatement considéré en choeur les journalistes ! Et pourtant j’en étais qu’à la moitié de tout ce que je comptais développer. C’est dire, si cette année peut-être utile.
Si j’étais le conseiller de Dominique de Villepin, je lui suggèrerais de cesser de légiférer, j’enverrai les parlementaires sur leur terroir expliquer les grands enjeux de l’avenir de la France. Par la voie réglementaire, j’abrogerais et simplifierais tout ce qui peut l’être et je cèderais, en mai prochain, un pays en état d’accepter les lourdes réformes de structures qui sont nécessaires pour garder sa place dans le monde. Puis, je me mettrais en réserve de la République. Sans craindre d’être oublié !