« Cessons de gémir et de trépigner, d’exiger un emploi et surtout pas un travail. Assumons-nous et sortons enfin du jeunisme, cette idéologie absurde qui voudrait nous faire croire que le seul fait de devenir adulte, c’est-à-dire de surmonter les peurs, est une catastrophe. A nous, les adultes, avec les jeunes, bien sûr, mais pas à genoux devant eux, de trouver les mots pour le dire et les projets qui vont avec. C’est notre responsabilité. Il nous faut l’assumer, au lieu de reculer sans cesse. » C’est ainsi que Luc Ferry conclut sa Tribune dans Le Figaro du 6 avril dernier intitulée « Saturées de peur, nos démocraties deviennent ingouvernables ». Il écrit avec clarté ce que nous sommes nombreux à ressentir confusément.
DÉBATS & OPINIONS
Saturées de peur, nos démocraties deviennent ingouvernables
Premier choc : oui, je l’avoue, j’ai commencé à être inquiet lorsque j’ai vu, en 2003, des organisations de jeunes manifester pour… la défense de leurs retraites ! Il y avait là, pour quelqu’un qui, comme moi, a commencé ses études en 1968, quelque chose de franchement ubuesque. Dans ma génération, les étudiants auraient sans doute pu manifester à peu près pour tout et n’importe quoi, mais quand même pas pour la sauvegarde de leurs retraites.
Même en rêve, de l’extrême droite à l’extrême gauche, l’idée n’aurait pas effleuré l’esprit d’un moins de trente ou quarante ans. Je n’idéalise pas les années soixante : la fascination pour Mao ou Castro n’avait rien de bien malin et, à tout prendre, la jeunesse d’aujourd’hui, gentiment écolo et droit-de-l’hommiste, s’égare plutôt moins que celle de mon époque. Je dis seulement que ses valeurs et ses idéaux semblent, globalement, très différents. Et je cherche à comprendre.
Second choc : quand j’ai vu les organisations étudiantes défiler contre l’harmonisation des diplômes européens et l’autonomie des universités. Cette mesure offrait à tous de formidables chances sans présenter le moindre inconvénient pour personne. Le fait est assez rare pour qu’on se demande ce qui pouvait bien motiver, une fois encore, l’hostilité des organisations étudiantes, du moins de celles que l’on retrouve aujourd’hui mobilisées contre le CPE. La réponse est évidente : une fois encore, la peur du large. La même logique vaut pour le CPE. Comme toujours lorsqu’on a affaire à une mesure un tant soit peu libérale, il y a deux lectures possibles : si l’on est optimiste, on y verra une chance supplémentaire donnée aux jeunes, un moyen nouveau de leur mettre le pied à l’étrier. Si l’on est pessimiste, on s’alarmera au contraire de la précarité croissante et des nouveaux risques encourus par ceux qui seront recrutés sur ce type de contrat. Question simple : pourquoi faut-il encore et toujours que ce soit le pessimisme qui l’emporte ?
Mon analyse est la suivante : nos sociétés modernes sont sans cesse davantage traversées par une nouvelle passion démocratique : la peur. A vrai dire, nous avons peur de tout : de la vitesse, de l’alcool, du tabac, de la côte de boeuf, du poulet, des délocalisations, des OGM, de l’effet de serre, de la mondialisation, de l’entreprise, du travail, de l’ouverture à l’Europe, j’en passe et des meilleurs. Chaque année, une nouvelle peur s’ajoute aux anciennes et les organisations de jeunesse, qui naguère encore se voulaient intrépides, audacieuses, voire révolutionnaires, incarnent désormais, si l’on ose ce paradoxe, l’avant-garde du conservatisme. C’est cela qui est nouveau et plus encore peut-être le fait que la peur n’est plus considérée comme une passion honteuse, comme un obstacle qu’on devrait surmonter.
« Touche pas » à ma retraite, à mon université, à mon contrat de travail : sur le modèle désormais célèbre des bébés phoques, il s’agit avant toute chose de « sauvegarder » l’existant, de conserver les « acquis » – quitte à ce que 20 % des jeunes au chômage restent sur le carreau. Tout changement est perçu comme une agression et dans cette ambiance délétère, le mot le plus détesté de France est le mot « libéral ».
En contrepartie, le pouvoir est lui aussi tétanisé d’angoisse. A chaque réforme en vue, il tâte le terrain comme ces baigneurs qui goûtent l’eau de la pointe du pied avec pusillanimité. Si c’est gelé, on se retire a vive allure. Si le liquide n’est pas trop hostile, on avance à petits pas, jusqu’à la taille, quitte à faire demi-tour à la moindre vaguelette inopportune. Résultat : l’impuissance publique devient telle que nos démocraties s’en trouvent pratiquement ingouvernables. Les politiques professionnels en tirent les conséquences : ne rien faire devient le plus sûr moyen de rester en place.
Un ministère est comme un cheval : on peut s’en servir pour aller quelque part, mais si l’on se trouve dans un jeu qui s’appelle le rodéo, mieux vaut avoir compris que le but de l’opération n’est surtout pas d’aller d’un point à un autre mais de rester coûte que coûte sur la bête. Comme le cow-boy qui épouse les mouvements de l’animal, le politique professionnel se contorsionne pour coller aux ondulations d’une opinion d’autant plus tyrannique qu’elle est amplifiée de façon délirante par la société médiatique. Gageons que le CPE sera bientôt enterré.
On ne cesse de nous dire et de nous répéter que la situation des jeunes n’est pas brillante, que la génération des vingt ans est une génération sacrifiée qui connaît pour la première fois la régression au lieu du progrès, le chômage au lieu du plein emploi, la précarité au lieu de la sécurité, etc. D’abord ceci : si les choses vont un peu moins bien qu’il y a vingt ou trente ans, à qui la faute ? A un excès de libéralisme ou à la démagogie qui nous a conduits à accumuler deux mille milliards d’euros de dette au point que notre société civile étouffe ? Il faut cesser de mentir aux jeunes : les gigantesques machines économiques qui tournent à plein régime à New York, Tokyo ou Pékin ne vont pas suspendre leur cours comme par miracle parce qu’une poignée d’étudiants français est en grève.
Par ailleurs, croit-on sérieusement que la vie était plus facile pour ceux qui avaient vingt ans en 1914 ? En 1939 ? Dans les années 50, lorsqu’il fallait partir en Algérie ? Et qui ne voit que, même aujourd’hui, la vie est infiniment plus douce, plus prometteuse et plus ouverte à Paris, Madrid ou Bruxelles qu’à Bagdad, Alger, Jéricho ou Madras ? La vérité, c’est qu’à la peur s’ajoute aujourd’hui le désir d’être victime : comme en témoigne la « guerre des mémoires », nous voulons tous être protégés, cocoonés, habiter la figure du persécuté, du martyr, de la victime innocente qu’on doit toute affaire cessante prendre par la main.
C’est avec ce double délire qu’il faut rompre. L’entrée dans la vie est toujours difficile. Mais elle l’est sans doute moins dans l’Europe d’aujourd’hui que partout ailleurs et partout avant. Alors cessons de gémir et de trépigner, d’exiger un emploi mais surtout pas un travail. Assumons-nous et sortons enfin du jeunisme, cette idéologie absurde qui voudrait nous faire croire que le seul fait de devenir adulte, c’est-à-dire de surmonter les peurs, est une catastrophe. A nous, les adultes, avec les jeunes, bien sûr, mais pas à genoux devant eux, de trouver les mots pour le dire et les projets qui vont avec. C’est notre responsabilité. Il nous faut l’assumer, au lieu de reculer sans cesse.
Luc Ferry
Philosophe, membre du Conseil économique et social, ancien ministre de la Jeunesse, de l’Education et de la Recherche.
Lisez Le Figaro et sa rubrique : Débats & opinions.
Bravo à Luc Ferry pour son excellence tribune publiée le 6 avril dans les colonnes du Figaro. il mériterait d’être affiché sur les murs de l’Assemblée Nationale ! Pourquoi faut-il que nos rares hommes politiques "professionnels" et de grand talent soient ainsi mis sur la touche alors que c’est d’eux dont le pays a tant besoin ?
Bravo à Luc Ferry pour l’excellence de son analyse dans Le Figaro du 6 avril. Qu’il sache que nous bien conscients du courage qu’il a eu et de ce qu’il a voulu faire lorsqu’il était ministre et que c’est pour cela qu’il a été "remercié" … comme certains de ses collègues !
Bien sur que Luc ferry a raison … mais il a fallu qu’il joue dans une equipe dirigée par le premier des froussards , un geronte empreint d’autosatisfaction et de vanité … et qui comme d’habitude ne sait pas agir pour se faire comprendre , et recule devant chaque manifestation .. Vivement 2007 … S’il etait un vrai homme d’etat il demissionnerait maintenant plutot que ed nous faire perdre un an de plus ..
Quelle bonne idée de publier ici cette excellente tribune que j’avais lu dans le Figaro. Juste une question (sans aucune polémique !) : est-on autorisé à reproduire ainsi l’intégralité d’une tribune d’un journal ? Faut-il l’autorisation du support ou de l’auteur ?
Bravo et merci pour votre blog !
Effectivement les jeunes n’ont plus d’idéal, mais de là à avoir peur de l’avenir, de travailler, du monde du travail, de l’entreprise…. , la responsabilité en incombe avant tout aux dirigeants politiques aui n’ont jamais eut le courage de réformer comme il faut l’université et le système scolaire en général.Aujourd’hui on se retrouve avec des diplomes "démonétisé" déconnecté des réalités économiques et du monde du travail.
La nouvelle génération est une génération sacrifiée, victime de la lacheté et du mensonge d’Etat.
Samir
wawri.blog.lemonde.fr/
"Premier choc :… la défense de leurs retraites !
Mr Ferry est-il gonflé à l’hélium ? Des faits:
1) la génération papy-boom part en ce moment à la retraite dans des conditions que plus personne ne retrouvera à l’avenir. Une femme de 60 ans qui part à la retraite maintenant a une chance sur deux (si Dieu le veut) d’être à la charge de la collectivité sur une durée supérieure à son activité professionnelle.
2) la génération papy-boom pense avoir cotisé pour SA propre retraite, alors qu’en fait les caisses de l’Etat sont vides, et les engagements pour les fonctionnaires sont abyssaux. Les caisses de privilégiés sont adossées au régime générale en catimini.
Pour les jeunes, c’est fini la retraite à 60 ans (ou à 55 pour certains privilégiés), finis les remboursements de sécu à 100% (sans mutuelle), … La gauche annonce déjà "le retour de l’impôt". Ceux qui peuvent se payer un banquier et un avocat fiscaliste s’en sortiront, la classe moyenne (moi) va être pressurée. Au secours !
Si en France, se monte un "parti politiques des retraités", comme en Israël par exemple, alors l’Etat pourra ainsi obliger les jeunes à payer. De force. Et obliger les entrepreneurs à payer des charges qui les obligeront à se délocaliser (avec ou sans CPE).
Ouvrons les yeux !
Le texte de Luc Ferry est lumineux. J’ajouterai simplement que ce qui me semble le plus terrible, c’est que les jeunes qui manifestent sont vieux dans leur tête. Où le dynamisme, l’optimisme, la joie de vivre, propre à la jeunesse ?
Belle tribune.
M. Ferry est bien meilleur dans le rôle de penseur (déconnecté du réel, c’est à dire incapable d’agir réellement) que dans le rôle de ministre (qui, lui, doit agir), ce qui démontre, si il en était besoin, que les deux rôles sont très différents.
Peut-être faudrait-il aussi se mettre dans le crâne que devoir assumer à la fois une solidarité imposée, par les caisses de retraite et de santé, avec ces géénrations par ailleurs propriétaires du sol et de tous les biens français tout en se voyant imposer par elles, elles qui ont ruiné la France, obéré notre avenir, et persistent à se plaindre de revenus moyens supérieurs à ceux des actifs est révoltant.
Quand de plus ces mêmes générations se mêlent de définir les règles par lesquelles les jeunes devraient se soumettre à la loi de ces ruineux aînés, il me semble logique de remuer par tous les moyens, jusqu’à ce que ce paternalisme intéressé cesse. Non pas parce que c’est un paternalisme, mais parce qu’il est si intéressé.
Retournez donc réformer vos retaitres et vos sécus et foutez donc la paix aux jeunes : eux, au moins, peuvent se choisir l’avenir qu’ils veulent.
La génération 68 a décidément tous les culots. Quand ils avaient 20 ans les personnes agées étaient misérablen en France (Et oui!) Aujourd’hui ils ont 60 ans et ils constatent que les jeunes sont paupérisés, ruinés par leurs dettes, leurs engagements de retraites délirants, leur incurie communo-bureaucratique… Dans un cas comme dans l’autre ça ne les dérange pas, ça ne les empêche pas de pérorrer sur la solidarité. Fantastique!
Eux qui n’ont jamais fait la guerre viennent maintenant nous dire que les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas à se plaindre par rapport à ceux qui on connu la guerre! On rève!!!
+ 1 pour Sindelaar
Sauf qu’on ne rève pas, c’est bien la réalité.
Bonjour, Mr le Ministre et merci de me permettre de m’exprimer
A Gem : si la possibilité d’agir lui en avait été donnée, nul doute que Mr Ferry ne se serait pas contenté de penser ! Mais avec un Président qui a sacrifié systématiquement tous les talents et les compétences autour de lui sur l’autel de la rue et des sondages…Il n’avait aucune chance ! Quand on se souvient que même nos si "respectables" profs ont été jusqu’à faire des autodafés de ces livres !!! Bel exemple pour tous les élèves qui aujourd’hui défilent et bloquent ceux qui souhaitent travailler (avec le soutien de ces chers représentants ô combien responsables! de l’Education Nationale de la République !!!
Pérennité des retraites pas assurée, vieillissement de la population dont la réformette des retraites n’atténuera que faiblement les effest, assurance-maladie de moins en moins généreuse, diplômes dévalorisés, chômage endémique, dette faramineuse, des leçons de républicanisme données par un Président attendu par la justice…
cette jeunesse-là a quand même de sacrées bonnes raisons de se plaindre, de craindre, de se méfier!
M. Ferry est statutairement (professeur donc fonctionnaire, membre souvent absent du Conseil Economique et Social) bien mal placé pour donner des leçons de goût du risque.
On pourrait aussi retenir des mobilisations anti-CPE un message positif : le message porté par la commission Pébereau est bien passé! Notre jeunesse sait désormais qu’elle va devoir payer les gaspillages et l’irresponsabilité des générations précédentes…
Des deux côtés ("en haut"et "en bas") notre pays souffre d’autisme et d’incompréhension. Mes valeurs m’inclinent à penser que l’état d’une organisation quellle qu’elle soit dépend plus des leaders que du simple peuple.M. Ferry nous fait une nouvelle démonstration de l’autisme de nos élites.
Puissiez-vous, Monsieur le Sénateur, oeuvrer à la pacification de notre pays, en montrant que les dirigeants politiques savent regarder plus loin que du bout de leur lorgnette et tentent de saisir et comprendre TOUS les points de vues avant de se prononcer (éventuellement)sur leur bien ou mal-fondé.
Une réaction excessive, un blocage ou un refus obstiné révèlent un malaise…qui sera loin d’être guéri tant qu’on lira des propos tels que ceux de M.Ferry. Il faut traiter les problèmes dans toute leur complexité, à la racine. Pas en ne les analysant que sous l’angle des réponses que l’on cherche à apporter en permanence à toute question de société.
Pourquoi dire oui à des réformettes, en l’absence de tout projet de société alors que l’on sait pertinemment que la situation matérielle va empirer?
Vraiment, ce propos de M.Ferry me choque profondément. Il pourrait se permettre de telles condamnations si un horizon clair était proposé à la jeunesse et si tous les sacrifices n’allaient pas porter quasi-exclusivement sur la même génération (à cause du manque de courage de certains gouvernements, de l’égoïsme des "insiders" de tous poils, de démagogies…).
La période qui nous sépare des présidentielle risque d’être bien difficile à vivre si des contributions de ce genre continuent de fleurir.
Si je priais, je prierais pour qu’on interdise ces "diagnostics" d’un auteur incapable de sortir de ses schémas de pensées, incapable d’empathie, incapable de rechercher ne serait-ce que l’objectivité dans l’analyse des faits.
Monsieur le Sénateur, une supplique conclusive : certes, ceci est votre blog personnel, vous en faites donc ce que bon vous semble. Mais homme politique, veillez à faire avancer le débat sur notre pays, à ce que les diagnostics objectifs soient partagés et à relayer les propositions réellement intéressantes. Les leçons prodiguées par M. Ferry ne servent à rien d’autre qu’à le ridiculiser un peu plus. Ses propos sont dignes du Président de la République face aux "jeunes" lors du débat sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe : "je ne vous comprends pas"….
De grâce, épargnez nous les personnes ne pensant le monde que selon une grille d’analyse prédetérminée, -qui rendent la pensée soit inutile, soit purement réthorique, soit narcissique et destinée à quelques fans…
En somme, je suis à 100% ok avec Sindelaar et Gem.
@ Robinson : si vous aviez été élevé en sachant que plus de la moitié de ce que vous gagnerez sera destiné à faire vivre vos parents et à rembourser leurs emprunts contractés pour des dépenses inefficaces, ne vous seriez-vous pas rebellé?
L’absence de réaction d’une jeunesse dont le fardeau croît jour après jour eût été beaucoup plus inquiétant…
Carolus
C’est d’empathie que nous mourrons pour une bonne part ! Arrêtez de vous plaindre et de gémir sur votre sort et allez voir un peu dans les pays comparables comment se passent les choses pour les jeunes ( et les étudiants en particulier !). Mr Ferry a raison, enfin ! : comment peut-on se préoccuper de sa retraite à 20 ou 30 ans : à cet âge, on doit se retrousser les manches… et la retraite vient bien assez vite toute seule… et pas forcément à 60 ans… et ce n’est pas forcément une "galère" que de continuer à travailler après, tout dépend de ce que l’on fait !
En revanche, qu’il faille faire une réforme des Universités et améliorer la formation est une évidence : mais comme il le dit lui-même, celle qu’il avait été présentée a été rejeté sans aucune raison, sans qu’elle apporte le moindre préjudice à notre "pauvre" jeunesse ! Alors, on fait quoi ? On continue à pleurer ?
@Anne
"la retraite…à 60 ans…ce n’est pas forcément une "galère" que de continuer à travailler après"
Ah ! Vous croyez qu’on va vous laisser le choix ?
Les caisses sont vides. Lisez donc ce rapport Pébereau (http://www.minefi.gouv.fr/perfor... dont on peut encore remercier la clarté. Merci pour ce sens de la démonstration de Monsieur le sénateur Alain Lambert.
Page 8
Si rien n’était fait, les besoins de financement des régimes de retraite et d’assurance maladie ne cesseraient de s’aggraver à l’avenir. Même en étant optimiste, dès 2015, il manquerait chaque année plusieurs dizaines de milliards d’euros pour payer les retraites et les dépenses d’assurance maladie.
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Depuis 25 ans, la dette des administrations publiques augmente sans cesse : entre 1980 et 2004, elle a été multipliée par cinq …. Et l’État a en plus d’autres engagements, … Le plus important d’entre eux concerne la retraite de ses agents, qu’il s’est engagé à financer. Or, notre pays a à relever de nombreux défis économiques et sociaux : sortir enfin de 25 années de chômage de masse, accélérer la croissance économique et assurer la solidarité de sa population en dépit du vieillissement.
Page 24
Les exemples d’EDF et de GDF ont montré ces dernières années que lorsque leur régime de retraite était amené à évoluer, leur engagement de retraite n’était pas nécessairement repris par l’État mais pouvait être financé par d’autres voies (taxe sur les consommateurs).
Page 47
Jusqu’à la fin des années 1980, la sécurité sociale ne s’était pas endettée. …la dette qui s’élèvera… à environ 110 milliards d’euros fin 2006. … Financer par endettement ce type de dépenses, c’est décider de reporter le coût de nos dépenses de tous les jours sur les générations futures. Cela signifie que les générations futures devront faire face à deux problèmes : leurs propres dépenses sociales, et le report très contestable de nos propres dépenses sociales de ces 15 dernières années.
Page 88
b) Nos perspectives démographiques ne permettent pas d’escompter un relèvement spontané de notre capacité de création de richesses et d’emplois. … Le niveau global de la population française resterait stable, mais la structure de la population évoluerait fortement, ce qui est susceptible de peser négativement à l’avenir sur le niveau de vie.
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Du fait du vieillissement de la population, les effectifs des retraités vont largement augmenter. Ils devraient passer de 12,3 millions en 2000 à environ 21,5 millions en 2050…. Concrètement, cela signifie que l’on versera à l’avenir des retraites à un plus grand nombre de personnes, et pendant plus longtemps. La part de la richesse nationale consacrée aux retraites va donc augmenter dans les prochaines années. Or, dans le même temps, il n’y a pas lieu d’attendre d’augmentation spontanée du produit des cotisations, rapporté à la production nationale. Compte tenu des perspectives démographiques, le nombre de cotisants n’augmentera pas. Là où, dans le régime général des salariés, en 2003, il y avait 1,55 actifs pour assurer par leurs cotisations la retraite d’un retraité, il n’y en aura plus que 1,12 en 2020 et 0,7 en 2050 : chaque actif aura donc à supporter une charge au titre des retraites qui fait plus que doubler, à règles inchangées, par rapport à celle de 2003…. De ce fait, si rien n’était fait, le vieillissement devrait avoir pour conséquence un déséquilibre croissant entre les recettes et les dépenses des régimes obligatoires de retraite, en montant mais également en part de la production nationale.
Page 124 : Préconisation n°15
Utiliser dès aujourd’hui au maximum l’opportunité des départs à la retraite pour supprimer les sureffectifs.
En résumé: des "milliards d’euros", des "taxes sur les consommateurs", une explosion des "dépenses sociales", une baisse du "niveau de vie", un PIB en déroute.
En clair et sans décodeur : à partir de 2008 les jeunes auront droit à une super-archi CSG ! Génial ! Je me répète: sans avocat fiscaliste point de salut.
Humour (cynique) : perso.wanadoo.fr/breizh06…
Je ne pleure pas et suis favorable à de nombreuses réformes. Ce que je rejette, c’est l’explication à courte vue et égocentrée des Ferry et Finkelkraut, qui refusent de considérer la singularité des difficultés de l’actuelle jeunesse et préfèrent des explications archi simplistes déplorant le conformisme et le matérialisme de la jeunesse.
Si on veut des jeunes moins manipulables par les simplifications démago, on ne doit pas soi-même "analyser" avec simplisme…
Je suis comme Anne,je pense qu’à 20 ans il n’est pas temps de parler de retraite ,et à soixante ans on se demande comment faire pour travailler encore.Monsieur le Ministre, merci de me permettre de m’exprimer aussi.Au moment où les problémes de l’énergie sont si aigus parlons de "l’avenir du futur".Et si nous encouragions une équipe de nos chercheurs à travailler sur l’énergie H avant qu’ils ne s’en aillent au Canada où ailleurs…donnant une priorité absolue à une découverte aussi importante que celle du moteur à explosion.La matière première est ici inépuisable…Il y a aussi la recherche sur les plasmas .Ce serait pour notre liberté d’action et notre liberté tout court un puissant atout
Ayant lu les commentaires, j’ai quand même l’impression que les oppositions sont superficielles, et qu’il y a un grand accord général, que je synthétiserai comme suit :
* la génération du baby-boom a fait trop de conneries
* les jeunes vont payer, et payer cher
* au fond du fond, c’est pour ça qu’ils descendent dans la rue,
* et heureusement qu’ils protestent, sinon il faudrait s’inquiéter !
* même si ça s’exprime sous forme de revendications stupides,
* et même si ces revendications leurs sont soufflées par ceux-là même qui ont foutu la merde noire
@béatrice
Vous avez réussi à me mettre en rogne ! Qui êtes-vous, pour donner votre opinion sur LA voie de recherche prometteuse, celle dont dépend rien moins que notre "liberté" ??? futurologue ? astrologue ? cartomancienne ? ou est-ce que vous vous contenter de répéter bétement un discours marketing qui vous a séduit ?
Est-ce que vous comprenez seulement le sens du mot "plasma" ?
Est-ce que vous avez oublié que tout ce qu’on fait dans un domaine, c’est forcément autant qu’on ne fait pas dans tous les autres, ou bien faites vous partie de ces gens, généralement gauchistes, qui croient que l’état détient une corne d’abondance ?
Est-ce que vous savez que les plus optimistes des promoteurs pensent qu’il n’y a rien à attendre des recherches actuelles sur l’énergie H avant 50 ans, que ça coute des fortunes colossales (tellement colossales qu’il n’y a qu’un projet comme ITER dans le monde entier !), et qu’on sait déjà que ça transformera des centaines de tonnes de matériaux, certains rares et précieux, en autant de déchets pourris de radioactivité ? Et que de toute façon un soleil même domestiqué restera toujours capable de nous bronzer en un clin d’oeil … comme à hiroshima ?
REVEIL !!! (et moi, je vais me verser une camomille)
@ gem Les reves sont permis,ils sont riches en inventivité.pas besoin de camomille…50 ans c’est demain.Il faudra bien un jour s’y atteler.Pour les plasmas,ou gaz tres chauds, vous ne vous étonnerez pas si c’est un de nos anciens pilotes de chasse qui a travaillé sur la question très recemment..Les plasmas sont donc une source d’énergie potentielle.
@béatrice
Bon, j’ai bu ma camomille, je suis calme maintenant (mes excuses à vous ainsi qu’à notre hôte pour mon propos d’hier). Alors je vais vous dire la même chose sérieusement et calmement :
Vous n’écrivez que des bétises sur des sujets dont vous ne comprenez rien, votre avis ne vaut rien. Pire que ça, il est même nuisible : vous vous comportez comme quelqu’un qui donnerait des conseils au chirurgien sur l’opération la plus urgente et la façon de la mener, parce qu’il "rève" qu’on sauve le malade et qu’il a entendu récement un "ancien pilote de chasse" lui parler d’une nouvelle techbnique miracle. Rien de tel pour tuer le patient.
Alors maintenant, si vous persister à vouloir donner votre avis, informez vous un minimum. Un plasma n’est pas un "gaz très chaud". Vous trouverez sans dificulté de quoi vous informer et apprendre que le silence est d’or sur internet. Par exemple ça : www-drfc.cea.fr/fusion/ph… ou ça fr.wikipedia.org/wiki/Pla…
@gem : si vous voulez faire passer un message, votre méthode et votre ton vont exactement à l’encontre du but recherché. Versez un peu d’opium dans votre camomille avant de reparler plasma!
(en revanche tout-à-fait ok avec votre synthèse des échanges sur la fracture intergénérationnelle).
@carolus
Si c’étais seulement une question d’opium… vous savez traiter les yakafocon, vous ? je ne connais personne qui sache faire (si je met de côté la technique "cause toujours").
Bon. Je vais la refaire. pouf, pouf :
Chère béatrice, je suis bien aise d’avoir votre avis et vos lumières sur les plasma et l’énergie H. Mais je suis troublé : ça ne correspond pas du tout à ce que je sais. Ou ce que je trouve quand je consulte internet, par exemple ça .. et ça … et plein d’autres sources. Pouvez-vous m’expliquer ?
Au fait, béatrice, je rève de ressuciter une de mes proches qui vient de décéder ; je pense pouvoir attendre 50 ans, le temps que la technique progresse. Vous concevez bien l’importance de cette question : vous ne connaissez pas, par hasard, un ancien pilote de chasse qui a travaillé dessus ?
Ah non, je sens que ça va pas le faire non plus … Je vais esseyer autre chose. pouf pouf
chère béatrice, je suis bien d’accord avec vous. Je vous propose d’organiser immédiatement un grand Plasmathon, afin que la recherche sur le sujet dispose enfin des moyens nécessaire. Il est en effet proprement scandaleux que notre consommation d’énergie soit limité à des niveaux aussi faibles que seulement 100 esclave-vapeur par personne (http://www.manicore.com/document...
argh flute, y’a rien à faire, je n’y arrive pas.
mais merci quand même Béatrice (et Carolus), maintenant je rigole.
@ gem Vous etes vrai et sympathique à souhait…J’ai touché un point sensible.Lequel?Pourquoi?Je ne sais pas.Il va bien falloir que je m’enfonce dans la tete que les problèmes générationnels çà ne badine pas.J’ai voulu partager,participer avec mes moyens…Vous me dites qu’ils sont dérisoires…C’est jeudi saint aujourd’hui,cela doit etre mon chemin de croix!!!Le fameux pilote de chasse est quand meme un des directeurs techniques de la NASA….
Béatrice, gen, Carolus, la NASA, la fusion …
Euuuhh, c’est quoi le rapport avec la choucroute ?
Zéro, laisse tomber breizh. On a dériver par le chemin :
jeunesse , futur, énergie du futur, avis sur l’énergie du futur, gueulante, justification pilote, et rigolade.
C’est dommage que personne n’ai en effet ajouté des commentaires sur le même sujet. Il doit pourtant bien avoir un ou deux retraités dans l’audience ..? Ils doivent savoir que depuis les lois Balladur, il y a un plan pour réduire les montants des retraites des cadres. La petite mesurette sur le tabac a été adoptée partout en europe mais même là dessus nos dirigeants vont rester vitrifiés pendant 12 mois.
Nos jouralistes ("radio Paris ment") n’oseront jamais poser une question si simple : "Mme Royal, prévoyez-vous d’aligner les conditions de départ à la retraite du public sur celles du privé ?", ce serait tellement impertinent !
http://www.contribuables.org/200...