Son livre qu’il intitule : « Carnets de voyage d’un philosophe à gauche et à droite » est en fait une réponse. Au Premier Ministre, mais aussi à l’appareil politique tout entier, qu’il dévoile sous son aspect le moins connu : sa dimension profondément humaine. Conseiller Personnel de Claude Allègre à l’Education Nationale, appelé au Plan par Jean-Pierre Raffarin, c’est en philosophe engagé qu’il rapporte de son voyage en politique un carnet de croquis et de réflexions. De nombreux responsables politiques y sont saisis dans la vérité de leur caractère. Si j’en juge par le chapitre qu’il me consacre amicalement, il est fin analyste. Même si j’ai, à l’évidence, bénéficié d’un traitement de faveur. Il faut dire que l’on ne pouvait pas commencer plus mal entre nous, sans se connaître d’ailleurs, et que nous avons, en revanche, poursuivi très bien. Si je me souviens bien, nous avons déjeuné, en tête à tête ensemble, le 3 novembre à la Méditerranée, au lendemain de ses adieux au Commissariat au Plan. J’ai fait sa connaissance la 1ère fois chez Luc Ferry. Nous avons sympathisé avec lui et sa compagne Jeanne, au talent tout aussi remarquable.
Entre enthousiasme et déconvenue, Alain Etchegoyen souligne le déséquilibre croissant entre l’ambition personnelle et l’intérêt général, le temps électoral et le temps de la réforme, le processus de décision et l’urgence de médiatisation. Un véritable audit de notre démocratie, à l’heure des défis et des grands rendez-vous politiques, comme le dit si bien la 4ème de couverture de son livre publié à l’Archipel dont je vous recommande la lecture.
"Un véritable audit de notre démocratie, à l’heure des défis et des grands rendez-vous politiques"
Comme bcp de responsables politiques, il semble que vous ne concevez pas qu’un grand nombre de citoyens de la planète puissent avoir leur mot à dire dans la marche du monde tel qu’il va. Etre des acteurs autonomes et à part entière de ces changement sans obligatoirement déléguer aux gens des partis politiques le soin de penser et mettre en oeuvre l’avenir de la planète. Relève-t-il de la provocation d’affirmer que l’avenir du monde appartient aux citoyens qui le peuplent ?
NDLR : Si vous vous signalez sur mon adresse personnelle au Sénat, je comprendrai enfin la raison de la rancune tenace dont vous semblez m’accabler. Elle ne me blesse pas, j’ai le cuir épais. Elle m’intrigue seulement, car vous me semblez le porte parole dissimulé d’une cause frustrée. S’agissant de votre remarque sur mon commentaire : j’ai clairement donné ma source : je l’avais copiée sur la 4ème de couverture, ne me faites pas l’honneur d’être capable d’écrire aussi bien ! AL.
M. Lambert, vous percevez à juste titre une adversité pugnace à travers mes commentaires. Là où votre analyse est erronée c’est dans le fait qu’il ne s’agit pas d’une "rancune" dont je vous poursuivrais. Il s’agit de l’expression d’un profond décalage dans la perception que nous avons de la marche de ce monde. Et comme vous tenez ce forum, je vous fais l’honneur, à défaut de plaisir, de m’y exprimer.
Ensuite, si je vous semble le "porte parole dissimulé d’une cause frustrée", c’est peut-être parce que, bien que n’étant pas mandaté pour cela, j’exprime un discours élaboré à partir d’un vécu dont je n’ai pas l’exclusivité.
En tant que citoyen je peux éprouver parfois de la frustration qui n’est naturellement pas sans incidence sur mon existence et vice-et-versa. Elle n’en est pas moins légitime.
On ne choisit pas entièrement son vécu, loin s’en faut. On agit en partie à partir de ce vécu. Mes interventions ici sont une des formes que peut prendre cette action. Nous sommes dans le champs politique où se confrontent les discours variés qui eux mêmes prennent leur source dans des vécus différents.
Votre remarque sur la frustration me rappelle la déclaration tonitruante du conservateur bavarois Edmund Stoiber pendant la campagne des dernières législatives allemandes. Il avait déclaré en substance : "on ne va pas se laisser em… par les frustrés de l’Est". Non pas que je vous prête pareille pensée. Mais je me demande si à vos yeux, comme à ceux de M. Stoiber, la frustration ne semblerait pas de nature à déligitimer l’intervention dans le champs politique des citoyens qui seraient en désaccord profond avec les "non frustrés" sur la façon de faire de la politique ?
Et pourtant, le Littré propose la définition suivante de frustrer : "Priver quelqu’un de ce qui lui est dû, de ce qui doit lui revenir, de ce qu’il espère."
N’est-ce pas là un des nobles motifs de participer à la vie politique de la cité mondialisée ?