Le Journal Ouest France décrit aujourd’hui la manière dont la France est perçue par la presse étrangère, suite au roman du CPE. Il ne s’agit pas évidemment de nous auto flageller, simplement d’ouvrir nos yeux pour mesurer combien nous plongeons tous ceux qui nous aiment et parfois nous admirent dans un abîme de perplexité. Si nous pouvions bien vite maintenant les étonner, en nous fixant des objectifs ambitieux et en abordant l’avenir avec envie, confiance et optimisme. Cela suppose que chacun se remette immédiatement au travail.

Voici les principaux éléments de l’article. Allez le lire sur Ouest France.

« Humiliation pour le gouvernement français » titrait, hier, le journal en ligne de la BBC. Dans quelque direction que l’on se tourne, la presse étrangère n’est pas tendre avec les Français, considérés comme les pires conservateurs qui soient dans un monde en plein changement.
Les Anglo-saxons, particulièrement, s’en donnent à coeur joie. Évoquant l’abandon du CPE « sous la pression de la rue », le Wall Street Journal (conservateur) affirme que Jacques Chirac « ne s’est jamais engagé sur d’autres principes à suivre que celui de sa propre survie politique. Son héritier apparent, le Premier ministre de Villepin, ne vaut pas mieux pour avoir dit aux Français qu’ils pouvaient faire l’impasse sur la mondialisation ».
Sous le titre « Tous perdants » le prestigieux New York Times étrille, de son côté, les étudiants. Ils se sont « rebellés non par idéalisme, mais pour obtenir que leur premier emploi soit à vie. Les syndicats sont montés au créneau pour dissuader le gouvernement de les défier et perpétuer des acquis devenus tellement indéracinables que les employeurs sont découragés de créer de nouveaux emplois. Le reste de la France les a soutenus largement parce que la résistance au changement est devenue le mode de vie national par défaut ». Pour le Financial Times « la pierre d’achoppement des réformes n’est pas tant l’aversion latine au changement mais plutôt dans des rivalités de politique intérieure. »
Les Japonais ne sont pas plus tendres : « Comparée au Royaume-Uni où subsiste une politique de libéralisation économique depuis l’époque Thatcher, et à l’Allemagne, où la coalition plaide actuellement pour des réformes structurelles, on ne peut nier que la France donne actuellement l’impression en ce moment d’être incapable de se réformer » juge le quotidien économique Nihon Keizai Shimbun. D’une manière générale, les Japonais constatent que la France a actuellement « tendance à se replier sur elle-même ».
Rien de beaucoup plus engageant chez nos voisins de palier allemands et belges. Pour le Berliner Zeitung (centre-gauche), « le président Chirac n’a plus une once d’autorité. Sa décision folle de promulguer une loi en en décrétant qu’elle ne s’appliquerait pas l’a fait passer pour un rigolo. » Dans un éditorial au vitriol, Die Welt (conservateur) évoque un « désastre français ». La Libre Belgique, de son côté, après avoir décrit un « État bloqué », souligne : « Quant à déceler dans la mobilisation massive de la jeunesse les signes annonciateurs d’une plus grande conscientisation politique, on s’en gardera bien. »