Il est des montants si énormes qu’ils en perdent presque tout sens. Ainsi la dette publique dépasse désormais les 1.100 milliards d’euros. Pour vous en faire une idée concrète, elle correspond à 8 mois de la richesse créée par la France. Si l’on met à part les collectivités locales d’une nature quelque peu différente (elles réalisent 70% des investissements publics), la dette se situe aux alentours de 1.000 milliards d’euros. Elle est la conséquence de l’accumulation de déficits publics depuis 1980 à laquelle est venu s’ajouter souvent tout ou partie du capital des échéances qu’on ré étalait (bel effet « boule de neige ») … Et même si Lionel Jospin s’en défend, le phénomène s’est poursuivi sans interruption, y compris sur la période 1997 – 2002 durant laquelle la dette publique a augmenté d’un tiers. Ainsi est illustrée la vanité du débat sur la « cagnotte » qui aura été une légende dont la stupidité l’a disputée à la dangerosité. Une agence de notation a fait savoir récemment que le crédit de la France s’effritait. Alors quelles sont les politiques possibles pour en sortir ?
Observons tout d’abord que le recours à la dette excède largement les investissements. En effet, la « Formation Brute de Capital Fixe » (FBCF = l’investissement) de l’Etat représente moins de 10 milliards d’euros par an et une quinzaine de milliards en ajoutant les investissements « divers » (dont ceux de sécurité sociale), pour une augmentation de la dette publique (hors collectivités locales) d’une soixantaine de milliards (moyenne depuis 2000) chaque année. L’Etat finance donc, par emprunt, des dépenses de fonctionnement !!! Rappelez-le, sans cesse, à ceux qui ne veulent pas le croire. Certes, il n’est pas coupable de stimuler l’activité économique par un déficit budgétaire, c’est-à-dire soutenir une demande publique financée par emprunt, censée relayer la demande privée défaillante. Cependant, ce ne peut être qu’une politique de court terme. A défaut, les intérêts de la dette viennent, d’une part, gonfler le budget (sans effet sur la demande), et d’autre part, l’effet ricardien (cf. mon dernier billet) peut en contrecarrer le bénéfice attendu. Il en résulte que le déficit en France, loin d’être un facteur de « relance », est désormais subi en fonction des aléas économiques. Faut-il alors augmenter les impôts ? Prélever 40 ou 50 milliards d’euros de plus chaque année sous forme d’impôts, non compensés par des gains de productivité, risque d’entraîner une diminution bien supérieure de revenu. En effet, la baisse de pouvoir d’achat des ménages ralentit l’activité économique et accroît le chômage. Leur perte réelle de revenu du fait des conséquences induites se situerait alors aux alentours de 60 à 75 milliards d’euros. Alors, peut-on plutôt diminuer les dépenses publiques ? Ces dernières représentent déjà bon an mal an entre 50 et 55 % du PIB (53 % en 2004). Elles se situent ainsi parmi les plus élevées du monde, alors que la nature du service public français le situe à un niveau comparable à celui de pays dont les prélèvements atteignent 45 % du PIB. Notre service public souffre principalement d’une insuffisance massive de productivité, imputable à deux maux majeurs. Le premier se manifeste par l’absence d’une culture de la performance, liée à une volonté hystérique de « risque zéro ». Pour exemple, l’organisation publique accumule les structures dont l’existence n’est pas remise en cause dès qu’elles ne sont plus nécessaires. Ainsi, les départements ont été organisés par la Révolution Française et l’Empire selon des principes oubliés au XXIème siècle mais toujours appliqués, multipliant ainsi les effectifs administratifs. Autres exemples : la rémunération des fonctionnaires dépend de l’ancienneté et de la situation de famille, non de la performance. Lorsqu’un fonctionnaire est embauché, c’est en principe pour plusieurs décennies ; il a le plus souvent la certitude de n’avoir pas à se reconvertir, alors que le monde changeant, des domaines publics se retrouvent en sur effectifs, mais sans redéploiement possible vers ceux en sous effectifs. Au final, la France compte, grosso modo (car les périmètres peuvent varier), 20 à 30 % d’emplois publics de plus que les pays comparables. Le deuxième mal consiste en l’absence de régulation, c’est-à-dire de notre incapacité tragique à corriger les dysfonctionnements et à identifier les pistes d’amélioration possibles. On retrouve ici le débat argumenté qu’a conduit Damien Catteau sur ce Blog autour de la LOLF : il serait nécessaire de disposer d’un contrôle de gestion fort qui aujourd’hui n’existe pas. On ne peut exclure non plus la régulation concurrentielle, qui consisterait à confier au secteur privé la production de services publics. Selon François Villeroy de Galhaud, qui fut directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn, il suffirait de définir un cahier des charges, l’Etat se chargeant de contrôler. Rappelons au passage qu’un service public se comprend comme la mise à disposition de biens et services considérés comme essentiels, sur d’autres critères que le prix de marché, ce qui implique un financement public (sous forme de subventions de fonctionnement) pour couvrir les coûts. En revanche, rien ne permet de justifier les monopoles publics. Bien au contraire, l’Etat devenant juge et partie perd cette capacité de régulation, au risque de produire un service public avec des coûts supérieurs à ceux du même service produit par le privé. L’exemple suédois, à cet égard, est des plus intéressants. Ce pays a ramené sa dette de 80% du PIB en 1994 à un peu plus de 50 % à ce jour, tout en réduisant les prélèvements obligatoires, de 55 % du PIB en 1990 à 52 % (et un budget excédentaire), et en ramenant le chômage de 10 % en 1992 à moins de 6 %. Recette du cocktail : diminution de moitié du nombre de fonctionnaires, services publics confiés à des agences largement autonomes et jugées sur leur efficacité, décentralisation de la gestion des services de santé, création d’écoles privées, ouverture à la concurrence de la Poste, de l’énergie et des transports. La démocratie retrouve ainsi sa fonction régulatrice … Il apparaît cependant que la clé de la réussite repose dans le refus du dogmatisme, ce qui consiste à retenir une solution selon son efficacité, non selon la qualité du producteur, public ou privé.
Rappelons enfin que les pays qui ont réussi à réduire leur endettement sont ceux qui ont joué l’amélioration de la productivité des services publics, notamment en raison de l’effet ricardien (cf. mon dernier billet) se manifestant par une diminution de l’épargne et qui a soutenu la demande globale. Voilà donc tout un programme pour le prochain Président !
Ceci dit, la dette évoquée ici n’est que celle purement comptable. Il reste encore à analyser la dette latente constituée par les droits à retraite des Français. Ce sera donc le thème de mon prochain billet.
A.B. Galiani
Sortir de la dette par la culture de performance.
Quel Français peut encore ignorer la situation que vous décrivez ci-dessus ? Mais qui, pour l’instant, pourrait faire autre chose que s’en accomoder, puisque nos Dirigeants eux-mêmes, à commencer par le premier d’entre eux, par leur silence et par leur inaction, semblent dire " Tout est bien " ! C’est vrai, j’oubliais : il paraît qu’il faut surtout ne pas perturber la fin du quinquennat du Président. Manquons-nous d’élus qui pourraient et qui devraient lui suggérer, avec insistance si nécessaire, qu’il pourrait, de son plein gré, un peu l’abréger, et que ce serait un grand service rendu au Pays ? Dans le cas contraire, dure sera la purge l’an prochain. C’est là que nos Retraités pourront (devront ?) prendre la route de Marrakech pour y couler des jours heureux ! Nous pourrons toujours ouvrir en grand nos frontières, pour accueillir des jeunes travailleurs. Reste à savoir s’ils accepteront longtemps de payer la retraite de leurs aînés. A mon tour, je vais vous dire " Nous sommes mal partis ! "
Peut-on encore engager de telles dépenses avec notre dette ?
Le numéro 37 de Challenges du 25 mai contient en page 88 un article très intéressant sur le chantier de la CNN française, la chaine "Tout info".
challengestempsreel.nouve…
Ce sera une société de droit privé détenue à 50 % par TF1 et 50 % par France Télévision, co dirigée par Patrick de Carolis et Alain de Pouzilhac.
Il faudra 170 journalistes et cela va coûter 80 millions d’euros par an, prelévés sur le budget de Matignon pour ne pas ajouter à la polémique sur son lancement l’alourdissement de la redevance TV, dit l’article.
Avec la multiplication des médias télévisés et autres, je ne comprends pas du tout l’intérêt d’une telle chaîne.
Le prétexte d’une chaine d’information internationale CII destinée à 72 millions de téléspectateurs n’est il pas falacieux dans la mesure où tous les autres pays peuvent voir toutes nos chaines TV et réciproquement. Faut-il essayer de copier en moins bien CNN ou BBC World ?
Voilà encore un bel exemple de gaspillage de l’argent public.
Peut-on encore engager de telles dépenses avec notre dette ?
Le numéro 37 de Challenges du 25 mai contient en page 88 un article très intéressant sur le chantier de la future CNN française, la chaine TV "Tout info".
Ce sera une société de droit privé détenue à 50 % par TF1 et 50 % par France Télévision, co dirigée par Patrick de Carolis et Alain de Pouzilhac.
Il faudra 170 journalistes et cela va coûter 80 millions d’euros par an, prelévés sur le budget de Matignon pour ne pas ajouter à la polémique sur son lancement l’alourdissement de la redevance TV, dit l’article.
Avec la multiplication des médias télévisés et autres, je ne comprends pas du tout l’intérêt d’une telle chaîne.
Le prétexte d’une chaine d’information internationale CII destinée à 72 millions de téléspectateurs n’est il pas falacieux dans la mesure où tous les autres pays peuvent voir toutes nos chaines TV et réciproquement. Faut-il essayer de copier en moins bien CNN ou BBC World ?
Voilà encore un bel exemple de gaspillage de l’argent public.
La maîtrise des dépenses publiques : une nécessité et une urgence
Depuis vingt-cinq ans, avec des hauts et des bas, la situation des finances de l’état ne cesse de se dégrader (à lire, « la dette de la France enfle, malgré les promesses »).Cette évolution n’est…
Il est quand meme des gestion d’etat efficace .. un exemple , la maintenance aeronautique .. dans ce domaine mes impots sont employé au mieux en faisant executer le travail au moins cher au Portugal .. je n’y vois la rien de mal ..
Une entreprise moins efficace dans ce domaine , souhaite fermer son site pres de Bordeaux .. la encore je comprends bien .. la situation n’est pas nouvelle , et les salariés ne sont certainement pas surpris .. enfin je le pense , on a quand meme du les informer depuis quelques temps de la mauvaise situation de leur entreprise ..
Par conte quand je voit des ministres , qui ont en partie provoqué cette situation , en agissant au mieux des interets communs .. venir expliquer que c’est inique , et exiger d’une entreprise l’arret des licenciements .. je ne comprends plus .. Qui est le patron ? De quoi se melent ces ministres .. ? Ils ne dirient pas cette entreprise , tout juste s’ils sont gestionnaire d’une partie du capital , et meme pas majoritaires en plus ..
Alors avec cet exemple , je me dit que la gestion de la dette n’est pas prete d’etre reglée .. tant que les ministres n’auront pas compris qu’on ne peut avoir le beurre , l’argent du beurre , les amitiés de la fermieres et la vache en prime ..
On t il compris ce qu’est le capitalisme ? Ou alors ils on loupé les cours de gestion menagere .. On ne depense que ce que l’on gagne ..Et les entreprises dirigées par des etats .. portent le nom de collectif .. Mes affinités vont vers la droite .. pas le communisme ..
Et j’ai pas envie de passer par la commission de sur endettetement qu’est la Banque Mondiale ..mais on est bien parti pour .. je n’ai plus qu’a preparer mes casseroles et cueillere de bois pour faire des manifs le Lundi .. sur le modeles Argentin et Chilien ..
Je me fais ici le porte-parole des exclus de la France en relayant une question que d’aucuns aimeraient formuler auprès des insiders : "A votre avis, mesdames, messieurs, est-il plus ou moins intolérable à un pauvre d’être pauvre parmi les pauvres qu’un peu moins pauvre parmi les riches ?
@Lem,
Vous avez accès à Internet, vous êtes donc un insider comme nous. Quel est votre sentiment sur cette question ?
C’est quoi des insiders ? Ce n’est pas dasn mon Larousse … edition 1957 .. je sais , mais quand meme .. En anglais cela signifie Initié ..
Les idees de pauvres n’ont guere de sens s’il n’y a pas une chiffre ..
Mais je poserais une question .. "Est il encore tolerable d’assumer ses dettes quand son gouvernement ne les assume pas ? " Certains esperent d’un oncle d’amerique .. Peut etre devrions nous demander a etre rattaché au Canada … elire un premier ministre et non plus de president .. et avoir des finances enfin saines ..
30 milliards par an.
C’est le coût des niches fiscales favorables au plus riches, qui amputent l’impôt sur les revenus des deux tiers. Il s’agit de 39 000 foyers qui gagnent en moyenne 57 000 euros par ans, et qui donc ne paient pas d’impots grâce à ces niches, plus 400 niches fiscale en tout genre qui coutent au total 30 milliards par an à l’état.
Et si l’état commençait par faire le ménage dans ces niches pour réduire la dette? Certes ce ne serait pas suffisant, mais ce serait un début.
à Annabelle
Le propre de la majorité des exclus est d’éprouver bcp de difficultés à entrer en contact avec les inclus, ce qui contribue à renforcer le sentiment d’exclusion ce qui rendra encore plus difficile ladite prise de contact. Et ainsi de suite.
Ceci n’est pas de la spéculation gratuite mais tiré de mon vécu dont je sais ne pas détenir l’exclusivité. Le silence des "décramponnés" est assourdissant. L’épuisement physique et morale, la pudeur légitime et les difficultés à intervenir selon des formes audibles dans des débats d’idées souvent innaccessibles. Autant de raisons qui éclairent la fracture intellectuelle entre des insiders qui parlent à partir de leurs croyances tirées de leur vécu et des citoyens largués qui se sentent profondément ignorés et bafoués. Et cette fracture intellectuelle à mesure qu’elle se sédimente devient une fracture existencielle.
Il s’avère que bien que flirtant avec l’exclusion psycho-socio-économique, je parviens, en m’accrochant moralement, à garder le contact. Ainsi je puis (re)formuler la question : "A votre avis, mesdames, messieurs, est-il plus ou moins intolérable à un pauvre d’être pauvre parmi les pauvres qu’un peu moins pauvre parmi les riches ?"
On est en France … et il existe la securité sociale , le chomage , le RMI … ainsi que des emplois non pourvus , genre la recolte des pommes , du raisin … de la plonge , ou manoeuvre sur chantier .. , nettoyage aussi .. Bref , on peux manger , se loger est plus difficile , la l’etat ne fait pas son boulot de maniere correct , ou les locations devenus impossibles sans 10 tonnes de jsutifications a fournir … mais on peux y arriver ,
Alors aujourd’hui que je ne suis plus a la ramasse , et que demain , je peux y retourner … je me dit que les institutions ne sont pas toujour coupable , comme il existe des hypocondriaques, il existe des Faineants , des gens qui abusent du systeme ,et penalisent les autres ..
Il ya du menage a faire , pour rendre le systeme coherent , eviter les niches , les trous , pour encourager les plus faibles … mais il faut aussi taper dans le tas de ceux qui abusent …
J’attends qu’un type , avec du courage , le fasse … au lieu de baver et de s’ecraser des qu ‘il ya 3 personnes dans la rue
@Lem
Ce qui est pire de tout, c’est le renoncement. On a tous des hauts et des bas, la vie n’est pas prévisible, les épreuves qu’elle nous soumet sont parfois difficiles. Toutes les personnes que je connais qui ont eu de grandes difficultés s’en sont sorties en se disant 2 choses : je ne dois pas avoir honte de moi, pas honte d’aller voir quelqu’un en qui on a confiance, pour en parler. Il ne faut pas s’enfermer dans son problème, il faut aller chercher les autres.
Ensuite, lorsque l’on a des échecs, on a moins confiance en soit et pourtant, en tout être, il y a de véritables richesses, des savoirs-faire, des capacités. Il faut savoir apprendre quelque chose de positif de tous ses échecs.
Ce qui est intôlérable c’est de renoncer. Ici, nous essayons d’échanger des ressentis sur des sujets divers, qui sont complexes. Nous sommes tous dans le même bateau et dieu sait qu’il n’est pas simple ce bateau.
Mr Lambert,
Cet article est très clair et je me permets de le copier-coller sur mon blog. Je suis très intéressé par le problème de la dette.
Bien à vous.
@ Annabelle,
Votre réponse a le mérite d’être sincère et je vous en sais gré. Toutefois, je puis vous assurer qu’elle traduit précisément la différence qui existe entre "vous tous" qui n’avez pas renoncé et ne renoncerez probabement jamais et ceux qui ont abdiqué. Je crois que tant que l’on n’a pas mis un pied dans les eaux saumâtres du renoncement, on n’est pas en mesure de comprendre et d’éprouver ce que vivent les gens qui n’y croient plus et qui souffre de sentir qu’ils sont pris dans la spirale de l’exclusion. Aussi insupportable que cela puisse résoner à vos oreilles, il existe bel et bien des humains qui renoncent. Méritent-ils d’être stigmatisés pour cela ? Vous semblez estimer que oui en raison du fait que leur démission serait au final le fait de leur volonté défaillante, de leur courage chancelant. Peut-être. Mais pourquoi à un moment donné, des individus lâchent-ils le morceau ? Pourquoi finissent-ils par capituler ? Pourquoi cette faiblesse morale ? Pourquoi ne montrent-ils pas (qu’on dit) un courage à la hauteur de la situation ? Font-ils donc partie de cete catégorie (bien pratique) dans laquelle on pourrait ranger les gens pas assez courageux. Pratique car elle dispense d’aller voir ce qui peut se cacher derrière l’échec d’une vie…
@ Annabelle,
Votre réponse a le mérite d’être sincère et je vous en sais gré. Toutefois, je puis vous assurer qu’elle traduit précisément la différence qui existe entre "vous tous" qui n’avez pas renoncé et ne renoncerez probabement jamais et ceux qui ont abdiqué. Je crois que tant que l’on n’a pas mis un pied dans les eaux saumâtres du renoncement, on n’est pas en mesure de comprendre et d’éprouver ce que vivent les gens qui n’y croient plus et qui souffre de sentir qu’ils sont pris dans la spirale de l’exclusion. Aussi insupportable que cela puisse résoner à vos oreilles, il existe bel et bien des humains qui renoncent. Méritent-ils d’être stigmatisés pour cela ? Vous semblez estimer que oui en raison du fait que leur démission serait au final le fait de leur volonté défaillante, de leur courage chancelant. Peut-être.
Mais pourquoi à un moment donné des individus lâchent-ils le morceau ? Pourquoi finissent-ils par capituler ? Pourquoi cette faiblesse morale ? Pourquoi ne montrent-ils pas (qu’on dit) un courage à la hauteur de la situation ?
Font-ils donc partie de cete catégorie (bien pratique) dans laquelle on pourrait ranger les gens pas assez courageux. Pratique car elle dispense d’aller voir ce qui peut se cacher derrière l’échec d’une vie…
Je ne vois pas vraiment comment espérer attendre des citoyens de cautionner une politique de réduction de la dépense publique dès lors que les stupéfiants abus qui font le fond de commerce d’officines telles que l’IFRAP ( http://www.ifrap.org ) ainsi que celles, par exemples, énumérées dans le numéro de Capital actuellement en kiosque ne sont pas adressées.
Car le citoyen voit souvent dans ce que vous désignez comme une "faible performance" un service qui lui est rendu, ce qui, honnêtement, est bien moins évident pour de vénérables institutions telles que le Sénat, la Cour des Comptes, le machin au Plan, le Conseil 2conomique et Social, ITER, le "nouveau porte-avions Chirac", la nouvelle chaîne satellite d’information à la française, le moteur de recherche concurrent de Google à l’européenne, le nouvel accélérateur de particules genévois, le réseau des antennes françaises à l’étranger, etc., etc. .
En résumé, qu’avant de se poser des questions de performance des services de terrain, on pourrait se poser la question de la définition du périmètre de l’action de l’état : à vrai dire, le second ne saurait aller sans le premier.
Depuis 30 ans, nul n’a rien dit. Il semble que de nombreux partisants du OUI au référendum avaient le secret espoir de refiler le bébé à la communauté et refusaient d’aborder le problème en prétextant que c’était là un problème de politique intérieure!
J’ai quitté la France et ne compte y revenir que si j’ai besoin de soins car j’ai cotisé beaucoup d’années commes d’autres.
Peut être que si un jour un homme qui dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit arrive au pouvoir et nous rend confiance et dignité alors, je reverai ma position mais une chose est sure, je ne compte pas me relever les manches pour combler la conséquence de la démagogie d’élus de tous bords et qui au final, ne considèrent que leurs cas
ITER est cité dans les réponses faites. 13 milliards d’€ soit ce que paye en interêts de la dette la France en un trimestre.
Triste à pleurer et comment peut-on oser mettre la France en avant avec de tels faits. Ou en serions nous si nous n’avions pas ce boulet?
Jamais depuis trente ans la classe politique toute entière n’aura été autant trainée dans la boue par l’opinion publique : si les citoyens ne parviennent pas à obtenir d’ici 2007 la fin de la gabegie publique organisée, il est très peu probable qu’on y parvienne jamais.
Si nos élus étaient dignes des fonctions qu’ils aspirent pourtant à continuer de remplir, c’est souvent dans leurs abords imédiats qu’ils commenceraient à traiter le problème : mais force est de constater que le goût de l’or et des hermines atteint bien vite ces têtes ma foi fort chenues et si souvent masculines.
Mais entendre désormais même Ségolène, devenue respectable, pondérer désormais ses anciens propos sur l’inutilité de quelques institutions bien parisiennes me m’incite guère à être optimiste de quelque côté que ce soit de l’échiquier politique.
Peut-être vaut-il mieux, comme le marin Shaddock nous y invite, avancer de préférence le plus vite possible, puisque, de toute façon, on ne sait pas où on va.
Je suis pas une économiste,mais je constate,que les retraites créent des emplois,que le niveau de culture,d’analyse,de compréhension,de savoirs des commentaires que je lis,prouve que la dette sert à assumer le niveau de culture et de technicité d’aujourd’hui et de demain.Je crois que tout n’est pas perdu.La principale richesse d’un pays:c’est d’avoir des citoyens formés et c’est le plus dur à acquérir.Ce qui m’a semblé etre à l’origine des difficultés de ces formations,c’est la répartition dans les lycées des élèves par "classe d’age" et non par "classe de niveau".Cela a créé une monumentale déperdition d’énergie,d’argent une démotivation générale depuis plus de cinquante ans.Soigner sur le plan psychologique des gens insidieusement démotivés,il n’y a rien de pire:çà c’est un boulet!
@l’agent
a priori je vous suis, sauf sur un point : d’expérience, il n’y a rien de plus bloquant que les "préalables". Poser en préalable à la performance la définition du périmètres et des objectifs, c’est quasiment garantir qu’on ne sera jamais performant !
Je prend souvent l’exemple de l’éducation : l’enseignement privé à rigoureusement les même objectifs que le public, et pourtant il est plus performant. Inversement, "privatiser" l’enseignement ne résoudrait pas, par un coup de baguette magique, les problèmes.
Ni le périmètre, ni les objectifs ne conditionnent la performance.
@béatrice
non, les retraites ne creent pas d’emplois. On ne peut même pas dire qu’elles en libèrent : le retraité nouveau part avec 75% son salaire, ce qui fait plus que le salaire d’un jeune qui arrive …
Et je ne vois pas ce qui vous permet de dire que "la dette sert à assumer le niveau de culture et de technicité d’aujourd’hui et de demain". Vous avez vu ça où ?
Par contre, je vous suis à 100% sur l’impact respectif des classes par âge plutôt que par niveau.
@ gem Heureuse de vous retrouver gem! Il y a des retraites qui s’épuisent à payer les inscriptions à la fac,les inscriptions au conservatoire de musique pour un ,deux instruments par enfant…et quand il y en a plusieurs!! Il y a encore les trop lourds loyers parisiens.Je parle là de la solidarité entre les générations.Il est certain que dans ce cas.ce sont des formations de haut niveau dont il s’agit.Cela existe!Autour de moi beaucoup de jeunes sont aide-soignantes ou aide-soignants dans nos campagnes.En tout cas merci pour votre soutien en ce qui concerne le bazar qui existe dans les classes où des élèves sont sous les tables et font les idiots pour se faire remarquer parce que le message du prof leur passe par dessus la tete ,que c’est poignant une pareille perte d’énergie,de savoir et d’argent.Ce n’est plus l’idéal de la Renaissance!
gem: Je tenais surtout à souligner en quoi l’attitude du législateur reste fort hypocrite dès lors qu’il parle de "performance publique". Et je vous avouerais bien volontiers que puisque notre hôte vante des vertus telles que le Courage et les Convictions, j’imagine aider mes honorés confrères à se bâtir leur propre opinion sur les motivations profondes des membres de la classe politique parlant de "performance".
Vous parlez d’enseignement : pour illustrer mon discours, je vous proposerais de m’expliquer par quel miracle des enfants de douze à seize ans, donc, normalement scolarisés (leurs parents risquant gros en soustrayant leurs enfants à l’obligation scolaire) se retrouvent donc à galoper sur les courts de Roland-Garros en direct devant des millions de téléspectateurs pendant les heures normales de cours sans que personne ne semble s’en émouvoir ?
A Loïc
Vous me faites un double compliment, d’une part pour l’article et d’autre part, en me confondant avec notre hôte. Merci à vous, Loïc (au fait : sympa aussi, votre blog).
A Lem
Je comprends vos remarques , plus que vous pourriez le croire. Je ne suis pas sur que ce soit la réponse d’un économiste que vous attendiez et sans doute, au cours de l’échange que vous avez eu avec elle, Annabelle a fait mieux que je n’aurais su le faire
A l’Agent, Béatrice et Gem
C’est une très bonne idée que de penser à définir le périmètre de la sphère publique, car effectivement le risque est de mettre le citoyen sous tutelle ( ce qui à mon sens est déjà ampleùent entamé).
Ceci dit, Gem a raison. Pour citer Tolkien dans « le Seigneur des Anneaux », on peut avancer que « le travail le plus difficile à terminer est celui qui n’est pas commencé ».
Concernant l’emploi et les retraites, je puis vous assurer que même l’analyse keynesienne la plus limitée montre qu’elle n’augmente pas la demande, c’est seulement un transfert de richesse. Il n’est même pas sur que d’importants départs en retraite réduisent à du concurrence le chomage, ce que j’évoquerai dans un prochain billet (à suivre donc).
A.B. Galiani : Certes, les travail le plus difficile à terminer est bien celui qui n’est pas commencé : c’est la raison pour laquelle on constatera que l’administration de terrain, celle qui réalise effectivement la volonté du gouvernement ou du législateur (qu’il s’agisse de mettre fin aux contrats des 50.000 emplois-jeunes ou de recruter 20.000 nouveaux contrats aidés en quelques semaines au sein d’autres populations à peine les précédents effectivement renvoyés dans leurs foyers à effectifs constants et sans simplification particulières des autres missions) subit bien gentiment les réformes telles que les Stratégies Ministérielles de Réforme (qui ont touché de 10% à 20% des effectifs en moins en 2 ans sous Raffarin) et se soucie donc, certes par nécessité, de performance.
Mais, bien évidemment, si on met dans le même sac la performance de l’administration en général et celle des magistrats de la cour des comptes (1 rapport d’une page par an pour les mieux lotis, quand même…) je crains que progresser sur le thème global de la "productivité" ne devienne rapidement difficile.
Que le législateur prenne donc pour lui les bonnes maximes du sénateur Gandalf le Gris et, sans même parler de sa nette propension à jouer au grand yaka en imposant sans cesse de nouvelles obligations à tous ces fonctionnaires désoeuvrés, s’aventure donc à entamer le travail d’inventaire de son entourage immédiat. Allez, comme je suis bon, je propose un petit chantier, tiré de ma récente lecture du "Capital" de ce mois-ci (mais absent des audits de modernisation des services de la réforme de l’état….) : l’informatisation et la recentralisation des services de conservation des hypothèques.
Moi aussi, je suis bon. Et je vous concède que le secteur public formant une telle mosaïque, qu’il y a autant de pistes de réforme que de corps.